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Novation Launchkey Mini
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Test des Novation Launchpad Mini et Launchkey Mini

Clavier maître MIDI 25 touches de la marque Novation appartenant à la série Launchkey

Prix public : 109 € TTC
Test écrit
21 réactions
Le KeyKey à son PaPad

Après avoir été dans les années 90 les créateurs du Bass Station et du SuperNova, deux synthétiseurs qui font aujourd’hui figure de classiques, Novation s’est fait connaître dans le courant des années 2000 des amateurs de contrôleurs MIDI avec sa série Remote, et son fameux système Automap d’affectation automatique de contrôle.

Depuis l’an­née dernière, Nova­tion semble toute­fois douce­ment délais­ser l’Auto­map pour le rempla­cer par l’In­Con­trol sur sa dernière gamme de claviers en date, la série Laun­ch­key, dont nous testons aujour­d’hui le petit dernier, le Laun­ch­key Mini, ainsi que son cousin, le Launch­pad Mini, le cadet de la série Launch­pad dédiée aux séquen­ceurs à boucles. Vendus chacun moins de 100 €, nous verrons comment nos deux amis se comportent avec les prin­ci­pales STANs du marché (STations Audio-Numé­riques en dialecte Audio­Fan­zine, pour les moins initiés). Et puisque Nova­tion déclare elle-même qu’il s’agit là des contrô­leurs de la géné­ra­tion iPad, nous en profi­te­rons pour nous inté­res­ser aux appli­ca­tions iOS gratuites — nous verrons jusqu’où — spécia­le­ment créées pour eux : la Laun­ch­key App et la Launch­pad App.

Mais pour commen­cer, voyons déjà de quoi ils ont l’air !

Portrait de famille

Les deux mini-vedettes (par la taille…) du test d’aujour­d’hui nous parviennent dans des packa­gings à belle domi­nante orange qui ne se distinguent l’un de l’autre que par le volume des boîtes, légè­re­ment plus impor­tant pour celle du Laun­ch­key, et les photos qui ornent celles-ci. Lesdites boîtes signalent une compa­ti­bi­lité des appa­reils avec les systèmes suivants : Windows 8 et 7 en 32 et 64 bits pour le PC, OS X 8 Moun­tain Lion et 7 Lion pour le Mac et iOS 5 à partir de l’iPad 2. À cela, j’ajou­te­rai trois préci­sions.

Concer­nant les PCs, il s’avère que pour le Launch­pad, celui-ci sera plei­ne­ment utili­sable même sur un PC équipé de Windows XP (qui vit ses derniers jours de support tech­nique, rappe­lons-le…), alors que le Laun­ch­key se verra dans ce cas amputé de sa fonc­tion InCon­trol et ne sera plus qu’un « simple » clavier-contrô­leur MIDI.

Concer­nant les Macs, et après prise de rensei­gne­ments auprès de Nova­tion, les deux appa­reils sont d’ores et déjà tota­le­ment compa­tibles avec OS X 10 Mave­ricks.

Enfin, en matière d’ap­pa­reils mobiles, les deux compères ne sont pas limi­tés à l’iPad, mais peuvent égale­ment pilo­ter des appli­ca­tions compa­tibles iPhone, iPod Touch, ou « non-Apple ». Ce qui est limité à l’iPad (modèle 2 mini­mum, effec­ti­ve­ment), ce sont les appli­ca­tions spéci­fique­ment déve­lop­pées pour les Laun­ch­key et Launch­pad – appli­ca­tions que nous testons égale­ment dans le présent article. Reve­nons à nos moutons.

Dans les boîtes des deux appa­reils, nous trou­vons, en dehors de ceux-ci : un câble USB/micro USB et une carte compor­tant le numéro de série du contrô­leur. La boîte du Launch­pad contient en plus deux séries d’au­to­col­lants permet­tant de séri­gra­phier les boutons de l’ap­pa­reil avec respec­ti­ve­ment les dési­gna­tions de fonc­tions d’Able­ton Live et de FL Studio, plus une série vierge à label­li­ser soi-même. Sympa, mais l’er­go­no­mie des Launch­pads a été telle­ment bien pensée que l’on a de toute manière très vite fait de mémo­ri­ser les contrôles et fonc­tions dispo­nibles. Enfin, toujours dans la boîte du Launch­pad, on découvre une licence Able­ton Live Lite (le soft reste à télé­char­ger), dont la prin­ci­pale limi­ta­tion concerne le nombre de pistes plafonné à 8.

Avec le Laun­ch­key, une fois le produit enre­gis­tré, on accède à des licences et à la possi­bi­lité de télé­char­ger deux plug-ins de Nova­tion, les synthés virtuels V-Station et Bass Station 2.

Voyons main­te­nant les appa­reils eux-mêmes.

Novation Launchpad Mini et Launchkey Mini

Le Laun­ch­key Mini est un petit clavier de 325 mm de large, 175 de profon­deur et envi­ron 40 mm de hauteur potards compris. Sur sa face infé­rieure, cinq patins caou­tchou­tés le main­tiennent en place. Il est équipé de 25 mini-touches et 16 pads rétro-éclai­rés et colo­rés, le tout sensible à la vélo­cité (mais pas l’af­ter­touch !), ainsi que de 16 boutons rota­tifs à butée. Les touches, bien que petites, sont parfai­te­ment jouables. Par contre, autant le clavier réagit très bien aux faibles vélo­ci­tés, autant il faut taper dessus comme un sourd pour atteindre – péni­ble­ment — les valeurs de vélo­ci­tés plus élevées. Je crains un peu pour la résis­tance des touches à long terme. À l’in­verse, les pads ne néces­sitent pas de trop grande violence pour obte­nir de fortes valeurs de vélo­cité, mais ne réagissent pas toujours à un jeu plus doux. Et leur sensi­bi­lité n’est malheu­reu­se­ment pas para­mé­trable.

