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Native Instruments Komplete 8 Ultimate
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Test du Native Instruments Scarbee Funk Guitarist

Bundle de logiciels MAO de la marque Native Instruments appartenant à la série Komplete

Prix public US : $999 incl. VAT
Test écrit
22 réactions
Funking good !
9/10
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Grand nom du sampling s’il en est, Thomas Skarbye roule désormais pour Native Instruments et, après avoir fort joliment samplé le piano d’Alicia Keys, il nous revient avec un Funk Guitarist un tantinet plus original. De quoi dresser l’oreille, et même les deux…

Si en matière d’ins­tru­ments virtuels, on commence à être bien pourvu en ce qui concerne les claviers, la batte­rie, les percus­sions, la basse ou même les instru­ments orches­traux, force est d’ad­mettre que la 6-cordes est plutôt sous-repré­sen­tée. Certes, on trouve bien ça et là quelques belles librai­ries capables de produire des power chords ou des solos distor­dus convain­cants, on trouve égale­ment des guitares sèches pouvant faire illu­sion sur des arpèges ou des phra­sés mais dès qu’on aborde le registre des guitares ryth­miques clean ou sèches, et celui plus parti­cu­lier du strum­ming ou des syncopes funk, les choses se gâtent et il faut alors en reve­nir aux collec­tions de boucles audio si l’on veut obte­nir quelque chose de réalis­te… Il faut dire que sur une vraie guitare, les ryth­miques reposent sur des inter­ac­tions très complexes entre main droite et main gauche et qu’en admet­tant qu’on enre­gistre toutes les varia­tions résul­tant de ces inter­ac­tions, et qu’on le fasse avec la multi­tude d’ac­cords exis­tants (accords et leurs renver­se­ments, cela va sans dire), il faut encore arri­ver à faire rentrer tout ça dans une inter­face qui soit utili­sable par le commun des mortels.

Dans le genre, en dehors des collec­tions de boucles qui sont pour la plupart mal foutues (il n’y a jamais l’ac­cord dont on a besoin, ou jamais le rythme qui convient), ce qu’on avait vu de mieux remon­tait au Virtual Guita­rist de Stein­berg qui, il faut le dire, a beau­coup vieilli tant sur le plan du son (le son est rela­ti­ve­ment terne et manque d’am­pleur) que sur le plan tech­nique (peu de varia­tion dans les accords et des boucles d’une mesure qui ont vite fait de donner un côté un peu méca­nique aux parties produites) et qui, de toute façon, n’est plus vendu depuis que la société Wizoo, qui l’avait déve­loppé pour Stein­berg, a été rache­tée par Avid. Or, voilà que dans ce néant, coup sur coup, deux banques sortent, toutes deux au format Kontakt et propo­sées sous la barre des 100 € : la Funky­Gui­tar de Pettin­house et la Scar­bee Funk Guita­rist de Native Instru­ments qui nous occupe aujour­d’hui. Elle est pas belle la vie ?

Utili­sable avec le Kontakt Player gratuit ou bien évidem­ment au sein de Kontakt 4 et supé­rieur, Funk Guita­rist peut être acheté sur DVD ou en version télé­char­geable et s’ins­talle comme tous les autres produits Native Instru­ments : une fois couchés les 14 Go de samples sur votre disque dur, vous aurez ainsi à auto­ri­ser le logi­ciel en ligne en saisis­sant votre numéro de série dans le logi­ciel Service Center prévu à cet effet. L’ins­tru­ment virtuel vous atten­dra ainsi parmi vos autres banques au sein du navi­ga­teur de Kontakt et un simple double clic suffira à y accé­der.

