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Test du DeepMind 12 de Behringer
Deep Impact

Test du DeepMind 12 de Behringer
Par synthwalker le 15/02/2017 Imprimer

À une époque où les synthés analogiques connaissent un retour en grâce, Behringer lance sa première création, avec pour objectif d’inonder le marché de ses douze douces voix…

En 2017, le musicien qui recherche un synthé analogique polyphonique a de plus en plus d’alternatives : en tout premier lieu, la gamme complèteDSI, qui ne cesse de s’étoffer depuis dix ans, couvrant plutôt le haut de gamme. Puis les produits Elektron et leur conception si particulière, en milieu de gamme. En entrée de gamme, on trouve le Minilogue de Korg, une belle petite bombe. Élitistes, les produits Studio Electronics et Modal se font plutôt rares en France. Quant au Schmidt Eight Voice, il flotte bien au-delà de la stratosphère… en attendant The River de l’ami Baloran, qui fait de plus en plus chauffer ses voix. Behringer était la dernière marque attendue dans ce domaine, créant la surprise avec, comme premier instrument, rien de moins qu’un synthé analogique polyphonique : teasers successifs savamment orchestrés entrecoupés d’onomatopées en tout genre d’artistes payés pour s’extasier, puis période de silence… on commençait à se demander si la machine finirait par arriver dans nos boutiques préférées. C’est désormais chose faite, et comme Behringer aime bien maîtriser ses relations avec la presse, Audiofanzine a décidé d’en acheter un en magasin pour avoir la paix. Merci patron !

Panneau compact

Behringer DeepMind12 : Behringer DeepMind12 (83117)

Le DeepMind 12 est bien emballé, avec ses pains en mousse véritable dans une boîte en carton noire elle-même dans une autre boîte en carton noire, ce qui nous fait trois boîtes vu que ledit magasin rajoute un carton pour l’expédition. La machine est très compacte, avec un panneau moins profond que les touches standard du clavier. Du coup, elle ne dépasse pas les 26 cm pour 82 cm de large. Question poids, on atteint 8,4 kg, avec une coque robuste intégralement en métal couleur anthracite et des flancs en bois épais rouge vermillon.

Les commandes couvrent la façade, avec 26 curseurs de 35 mm offrant une bonne résistance (pouvant agir en modes saut ou seuil), 33 boutons lumineux, 2 potentiomètres (volume et portamento), un encodeur de données et 2 molettes rétro-éclairées pour le pitch bend et les modulations. Tout cela engage à tripoter les sons sans retenue. La qualité de construction est très bonne, nous irons même jusqu’à écrire quasi irréprochable ; d’ailleurs Behringer garantit son synthé trois ans en Europe.

Les différentes sections de synthèse sont réparties sur toute la façade, avec de gauche à droite, l’arpégiateur, les LFO, les oscillateurs, le VCF, le VCA et les enveloppes. Les 3 enveloppes se partagent leurs commandes, avec 4 curseurs et 4 boutons pour éditer leurs points et leurs courbes ; dans les autres sections, on trouve une touche EDIT pour accéder à l’ensemble des paramètres disponibles via une ou deux pages de menu ; on doit alors utiliser les commandes d’édition, composées de quatre boutons (navigation, incrémentation/décrémentation), un encodeur et un curseur de données. Même si l’accès aux paramètres est rapide, on aurait préféré disposer de toutes les commandes en direct, car on se retrouve souvent dans l’éditeur. Dès que l’on change un paramètre, l’écran rétro-éclairé monochrome affiche la valeur éditée et la valeur stockée, avec une représentation graphique du paramètre édité (courbe, onde, curseur, potentiomètre, routage...). Il n’est pas de la dernière génération, mais s’avère fort utile, avec son contraste et sa luminosité ajustables. Pour faciliter la programmation, une touche COMPARE permet non seulement de comparer un programme en cours, mais aussi de basculer en mode manuel ou d’initialiser les réglages ; les valeurs initiales, comparées et/ou rappelées sont affichées simultanément. Sympa !

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Le clavier de 49 touches standard est sensible à la vélocité initiale et de relâchement, ainsi qu’à la pression (sensibilités ajustables, par ailleurs sources de modulations). Semi-lesté avec des petites masselottes, il est bien agréable au toucher ; il a toutefois tendance à claquer dès qu’on frappe fort. Quatre octaves, cela fait un peu court pour un synthé polyphonique, mais cela semble à la mode ces derniers temps (on pense notamment aux derniers DSI ou Roland, qui ont emboité le pas à Clavia/Nord…). Heureusement, on peut transposer à la volée sur plus ou moins deux octaves grâce à deux boutons dédiés. À gauche du clavier, on trouve deux molettes de pitch bend et de modulation dont la luminosité varie suivant l’action.

À l’allumage, on se rend compte que le DeepMind 12 est équipé de deux ventilateurs pour se refroidir. On peut les ralentir pour limiter leur bruit, voire les arrêter ; mais s’ils sont là, c’est bien pour quelque chose, donc prudence ! Toute la connectique est située à l’arrière : sorties audio stéréo (jacks 6,35 symétriques), sortie casque, prises pour deux pédales (sustain et continue/CV), trio MIDI et prise USB (données MIDI uniquement). L’alimentation interne est universelle et on trouve une borne IEC 3 broches dotée d’un gros interrupteur, appréciable dans cette gamme de prix !