En plus des touches, pads et potards, l’on dispose de 4 pous­soirs fléchés, deux pous­soirs ronds libre­ment affec­tables et deux boutons pour le chan­ge­ment d’oc­tave. Ces derniers béné­fi­cient d’un éclai­rage dont l’in­ten­sité augmente ou dimi­nue jusqu’à extinc­tion en fonc­tion que l’on s’éloigne ou se rapproche des deux octaves centrales. Idée toute bête, mais ultra-effi­cace comme je les aime !

D’au­tant que le chan­ge­ment d’oc­tave n’in­flue pas sur la note que vous êtes en train de jouer, mais unique­ment sur les suivantes : vous pouvez par exemple tenir une note basse pendant que vous montez la tessi­ture du clavier pour ajou­ter des notes plus élevées sans que la hauteur de la note que vous main­te­nez n’en soit affec­tée. Il est à noter toute­fois que le chan­ge­ment d’oc­tave ne concerne stric­te­ment que le clavier, et non les pads ! La tessi­ture de l’en­semble de ceux-ci est bloquée à l’in­ter­valle C1-D#2. Dommage.

Enfin, on pourra éven­tuel­le­ment regret­ter l’ab­sence de molette de pitch et de modu­la­tion, mais minia­tu­ri­sa­tion oblige.

Le Launch­pad Mini, quant à lui, présente une surface carrée de 180 mm de côté, pour une hauteur de 15 mm. Il est l’exacte repro­duc­tion en plus petit du Launch­pad S. Il est composé comme ce dernier d’une matrice de 8×8 pads, rétro-éclai­rés et colo­rés eux aussi, mais, comme pour son grand frère et contrai­re­ment au Laun­ch­key, non-sensibles à la vélo­cité. Toute­fois, les pads s’avèrent très agréables, et comme certains utili­sa­teurs l’ont souli­gné, l’on n’a pas la sensa­tion de « double-click » que l’on peut avoir sur le launch­pad S : la course des pads de l’état « relâ­ché » à l’état « enfoncé » est plus directe, plus franche que sur son grand frère. À cela viennent s’ajou­ter 16 boutons pous­soirs dispo­sés au-dessus et sur le côté droit, numé­ro­tés de 1 à 8 pour ceux du haut et de A à H pour ceux de droite.

Contrai­re­ment au Laun­ch­key, il ne dispose pas de patins sur sa face infé­rieure, mais c’est l’in­té­gra­lité de celle-ci qui est compo­sée d’une matière caou­tchou­teuse, ce qui à mon sens est une idée à creu­ser. Ceux dont, comme moi, les appa­reils ont tendance à perdre leurs anti­dé­ra­pants compren­dront…

Au niveau de la connec­tique, les deux contrô­leurs ne disposent chacun que du strict mini­mum : une prise micro-USB et une sécu­rité Kensing­ton. À noter que la prise USB de chacun de ces appa­reils se situe sur un côté opposé, ce qui permet non seule­ment de les caler sans gêne contre un clavier d’or­di­na­teur par exemple, mais égale­ment entre eux, pour une occu­pa­tion mini­male de l’es­pace. Très bien vu.

Voyons main­te­nant comment chacun de ces petits contrô­leurs s’en sort sur le terrain. Et pour commen­cer, avec l’un des prin­ci­paux logi­ciels pour lequel ils ont été conçu : Able­ton Live.

Staying a-Live : Laun­ch­key

Novation Launchpad Mini et Launchkey Mini

Le Laun­ch­key Mini s’in­tègre très bien à une session sous Live. Une fois la fonc­tion « InCon­trol » acti­vée via le bouton appro­prié, la prise de contrôle du Laun­ch­key sur le logi­ciel d’Able­ton est immé­diate. Elle se fait prin­ci­pa­le­ment via les pads, qui servent au contrôle des clips : la rangée du haut pour leur déclen­che­ment et celle du bas pour leur arrêt. Les boutons ronds à la droite des rangées servent respec­ti­ve­ment au déclen­che­ment d’une scène entière et à son arrêt. Les boutons fléchés gauche/droite et haut/bas permettent de navi­guer aisé­ment au sein de la matrice de clips.

Les pads s’illu­minent selon le code de couleurs habi­tuel des séries Launch­pad et Laun­ch­key, à savoir : jaune pour un clip exis­tant, vert pour un clip en lecture et rouge pour un clip en enre­gis­tre­ment. Et si le pad n’est pas éclairé, c’est qu’il n’y a pas de clip à l’adresse indiquée. Nous retrou­ve­rons exac­te­ment le même code de couleurs pour le Launch­pad Mini, ainsi pour l’ap­pli iPad qui s’y rapporte. Cela dit, depuis l’Able­ton Push notam­ment, on a pu deve­nir un peu plus exigeant et s’at­tendre à ce que l’éclai­rage des pads repro­duise la couleur des clips concer­nés. Mais dans ces cas-là, le tarif ne serait pas le même, et force est de consta­ter que la solu­tion choi­sie par Nova­tion est simple et effi­cace.

Toujours avec l’op­tion InCon­trol active, les potards du haut prennent auto­ma­tique­ment le contrôle, sur la piste donnée, du plug-in sélec­tionné et marqué de la fameuse main bleue carac­té­ris­tique d’Able­ton. Et c’est là qu’on atteint, double­ment, la limite de l’In­Con­trol avec le Mini. Tout d’abord la prise en main MIDI auto­ma­tique d’un plug-in n’est possible que pour les plugs natifs de Nova­tion, de Live ou ceux d’édi­teurs tiers préa­la­ble­ment « wrap­pés » au sein d’un des fameux racks d’ef­fet, de batte­rie ou d’ins­tru­ment propo­sés par Live. Ensuite, l’at­tri­bu­tion auto­ma­tique des contrô­leurs aux diffé­rentes fonc­tions d’un plug-in n’est pas modi­fiable. Celle par défaut ne vous convient pas ? Eh bien, comment dire… c’est tant pis pour vous ! Pourquoi, mais pourquoi, avoir aban­donné, sur la série des Laun­ch­key, l’Au­to­map qui permet non seule­ment le pilo­tage instan­tané de tout type de plug-in, natif ou étran­ger à un séquen­ceur, mais aussi de réar­ran­ger tota­le­ment à sa guise les choix auto­ma­tiques d’af­fec­ta­tions de contrô­leurs ? Mystè­re… D’au­tant que si les détrac­teurs de l’Au­to­map dénonçaient déjà un manque de souplesse, celui-ci a été à mon sens accen­tué avec un InCon­trol… sur lequel l’on n’a pour le compte plus aucun contrôle juste­ment. Pour couron­ner le tout, et contrai­re­ment aux autres claviers de la série Laun­ch­key, l’In­Con­trol n’est, dans le cas du Laun­ch­key Mini, pas débrayable indi­vi­duel­le­ment pour les groupes de pads et de potards. C’est donc l’en­semble des contrôles de l’ap­pa­reil qui sera affecté par l’en­clen­che­ment ou le désen­clen­che­ment de l’In­Con­trol.

