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Soundiron Requiem Light
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Test du Tonehammer Requiem Light

Test écrit
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Une banque qui laisse cent voix

Tonehammer propose avec Requiem Light une version plus abordable de Requiem Pro, sa bibliothèque dédiée aux chœurs et conçue pour être utilisée avec Kontakt. Que cache cette déclinaison, une énième réserve de chœurs éthérés dont on fait rapidement le tour ou un outil d’une plus grande sophistication ? Réponses.

Cela fait quelque temps que les éditeurs de biblio­thèques d’échan­tillons  cherchent une solu­tion à la problé­ma­tique de la voix, solu­tion qui soit diffé­rente de ce qui s’est imposé dès que les tech­no­lo­gies et outils d’échan­tillon­nages sont deve­nus démo­cra­tiques, à savoir soit des nappes utili­sant des voyelles, parfois des consonnes (bouche fermée et autres murmures), souvent des effets (clus­ters, sweeps, etc.) et des phrases toutes faites, qu’il fallait décou­per, monter, mixer, lisser au prix de nombreuses heures de travail.

 

On peut quasi­ment comp­ter les pierres blanches consti­tuant l’évo­lu­tion de la problé­ma­tique, avec des biblio­thèques excep­tion­nelles comme les Symphony Of Voices de Spec­tra­so­nics, coffret de quatre CD pour Akai/Emu/Roland, les Vocal Planet du même éditeur, coffret de cinq CD béné­fi­ciant du Groove Control (un moyen de pilo­ter l’au­dio via fichier Midi déve­loppé par l’édi­teur, assez proche de l’in­ter­ac­tion Midi/audio du Rex), les Clas­si­cal Choir de Peter Sied­lac­zek, puis les Voices Of The Apoca­lypse suivies par les Sympho­nic Choirs d’East West, d’abord sur Kontakt puis au sein de leur lecteur Play, complété d’un Word­buil­der permet­tant de construire des phrases en écri­vant des syllabes (au moyen d’un langage phoné­tique ou maison) dans une inter­face qui déclenche les multi-échan­tillons corres­pon­dants en fonc­tion de ce qui est joué sur le clavier-maître.

 

Tonehammer Requiem Light

Cette dernière biblio­thèque a posé de nouveaux stan­dards, en ceci qu’elle permet une construc­tion plus que réaliste de chorales complètes, à partir de pupitres sépa­rés, et “chan­tant” réel­le­ment les phrases dési­rées, aux durée, dyna­mique et hauteur souhai­tées. Mais on attend toujours la version 2 de Play qui devrait résoudre des problèmes d’in­sta­bi­lité sous certaines confi­gu­ra­tions, et surtout l’in­té­gra­tion du Word­buil­der au sein de l’ins­tru­ment, son utili­sa­tion en tant qu’ou­til auto­nome au sein d’une DAW pouvant être plus que problé­ma­tique… Autant dire que les utili­sa­teurs guettent avec beau­coup d’at­ten­tion ce qui se passe chez la concur­rence. Et c’est chez un éditeur récent et produc­teur d’ex­cel­lents produits, mais encore peu connu par chez nous, qu’une nouvelle biblio­thèque débarque, qui plus est sous deux formes, Requiem Pro (799 $), la version “de luxe” avec trois posi­tions de micros (en 5.1) et autres raffi­ne­ments, plus de 14000 samples pour 24 Go de contenu, et une plus abor­dable, Light (299 $), sans posi­tions sépa­rées, ne conte­nant qu’un peu plus de 3300 échan­tillons pour 3,2 Go (mais compres­sés), des solistes en moins, etc. Une charte compa­ra­tive se trouve sur le site de l’édi­teur.