Grain spécifique

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Le DeepMind 12 est un synthétiseur analogique polyphonique de 12 voix, chaque voix disposant de sa petite LED de contrôle en façade. La machine est monotimbrale, un peu dommage compte tenu du nombre de voix disponibles. Elle est livrée avec 1 024 programmes réinscriptibles, sélectionnables par banque (A à H), par catégorie (16 types dont 4 à définir) et par incrémentation/décrémentation (via deux boutons ou le curseur de données, pour aller vite).

Disons-le tout de suite, la plupart des sons d’usine sont gavés d’effets tape-à-l’œil, de modulations complexes et d’autres trucs qui bougent pas évidents à réutiliser. Ils couvrent certes un large spectre, mais ne mettent pas tellement en valeur le côté analogique de la machine. Nous avons donc programmé quelques sons classiques afin d’explorer ces aspects. Pour obtenir une certaine épaisseur, il faut limiter les niveaux, jouer finement du filtre, bien doser les effets et au moins doubler les voix. On se retrouve souvent avec 2 ou 3 voix par note pour trouver cette ampleur analogique. Le VCF offre une couleur intéressante, pleine de promesses ; mais à la base, les DCO sont fins. Ce n’est pas un défaut, mais celui qui recherche un son analogique vintage ne trouvera pas son bonheur ici. En revanche, le DeepMind 12 est très à l’aise dans les textures évolutives et planantes, les percussions analogiques (les enveloppes savent claquer !) ou les effets spéciaux. Tout compte fait, il sonne un peu comme un synthé hybride à oscillateurs numériques et filtre analogique.

Behringer DeepMind12 : Behringer DeepMind12 (91601)

Pour recréer l’instabilité des synthés d’antan, les constructeurs s’évertuent à programmer des algorithmes qui simulent des variations plus ou moins subtiles dans le son : cela peut concerner l’accordage des oscillateurs, la symétrie des formes d’ondes, le calibrage des filtres, le niveau des VCA, les temps d’enveloppes… le DeepMind 12 est assez complet en la matière, puisqu’on peut définir séparément l’instabilité des oscillateurs et globalement celle des autres composants. Et c’est réussi, beaucoup de composantes sonores évoluent ainsi aléatoirement. D’ailleurs, nous avons rencontré un curieux bug lorsque le paramètre DRIFT des oscillateurs est réglé sur zéro : certaines voix se mettent à jouer à l’octave. Nous avons laissé chauffer la machine et lancé un calibrage de tous les paramètres analogiques (et il y en a un paquet, cela prend une bonne heure !), mais rien n’y a fait ! Cependant, il suffit de mettre un poil de Drift pour que cela cesse (l’effet reste suffisamment faible pour passer inaperçu). Il arrive aussi qu’en changeant de programme, le son joue seul, sans raison. L’OS 1.0.3 testé reste donc à améliorer…

DCO en duo

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Chaque voix du DeepMind 12 est constituée de 2 DCO (discrets), 1 VCF, 1 VCA stéréo pour ce qui est de la partie analogique, les modulations étant toutes numériques. Le DCO1 offre deux ondes cumulables : dent de scie et impulsion à largeur variable. Son pitch est réglable sur 16-8-4 pieds et directement modulable par une source assignable : l’un des 2 LFO (modulation bi- ou unipolaire) ou l’une des 3 enveloppes. On peut influer sur la modulation du pitch avec la pression et la molette de modulation. Comme les LFO peuvent osciller à des niveaux audio, la FM est possible. La largeur d’impulsion peut être contrôlée manuellement ou directement via une source de modulation (un LFO ou une enveloppe), de 50% (onde carrée) à 99% (largeur d’impulsion minimale, mais pas nulle).

Le DCO2 ne dispose que d’une onde carrée à contenu harmonique variable (impulsion positive/négative symétrique), passant progressivement d’un son doux à un son métallique, très différent d’une impulsion modulée. Son pitch est réglable sur 16-8-4 pieds et peut être décalé sur plus ou moins une octave (réglages par demi-ton, avec zone fine au centre par centième de demi-ton). Contrairement au DCO1, il dispose d’un réglage direct de niveau. Le pitch et le contenu harmonique du DCO2 disposent des mêmes sources de modulation directe que le DCO1. Le DCO2 peut être synchronisé au DCO1. En revanche, on ne trouve pas de modulation en anneau. Enfin, on trouve un générateur de bruit rose analogique global, avec contrôle de niveau.