Cepen­dant, une fois cette fonc­tion désac­ti­vée, il nous reste la possi­bi­lité d’af­fec­ter des contrôles MIDI clas­sique­ment via « MIDI learn » (ceci étant d’ailleurs valable pour la plupart des autres STANs). Et là, Nova­tion se rattrape un peu en nous propo­sant de sélec­tion­ner 16 canaux MIDI direc­te­ment et rapi­de­ment sur le clavier via le main­tien de la touche « InCon­trol » et l’ac­ti­va­tion de l’un des 16 pads. Cela revient fina­le­ment à para­mé­trer 16 diffé­rentes banques de contrôles, et l’on peut ainsi effec­tuer au total jusqu’à 128 affec­ta­tions de boutons rota­tifs, 256 affec­ta­tions de pads et 96 affec­ta­tions de boutons-pous­soirs.

Bon, ça va fina­le­ment, on ne sera pas trop méchant cette fois-ci…

Staying a-Live : Launch­pad

Pour ceux qui connaissent déjà les modèles de Launch­pad précé­dents, la lecture de ce para­graphe n’est pas néces­saire.

Novation Launchpad Mini et Launchkey Mini

Sur le Launch­pad, c’est le bouton 5 qui permet d’ac­cé­der à la fonc­tion prin­ci­pale de l’ap­pa­reil : le contrôle de lance­ment de clips. Le code de couleurs des pads est le même que pour le Laun­ch­key (voir para­graphe précé­dent). Les boutons de droite, A à H, servent au lance­ment de scènes complètes.

Les boutons de 1 à 4 permettent de déca­ler la matrice ligne par ligne vers le haut ou le bas, ou bien colonne par colonne vers la droite ou la gauche. À noter que lorsqu’on atteint une limite (laté­rale ou longi­tu­di­nale) de la matrice, le bouton de dépla­ce­ment corres­pon­dant s’illu­mine d’une inten­sité plus faible, signa­lant qu’on ne peut aller plus loin dans une direc­tion. Un très bon point, surtout lorsqu’on navigue dans des sets complexes. Une pres­sion prolon­gée sur le bouton 5 permet de sélec­tion­ner direc­te­ment le groupe de 8×8 clips auquel on souhaite accé­der.

Le Launch­pad propose 2 modes « User », acces­sibles respec­ti­ve­ment via les boutons 6 et 7. Tous deux envoient des messages de « note on/off », mais sur des canaux (pré-réglés et non modi­fiables) diffé­rents. Le premier mode envoie des messages via le canal 6. Ils sont inter­pré­tés par Live comme des messages de notes et permettent de jouer d’un instru­ment virtuel ou hard­ware connecté à l’or­di­na­teur. On rencontre toute­fois deux limi­ta­tions de taille : l’ab­sence de gestion de la vélo­cité et de la possi­bi­lité d’aug­men­ter ou de bais­ser la tessi­ture des notes MIDI envoyées.

Quant au second mode « User », il émet sur le canal 1, et ses messages sont inter­pré­tés par Live comme des infor­ma­tions de télé­com­mande. La matrice de pads peut alors être confi­gu­rée libre­ment pour permettre non seule­ment l’ac­ti­va­tion de pous­soirs virtuels, mais égale­ment la gestion de contrôles conti­nus de type faders. Il suffit pour cette dernière option de choi­sir un pad de départ et un pad d’ar­ri­vée dans le menu d’af­fec­ta­tion MIDI de Live. Le nombre de pads sépa­rant les deux extré­mi­tés défi­nira le nombre de pas affec­tés au contrôle en ques­tion, et donc sa préci­sion.

Enfin, le dernier mode, acces­sible via le bouton 8, nous offre une repré­sen­ta­tion de la table de mixage de Live. La moitié infé­rieure de la matrice est réser­vée aux commandes d’ac­ti­va­tion et d’ar­me­ment de pistes, de solo, et d’ex­tinc­tion de clip. La moitié supé­rieure quant à elle indique pour chaque piste si les valeurs de gain, pano­ra­mique et envois d’ef­fets A et B ont été modi­fiées, auquel cas le pad corres­pon­dant s’éclaire de manière plus intense. Ces valeurs sont acces­sibles et modi­fiables via les boutons A à D, alors que les boutons E à H commandent respec­ti­ve­ment l’ex­tinc­tion de tous les clips, la réac­ti­va­tion simul­ta­née de toutes les pistes, la désac­ti­va­tion simul­ta­née de tous les solos et celles de tous les arme­ments.

Tout comme sur le Launch­pad S, et sans surprise, l’er­go­no­mie est excel­lente, et l’on retrouve très vite les prin­ci­pales fonc­tions, même sans utili­ser les auto­col­lants livrés avec l’ap­pa­reil. Toute­fois, comme sur les modèles précé­dents, l’ab­sence de boutons de trans­port se fait cruel­le­ment sentir. Il est bien entendu possible d’af­fec­ter tous les boutons que l’on souhaite via le mode User n° 2, mais cela oblige à des jonglages de pages pas toujours pratiques. L’ab­sence de sensi­bi­lité à la vélo­cité cantonne le jeu via le mode User n° 1 essen­tiel­le­ment aux racks de batte­ries. Et puis, peut-être serait-il temps que la dupli­ca­tion et la suppres­sion de clips via un contrô­leur ne soient plus réser­vées au seul Push ?

