Sujet Editorial du 18 février 2017 : commentaires

Oups, je vais encore me faire mal voir, mais quand je lis cette introduction, je bondis : "Le DeepMind 12, premier synthé de Behringer avait tout pour succéder au Matrix Brute d’Arturia au titre de clavier de la semaine. Sauf que ce n’est pas le cas. D’abord parce qu’il n’est pas aussi formidable que ce que laissaient espérer sur le papier les effets d’annonces du constructeur." Et plus précisément ce "il n'est pas aussi formidable que ce laissaient espérer sur le papier les effets d'annonces du constructeur". Bah, franchement en regard de son prix, 1199 €, de sa qualité de fabrication, et surtout de ses possibilités, et bien en tant que possesseur de cette petite machine polyphonique, subtile dans ses sons, malléable à souhait, permettant de travailler sur une large palette de la séquence analo modifiable en temps réel à des séquences évolutives pouvant se rapprocher des générateurs sonores "ambient" de Reaktor ou d'Omnisphère, je la trouve "formidable". C'est un très bel outil de création musicale, c'est un réel instrument de musique. Mais bon, c'est du Behringer, ce n'est pas du Moog, ce n'est pas du Oberheim, ce n'est pas de l'Arturia... Bah, tiens, je vais en faire hurler certains ici même, mais perso, j'avais la possibilité d'investir soit dans le Arturia MatrixBrut - qui est sans conteste un excellent synthétiseur analogique - ou dans le DeepMind12. Et bien, j'ai choisi le DeepMind12 pour une seule raison, le MatrixBrut est limité en tant qu'instrument de musique, en tant qu'outil de création, il reste figé dans son esprit analogique où il excelle mais il ne permet pas la diversité du DeepMind12 avec ses 12 voix de polyphonie, ses possibilités d'exploration sonore avec sa matrice de modulation, sa finesse qui bien exploitée n'est en aucun cas une faiblesse mais plutôt une qualité. Mais encore faut-il le tester dans un esprit musical et non pas par rapport à des critères purement analogiques ou purement techniques. A cela s'ajoute avec un éditeur en amont comme le logiciel de CAO Opusmodus une précision dans le rendu d'une programmation comme je l'ai rarement vu avec un synthétiseur hardware: respect des ajustements de fréquences Hz en midicents sur des fréquences microtonales tempérées ou non, respect des articulations (staccato, tenuto,marcato, martellato, accent) qui modifieront le phrasé d'une phrase musicale, respect des nuances de jeu allant de ppppp à fffff, respect des placements de panoramiques, etc. Autant de qualités musicales qui vont bien au-delà d'un jugement fiche technique approuvée par le bureau Véritas du parfait synthé analogique. 

PS : n'étant plus tout jeune - 70 ans en juin prochain - j'en ai eu des machines entre les mains depuis 1981, y compris l'Ems Synthi Aks et le Buchla 200e 18 éléments - mais rarement j'ai eu autant de plaisir à travailler avec ce DeepMind 12 qui m'ouvre des frontières musicales et sonores qu'il était difficile d'aborder jusqu'à là en terme de séquences polyphoniques et évolutives pour un prix aussi abordable.