Sujet Editorial du 11 mars 2017 : commentaires
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Los Teignos
Vous serez ravis de l’apprendre : les choses vont beaucoup mieux pour les acteurs de l’industrie du disque si l’on en croit les chiffres publiés le 28 février dernier par le Syndicat National de l’Édition Phonographie (SNEP), avec une embellie sur ce marché telle qu’on n’en avait plus connue depuis quinze ans grâce au succès grandissant de l’écoute en streaming. Notez que j’ai bien parlé des acteurs, c’est-à-dire les labels, maisons de disques et producteurs divers, et non des artistes qui n’ont jamais figuré parmi ces derniers. Matière première : oui ! Combustible ? À la rigueur… Mais acteur ? Ne rêvons pas, étant donné que dans le référent industriel, l’acteur, c’est celui qui fait l’action pour l’actionnaire et personne d’autre.
Il est de bon ton de dire que tout cela est la faute du méchant streaming, mais ce serait oublier que Deezer comme Spotify reversent plus de 70% de leurs revenus aux ayants droit, loin devant le leader Youtube qui, dans la grande tradition Googlienne, fait tout ce qu’il peut pour en faire le minimum de ce côté. Comme le souligne le patron d’Apple Music dans des propos relatés par Nicole Vulser pour le Monde, Youtube génère en effet 40 % de la consommation planétaire de musique, mais seulement 4 % des revenus, tandis que Spotify représente 7 % des consommateurs, pour 24 % des revenus. Les proportions sont choquantes, mais sont presque en contradiction avec les nombreux témoignages d’artistes qui expliquent ça et là qu’ils ne gagnent rien avec Spotify et Deezer, quand les Youtubeurs confient que leurs revenus s’élèvent à peu près à 1000 euros par million de vues. Où est donc l’argent du streaming ? À qui profite donc le stream ? Pas à Spotify ni à Deezer qui sont déficitaires depuis des lustres, mais plus sûrement à ceux qui sabrent le champagne actuellement et qui détiennent aujourd’hui des parts dans les principales plateformes de streaming parce que c’est bien pratique pour trouver des arrangements en toute discrétion dans le dos (et même le bas du bas du dos) des artistes. Vous l’aurez donc compris : ce rapport du SNEP n’est pas spécialement une bonne nouvelle pour tout le monde.
À défaut de satisfaire les artistes, on consolera en revanche les plus catholiques d’entre eux avec ces propos étonnants du Pape François qui voudrait développer la formation musicale des prêtres pour que la musique et les chants de messe s’adaptent aux « langages artistiques et musicaux actuels ». L’idée est d’autant plus prometteuse qu’aux USA où musique populaire et culte ont toujours fait bon ménage, pas mal de grands artistes ont fait leurs débuts dans une église… Amen donc ? Amen !
Et parce qu’il va falloir équiper nos religieux, nous finirons avec les produits testés cette semaine : le compresseur pour guitare Zorg Oppressor, le casque audiophile Elear de Focal, et le synthé System-8 de Roland, accompagnés d’une belle cerise sur le gâteau : 52 tutoriels sur le Logic Pro X d’Apple, soit onze heures de contenu proposées par Anto. De quoi vous mettre sérieusement à la MAO si vous êtes du genre à croquer la pomme…
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
From Ze AudioTeam
PS : que les Parisiens amateurs de synthés n’oublient pas que l’événement Space in Faders, initié par Star’s Music en partenariat avec Audiofanzine, se déroulera à partir de 13 heures cet après-midi. Moi, j'y serai.
PS 2 : que les e-chineurs et e-brocanteurs n’oublient pas : durant tout le mois de mars, Looper, le système de sécurisation des transactions de nos petites annonces, est accessible à moitié prix. Si quelque chose vous tente, c’est le moment…
PS 3 : Merci pour tous vos retours sur notre podcast et rendez-vous pour notre prochaine émission le 1er avril. D’ici là, n’oubliez pas de soumettre vos compos à lpdlp@audiofanzine.net.