Mais les fonc­tions du Launch­pad concer­nant le contrôle d’Able­ton Live ne se limitent pas à aux scripts par défaut.

Step by Step

Novation Launchpad Mini et Launchkey Mini

En effet, sur son site inter­net, Nova­tion nous propose de télé­char­ger, en plus des Star­tup Guides et modes d’em­ploi en plusieurs langues, un plug-in au format MAX for Live inti­tulé « Launch­pad Step Sequen­cer ». Bien que ce bout de soft soit déjà sorti il y a quelques années, il ne me semble pas inutile d’en parler ici car il ajoute clai­re­ment un plus à l’uti­li­sa­tion du Launch­pad.

On dispose tout d’abord d’une grille repro­dui­sant le nombre de pas de séquences choi­sis. Ces pas peuvent aller de 1 à 64, les boutons 3 et 4 de l’ap­pa­reil permet­tant de passer d’une page à l’autre quand la séquence dépasse 8 pas.

Pour ce qui est des inter­valles, ils vont de la ronde à la quadruple croche, en binaire ou ternaire. On a égale­ment le choix dans la direc­tion que doit suivre la séquence : avan­cer, recu­ler, aller et venir (et vice versa), ou bien encore s’en remettre au hasard. À noter que ces para­mètres ne peuvent être défi­nis via le Launch­pad, mais exclu­si­ve­ment à l’écran. C’est un peu dommage, il est par exemple toujours plai­sant d’in­ver­ser le cours d’une séquence d’une simple pres­sion de bouton en live. Pas très grave, mais pas génial non plus.

Les para­mètres de pas de séquence suivants sont éditables à l’aide de bargraphes aussi bien à l’écran que via le launch­pad : vélo­cité, hauteur de note, d’oc­tave, durée de note et proba­bi­lité qu’un pas soit ou non pris en compte dans la séquence, une proba­bi­lité de 0 ayant pour effet de désac­ti­ver tota­le­ment le pas en ques­tion. Le choix d’un para­mètre se fait via les boutons A à E du Launch­pad, entraî­nant une modi­fi­ca­tion en consé­quence de l’illu­mi­na­tion de la matrice de pads du contrô­leur. La ligne infé­rieure de pads servira toute­fois toujours à la repré­sen­ta­tion du défi­le­ment de la séquence.

Ah oui, préci­sion de taille : lorsque le step sequen­ceur est chargé dans le projet – et qu’il soit actif ou non — celui-ci mobi­lise obli­ga­toi­re­ment le mode « User 2 » de votre Launch­pad. Vous vous étiez amou­reu­se­ment mitonné une petite config de commandes MIDI ? Tant pis pour vous ! Toute­fois, rien ne vous empêche de connec­ter un second Launch­pad (on peut en connec­ter jusqu’à 16 diffé­rents) qui ne sera pas affecté par cette « prise de pouvoir », le step sequen­ceur vous permet­tant de choi­sir quel sera le péri­phé­rique qui le comman­dera.

Enfin, un dernier réglage vous permet de défi­nir l’in­ter­valle sépa­rant chaque degré d’une gamme. Ici, non seule­ment cette fonc­tion n’est pas acces­sible via le Launch­pad, mais – ceci explique cela — chaque inter­valle de la gamme doit être défini à la main, aucun préset de gamme n’ayant été prévu. N’en­vi­sa­gez donc pas de chan­ger instan­ta­né­ment la tona­lité de votre séquence d’une pres­sion de touche !

Au final, ce logi­ciel se présente comme un outil très complet, dont on aurait aimé qu’un nombre un peu plus impor­tant de fonc­tions soit acces­sible via le Launch­pad. Toute­fois, celles qui le sont rendent bien plai­sante la gestion de séquences via le contrô­leur. C’est donc un ajout non négli­geable aux scripts par défaut prévus par le fabri­cant pour l’uti­li­sa­tion du Launch­pad au sein d’Able­ton Live.

Fruity Keys

Le prin­ci­pal concur­rent d’Able­ton Live dans le domaine des séquen­ceurs à boucles – avec Bitwig Studio qui vient de sortir — c’est bien entendu FL Studio.

L’in­té­gra­tion du Laun­ch­key Mini à ce séquen­ceur se fait via une série de templates à télé­char­ger sur le site de Nova­tion, et inti­tu­lés « FL Scripts ». La procé­dure d’ins­tal­la­tion, qui néces­site de télé­char­ger un fichier Zip, de le décom­pres­ser et d’ins­tal­ler les compo­sants dans un dossier parti­cu­lier de votre arbo­res­cence FL Studio, aurait à mon sens gagné à être conden­sée au sein d’un « Setup Wizard », toujours plus pratique pour les débu­tants. Mais passons.

Une fois les préfé­rences MIDI du soft correc­te­ment confi­gu­rées pour recon­naître le Laun­ch­key, et les templates conve­na­ble­ment instal­lés, on navigue entre eux via les deux touches de direc­tion sous la mention « track ». On se voit alors offrir les templates suivants :

  • « Trans­port » permet d’aug­men­ter ou de dimi­nuer le tempo par paliers de 0,1, de 1 ou de 5 BPM, d’ac­cé­lé­rer ou de ralen­tir la lecture du projet en cours via une fonc­tion de « nudge », de défi­nir le tempo via un « tap », d’af­fi­cher ou de cacher la fenêtre d’ar­ran­ge­ment (appe­lée « play­list » dans l’uni­vers FL STudio), de sélec­tion­ner le chan­nel que l’on souhaite utili­ser au sein du step sequen­cer de FL Studio, et enfin, bien entendu, d’ac­ti­ver les fonc­tions de base de lecture, arrêt et enre­gis­tre­ment de projet.
  • « Aeolian » permet de jouer une gamme éolienne sur les pads.
  • « Slicex », ainsi que « Gross Beat », permettent respec­ti­ve­ment de déclen­cher les « slices » de Slicex et les préré­glages de temps et de volume de « Gross Beat ».
  • Les templates 5 et 6 permettent respec­ti­ve­ment d’af­fec­ter aux pads les contrôles conti­nus ou bien abso­lus que l’on souhaite.
  • « FPC » permet d’ac­tion­ner les pads virtuels du plug-in du même nom.
  • Le template 8 permet d’ajus­ter la synchro­ni­sa­tion de posi­tion, de déclen­che­ment et de mouve­ment des clips.
  • Enfin, le dernier template permet de contrô­ler le déclen­che­ment desdits clips. On aurait aimé que les boutons ronds servent à déclen­cher des scènes entières plutôt que de stop­per les clips, rôle qui aurait pu être dévolu au dernier pad de chaque rangée, quitte à les sacri­fier vis-à-vis du déclen­che­ment. Mais c’est un avis subjec­tif.