 

Le but est clai­re­ment affi­ché, selon Mike Peas­lee, cofon­da­teur avec Troels Folmann de Tone­ham­mer (voir leur présen­ta­tion ici) : “ Requiem’s goal was to be a power­ful cine­ma­tic trai­ler library right out of the box, not neces­sa­rily a one-size-fits all total choir solu­tion for all possible needs and uses”. Voyons donc ce que cache la version abor­dable, Requiem Light, qui ne semble pas pour autant être une version au rabais.

 

Intro­du­cing Requiem Light

 

Tonehammer Requiem Light

Requiem Light est donc une biblio­thèque pour Kontakt (à partir de la version 4), utili­sable avec la version complète comme avec le Kontakt 4 Player gratuit, bonne nouvelle donc. Dispo­nible chez l’édi­teur, elle s’ins­talle via le TH Down­loa­der qui est une nouveauté qui sera utili­sée pour les biblio­thèques Powe­red-By-Kontakt, ce qui n’est pas le cas de tous les produits Tone­ham­mer. Il s’agit une appli­ca­tion Java dans laquelle on renseigne le code fourni lors de l’achat (qui à double fonc­tion de mot de passe pour le télé­char­ge­ment et de numéro de série pour l’au­to­ri­sa­tion de la biblio­thèque via le Service Center de Native Instru­ments), et qui se charge de rapa­trier sur l’or­di­na­teur tous les fichiers .rar néces­saires. Le lien vers les instru­ments .nki est fourni à part.

 

Tout se passe de façon fluide, je n’ai eu à noter qu’un message d’er­reur à la fin du télé­char­ge­ment, qui n’est en fait qu’un petit bug (extrê­me­ment rare, et sur certaines confi­gu­ra­tions Mac, selon l’édi­teur), les fichiers étant complets par ailleurs. Ne reste qu’à “dé-rarer” tout ce petit monde, à le faire recon­naître dans Kontakt (Libra­ries>Add Library) et à l’ac­ti­ver via inter­net.

 

Comme déjà évoqué, les diffé­rentes posi­tions de Requiem Pro ont été écra­sées au sein des fichiers de Requiem Light, ce qui explique que l’on ne retrouve pas les quatre familles d’ins­tru­ments et Multis (All, Far, Mid, Stage) de la banque haut de gamme. En revanche, l’ar­bo­res­cence reste la même, avec dans l’ordre Choral Effects, Legato & Sustains, Marcato, Poly-Sustains, Soloists et Stac­cato.

 

Inter­face à face

Tonehammer Requiem Light

Avant d’at­taquer le contenu de la biblio­thèque, il faut s’at­tar­der sur l’in­ter­face, commune à toutes les familles de programmes, parfois enri­chie de fonc­tions supplé­men­taires qui seront détaillées au moment voulu. L’in­ter­face (réus­sie ou non, ça dépend des goûts) affiche, à l’ex­cep­tion des programmes Quick Chant et Phrase Buil­der (on y revien­dra), une vue d’un cierge et d’un grimoire sur fond boisé. Bon… En cliquant sur la couver­ture du livre, on accède à une double page, dont la partie gauche variera suivant le type de programme, et dont la partie droite est plus immuable et nommée Fine Tuning.

 

Au sein de cette dernière page, on dispose de deux sections, Shaping et Adjust­ments. La première regroupe quatre potards, Swell, Offset, X-Blend et Y-Blend. Le premier est un réglage semblable à l’ex­pres­sion permet­tant les cres­cendo et decres­cendo, le deuxième décale le départ de la lecture de l’échan­tillon dernier, le troi­sième et le quatrième, suivant les programmes, permettent de passer d’un layer à l’autre, d’un instru­ment à l’autre voire d’une source à l’autre.

