Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou

Sujet Editorial du 15 octobre 2016 : commentaires

  • 95 réponses
  • 47 participants
  • 4 710 vues
  • 42 followers
1 Editorial du 15 octobre 2016 : commentaires

« La Peopolisation, c’est une manière de faire diversion… c’est dire : « parlez de moi », comme ça on ne parle de ce que je fais ou je ne fais pas. »

La Marchande...Ce qu’il y a d’amusant comme de consternant avec cette citation, c’est qu’elle sort de l’émission Une ambition intime qui, dans le sillage des talk-shows autrefois pratiqués par Ardisson et Karl Zéro, vise précisément à peopoliser les candidats à la prochaine présidentielle, quel que soit leur bord. L’idée, c’est de découvrir les hommes et femmes qui se cachent derrière Nicolas Sarkozy, Arnaud Montebourg, Bruno Le Maire et Marine Le Pen, comme une façon de démarrer la campagne sur un registre émotif plutôt qu’idéologique parce que bon, hein, les idées, la politique, tout ça, c’est pas ça qui va faire tweeter dans les chaumières…

À mi-chemin entre le Fréquenstar de Laurent Boyer et le En aparté de Pascale Clark, l’animatrice Karine Le Marchand y sert ainsi la soupe avec toute la servilité et l’obséquiosité qui convient, dans un spacieux et lumineux appartement parsemé de photos de l’intéressé, tandis que toutes les cinq minutes, dès lors qu’on évoque un disparu ou un moment un peu dur de la vie du candidat, une reprise acoustique d’un standard pop vient conférer à l’ensemble une ambiance intimiste ou poignante : on a ainsi droit à du Tracy Chapman ou du Radiohead, au Tears in Heaven de Clapton comme à Antony Hegarty reprenant Knocking on heaven’s door, histoire de créer cette empathie avec cet homme qui n’a pas eu de père ou cet autre dont l’enfant est né prématuré, ou encore cette femme qui a été privée de Pif Gadget dans son enfance, histoire surtout que les téléspectateurs développent la même sympathie pour cette brochette oligarchique que pour les participants de n’importe quelle émission de télé-réalité, en attendant de pouvoir voter par SMS pour décider qui doit sortir ou rester dans le loft présidentiel. Et l’émission de conclure d’ailleurs, avec une légèreté qui fait froid dans le dos, que « ceux qui ne voteront pas ne pourront pas râler pendant cinq ans. ». J’insiste : c’est un sommet de télévision de bout en bout, au point qu’on espère bien voir Karine décrocher un prix Nobel de Chimie pour ce fameux mélange, ce qui n’aurait rien de très saugrenu vu que Barrack Obama avait décroché le prix Nobel de la Paix dix jours après avoir envoyé 30 000 hommes en Afghanistan et que Bob Dylan vient de recevoir… le prix Nobel de Littérature !

De fait, vous ne m’en voudrez pas de remettre à mon tour des prix Nobel : celui du vieux synthé de la semaine à l’Oberheim OBX (Jump de Van Halen, c’est lui, Sweet Dream d’Eurythmics, c’est encore lui, 99 Luftballons de Nena, c’est toujours lui), celui du casque audio de la semaine à l’Audio-Technica ATH-R70x, celui du plug-in de la semaine au simulateur d’ampli Destructor de Blue Cat Audio et enfin l'interview du multi-instrumentiste de la semaine à Dan Lévy, la moitié de The Dø.

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam 

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

2
si on devait regarder toutes ces émissions ! moi ça m'étonnera toujours ces hommes et femmes politiques à faire campagne traverser toute cette France de ronds points et d'embouteillages et depuis si longtemps
3
Est à dire que ce prix n est pas merité? Réjouissez vous plutôt qu un auteur compositeur ait remporté ce prix et replongez vous dans ses textes. Vous verrez qu il n y a rien dedans qui autorise l ironie grinçante de vos insinuations.
Cordialement
4
« Quand j’ai la prétention de me prendre pour un poète, je relis Verlaine ou Rimbaud, et je suis fixé. »