Comme on peut le voir, le nombre de fonc­tions prises en charge par le Laun­ch­key Mini pour FL Studio est assez impor­tant.

Mais qu’en est-il du Launch­pad et du séquen­ceur fruité ?

Fruity Pads

Novation Launchpad Mini et Launchkey Mini

Eh bien, on peut dire que l’on retrouve la même richesse de fonc­tion­na­li­tés sur le Launch­pad que sur son collègue à clavier, voire plus. En effet, les commandes sont ici répar­ties selon 13 templates.

Le premier template, « System Controls », regroupe les commandes système, avec des fonc­tions de chan­ge­ment de canal, de créa­tion et de passage d’un marqueur à l’autre, affi­chage et redi­men­sion­ne­ment des diffé­rentes fenêtres de fonc­tion­ne­ment de FL Studio. On trouve égale­ment 2 boutons d’undo et redo, et 2 autres pour régler la valeur de quan­ti­za­tion géné­rale (Snap en jargon FL-Studio).

Le second template « Tempo control », offre la possi­bi­lité de contrô­ler le tempo, soit via un bouton de tap tempo, soit par incré­ments de plus ou moins 1 ou 5 ou 1/100e de BPM.

Le « Harmo­nic layout » offre la repré­sen­ta­tion de 3 octaves et demie envi­ron, de C4 (aucun risque d’ex­plo­sion, sauf acous­tique éven­tuel­le­ment…) au F7#, sans possi­bi­lité de dépas­ser ce cadre, avec les « do » en rouge, les « touches noires » en jaune et les autres en vert.

« Aeolian Layout » propose une gamme mineure natu­relle sur plusieurs octaves, de C2 à C10, sans point de repère. Un peu dérou­tant au début, mais il suffit de savoir que la dernière note d’une ligne corres­pond à la première note de la ligne supé­rieure.

Le cinquième template affiche fière­ment un grand X jaune sur fond vert, et simule un pad tactile bidi­rec­tion­nel pour le contrôle de 2 para­mètres simul­ta­né­ment.

Le sixième template se divise en 2 parties, l’une verte et l’autre jaune, parti­cu­liè­re­ment adap­tées au lance­ment des presets du fameux plug-in Gross Beat (oui, je sais…).

Le septième et le huitième templates simulent respec­ti­ve­ment 8 faders hori­zon­taux et huit faders verti­caux.

Le neuvième template, « FPC », est adapté à la prise en main du plug-in du même nom, avec les 8 pads du coin supé­rieur gauche réser­vés au jeu façon MPC, les 8 pads du coin infé­rieur gauche à la simu­la­tion de 4 faders courts hori­zon­taux et les 16 de la moitié droite à celle de 4 longs faders verti­caux.

Le dixième template divise la matrice de pads en deux : gamme chro­ma­tique pour la moitié basse, et majeure pour la moitié haute.

Le onzième template affiche quant à lui l’équi­valent de 4 gammes chro­ma­tiques.

Le douzième template propose de visua­li­ser les pistes actives et de modi­fier les para­mètres de synchro­ni­sa­tion, de quan­ti­za­tion de lance­ment et de compor­te­ment de chaque clip.

Il faudra atteindre le trei­zième template pour obte­nir la tradi­tion­nelle vue de session avec lance­ment de clips.

Et… les autres… ?

En ce qui concerne les autres STAN du marché, c’est le Laun­ch­key qui se montre sans surprise le plus poly­va­lent de nos deux candi­dats d’aujour­d’hui, la matrice du Launch­pad réser­vant ce dernier prin­ci­pa­le­ment à l’uti­li­sa­tion avec des STAN basées sur la compo­si­tion et la perfor­mance à partir de boucles. Une mention spéciale revient à l’in­té­gra­tion du Laun­ch­key Mini avec Reason. En effet, InCon­trol a été prévu pour contrô­ler les éléments suivants du logi­ciel de Propel­le­rhead : la section Master (idem pour Record), Thor, SubTrac­tor, Malstrom, Combi­na­tor, NN19, NN-XT, Redrum, Dr.REX, Line 6 Guitar Amp, Line 6 Bass Amp, The Echo, ID8, RPG-8, UN-16, le Matrix Pattern Sequen­cer, PH-90, PEQ-2, CF-101, COMP -01, ECF-42, D-11, Scream 4, DDL-1, RV7000, RV-7, MClass Maxi­mi­zer, BV512, MClass Compres­sor, MClass Stereo Imager, MClass Equa­li­zer, le ReGroove Mixer, Pulve­ri­zer, Kong Drum Desi­gner et Alli­ga­tor.

En revanche, pour Cubase, Pro Tools et Logic, c’est beau­coup plus maigre : on n’ac­cède qu’aux contrôles de volumes via les boutons rota­tifs du haut et à la navi­ga­tion entre les pistes via les flèches de direc­tion et les boutons ronds à droite des pads. Ni mute, ni solo, pour lesquels les pads auraient pour­tant été tout indiqués, ni pano­ra­mique ! Si vous souhai­tez contrô­ler ces para­mètres, ainsi que tous les autres de votre STAN, via votre Laun­ch­key, il faudra les affec­ter manuel­le­ment par l’in­ter­mé­diaire du MIDI Learn après avoir désac­tivé l’In­Con­trol. Espé­rons là aussi que ce dernier béné­fi­ciera d’une mise à jour future qui enri­chira ses capa­ci­tés, parce que, bon, en l’état actuel des choses, ce n’est pas très convain­cant.

