Tamburo Opera 14'' x 5'' à douves (Érable US / Bouleau de Finlande)

Bonjour à tous !

Voici une nouvelle acquisition qui nécessite une sérieuse rénovation (bien que pas encore décidée...)

Je sais, la photo fait peur...

Commençons par le descriptif technique de la caisse claire :
Constructeur : TAMBURO
Pays : Italie
Modèle : Opera
N° de série : 6983
Mois / Année : Juillet 2003
Prix neuf : 400 € (?)

- Conception du fût en douves (*1)
- Bois : Combinaison d'Érable Nord Américain et de Bouleau de Finlande
- Renfort chanfreins internes (*2)
- Chanfreins : Chanfrein epoxy détruit côté frappe et résine epoxy (ABS) pour le chanfrein de résonance en bon état (*3)
- Cercle emboutis 2,3 mm - résonance / frappe à 10 tirants
- Accastillage moulé - chromé
- Embase coquilles moulées en ABS rondes

(1) : 30 douves en lamellé-collé (7 plis soit 7,5 mm d'épaisseur)
(2) : Collage interne du renfort en Bouleau Finlandais de 2 plis.
(3) : Il s'agit d'un anneau en Epoxy (ABS) qui fait office de renfort de chanfrein mais sous lequel il existe un renfort de chanfrein en bouleau finlandais.

Au niveau sonorité : Aucune idée. Quand je l'ai récupérée, la peau de résonance était éventrée. Le chanfrein côté frappe en epoxy était détruit (cf. photos, c'est assez parlant...)

La caisse claire a été stockée dans une housse mais en milieu froid (voire très froid) et au taux d'hygrométrie non négligeable. En clair : Une cave.

Le froid et l'utilisation ont eu raison du chanfrein en ABS côté frappe. Celui-ci part en miettes sans aucun effort.

L'assemblage du fût et donc des douves est particulièrement précis. Le collage a été réalisé avec soin car je n'y ai trouvé aucun débordement et malgré les conditions de stockage, il n'y a aucun signe de décollage. Par chance, il n'y a pas non plus de moisissures mais le cercle de frappe à morflé et il est bien attaqué par la rouille à un endroit.

Les lugs sont très bien conçus et permettent un certain jeu dans l'alignement des tirants qui se font face. Assemblés sur base plastique ronde, ils sont ornés d'une bague en métal doré, de cheminées et d'une traverse de la même finition. Tous les lugs sont en parfait état de conservation. Toutefois, je suppose que ces derniers doivent se fragiliser avec l'âge, la plastique devenant cassant.

Le fût en lui même n'a pas travaillé et est plan bien qu'il n'ait été vernis qu'à l'extérieur (Faut bien un peu de bol dans la vie... !)

La problématique : Le chanfrein de frappe
Après retrait de l'anneau en epoxy, j'ai constaté la présence d'un chanfrein taillé à 30° qui était donc noyé sous le moulage. De part la présence des 30 douves, forcément, le fût n'est pas parfaitement cylindrique tant à l'extérieur qu'à l'intérieur (je parle de la courbure et pas du "rond" formé qui est, lui; parfait).
Du coup, la reprise du chanfrein risque d'être compliquée et doit être faite à la main. En effet, une retaille de chanfrein à la machine diminuerait la profondeur du fût et m'obligerait à reprendre le second chanfrein également... ce que je ne veux pas faire.
Pour assurer la rotondité du fût, au moins sur la partie externe, il va falloir que je trouve une solution qui devra aussi permettre de s'approcher des 14'' originaux. En effet, le retrait du chanfrein en epoxy présentait une certaine épaisseur à l'origine et aujourd'hui, je suis à 13,70''.

Bref, je pense à tout cela et si je restaure cette caisse claire, je ne manquerais pas d'éditer ce post et de vous donner mon avis final.


[edit du 16.04.2016]

Ça y est, comme vous pouvez le voir sur les nouvelles photos, j'ai fait renaître la Tamburo de ses cendres. Et quel claquant !

Elle est en phase de test et l'accordage est en cours d'affinage mais; on peut déjà dire les choses suivantes :
- Le son est naturellement mat sans pour autant être bas, immédiatement suivi de la sonorité propre d'un tambour, comme si le timbre était absent. Certes c'est assez particulier et les S-Hoops doivent y être pour quelque chose.
- Même avec un accordage "approximatif", il n'y a quasiment aucune harmonique parasite et ça, c'est une vraie bonne nouvelle ! La reconstruction du chanfrein de frappe dirigeant l'onde de pression acoustique et son passage de 30° à 45 °est donc réussie.

J'ai conservé les cercles d'origine, qui sont devenus noir satinés et... légèrement granuleux. C'est dû au traitement de dé-chromage et à la peinture spéciale catégorie indestructible. Mais ça, c'est mon secret technique de (re)fabrication...
Bref, il faudra que j'essaie avec ces cercles là.

Le travail a été long, très long, très très long en ce qui concerne le ponçage que je me suis pourtant tapé avec passion. Mais le résultat est là, l'artisan ayant refait le vernis "haut brillant" (Très cher - comptez entre 250 à 300 € -) devant être réalisé par une personne dont c'est le métier.
C'est un spécialiste difficile à trouver... sauf quand c'est ton pote qui est professionnel de haut vol avec 35 ans d'expérience, ça aide. Deux mois et demi pour le faire... il faut du temps.

Après les opérations de recollage sous presse, j'ai donc choisi de passer le chanfrein de frappe à un angle de 45°. A la main. En ponçant. Je sais, c'est long. Très .... x24 .... très long. Mais j'ai pu garder la profondeur du fût et le ponçage est fini au grain 2000. Une vrai peau de bébé avec juste ce qu'il faut de paraffine pour l'accordage.
Une rectification du plan du champ de frappe a également été réalisée sur marbre. C'est aussi là que se trouve l'un des secrets de la disparition des harmoniques néfastes...

L'accastillage a été conservé et rénové en dehors des tirants qui étaient irrécupérables.

Bref, j'ai fait un heureux à qui je n'aurais jamais pu acheter un telle caisse claire pour le moment...