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Sony SpectraLayers Pro
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Test du Sony Creative Software SpectraLayers Pro

Editeur audionumérique de la marque Sony

Prix public : 351 € HT
Test écrit
18 réactions
Fais voir ton son !

Zoomer dans l’audio, créer des calques à la Photoshop, nettoyer, enlever un élément sonore, etc. Les musiciens, mixeurs, ingénieurs du son ont pu rêver devant ce type d’actions fréquemment montrées dans les fictions audiovisuelles. Que vont-ils dire maintenant que SpectraLayers Pro est disponible ?

Grâce au numé­rique, l’édi­tion audio a pu dépas­ser les limites de l’ac­tion sur le seul domaine de l’am­pli­tude d’une fréquence isolée, du rapport ampli­tude sur la durée, en rendant possible de travailler sur un ensemble de fréquences et d’har­mo­niques sur la durée, tel qu’af­fi­ché dans un spec­tro­gramme. Plusieurs outils ont ainsi vu le jour, dont les plus connus, en tout cas sur Audio­Fan­zine, sont proba­ble­ment AudioS­culpt de l’Ir­cam, RX (2008), puis RX2 d’iZo­tope (2010, testé ici) et sa décli­nai­son sous forme d’ins­tru­ment virtuel, Iris, sorti cette année. On peut aussi d’une certaine façon inclure Melo­dyne qui, sous une inter­face tota­le­ment diffé­rente et orien­tée musi­cien n’en demeure pas moins un outil permet­tant d’iso­ler des notes (donc des fréquences, y compris harmo­niques) mais pas forcé­ment des fréquences non musi­cales (bruits de fond, etc.). RX2, quant à lui, est doté d’ou­tils permet­tant, entre autres, de sélec­tion­ner, effa­cer, dupliquer, des zones de fréquences de façon graphique sur une période donnée (avec l’ou­til lasso, par exemple), avec des résul­tats en matière de nettoyage assez spec­ta­cu­laires.

Machine de test

MacPro Xeon 3,2 GHz
OS 10.6.8
MacBook Pro i7 2,3 GHz
OS 10.8.2
Spec­tra­Layers Pro 1.0.21

C’est pourquoi l’ar­ri­vée de Spec­tra­Layers ne peut qu’in­té­res­ser, même si on ne peut réel­le­ment parler de « nouveau venu », le projet ayant été porté depuis 2009 par Robin Lobel, son concep­teur (on peut suivre plusieurs étapes du déve­lop­pe­ment du logi­ciel sur son blog), mis à la connais­sance du public en juin 2011 et depuis peu inté­gré, après des trac­ta­tions ayant duré un an, à la gamme des logi­ciels de Sony Crea­tive Soft­ware. D’au­tant plus que le logi­ciel se propose, sur le papier, d’al­ler plus loin que RX2, en cela qu’il adopte une approche « à la » Photo­shop, avec calques, gomme, outils de sélec­tion, etc.

Intro­du­cing Sony Crea­tive Soft­ware Spec­tra­Layers Pro

Sony Creative Software SpectraLayers Pro

Boîte ou télé­char­ge­ment, le logi­ciel revien­dra à 320 ou 299 euros respec­ti­ve­ment (HT, donc à peu près 380 et 360 euros prix public). Les compa­ti­bi­li­tés sont assu­rées pour Mac et Windows, à partir de Vista et Mac OS 10.6, en 32 ou 64 bits, avec des spéci­fi­ca­tions assez détaillées en matière de carte vidéo, le logi­ciel faisant appel à la GPU. 

Instal­la­tion simple via un Spec­tra­Layers Pro Setup Wizard (toute la procé­dure est détaillée), pas de clé maté­rielle, un compte à créer chez Sony CS, un numéro de série à rensei­gner et on peut commen­cer. Le logi­ciel consiste en une appli­ca­tion auto­nome (stan­da­lone), sans plug-in (à la diffé­rence d’iZo­tope par exemple, même si toutes les DAW ne sont pas compa­tibles avec eux). 

Trans­pa­rente profon­deur

À l’ou­ver­ture, une fenêtre (qui peut être désac­ti­vée) invite à l’im­port d’un Layer, à la créa­tion d’un nouveau, ou à l’ou­ver­ture d’un projet (un fichier audio déjà ouvert et décom­posé), les plus récents étant d’ailleurs présen­tés au choix ; y figurent aussi deux liens pour une présen­ta­tion en ligne (hors connexion) du logi­ciel et une autre sur le prin­cipe de fonc­tion­ne­ment à base de données spec­trales, très complet. On retrouve ces infor­ma­tions dans l’aide du menu Help.