 

Tonehammer Requiem Light

La section Adjus­te­ments comporte en géné­ral deux réglages Attack et Release, qui n’ont pas besoin de plus amples expli­ca­tions et parfois d’un potard Dyna­mics réglant le pour­cen­tage d’ac­tion de la vélo­cité sur le volume et le timbre. Une flèche en bas permet de passer à une page d’aide détaillant les diverses fonc­tions, et rensei­gnant les divers contrôles Midi affec­tés aux réglages. C’est une des quali­tés de la banque, tous les para­mètres peuvent être contrô­lés via Midi, grâce aux assi­gna­tions d’usine, qui peuvent être faci­le­ment modi­fiées pour y substi­tuer celles dési­rées, assi­gna­tions très impor­tantes car elles permettent aussi de navi­guer parmi les sons, types de phrasé, etc. que propose Requiem Light.

 

 

Prière de chan­ter

 

Tonehammer Requiem Light

Commençons par la famille de programmes Stac­cato. Notons d’abord que quasi tous les programmes (ainsi que ceux d’autres familles) sont propo­sés en version “normale” et en version dfd, les premiers faisant plus appel à la RAM, les seconds au strea­ming. Ouvrons le programme Stac­cato_full.nki.

 

On retrouve l’in­ter­face carac­té­ris­tique, puis après avoir ouvrir le grimoire, la page Fine Tuning déjà détaillée, ainsi que la page Stac­cato, sur la gauche. Deux réglages, Layers, qui regroupe les 19 syllabes dispo­nibles (Ag, Cre, Cru, Do, Fah, Fis, Glo, Ky, La, Mus, Nis, Nus, Rhi, Rru, Sanc, Sart, Sin, Son, Tus), avec un rota­tif permet­tant de les sélec­tion­ner, et Keys­witches, qui permet de dépla­cer les notes comman­dant les syllabes, fonc­tion pratique et rare­ment aussi simple­ment implé­men­tée.

 

Indé­pen­dam­ment de la qualité sonore (on y revien­dra), la ques­tion se pose sur le choix des syllabes rete­nues. En effet, il appa­raît qu’il manque cruel­le­ment certaines syllabes évidentes, permet­tant de boucler des termes litur­giques, puisque l’édi­teur a choisi de propo­ser les plus fréquem­ment employées en latin et alle­mand. Ainsi, pas moyen de finir Ky-Ri-E, puisque le E manque, pas plus que E-Le-I-Son, puisque E, Le et I manquent. Choix étrange, même si certains sons manquants peuvent être récu­pé­rés dans d’autres programmes, mais au prix de certaines contor­sions.

 

Reve­nons au son : très beau, défini, les swells sont subtils même s’ils n’ont a priori pas trop d’uti­lité dans un contexte stac­cato. Quoique, puisqu’on peut très bien sur une répé­ti­tion monter l’in­ten­sité, sachant qu’un des points forts de l’édi­teur (pour toutes ses biblio­thèques) est de propo­ser un grand nombre de samples diffé­rents afin d’as­su­rer un round-robin (déclen­che­ment de plusieurs samples consé­cu­tifs lors de répé­ti­tion afin d’évi­ter l’ef­fet mitraillette) perfor­mant et réaliste. Dans le cas des stac­cato cepen­dant, nous ne dispo­sons ici que de deux layers de répé­ti­tion (quatre dans Requiem Pro).

 

Petit reproche, les basses ont tendance à être un peu faibles sur certaines syllabes, ce qui aurait pu être compensé lors de la program­ma­tion, sachant qu’on ne béné­fi­cie pas de pupitre vocaux sépa­rés. Bien sûr, on peut toujours rentrer dans les programmes et bidouiller dans le Mapping Editor et le Group Editor pour rehaus­ser telle ou telle note ou vélo­cité, mais c’est une mani­pu­la­tion dont on préfé­re­rait se passer.

 

Script à fond

 

Tonehammer Requiem Light

Deux autres programmes attirent immé­dia­te­ment l’at­ten­tion dans cette famille Stac­cato, par leur nom et ce qu’il implique : Stac­cato_full_Phrase-Buil­der et Stac­cato_full_Quick-Chant. À l’ou­ver­ture du premier, l’in­ter­face jusque-là utili­sée  (on peut cepen­dant la retrou­ver en cliquant sur l’on­glet Confi­gu­ra­tion) fait place à une suite de cierges et à la repro­duc­tion d’un parche­min offrant les 19 syllabes, plus trois fonc­tions d’édi­tion, Skip, Back et Clear.