Aucune infor­ma­tion n’a été divul­guée pour l’ins­tant concer­nant l’uti­li­sa­tion d’In­Con­trol avec d’autres séquen­ceurs tels que Sonar, Studio One, Reaper ou Ohm Studio. Rien non plus concer­nant Bitwig Studio. Atten­dons peut-être de futures mises à jour ?

Mais il est temps main­te­nant de nous pencher sur la dernière partie de notre test, à savoir l’uti­li­sa­tion de nos deux compères avec des appli­ca­tions iOS ou autres, et plus prin­ci­pa­le­ment celles déve­lop­pées spéci­fique­ment pour les appa­reils de leurs séries : Laun­ch­key App et Launch­pad App.

Virtual Keys

Avant de parler de Laun­ch­key App, l’ap­pli dédiée au Laun­ch­key, rappe­lons que le dernier petit clavier maître de chez Nova­tion s’adapte parfai­te­ment à diffé­rentes appli­ca­tions sur smart­phones et tablettes de la marque à la pomme ou autres. Certaines, telles que la fantas­tique groove box RD4 de Mikro­so­nic, utilisent plei­ne­ment le poten­tiel de InCon­trol, d’autres comme l’Animoog de… Moog ne permettent que l’usage du clavier et ne recon­naissent pas les potards et boutons de contrôles du clavier. On est en droit d’es­pé­rer qu’une future mise à jour d’In­Con­trol pren­dra en compte un plus grand nombre d’ap­pli­ca­tions.

La connexion à l’iPad se fait via un conver­tis­seur USB tel que l’on peut le trou­ver dans le Camera Connec­tion Kit d’Apple (comp­ter 29 € à l’Apple Store, tout de même). Il est à noter que le Laun­ch­key Mini a la parti­cu­la­rité, malgré notam­ment ses 16 pads lumi­neux et son absence d’ali­men­ta­tion propre, de ne pas présen­ter une surcharge pour l’iPad en termes de consom­ma­tion élec­trique, ce qui n’est pas le cas de nombreux autres contrô­leurs alimen­tés par USB. Un très bon point. Mais venons-en à la Laun­ch­key App.

Celle-ci se présente sous la forme d’un instru­ment virtuel compor­tant une soixan­taine de présets se répar­tis­sant entre les caté­go­ries suivantes : « ARP » pour les sons arpé­gés, « LEAD » pour les sons de synthés mélo­diques, « BASS » pour… les basses, « KEYS » pour les sons inspi­rés d’ins­tru­ments analo­giques à claviers, « PADS » pour les nappes et « SFX » pour les effets spéciaux.

Novation Launchpad Mini et Launchkey Mini

En mode arpé­gia­teur, une fonc­tion « latch » peut être acti­vée pour faire tenir la modu­la­tion. Chaque son se trouve pourvu de son propre lot de 8 para­mètres dont la nature (LFO, cutoff, etc.) peut être diffé­rente — mais prédé­fi­nie une fois pour toutes — pour chaque son. La valeur de ces para­mètres est bien entendu modi­fiable via les potards virtuels de l’ap­pli ou bien ceux physiques du clavier-contrô­leur. Ces mêmes para­mètres béné­fi­cient à leur tour d’un certain nombre de présets, repré­sen­tés par autant de groupes de cercles répar­tis dans la partie supé­rieure de l’ap­pli­ca­tion. Ceux-ci sont appe­lés « nodes ». Il est possible de les répar­tir comme on le souhaite dans l’es­pace qui leur est consa­cré. Pour passer de l’un à l’autre, on peut soit employer la seconde ligne de pads du Laun­ch­key — chaque pad acti­vant un « node » diffé­rent — soit faire glis­ser un curseur entre eux pour un passage en douceur, à la manière des tran­si­tions entre présets que l’on peut trou­ver notam­ment sur les produits Ohm Force. Toute­fois, le nombre de nodes dispo­nibles est prédé­fini : impos­sible de se concoc­ter son propre préset d’ef­fets.

Ce qui m’amène au second – et plus embar­ras­sant – point noir concer­nant ce logi­ciel : l’im­pos­si­bi­lité d’en­re­gis­trer en interne, de quelque manière que ce soit, le résul­tat de nos expé­ri­men­ta­tions, l’ap­pli­ca­tion n’étant même pas compa­tible Audio­bus, le système qui permet d’en­voyer le flux audio d’une appli­ca­tion iOS vers une autre. C’est exac­te­ment le genre d’« oubli » qui cantonne bon nombre d’ou­tils déve­lop­pés pour smart­phones et tablettes au rang de gadget. Mais ne boudons pas tota­le­ment notre plai­sir, car la Laun­ch­key App non seule­ment s’avère très amusante à utili­ser, mais elle produit des sons plus que convain­cants.

De plus, une simple pres­sion sur les touches de direc­tion du Laun­ch­key permet de swit­cher entre cette appli et celle dédiée au Launch­pad, avec laquelle elle fonc­tionne très bien en paral­lèle, et que nous allons dissé­quer main­te­nant.

Virtual Pads

« Dédiée au Launch­pad » n’est d’ailleurs peut-être pas l’ex­pres­sion la plus appro­priée. Tout d’abord, et ainsi que sa cousine la Laun­ch­key App, la Launch­pad App ne néces­site pas de possé­der un contrô­leur hard­ware – elle se pilote déjà très bien via le seul iPad. Et si les Launch­pads S et Mini (mais pas le Launch­pad origi­nel, non compa­tible avec l’iPad !) s’avèrent les choix les plus judi­cieux en termes de contrô­leurs hard­ware, la Launch­pad App est égale­ment tota­le­ment pilo­table via les claviers Laun­ch­key.

Le Launch­pad devra être para­mé­tré en basse consom­ma­tion pour être toléré par l’iPad. Cette contrainte ne concerne pas les claviers Laun­ch­key Mini, dont je souli­gnais plus haut la faible consom­ma­tion d’éner­gie.