14 Go de samples ? Oui, et pour une seule et unique guitare dont le nom reste étran­ge­ment secret : les quelques photos qu’on trouve dans la doc, tout comme l’in­ter­face du logi­ciel, ne laissent pas trop de doute sur l’iden­tité de cette dernière. Il s’agit très proba­ble­ment d’une Fender Stra­to­cas­ter, modi­fiée pour les besoins de l’en­re­gis­tre­ment (le manuel propose un chapitre très inté­res­sant à ce sujet et montre, s’il était besoin, avec quelle minu­tie Thomas Skar­bye a voulu d’abord choi­sir, puis prépa­rer l’ins­tru­ment qu’il devait enre­gis­trer) et enre­gis­trée avec trois posi­tions de micros diffé­rentes (Manche, Manche-Milieu et Milieu-Cheva­let) via des préamps Mind­print En-voice MKII dans un Pro Tools.

14 Go de samples pour une guitare et trois posi­tions de micros donc, mais surtout 14 Go de samples pour 3411 accords : un chiffre qui en impose, surtout lorsque l’on sait que chaque accord, entre les diffé­rentes arti­cu­la­tions, vélo­ci­tés et le décou­page fait l’objet de 150 samples. Et là où ça devient vrai­ment inté­res­sant, c’est que les samples en ques­tion ne sont pas de bêtes boucles, mais des portions qu’il est possible de réagen­cer dans un séquen­ceur interne. Voilà qui promet, même si du coup, on a peur de voir la chose tour­ner à l’usine à gaz…

Car vous en convien­drez : une banque exhaus­tive ne sert pas à grand-chose s’il faut plus de temps pour apprendre à la program­mer que d’ap­prendre à jouer l’ins­tru­ment qu’elle est censée rempla­cer… Et l’on sent bien que Scar­bee a tenu à nous rassu­rer d’em­blée sur ce point en bran­dis­sant la promesse d’un instru­ment jouable à deux doigts : une béné­dic­tion pour les lépreux. Voyons la chose sur le terrain.

Chaaaaaaaar­gez !

Native Instruments Scarbee Funk Guitarist

Sitôt l’ins­tru­ment chargé, on se trouve face à une fenêtre rela­ti­ve­ment vaste pour un instru­ment Kontakt : occu­pée aux trois quarts par le corps d’une Stra­to­cas­ter Sunburst, cette dernière se divise en 5 onglets, tandis que comme d’hab avec Kontakt, un clavier présente au bas de l’in­ter­face le mapping du programme en cours d’uti­li­sa­tion.

5 onglets donc, pour accé­der à tous les para­mètres de l’ins­tru­ment… Et s’ils sont nombreux, ils n’en sont pas moins orga­ni­sés de manière extrê­me­ment claire. Sur Combi, qui nous accueille à l’ou­ver­ture du soft, on dispose du gestion­naire de presets, ainsi que du néces­saire pour jouer avec la banque sélec­tion­née : l’ac­cord et le groove en cours d’uti­li­sa­tion, mais surtout une vue esca­mo­table de l’en­semble du mapping de l’ins­tru­ment permet­tant de voir quel accord et quel groove sont asso­ciés à quelle touche. Car c’est là la solu­tion qu’a trou­vée Scar­bee pour rendre son Funky Guita­rist simple à utili­ser : pas ques­tion de plaquer en temps réel des accords. Il s’agit de se consti­tuer un combi en asso­ciant diffé­rents accords aux octaves graves du clavier, et diffé­rents motifs ryth­miques aux octaves aiguës. De la sorte, vous ne joue­rez jamais qu’en utili­sant deux doigts : un pour défi­nir les notes, un pour défi­nir la ryth­mique.

On ne sera guère étonné par les deux onglets suivants : Chords et Groove permettent donc, chacun, de faire votre mapping. Complé­tant le tout, l’on­glet FX tab et l’on­glet Settings donnent respec­ti­ve­ment accès à la section d’ef­fets du logi­ciel et à ses para­mé­trages globaux. Nous y revien­drons après avoir regardé en détail ce qui se passait dans les onglets Chords et Groove.