 

Il s’agit de placer les syllabes sur chacun des cierges simple­ment en cliquant dessus, les pauses se faisant par la fonc­tion Skip. À chaque ré-attaque franche du clavier, que ce soit note à note ou par accord, on passera d’un cierge/syllabe à l’autre, la boucle se faisant non pas en fin des 16 empla­ce­ments mais dès la dernière syllabe présente. On peut déci­der de démar­rer de l’une ou l’autre syllabe grâce aux keys­witches. Ce programme, comme le suivant, fait massi­ve­ment appel aux fonc­tions de Script de Kontakt, la véri­table force du logi­ciel, bien supé­rieure à toutes ses autres fonc­tions.

 

L’exemple suivant fait entendre une suite de syllabes (à cinq voix, donc avec divi­sion de pupitre), une première avec Swell au mini­mum, la seconde avec Swell à 127.

 

 

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Bien que les accords soient joués de façon très rigide (quasi­ment placés sur les temps) et relâ­chés de façon à avoir quasi­ment la même durée, on remarque le subtil déca­lage tempo­rel de place­ment et de durée des voix, ce qui parti­cipe au réalisme de l’en­semble. Sachant que nous sommes là dans une construc­tion très basique, sans aucun raffi­ne­ment d’en­chaî­ne­ment ni de mise en place.

 

Tonehammer Requiem Light

Du côté de Quick-Chant, l’in­ter­face est diffé­rente, sous forme de grille, un peu à la façon d’un step séquen­ceur. À la diffé­rence de Phrase Buil­der, dans lequel on passe d’une syllabe à l’autre à chaque note non legato, le prin­cipe ici consiste à lancer une phrase sur une durée déter­mi­née (de deux à huit mesures), de façon synchro­ni­sée à l’hôte ou au tempo interne (à vitesse normale, ou divi­sée par deux, ou par quatre). On peut déci­der de partir d’une mesure ou d’une autre, grâce à une série de keys­witches dont on peut aussi choi­sir la posi­tion (globa­le­ment) sur le clavier. Au niveau du jeu, chaque ré-attaque franche (non legato) redé­clen­chera la lecture au début de la phrase (selon la mesure déter­mi­née via keys­witch).

 

Voilà un exemple de phrasé, faisant se succé­der les syllabes Cre-Do-Fah-Cru-Fis-Khi-Sart-Ri-Mus. Comme on peut régler le volume en plaçant le curseur à la hauteur dési­rée, on s’aperçoit à l’usage qu’on peut simu­ler des sons qui ne sont pas four­nis, et que faire un quasi fade entrant ou sortant (avec deux ou trois curseurs) peut lier la sauce entre les syllabes. N’ou­blions pas que nous ne sommes actuel­le­ment que dans la famille Stac­ca­to…

 

 

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On regrette cepen­dant que l’in­ter­face ne soit pas plus grande : en effet, on est obligé de “scrol­ler” de haut en bas pour program­mer, ce qui fait que l’on perd de vue rapi­de­ment les syllabes, ce qui est au final peu pratique.

 

Pareil, mais diffé­rent…

 

Tonehammer Requiem Light

Les programmes Marcato utilisent les mêmes scripts. Mais la teneur parti­cu­lière des échan­tillons pous­sera natu­rel­le­ment à une utili­sa­tion diffé­rente. Premiè­re­ment, le nombre de syllabes passent à 16, et l’on en retrouve de nouvelles (Ar, Cre, Cru, Do, Fah, Fis, Glo, Ky, Mus, Nis, Nus, Rhi, Sanc, Sin, Son, Tus). Ensuite, leur durée est diffé­rente, les syllabes étant défi­nies par l’édi­teur comme des “notes stac­cato plus longues (à peu près trois batte­ments), chan­tées au volume maxi­mum, habi­tuel­le­ment proches du fff.”