Novation Launchpad Mini et Launchkey Mini

Nous avons donc une matrice de 8×6 pads virtuels, repro­dui­sant les 6 premières rangées de pads des contrô­leurs hard­ware sus-cités. Les deux rangées infé­rieures de pads physiques non repré­sen­tés dans l’ap­pli seront dédiées au contrôle des effets – nous y revien­drons — et ne pour­ront pas déclen­cher de clips. Si les utili­sa­teurs de Launch­pads hard­ware auront accès immé­dia­te­ment aux mêmes pads sur le contrô­leur et sur l’écran de leur iPad, les utili­sa­teurs des claviers Laun­ch­key devront utili­ser les boutons de défi­le­ment « haut/bas » de leur contrô­leur pour passer d’une ligne de pads à l’autre.

Les diffé­rents styles repré­sen­tés sont « Breaks », « Drum’n Bass », « Dubs­tep », « Hip Hop », « House » (deux sets pour cette caté­go­rie), « Tech House » et « Trance ». D’autres packs sont télé­char­geables via l’AppS­tore pour un peu plus de 2 euros chacun. Et comme c’est Loop­mas­ters qui s’est chargé de la produc­tion des samples, on accède à des banques de qualité immé­dia­te­ment utili­sables.

La version actuelle de l’ap­pli­ca­tion – contrai­re­ment à la version origi­nelle de l’an­née dernière — intègre la possi­bi­lité d’en­re­gis­trer ses propres mixes, mais il faudra payer pour les expor­ter vers un autre programme ou bien impor­ter ses propres samples sur les pads. Ceci se fera via l’ap­pli­ca­tion « Audio Import » que l’on peut se procu­rer au prix de 5,99 € sur l’AppS­tore. Elle fonc­tionne en paral­lèle soit avec votre compte Drop­box, soit avec l’ap­pli­ca­tion – gratuite —  Audio­Copy.

Quand vous utili­sez Audio Import avec votre Drop­box, un dossier « Apps­Launch­pad for iOS » est auto­ma­tique­ment créé au sein de cette dernière. Vous pour­rez alors y glis­ser vos samples direc­te­ment, ou bien créer autant de sous-dossiers que vous le souhai­tez, liés au tempo de vos samples par exemple. Les sous-dossiers en ques­tion seront ensuite immé­dia­te­ment acces­sibles via la Launch­pad App. Avec « Audio­Copy », vous pour­rez envoyer direc­te­ment vos fichiers audio d’une appli­ca­tion iPad musi­cale compa­tible vers l’ap­pli Launch­pad, ou bien d’un ordi­na­teur via iTunes. Pour en termi­ner avec l’uti­li­sa­tion de maté­riau sonore person­nel, signa­lons qu’il n’est pas possible pour l’ins­tant de créer un sample « from scratch » par un enre­gis­tre­ment audio direct, via le micro inté­gré de l’iPad par exemple ou un iDevice compa­tible. La Launch­pad app reste actuel­le­ment canton­née à l’uti­li­sa­tion de fichiers déjà enre­gis­trés.

Quoi qu’il en soit, que l’on utilise des samples person­nels ou commer­ciaux, les clips sont déclen­chables à volonté en parfaite synchro­ni­sa­tion, tel qu’on s’y attend de la part de ce genre d’ap­pli­ca­tion. Les para­mètres de chaque pad sont éditables : mode loop, « one shot » ou bien « retrig­ger » avec déclen­che­ment immé­diat, au prochain demi-temps, au prochain temps ou bien à la prochaine mesure. Le volume de chaque pad est égale­ment réglable indé­pen­dam­ment des autres.

L’en­semble fonc­tionne bien et l’on prend un réel plai­sir à mani­pu­ler la matrice (non, je ne m’ap­pelle pas Neo…). Mais on regret­tera plusieurs défauts, dont on espère qu’ils feront l’objet d’une mise à jour : l’im­pos­si­bi­lité de déclen­cher les clips par scènes entières, l’im­pos­si­bi­lité de déclen­cher la lecture globale de clips prédé­fi­nis à l’avance, et surtout l’im­pos­si­bi­lité d’ar­rê­ter la lecture globale du mix. Le seul moyen est la désac­ti­va­tion manuelle de chaque clip, mais cela ne coupera pas la lecture du projet propre­ment dit. Pour effec­tuer cela, il faudra le rechar­ger. Lourd, alors qu’il aurait été simple d’ajou­ter un bouton de stop.

Enfin, notons qu’un petit nombre de trai­te­ments audio de base sont dispo­nibles. Tout d’abord, nous pouvons accé­der à 2 banques de faders. La première concerne les volumes des pistes, et on pourra regret­ter qu’elle n’offre pas de contrôle du pano­ra­mique, ni de boutons « Mute » ou « Solo ». La seconde banque de curseurs contrôle le type de filtre et sa fréquence de coupure pour chaque piste : les valeurs en dessous de zéro défi­nissent un filtre passe-bas, et celles au-dessus de zéro un filtre passe-haut. Extrê­me­ment intui­tif. Concer­nant ces deux banques, l’af­fi­chage desdits faders s’ef­fec­tue dans la moitié infé­rieure de la fenêtre, les 3 premières lignes de pads virtuels restant acces­sibles dans la moitié supé­rieure. Enfin la troi­sième série de contrôles dispo­nible est une banque prédé­fi­nie de seize pads déclen­chant divers pré-réglages de stut­ter et de filtre, ces deux effets étant utili­sables simul­ta­né­ment. Très pratique en situa­tion live pour appor­ter de la vie instan­ta­né­ment à vos mixes.

Il est égale­ment impor­tant de souli­gner que ces 3 banques de trai­te­ments sont aussi bien acces­sibles via l’ap­pli­ca­tion elle-même que via les contrô­leurs hard­ware, et ceci indé­pen­dam­ment les uns des autres : on peut par exemple avoir l’af­fi­chage prin­ci­pal de la matrice de clips sur l’iPad, pendant que les pads physiques du Launch­pad contrôlent le niveau de volume de chaque piste et les potards rota­tifs du Laun­ch­key le niveau de filtre.