Il pleut des Chords

Native Instruments Scarbee Funk Guitarist

L’on­glet Chords se divise en deux sous-onglets. Dans 'presets’, vous accé­de­rez aux mappings d’usine du logi­ciel pour les éditer ou les suppri­mer. C’est aussi ici que vous pour­rez créer un nouveau preset, avec une curio­sité : pour saisir ou modi­fier un nom, il faut passer par un clavier virtuel, le clavier de votre ordi­na­teur n’étant pas géré. Ce n’est guère pratique mais comme on ne passe pas son temps à faire ce type de saisie, ça n’a rien de très gênant.

Rendons-nous à présent dans l’on­glet Map où les choses sérieuses commencent.  Un navi­ga­teur multi­cri­tère vous permet de vous prome­ner dans l’en­semble des 3411 accords : vous pour­rez ainsi filtrer la liste à partir de sa note fonda­men­tale, de son type à choi­sir parmi 32 (mineur, majeur, septième, neuvième, etc.), du nombre de cordes utili­sées, de sa posi­tion sur le manche (un accord de Mi peut être joué en bas du manche, mais aussi à la 7e ou à la 12e case) et de la note la plus aiguë qu’il contient. Là où ça devient fort, c’est qu’en Control-cliquant de nouveau sur une des notes du filtre, vous pouvez accé­der aux variantes de votre accord n’ayant pas la fonda­men­tale pour basse… De son côté, Alt+­clic sur un accord déjà mappé vous permet d’ac­cé­der aux alter­na­tives de ce dernier. Inutile de dire qu’à la faveur de ce système, vous pouvez vrai­ment établir des parties extrê­me­ment riches sur le plan harmo­nique, en vous amusant à renver­ser vos accords très simple­ment.

Native Instruments Scarbee Funk Guitarist

Le mapping en lui-même se fait de façon très simple : une fois un accord sélec­tionné dans la liste, vous cliquez sur la touche à laquelle vous voulez l’as­so­cier au bas de l’in­ter­face. Et pour le suppri­mer ? Il suffira d’uti­li­ser l’ou­til ‘Gom­me’ et de cliquer sur la touche en ques­tion… Enfan­tin !

Mais il y a encore plus intui­tif pour réali­ser un mapping, ou du moins la base de ce dernier car Funky Guita­rist sait aussi travailler en mode auto­ma­tique. La chose se passe dans le sous-onglet MIDI où un bouton Rec vous permet de déclen­cher une sorte de MIDI Learn pour accords. Je m’ex­plique : pour l’exemple prin­ci­pal de ce test que vous trou­ve­rez en fin de para­graphe, j’ai commencé par plaquer 4 accords de Wurlit­zer sur une boucle de batte­rie. Il m’a suffi de router la piste du Wurlit­zer dans Funky Guita­rist et d’ac­ti­ver le mode auto­ma­tique pour que le logi­ciel parvienne à recon­naître les accords que j’avais joués et me propose de les mapper auto­ma­tique­ment sur le clavier. Avec cette bonne base, il m’a été très facile ensuite d’ajou­ter via Control+­Clic ou Alt+­Clic des varia­tions et des renver­se­ments à mon mapping, pour pouvoir passer à la suite : les ryth­miques qui nous attendent dans l’on­glet Grooves.

 

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Into the Grooves

Native Instruments Scarbee Funk Guitarist

Les Grooves fonc­tionnent à peu près de la même façon que pour les Chords, avec un onglet Preset et un onglet Map. Dans le premier, il s’agira de piocher dans une biblio­thèque d’une grosse cinquan­taine de mappings prêts à l’em­ploi cepen­dant que dans le second, vous accé­de­rez à la biblio­thèque des grooves propre­ment dits, atten­dant sage­ment d’être mappés, cette fois, sur les octaves hautes du clavier. Plusieurs centaines de motifs sont dispo­nibles, repre­nant les noms des combis et, en l’ab­sence de navi­ga­teur multi­cri­tère, il faudra cette fois vous en remettre à leurs noms seuls pour faire votre marché, ces derniers étant plus ou moins évoca­teurs selon qu’ils évoquent un style musi­cal (funk, blues, hip-hop, disco…) ou un morceau voire un artiste du genre (Bay en réfé­rence à Otis, Godfa­ther, Jack­son, Get Down…). Mais encore faut-il les connaître (ma pauvre culture en funk m’a laissé assez perplexe devant les noms de Tigris, Pitfall et autres Plea­sure Pool) tandis que vous n’au­rez pas d’autre choix que d’écou­ter une à une les varia­tions (grâce à la petite touche play disp en vis-à-vis de chaque nom) pour faire la diffé­rence entre 70's Disco Party F-01, 70's Disco Party F-02, 70's Disco Party F-03, etc. C’est sur ce point que le soft de Native se montre le plus fasti­dieux, même si l’on voit mal comment ils auraient pu faire autre­ment. Fort heureu­se­ment, un système de favo­ris vous permet de mettre de côté vos ryth­miques préfé­rées pour les retrou­ver en un clin d’oeil. Et puis, il y a surtout le bouton Edit…