 

Si l’on veut les utili­ser avec Phrase-Buil­der ou Quick-Chant, elles seront à inter­ca­ler entre les stac­cato et les autres programmes de l’édi­teur, puisque leur durée ne peut être modi­fiée (la program­ma­tion est en déclen­che­ment One Shot, ne s’ar­rê­tant pas à la levée des notes), à moins de jouer sur le release que l’on chan­gera par contrôle Midi direct ou par auto­ma­tion.

 

Voici ce que ça donne en repre­nant le fichier Midi des stac­cato (les syllabes ne sont pas les mêmes). On l’en­tend, les sons se chevauchent, c’est inuti­li­sable.

 

 

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L’exemple suivant fait entendre en revanche une suite exploi­table.

 

 

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Et celui-ci, une utili­sa­tion conjointe des marcato et stac­cato, à volume maxi­mum (les raffi­ne­ments vien­dront plus tard). On voit que les choses se précisent en termes de créa­tion de chœurs crédibles, tout comme on peut appré­cier la cohé­rence entre les deux programmes, ne donnant pas l’im­pres­sion, comme c’est parfois le cas avec certaines biblio­thèques de passer d’un chœur ou d’un endroit à l’autre suivant les arti­cu­la­tions…

 

 

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On peut aussi utili­ser le programme Marcato_full_2-layer-blend, réduire le release et passer d’une syllabe à l’autre via keys­witch, sachant que l’on peut aussi “passer” par fade d’une à l’autre grâce au para­mètre X-Blend. La syllabe sera jouée au complet si l’on main­tient l’ac­cord, le corol­laire étant que les fins dispa­raissent si on joue des notes cour­tes…

 

 

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Un premier constat, on peut adap­ter tempo­rel­le­ment au phrasé que l’on désire les syllabes four­nies, par l’une ou l’autre des méthodes ici décrites, c’est un bon point.

 

La cerise sur legato

 

Tonehammer Requiem Light

Passons à la famille Legato & Sustains. Plusieurs programmes, selon les besoins, d’abord avec trois voyelles sépa­rées (Ah, Eh, Oh), puis des décli­nai­sons regrou­pant les diverses combi­nai­sons par deux et un programme regrou­pant les trois. La page de gauche, Legato, offre deux sections Speed et Range, la seconde permet­tant de resser­rer la tessi­ture, par le bas et/ou le haut. Speed regroupe toutes les commandes néces­saires au jeu legato. On peut choi­sir entre quatre vitesses de legato, de Slow à Tight, ou le désac­ti­ver, ce qui permet alors de jouer des accords tenus. Un bouton Volume permet d’ajus­ter le niveau des inter­valles, car la biblio­thèque use bien d’in­ter­valles sépa­rés, appe­lés entre les deux notes que l’on joue. Un très beau boulot de script, et une effi­ca­cité à toute épreuve.

 

Autre fonc­tion maison, très inté­res­sante, la limite d’in­ter­ven­tion du legato en fonc­tion de l’in­ter­valle joué (réglage par demi-tons) : en réglant Leg. Limit sur 5, toutes notes incluses dans cet inter­valle seront jouées legato, tandis que celles situées en dehors de cet inter­valle seront soit jouées norma­le­ment (c’est-à-dire à la place de la précé­dente) soit ajou­tées comme note d’un accord à la première si l’on règle le para­mètre Posi­tions sur 2 ou 3, cette nouvelle note pouvant béné­fi­cier elle aussi du legato. Car la bonne nouvelle est que le Legato est poly­pho­nique (trois voix paral­lèles maxi­mum) !