Sony Creative Software SpectraLayers Pro

Spec­tra­Layers est un logi­ciel à fenêtre unique, à la présen­ta­tion rela­ti­ve­ment spar­tiate, repre­nant sur sa droite le concept des fenêtres flot­tantes (ici ratta­chées) de Photo­shop, en l’oc­cur­rence History, Chan­nels (canaux audio) et Layers. Sur la gauche, on trou­vera les outils propre­ment dits (on y revient tout de suite). La partie supé­rieure regroupe les outils de zoom, copier-coller-couper-etc., trans­port, volume, main (pour le dépla­ce­ment), zoom et vision 3D. Plus spéci­fique (bien que l’on retrouve ce type de réglages dans la quasi-tota­lité des outils d’ana­lyse), la sélec­tion du type et de la taille de la fenêtre (Bart­lett, Hann, Black­man, Black­man-Harris, de 64 à 65536 échan­tillons), ainsi que la possi­bi­lité de la subdi­vi­ser, ce qui permet de dispo­ser d’un grand choix de préci­sions, sachant que plus l’on demande de préci­sion et plus grande est la consom­ma­tion en ressources.

On dispose aussi de réglages via faders hori­zon­taux pour amélio­rer la lisi­bi­lité (en jouant sur la plage dyna­mique, le gamma, etc.), et de plusieurs champs permet­tant de spéci­fier la durée de la zone visible à l’écran, l’éten­due du spectre et la profon­deur et l’angle de la vision 3D.

L’en­semble est bien conçu, fonc­tion­nel et suffi­sam­ment riche en options pour répondre à la plupart des utili­sa­tions.

Sélec­tion et édition

Sony Creative Software SpectraLayers Pro

La barre de gauche présente tous les outils néces­saires au travail. On commence par un Graph, qui permet d’af­fi­cher avec préci­sion (durée et plage de fréquences affi­chées réglables) les diffé­rentes valeurs en prome­nant une pipette sur les zones dési­rées ; on pourra ainsi lire le volume, diffé­rentes valeurs de phase suivant deux  types de visua­li­sa­tion (temps ou fréquence). La pipette utili­sée seule affi­chera, dans des champs n’ap­pa­rais­sant que lors de son acti­va­tion, les valeurs selon la sélec­tion du type de mesures dési­rées (diffé­rentes lectures du volume, des phases, etc.).

Viennent ensuite les outils de trai­te­ments à propre­ment parler. Mais avant cela, un mot sur le prin­cipe : on importe un fichier audio, puis on crée un calque (Layer) dans lequel on va « impor­ter » après « extrac­tion » des zones du fichier d’ori­gine, sélec­tion­nées avec divers outils ; après véri­fi­ca­tion à la fois visuelle et audi­tive, et nettoyage éven­tuel, on placera le calque en oppo­si­tion de phase, ce qui fait que les fréquences communes aux deux calques s’an­nu­le­ront (selon le prin­cipe bien connu de l’an­nu­la­tion de phase, déjà abor­dée dans divers tests, dossiers et tutos sur AF). On peut créer autant de calques que dési­rés, chacun dispo­sant de son bouton de visua­li­sa­tion/action, de son bouton d’op­po­si­tion de phase et d’un curseur de volume, qui agit aussi visuel­le­ment de la même façon que celui d’Opa­city de Photo­shop.

Sony Creative Software SpectraLayers Pro

Afin de sélec­tion­ner les fréquences ou zones à élimi­ner, on crée le calque, on le sélec­tionne (il passe alors en rouge dans la fenêtre Layers), et il ne reste qu’à utili­ser un des outils four­nis pour extraire ce que l’on souhaite enle­ver. Ainsi, on  sélec­tion­nera une zone, une fréquence, une fréquence et ses harmo­niques ou du bruit. Là où l’édi­teur fait très fort, c’est que chacun de ces outils est « redi­men­sion­nable » à souhait, c’est-à-dire qu’il dispose de très nombreux para­mètres : ainsi, pour l’ou­til Extract/Harmo­nics, on peut régler la tolé­rance (en dB), la plage tempo­relle (en secondes avec deux déci­males après la virgule), en largeur, à partir de quel rang d’har­mo­nique et combien d’har­mo­niques doivent être sélec­tion­nés (jusqu’à 60 !). Outil abso­lu­ment génial, car non seule­ment il permet de sélec­tion­ner les harmo­niques supé­rieurs d’un son, mais aussi et surtout quand la zone des fréquences fonda­men­tales est trop four­nie, et que l’on a du mal à visua­li­ser la fréquence à reti­rer, il suffit de régler le rang harmo­nique sur une valeur plus élevée que la fonda­men­tale, et le logi­ciel ira cher­cher les harmo­niques de rang infé­rieur !

Sony Creative Software SpectraLayers Pro

Une fois les zones extraites vers le calque, on peut commen­cer par écou­ter ce que l’on a choisi, puis retra­vailler tout en finesse, en corri­ger par exemple une sélec­tion trop grande (un coup de gomme, elle aussi para­mé­trable, ou une sélec­tion puis cmd+x et c’est fait). En utili­sant l’ou­til Select, on ne lira que la zone choi­sie, que ce soit sur le Layer d’ori­gine ou sur le calque, en étant de plus rensei­gné par le petit cartouche appa­rais­sant dans le coin supé­rieur gauche, indiquant la posi­tion dans la durée, la fréquence, et son volume en dB.