Native Instruments Scarbee Funk Guitarist

 

Native Instruments Scarbee Funk Guitarist

En cliquant sur ce dernier, vous accé­dez à un petit piano roll vous permet­tant d’édi­ter n’im­porte quel groove ou d’en créer un de toutes pièces. Libre à vous de placer comme vous l’en­ten­dez l’une des douze arti­cu­la­tions propo­sées par le logi­ciel : Long, Quar­ter, Smooth, Stac­cato, Mute, Slide-up, Slide-up alt, Slide-dn alt, hammer-on, pull-off, fall et misc (pour les bruits de doigts). Et c’est à cet endroit précis que le logi­ciel révèle toute sa richesse quitte à se montrer plus complexe. De fait, toutes ces arti­cu­la­tions existent en deux versions : upstroke et downs­troke (coup de média­tor vers le haut ou le bas), certaines béné­fi­ciant même de plusieurs vélo­ci­tés (jusqu’à 3 gérées) ou d’un round robin pour éviter les répé­ti­tions. Si je vous dis ensuite que pour chaque note, vous pour­rez régler attaque, longueur et volume, et qu’un groove peut s’étendre jusqu’à 4 mesures de 4 temps, vous aurez une petite idée de ce qu’il est possible de faire. Soyez néan­moins préve­nus : la confec­tion de grooves prend un certain temps et peut parfois se montrer épineuse. Les Slide et Hammer font ainsi inter­ve­nir un autre accord dans la grille, ce qui ne sera parfois pas très heureux. Enfin, certaines combi­nai­sons d’ar­ti­cu­la­tions ne fonc­tionnent pas : il faut user d’as­tuces fort heureu­se­ment détaillées dans la notice pour parve­nir à ses fins.

Puis­sant mais complexe, le Groove Editor ne s’adres­sera pas à tout le monde, s’il l’on consi­dère qu’il y a déjà large­ment de quoi faire avec les quelques centaines de grooves déjà présents et la cinquan­taine de combis à marier aux 3 milliers d’ac­cords. Il n’en demeure pas moins que l’ou­til reste impres­sion­nant et parfai­te­ment utili­sable pour qui souhai­tera y passer du temps…

Petits effets

Native Instruments Scarbee Funk Guitarist

 

Finis­sons ce tour du logi­ciel avec les deux derniers onglets, à commen­cer par FX. 6 effets et trai­te­ments vous attendent dans ce dernier : un EQ, un compres­seur, un simu­la­teur d’am­pli, un simu­la­teur de HP, un phaser, un chorus, un limi­teur et une réverbe. Tous sont extrê­me­ment rudi­men­taires, propo­sant au mieux deux réglages et leur propre jeu de presets, cepen­dant qu’une cinquan­taine de presets pour la section globale sont dispo­nibles. Une déli­cate atten­tion même si, très sincè­re­ment, il vaudra mieux sortir avec un son DI pour attaquer un simu­la­teur d’am­pli de qualité (Guitar Rig Pro au hasard) ou encore un système de ream­ping hard­ware. De la sorte, on aura accès à bien plus de possi­bi­li­tés et on pourra notam­ment goûter aux joies de la wah-wah, grande absente de cette petite section qui n’est clai­re­ment pas à la hauteur de la banque qu’elle traite.