PS 4 : Un grand merci à peupeu pour m'avoir signalé cet l'article de Nicole Vulser.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
nem
Voilà ce que rapporte le dématérialisé ... en US$
Voici le mode de répartition entre le producteur/fournisseur ("supplier") (c'était moi) et le distributeur qui était Baseware (BEATPORT).
Pour le coup j'étais l'artiste et le producteur... j'ai donc supprimé un intermédiaire.
Attention dans l'exemple ci-dessous, il s'agit "d'écoutes" et non de vente de "morceau/track/chanson".
EXERCICE :
Combien "d'écoutes" faut-il vendre pour acheter en dollars (à titre d'exemple) :
un macbookpro ($1500)
un Live Abbleton ($300)
une interface UAD ($600)
un clavier midi/controleur Novation ($200)
une paire de monitors Yamaha ($600)
un casque SONY pour pas déranger (l'autre) ($100)
une table IKEA pour poser son bordel ($100)
une chaise Office Dépôt pour ne pas rester debout ($50)
un pack de bières (au choix) pour fêter sa ruine... sa passion ($10)
$3460 / 0,0017 (tarif iTunes) = 2.035.294 !!!!
disque d’or disk d‿ɔʁ masculin
(Musique) Disque musical vendu au-delà d’un certain nombre (nombre qui a varié dans le temps, et dépend aussi du pays et du type de disque : par exemple, 50 000 en France depuis 2009 pour les albums
Source : https://fr.wiktionary.org/wiki/disque_d%E2%80%99or
[ Dernière édition du message le 14/03/2017 à 10:16:45 ]
Will Zégal
(sur Facebook, donc si ça ne marche pas : https://www.facebook.com/alpernot/videos/10208891422592923/)
skarabee.nc
Et merci Will pour la video de Waters, un de ceux qui a su garder en grande partie son intégrité.
...non, rien....
nem
Il est clair que l'artiste qui opte "pour la diversité" (électronique & acoustique) s'engage dans une "riche" voie.
PS : J'ai mis à jour mon message au dessus
[ Dernière édition du message le 14/03/2017 à 10:21:17 ]
nem
L'achat d'une cassette vierge provoquait (si mes souvenirs sont bons) une taxe reversée en partie aux artistes via la SDRM.
La SDRM reversait environ 1 franc par support fabriqué.
Si un label/producteur déclarait à la SDRM la fabrication de 1000 vinyles l'artiste recevait env. 1000 francs.
Aujourd'hui, l'équivalent serait une écoute sur Youtube et un téléchargement du morceau avec stockage sous Itunes.
La lecture d'un track sur YOUTUBE rapporte à l'artiste environ 0,001€ (0,00655957 franc) par morceau écouté.
(Par contre je ne sait pas à partir de combien YOUTUBE déclare et à qui il reverse.)
Hier, quand on aimait vraiment un morceau, on l'achetait et on aimait le support.
On le gardait.
On le transmettait à sa descendance.
Aujourd'hui, quand on aime un morceau, après l'avoir téléchargé "illégalement"... on en télécharge un autre, puis 10.000 autres et éventuellement un jour le disque dur plante.
Non seulement on achète pas mais on ne constitue aucun patrimoine pour notre descendance qui n'aura d'autre choix matériel et légal) que d'écouter la musique mise à dispo sur les différents Clouds des fournisseurs (Google, Apple, Amazon et consorts)
Oiseau Bondissant
Ya rien de plus gratifiant que d'entendre son gamin de 18 ans annoncer qu'il s'est payé Led Zed IV et le Black Album sur iTunes
« Ce n'est pas sur une montagne qu'on trébuche, mais sur une pierre. » - Proverbe indien
[ Dernière édition du message le 18/03/2017 à 07:56:01 ]
Will Zégal
Au passage, comment un mec qui écoutait des trucs comme Iron Butterfly a pu reléguer ses disques au fond d'un placard pour ne plus écouter qu'Europe 1 et RFM reste un profond mystère pour moi.
>>>>>>> La fabrique du crétin digital ? <<<<<<<<<
======== Peut-on planer sous terre ? =========
[ Dernière édition du message le 22/03/2017 à 17:38:16 ]
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