On est un peu perdu au départ, notam­ment dans l’usage du zoom et des dépla­ce­ments, mais le coup est vite pris avec le raccourci cmd+­clic qui permet de se dépla­cer et les diffé­rentes solu­tions clavier plus molette, et le logi­ciel révèle très vite sa puis­sance et son ergo­no­mie.

Afin d’illus­trer à la fois la rapi­dité d’usage et l’ef­fi­ca­cité du logi­ciel, voici une vidéo présen­tée lors du NAB 2012, dans laquelle on verra aussi une autre des possi­bi­li­tés du logi­ciel, le nettoyage du bruit de fond :

Bien sûr, il s’agit ici d’une modi­fi­ca­tion très simple à effec­tuer, la sirène étant rela­ti­ve­ment forte, et le prin­cipe de son continu avec ses harmo­niques très présents ne pose aucun problème de sélec­tion et de retrait. C’est néan­moins effi­cace et rapide.

Voici un autre exemple, avec des sons de couverts et verres dans un son de foule dans un restau­rant (on appelle ça en anglais un Crowd Walla, un son permet­tant de situer une ambiance d’es­pace empli de gens sans que rien ne soit intel­li­gible), problé­ma­tique un peu plus complexe que la précé­dente.

01 Crowd­Wal­laPre
00:0000:10
  • 01 Crowd­Wal­laPre 00:10
  • 02 Crowd­Wal­laAf­ter 00:10

Le troi­sième bruit est laissé afin d’avoir un repère. On doit recon­naître que Spec­tra­Layers s’en sort très bien. 

Sony Creative Software SpectraLayers Pro

Dernière fonc­tion (on ne peut toutes les citer ici), la possi­bi­lité de trai­ter les calques via les plugs VST (32 et 64 bits) présents sur l’or­di­na­teur hôte, fonc­tion qui peut prendre tout son sens si l’on envi­sage aussi Spec­tra­Layers Pro comme un outil pour isoler des sons à utili­ser en resyn­thèse dans un sampler externe (à la façon de ce que fait Iris d’iZo­tope, par exemple). Seul reproche, le trai­te­ment offline (même s’il y a une Preview), inter­di­sant les réglages en temps réel via l’in­ter­face du plug (ou celle sous forme de faders propo­sée par l’édi­teur) tout en écou­tant le fichier. Dommage, et dommage aussi que la compa­ti­bi­lité soit limi­tée aux plugs VST. 

Bilan

On connaît déjà les excel­lents résul­tats du iZotope RX2. Spec­tra­Layers Pro se révèle être un concur­rent de choix, une véri­table alter­na­tive. Il n’y a pas grand-chose à repro­cher au logi­ciel, si ce n’est une mani­pu­la­tion au début un peu plus complexe que d’ha­bi­tude (la maîtrise des raccour­cis quand on est accou­tumé à d’autres logi­ciels), et la visua­li­sa­tion, manquant d’un jeu sur les couleurs et leur attri­bu­tion en fonc­tion d’un certain volume, ce qui serait plus aisé pour attra­per les sons, vu la préci­sion que l’on peut avoir grâce aux réglages des diffé­rents outils de sélec­tion et d’ef­fa­ce­ment. Manque aussi un outil de sélec­tion façon lasso. Et le prin­cipe de fonc­tion­ne­ment offline des trai­te­ments VST, inter­di­sant toute mani­pu­la­tion et donc réglage en temps réel, ainsi que la non-compa­ti­bi­lité avec d’autres formats.

À part ces quelques points néga­tifs, le logi­ciel est une excel­lente surprise, et son approche origi­nale dans le monde de l’au­dio est fonc­tion­nelle, stable et perti­nente. Une démo est dispo­nible chez l’édi­teur, faites-vous votre propre idée. Même si tous ces proces­sus de nettoyage restent encore longs et fasti­dieux, les diffé­rents éditeurs nous proposent des outils de plus en plus puis­sants et perfor­mants, avec une recherche constante d’er­go­no­mie et de simpli­fi­ca­tion du trai­te­ment. Pensez que l’on peut récu­pé­rer ainsi de l’au­dio abîmé, enle­ver un bruit para­site sur la prise de son du siècle, etc., avec une telle qualité et un prix rela­ti­ve­ment abor­dable laisse toujours rêveur (il faudra un jour parler du boulot de sabo­tage effec­tué sur de nombreuses « restau­ra­tions » sonores de films, tiens…). En tout cas, Spec­tra­Layers Pro est une véri­table réus­site qui mérite ample­ment son Award Inno­va­tion, coup de chapeau à Divide Frame et à Sony !

Télé­char­gez les fichiers sonores (format FLAC)

Award Innovation 2012
Points forts
  • Concept unique dans le monde de l’audio
  • Réalisation
  • Ergonomie
  • Puissance des outils
  • Variété des paramètres
  • Extract/Harmonics, génial
  • Efficacité du denoiser
  • Monitoring permanent des sélections
Points faibles
  • Pas de dissociation de couleurs suivant le volume
  • Pas d’outil lasso
  • Effets VST seulement et offline

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