Georges Brassens

« Je ne suis pas un poète et je ne suis pas musicien »

Jacques Brel

J'adore Bob Dylan, du moins son oeuvre, l'homme étant assez détestable des bios et interviews que j'ai pu parcourir à son sujet. Aussi serais-je ravi qu'on lui décerne un prix Nobel de la Chanson s'il en existait un. Mais ça ne me viendrait pas à l'idée de décerner un prix du meilleur peintre à un photographe, ou un prix de danse à un trompettiste.. Et le prix Nobel qu'on lui a décerné (dont on ne sait toujours pas s'il va l'accepter : ce serait très honnête de sa part de le refuser mais connaissant le bonhomme, il est capable de l'un comme de l'autre), c'est un peu comme le souligne le Point, donner le prix Nobel de physique aux Bogdanov. Soit une décision qui ridiculise un peu l'institution, comme le prix Nobel de la paix remis à Obama, gardien de Guantanamo qui faisait quotidiennement des morts alors qu'il recevait son prix... tandis que Gandhi n'a jamais eu le Nobel de la Paix !

Et oui, je peux relire les paroles de Bob Dylan dont j'ai les textes à la maison, comme je peux relire les textes de Leonard Cohen que j'adore également. Et me rendre compte à chaque fois que s'il y a là-dedans des choses qui me ravissent, ce n'est pas pour autant que je les placerais sur la même étagère que Nerval ou René Char. Ce n'est pas mieux ni moins bien : ça n'a juste rien à voir. La chanson n'est ni de la poésie ni de la musique, c'est de la chanson. Et c'est donc un sous-genre littéraire et musical qui, selon moi, n'a pas à prétendre au Nobel alors que des colosses de la littérature n'ont jamais reçu le prix : Marcel Proust, Louis-Ferdinand Céline, Rainer Maria Rilke, Virginia Woolf, James Joyce, Antonin Artaud, Vladimir Maïakovski, Federico García Lorca, Henri Michaux, Léon Tolstoï, Vladimir Nabokov, Paul Valery, Yves Bonnefoy, Robert Musil, Jorge luis Borges. Tous ces noms ont pourtant bouleversé la littérature mondiale bien au-delà de la dimension microscopique d'un Dylan en comparaison.

Notez que mon point de vue sur le distingo entre littérature et chanson n'a rien d'extraordinaire : je le partage avec Brel et Brassens que je citais au-dessus comme avec Hugues Aufray, Barbara, JJ Cale, Bertrand Cantat, Elvis Costello, Serge Gainsbourg, Jean-Jacques Goldman, Chrissie Hynde, Freddy Mercury, Claude Nougaro ou Alain Souchon (entre beaucoup d'autres) qui se sont tous exprimés très clairement à ce sujet.

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 15/10/2016 à 04:09:38 ]

5
Oui c'est vrai, c'est dingue ça de,délivrer des prix d'une catégorie A une autre qui n'a rien à voir, avec,... Je suis d'accord

Olivier

6
Monde de fils de putes et de sodomites masochistes, on se demande quand les gens en auront marre d'être pris pour des mongoliens mettant du PQ dans une urne. Ha mais jamais, pardon, quand on ne sait pas lire, les jolis dessins marrons c'est distrayant.
7
Excellent comme toujours. Très belle plume Monsieur Teignos.
8
Bravo à Bob : La littérature a toujours été son truc (à trois ans il écrivait déjà son prénom à l'envers)

Bravo la télé : Tous dans le même moule, ils sont bien tartes...

Bravo Los Teignos : Je te refile la médaille de platine du mayeryapamieu... ;)

Le temps c'est cool...

[ Dernière édition du message le 15/10/2016 à 05:29:52 ]

9
Je témoigne. On ne donnera pas le Nobel a Bob Dylan pour son concert en ouverture de desert trip. Pas de balance (ca s'entend vite avec une sono de cette taille la) pas un hit chanté ( ca laisse un peu sur sa faim), 2 cues de light (on et off), tout ca avec 1h de retard .
Heureusement que c'était le premier show, vite oublié.
10
Bravo pour la lucidité et l'humour !