L’exemple ci-dessous fait entendre une voix solo jouée legato (option Slow, Leg. Limit sur 7).

 

 

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Puis avec une voix supplé­men­taire (Posi­tions sur 3). On constate tout de suite un certain affo­le­ment au niveau de la jauge CPU, et du nombre de voix requises. Le programme est réglé d’ori­gine pour 256 voix, certains passages en solli­citent plus de 100…

 

 

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Mais il ne faut pas oublier que nous utili­sons là le programme à trois layers. Donc on va pouvoir entendre main­te­nant ce que donne le passage de l’un à l’autre, grâce aux rota­tifs X-Blend et Y-Blend, plus quelques actions du Swell, rapi­de­ment effec­tuées en assi­gnant trois potards de mon contrô­leur via Midi Learn, et en une passe (on pour­rait affi­ner les passages et montées en inten­sité via l’édi­tion).

 

 

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On peut dire que le résul­tat est très probant, tout en tenant compte des demandes en CPU assez élevées. Sur des machines limi­tées, on utili­sera plutôt les programmes à deux layers, nette­ment moins gour­mands (50 notes maxi­mum, et la moitié de la conso CPU du programme trois layers). Quelques bruits de fond sont aussi parfois audibles, ou des acci­dents sonores comme sur le dernier accord, mais ils sont extrê­me­ment rares. Quant au bruit de fond, une fois le chœur inclus dans un ensemble instru­men­tal, il n’y paraît plus.

 

Joli et Poly

 

Tonehammer Requiem Light

Autre famille de programmes utili­sant encore un autre procédé, les Poly-Sustains. La page de droite affiche cette fois)ci une section Layers et une Keys­witches dont on a déjà vu le prin­cipe d’ac­tion. Layers permet de choi­sir via les rota­tifs entre 20 mots diffé­rents, dont les syllabes sont calées sur un tempo de 140 BPM. On dispose de deux layers, Low et High, permet­tant d’avoir tout le temps dispo­nibles deux mots, entre lesquels on peut “passer” en fondu-enchaîné grâce au potard X-Blend. Les keys­witches roses (pour Low) et verts (pour High) permettent de sélec­tion­ner à la volée les diffé­rents mots.

 

Le programme poly-sustains_full dispose d’une fonc­tion legato, qui permet de jouer les diffé­rentes syllabes du mot à diffé­rentes hauteurs, en mono. C’est un coup à prendre, mais cela fonc­tionne très bien.

 

Voici un exemple d’ac­cords sur un mot (avec effet Swell), puis ce mot joué de façon mélo­dique avec la fonc­tion Legato enclen­chée.

 

 

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On peut très bien ouvrir ensuite plusieurs programmes et jouer les quatre pupitres sépa­ré­ment, même si il y a recou­vre­ment de tessi­ture et que l’on obtien­dra ainsi une chorale plus “riche” que nature. Ce qui n’est pas grave, vu la desti­na­tion ciné­ma­tique de la biblio­thèque…

 

 

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Deux autres programmes, l’un regrou­pant les voix mascu­lines, l’autre les voix fémi­nines, sont calés sur 100 BPM et offrent 12 mots. Ils fonc­tionnent quasi­ment de la même manière, à l’ex­cep­tion d’un compor­te­ment supplé­men­taire concer­nant le release. Quand on joue un accord, la dernière syllabe conte­nant une voyelle sera main­te­nue tant que les notes sont enfon­cées. Au relâ­che­ment, le son à base de voyelles ou consonnes de fin de mot sera déclen­ché. Ainsi quand on joue stac­cato, et que la fonc­tion Release est acti­vée, on peut quasi­ment ne déclen­cher que le premier son et le son final, comme dans cet exemple, qui montre aussi un compor­te­ment plus normal.

 

 

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Le legato est bien entendu toujours dispo­nible.