Il est impor­tant de souli­gner à ce stade que les deux appli­ca­tions, Laun­ch­key App et Launch­pad App, se synchro­nisent très bien entre elles, grâce au para­mé­trage du menu « Settings » de l’ap­pli Launch­pad, qui propose les choix suivants : « Beat » pour caler la synchro­ni­sa­tion sur le prochain temps, « Bar » sur la prochaine mesure, et « No Sync » pour « libé­rer » l’ap­pli laun­ch­key de la synchro­ni­sa­tion. Cela rend d’au­tant plus dommage l’im­pos­si­bi­lité d’en­re­gis­trer l’au­dio de la Laun­ch­key App. En effet, même quand celle-ci est synchro­ni­sée à la Launch­pad App, seules les séquences de cette dernière pour­ront être captu­rées.

Enfin, rappe­lons qu’au­cune de ces appli­ca­tions ne propose de sortie MIDI. Aucune d’elle ne trans­for­mera donc votre iPad en contrô­leur. Ce qui, recon­nais­sons-le, n’au­rait de toute manière pas été commer­cia­le­ment très malin de la part de Nova­tion.

Conclu­sion

Nova­tion fait preuve de savoir-faire dans le domaine des contrô­leurs MIDI, c’est indé­niable. Les deux appa­reils sont globa­le­ment agréables, et leur compa­cité ne nuit en rien à leur utili­sa­tion, voire peut s’avé­rer être un avan­tage dans le cas du Launch­pad Mini, que certains comme moi trouvent plus ergo­no­mique que son grand frère, le modèle S. Le Launch­pad Mini inspire égale­ment confiance avec ses pads et boutons à la réponse franche. Je crains un peu plus pour la résis­tance des touches du Laun­ch­key, ces dernières néces­si­tant une certaine « violence » de frappe pour obte­nir des valeurs de vélo­cité élevées. Mais rien de rédhi­bi­toire non plus, à voir ce qu’il en est avec le temps.

On pourra juste éven­tuel­le­ment regret­ter que, sur les deux appa­reils, les pads ne permettent toujours pas, un an après la sortie de l’Able­ton Push, de dupliquer ou suppri­mer des clips comme ce dernier.

Mais ce qui me gêne beau­coup plus, c’est ce fameux système InCon­trol qui ne parvient pas à me convaincre, et qui aurait même tendance à m’aga­cer dans sa version actuelle, dont on espère qu’une mise à jour vien­dra combler les lacunes. Si certains trou­vaient l’Au­to­map trop restric­tif, que dire du nouveau système sur lequel l’uti­li­sa­teur n’a plus aucun contrôle, puisqu’il est inté­gré au firm­ware de l’ap­pa­reil ! Sans comp­ter que sorti des trois séquen­ceurs Live, FL Studio et Reason, ou encore certaines appli­ca­tions mobiles avec lesquelles il s’in­ter­face très bien, le nombre d’élé­ments pris en charge auto­ma­tique­ment par l’In­Con­trol se réduit au strict mini­mum, et même en deçà.

Nova­tion corrige un peu le tir en offrant l’ac­cès rapide aux 16 canaux MIDI pour program­mer manuel­le­ment les affec­ta­tions que l’on souhaite, mais on est loin des capa­ci­tés de l’Au­to­map à ce niveau-là.

Quant aux appli­ca­tions iPad Laun­ch­key App et Launch­pad App, elles s’avèrent elles aussi incom­plètes : impos­si­bi­lité d’en­re­gis­trer les musiques créées avec la Laun­ch­key App, pas de bouton global de lecture ou de stop, ni de mute, ni de solo sur la Launch­pad App… Mais ne soyons pas trop dur, cette dernière ayant déjà été upda­tée depuis sa sortie l’an­née dernière, on peut espé­rer que ces appli­ca­tions se boni­fie­ront avec le temps. D’au­tant que malgré leurs lacunes, elles sont très amusantes à utili­ser, et la Laun­ch­key App notam­ment offre des possi­bi­li­tés de sculp­ture du son tout à fait inté­res­santes. On attend juste peut-être la possi­bi­lité d’al­ler au-delà de l’amu­se­ment.

L’idée globale derrière ces petits appa­reils est très bonne, et il y a peu à redire concer­nant le hard­ware. C’est main­te­nant prin­ci­pa­le­ment au niveau du soft­ware que Nova­tion se doit d’af­fi­ner encore la démarche !

 

Points forts
  • Facilité de prise en main des deux appareils
  • Compatibilité des appareils annoncée également avec Mac OS X 10 Mavericks
  • Compacité des deux appareils
  • Complémentarité des deux appareils, aussi bien sur ordinateur que sur appareil mobile
  • Ergonomie du Launchpad Mini supérieure à celle du Launchpad S (en ce qui me concerne…)
  • Qualité d’intégration des deux contrôleurs au sein d’Ableton Live et FL Studio
  • Qualité d’intégration du Launchkey Mini au sein de Reason
  • Launchpad Step Sequencer pour Max For Live
  • Ergonomie et plaisir d’utilisation des applications LaunchKey App et Launchpad App
  • Qualité des sons et possibilités de jouer des réglages sur la Launchkey App
  • Nombre très important de contrôles MIDI affectables manuellement…
Points faibles
  • … mais dont on aurait aimé que cela puisse être un peu plus automatique
  • InControl quand utilisé en-dehors de Live, FL Studio, Reason et certaines applications mobiles
  • Pas de compatibilité annoncée de l’InControl avec Sonar, Reaper, Studio One, Bitwig Studio, Ohm Studio à l’heure actuelle
  • Manque total de flexibilité de l’InControl
  • Impossibilité de dupliquer ou supprimer des clips directement via les pads des contrôleurs
  • Touches du Launchkey Mini nécessitant une frappe particulièrement vigoureuse pour des valeurs élevées de vélocité
  • Impossibilité de modifier la tessiture des pads d’aucun des deux appareils lors du pilotage d’instrument
  • Impossibilité d’enregistrer l’audio de la Launchkey App
  • Absence de certaines fonctions de base sur la Launchpad App
  • Obligation de débourser presque 30 € supplémentaires pour se procurer le Camera Connection Kit d’Apple afin de pouvoir relier les appareils à un iPad (mais là Novation n’y est pour rien)

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