 

Native Instruments Scarbee Funk Guitarist

L’on­glet Setting est quant à lui plus rudi­men­taire encore mais montre bien le souci du détail des gens de Scar­bee : outre la possi­bi­lité d’ac­ti­ver/désac­ti­ver la quan­ti­sa­tion des données MIDI en entrée (pour être sûr d’avoir des grooves bien calés) et celle de défi­nir si l’ins­tru­ment charge tout ou partie de sa banque de sons, on trouve un sélec­teur de première ou seconde guitare qui aura pour but d’évi­ter les problèmes de phase en cas de doublage de piste, et même un module dédié à la basse ! ce dernier vous permet­tra en effet d’en­tendre la fonda­men­tale pour chaque accord, soit un repère très utile au moment de la compo­si­tion, surtout avec les accords de funk qui ne sont pas toujours très évident de ce côté. Très bien vu, d’au­tant que les sons utili­sés sont ceux des banques Scar­bee, pour ne rien gâcher. Sachez-le tout de même : vous n’au­rez pas accès à ces sons de basse et la 'ligne’ produite, si infor­ma­tive qu’elle soit, n’a aucun inté­rêt sur le plan musi­cal. Il s’agit donc bien d’un outil plus qu’autre chose…

Ce grand tour du proprié­taire étant achevé, passons à l’es­sen­tiel en ouvrant grand les oreilles.

One, two… One, two, three, four : get up !

Une fois qu’on a bien compris son fonc­tion­ne­ment et qu’on a passé quelques minutes à se brico­ler sa grille d’ac­cord avec le combis de ryth­miques qui vont bien, force est d’ad­mettre que Funky Guita­rist est une grosse tuerie. Le son d’abord est irré­pro­chable, tous les samples étant bien cali­brés, cepen­dant que les 3 posi­tions de micro et la sortie DI permettent d’at­taquer n’im­porte quel simu­la­teur d’am­pli avec des résul­tats probants. Voici quelques exemples réali­sés avec des presets de Guitar Rig Pro 4 qui devraient vous en convaincre.

 

guitar­rig wah
00:0000:18
  • guitar­rig wah00:18
  • guitar­rig wahovd00:18
  • guitar­rig phaser00:18

En complé­ment, voici quelques exemples réali­sés avec la seule section d’ef­fets du logi­ciel :

 

fx dry
00:0000:08
  • fx dry00:08
  • fx ampsim00:08
  • fx ampsim200:08
  • fx chorus00:08
  • fx phaser00:08

Et voici pour ce qui concerne les diffé­rentes posi­tions de micros, en clean d’abord, puis en crunch :

 

posi­tion bridge
00:0000:18
  • posi­tion bridge00:18
  • posi­tion middle00:18
  • posi­tion neck00:18
  • crunch00:18
  • crunch inter­me­diaire00:18
  • crunch­neck00:18

 

L’autre aspect très appré­ciable, c’est la souplesse offerte par l’ins­tru­ment. Parce que les patterns sont longs et que les arti­cu­la­tions et varia­tions sont multiples, on s’af­fran­chit du côté trop arti­fi­ciel d’un Virtual Guita­rist (dont les boucles ne dépas­saient pas 2 mesures, au mieux) et on peut se permettre beau­coup plus de fantai­sies côté tempo qu’avec des fichiers REX, comme on le voit sur ce ralen­tis­se­ment et cette accé­lé­ra­tion :

 

Time Stretch 80
00:0001:12
  • Time Stretch 8001:12
  • Time Stretch 13000:44

Bref, le pari est gagné haut la main à un petit gros défaut près : on a oublié les cocot­tes…

Cocotte, où es-tu ?