 

 

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Tonehammer Requiem Light

On termine par les deux dernières caté­go­ries, Choral Effects et Soloists. La première propose de beaux clus­ters, des sweeps (disso­nants ou tonaux), des body percus­sions, des syllabes parlées, etc. On appré­cie la variété des effets, ainsi que la longueur des clus­ters et des sweeps, qui en deviennent réel­le­ment utili­sables. Le prin­cipe de sélec­tion est toujours basé sur les keys­witches.

 

Enfin Soloists offre deux… solistes, une Soprano et un Ténor (Requiem Pro contient en plus Bary­ton et Basse, avec de nombreux programmes et varia­tions).  Des programmes spéciaux permettent aussi de time-stret­cher les mots chan­tés, avec plus ou moins de bonheur, Kontakt n’étant pas vrai­ment à la fête de ce côté. Le prin­cipe retenu est le même que celui des Poly-Sustains complets, avec deux layers, choix de mots, fade entre les deux sélec­tion­nés, mode Legato et sélec­tion via keys­witches.

 

Voici un exemple avec le ténor.

 

 

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On constate que la mise en place et le rendu sont moins natu­rels que ceux du chœur complet. Le vibrato est parfois trop prononcé, et les varia­tions d’in­ten­sité trop brusques (il n’y a pas d’ef­fet Swell sur l’exemple proposé).

 

Bilan

 

Plutôt spécia­lisé dans les percus­sions, tradi­tion­nelles ou origi­nales, les sons étranges créés à partir d’im­pro­bables instru­ments, ou les voix solo (la superbe série des Fran­cesca, Cit, Barbary et Terrie), Tone­ham­mer s’est récem­ment attaqué aux pianos (test à venir) et donc à cette chorale virtuelle. Sachant que l’op­tique sonore est toujours très ciné­ma­tique.

 

Par le choix des programmes propo­sés, la biblio­thèque ne peut prétendre à l’ex­haus­ti­vité, et au tout terrain. En revanche, dans le domaine visé, elle se révèle un outil extrê­me­ment bien conçu : les nombreux scripts, les diffé­rents programmes, les solu­tions pour assem­bler rapi­de­ment mots, syllabes, tenues de notes, effets sont d’une effi­ca­cité sans égale pour le moment dans le domaine des chœurs virtuels. L’in­té­gra­tion de tous les outils au sein de Kontakt est une solu­tion bien plus perfor­mante que celle choi­sie (jusqu’à la sortie d’un update ?) par East West, qui a posé les bases en termes de construc­tion de phrases.

 

Requiem Light (et Pro bien entendu) béné­fi­cie d’une très bonne qualité sonore, et les quelques reproches qu’on peut lui faire sont loin de valoir ses quali­tés. Si vous avez besoin d’une chorale, qui sonne, qui offre de nombreuses varia­tions et sons, et que votre premier souci n’est pas de repro­duire des phrases litur­giques (ou autres) exactes, Requiem Light, avec son petit prix en regard de sa qualité, est assu­ré­ment la solu­tion.


 

Points forts
  • Son
  • Concept du tout intégré
  • Qualité de la programmation
  • Scripts
  • Quick-Chant
  • Phrase Builder
  • Legato polyphonique
  • Gestion du legato
  • Nombreux programmes
  • Nombreuses sources
  • Cohérence sonore
  • Nombreuses options de modification des mots/syllabes
  • Côté “vivant” dû aux subtils décalages
  • Entièrement contrôlable via Midi
  • Fonctions de fondu enchaîné
  • Ergonomie
  • Simple et rapide d’usage
Points faibles
  • Gourmand en CPU avec certains presets
  • Solistes en retrait par rapport à l’ensemble
  • Tessiture variant parfois d’un programme à l’autre
  • Basses parfois faibles
  • Une trop grande rapidité sature les Scripts
  • Time-stretch (plutôt à reprocher à Kontakt...)
  • Quelques très rares sautes sonores
  • Quelques petits bruits de fond

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