La cocotte, pour les moins guita­ristes d’entre vous, c’est cette tech­nique qui consiste à jouer des notes en les étouf­fant avec la paume de la main : une tech­nique hyper-ultra-souvent utili­sée en funk, comme dans le Get Down Satu­dray Night d’Oli­vier Chea­tham ou encore le Give it up or turn it a loose de James Brown (en début sur ce remix) et qui fait cruel­le­ment défaut à cet instru­ment virtuel pour qu’il puisse vrai­ment méri­ter son nom de Funky Guita­rist.

 

 

Et évidem­ment, on n’a pas le reste de la guitare non plus : pas de quoi faire de phra­sés, comme dans le riff de Cissy Strut des Meters ou encore comme dans celui, plus bancal, de leurs disciples, les Red Hot Chili Peppers, sur Funky Monks.

 

On n’en tien­dra certes pas rigueur à Scar­bee car son Funky Guita­rist a été pensé pour jouer des accords avec deux doigts et la gestion d’un instru­ment samplé de manière plus clas­sique néces­si­te­rait une tout autre inter­face. Mais il n’en reste pas moins que, du coup, on attend qu’il sorte une version note à note de sa Strat, avec les cocottes et tout ce qu’il faut, histoire de complé­ter ce Funky Guita­rist.

Préci­sons égale­ment, puisqu’on parle des Meters et des Red Hot Chili Peppers qu’en dépit d’un potar Swing qui permet de jouer sur la mise en place des grooves, Funky Guita­rist n’est pas super à son aise sur le funk trop clau­diquant façon Nouvelle Orléans.

Conclu­sion

Même si, sur le genre précis du funk, il jette 3 mètres de terre sur le cadavre froid de Virtual Guita­rist, le dernier né de Native n’est pas parfait : dépourvu de cocottes ou de samples note à note, il présente une section d’ef­fets un peu light. Et pour­tant, on ne lui en veut pas le moins du monde, parce qu’il est vendu 99 € TTC, ce qui est bien peu en regard du travail accom­pli par ses auteurs et des services qu’il pourra rendre aux musi­ciens de tous poils : home studistes, musi­ciens au mètre, hip hopeurs n’ayant jamais touché une six-corde et même… guita­ristes ! C’est que, si vous avez comme moi un niveau Feu de camp Plus Plus en guitare, vous savez à quel point il est dur de tenir une ryth­mique funk, et de la tenir bien. Du coup, ce Funk Guita­rist est une aubaine et l’on espère sincè­re­ment deux choses : que Thomas Skar­bye en a profité pour sampler la même guitare élec­trique note à note, ce qui ouvri­rait beau­coup plus d’ho­ri­zon encore à cette banque. Et qu’il ne va pas s’ar­rê­ter en si bon chemin : on attend en effet avec impa­tience de voir le concept se décli­ner à d’autres genres (pop/rock, metal et pourquoi pas, blues, flamenco, coun­try/blue­grass, etc.) et surtout d’autres instru­ments. Une guitare acous­tique serait assu­ré­ment une bonne idée à l’heure où les plus exhaus­tives banques de boucles restent extrê­me­ment lacu­naires et que les meilleurs instru­ments virtuels peinent toujours à convain­cre…

9/10
Points forts
  • 3411 accords !
  • Gestion des accords alternatifs et des renversements.
  • Qualité et homogénéité de la banque.
  • 3 positionnements de micros.
  • Le réalisme et la qualité des patterns prêts à l'emploi.
  • Système MIDI Learn pour le mapping des accords.
  • Jouable à deux doigts.
  • L'éditeur de groove qui offre beaucoup de possibilités.
  • Interface bien pensée dans l'ensemble.
  • La possibilité d'avoir une ligne de basse témoin.
  • Rapport qualité/prix.
Points faibles
  • Section d'effets trop légère : un bon simulateur d'ampli sera nécessaire pour tirer le meilleur parti du soft.
  • Pas de cocottes, ni de sampling note à note, ce qui restreint les possibilités, même dans le genre funk.
  • Dis, monsieur Skarbye, c'est quand que tu nous fais la même chose avec des acoustiques et d'autres genres musicaux ?
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.