Filtre de caractère

Les signaux des DCO et du générateur de bruit entrent ensuite dans le filtre. Ce dernier, conçu par Midas, est « inspiré » du circuit intégré Roland IR3109, qui a fait les beaux jours des synthés de la marque, de la fin des 70’s au début des 80’s, notamment les Jupiter-4 (Rev2), Jupiter-8, Juno-6/60, JX-3P. Il s’agit d’un filtre passe-bas résonant 2 ou 4 pôles capable de dépasser l’auto-oscillation. Nous lui trouvons beaucoup de caractère, avec une belle coloration, mais la résonance peut devenir très chaotique quand le filtre auto-oscille, bien plus que sur les synthés dont il s’inspire (tous, d’ailleurs, n’étant pas calibrés pour auto-osciller, comme le JP-8 et le JX-3P). Au-delà d’un certain seuil très sensible, l’onde sinus ainsi générée laisse la place à des hurlements instables pas toujours très musicaux. Notons que la fréquence de coupure est parfaitement lisse quand on bouge le curseur dédié, sur une plage de 50 Hz à 20 kHz. Elle est directement modulable par une enveloppe dédiée (avec inverseur), le suivi de clavier (0 à 100 %), un LFO (contrôlé par la pression et la molette de modulation), la vélocité et le pitch bend (!). La résonance, pour sa part, est une destination de la matrice de modulation, bien vu !

À la sortie du VCF, le signal (de chaque voix) entre dans un VCA stéréo, directement modulable par une enveloppe dédiée, la vélocité et le curseur idoine (offset). On peut moduler le panoramique via la matrice ou régler l’espacement des voix dans le champ stéréophonique (paramètre SPREAD ajustable et aussi modulable via la matrice). Les 12 voix sont ensuite mélangées en stéréo puis entrent dans un filtre global passe-haut 6 dB/octave (1 pôle) non résonant. On pourrait encore reprocher à Behringer d’avoir pompé (enfin, de s’être inspiré de) la conception des synthés vintage Roland, à ceci près qu’on peut ici moduler la fréquence de coupure via la matrice. Ce HPF est couplé à un booster de basses analogique ajoutant +12 dB à 100 Hz ; il est bien utile, car le DeepMind 12 serait un peu léger dans les graves sans cet élément.

Modulations matricielles

Le portamento est capable de fonctionner suivant 14 modes distincts : à temps constant, vitesse constante, exponentiel, Autobend, tout cela avec ou sans chevauchement de notes et balance de l’action entre les deux DCO… il manque toutefois des fonctions de Glide, avec glissements discrets. Passons aux deux LFO, identiques. Ils offrent 7 formes d’onde : sinus, triangle, carré, rampe, dent de scie, S&H et Sample&Glide (S&H glissé). La vitesse initiale peut être réglée entre 0,04 Hz et 65 Hz (début du niveau audio) ; avec la matrice de modulation, on peut pousser jusqu’à 1 280 Hz et ainsi créer des effets audio tels que la cross-modulation d’oscillateurs (il suffit d’assigner le numéro de note à la vitesse du LFO) ou la FM. On peut aussi synchroniser la vitesse des LFO à l’horloge interne ou MIDI, par division temporelle (de 4 mesures à 1/64e de mesure). Les autres paramètres concernent le délai (0 à 6 secondes), le temps de fondu, la synchro de cycle à la note/le cycle libre, le lissage et la phase (un LFO commun à toutes les voix, un LFO par voix ou des LFO déphasés entre les voix suivant un paramètre SPREAD).

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On trouve ensuite trois enveloppes ADSR préassignées respectivement au VCF, au VCA et à une modulation définie dans la matrice. Originalité, les courbes d’enveloppes sont réglables en continu, à l’aide des curseurs partagés ; cela permet de passer en douceur de courbes exponentielles à logarithmiques pour les temps et de changer la pente du sustain. Excellent pour créer des enveloppes complexes en très peu de temps ! Les enveloppes peuvent être déclenchées par les notes, les LFO, le séquenceur de contrôle ou jouées en boucle. Enfin, le DeepMind 12 offre une matrice de modulation à 8 cordons, permettant de relier 22 sources à 129 destinations, y compris les paramètres d’effets. Les connexions se font dans une page de menu dans laquelle les 8 cordons virtuels sont accessibles en même temps ; il suffit alors de choisir la source, la quantité de modulation bipolaire puis la destination. Parmi les sources, citons les contrôleurs physiques (molettes, pédales, clavier dynamique), les LFO, les enveloppes, le numéro de note et trois CC MIDI. Parmi les destinations, citons la quasi-intégralité des paramètres des LFO, des enveloppes (y compris les types de courbes), des DCO, du VCF, du VCA, du HPF, du Drift, des effets et des 8 modulations matricielles (modulations de modulations). De l’excellent travail !

Effets bien inspirés

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La section d'effets du DeepMind 12 est un modèle du genre. On dispose de 4 multieffets assignables suivant 10 combinaisons, à savoir différents routages combinant série/parallèle/feedback. Ce dernier comprend un HPF à 30 Hz sur le retour de boucle pour éviter d’exploser les membranes de ses enceintes ou de ses oreilles. Les effets peuvent être utilisés en insertion, en auxiliaire ou contournés ; dans ce dernier cas, un circuit permet de conserver un signal 100 % analogique. Chaque multieffet compte 34 algorithmes : réverbes, EQ/compresseurs/distorsions/Gate, délais, ensembles… certains comptent 12 paramètres éditables, la plupart étant modulables via la matrice. Outre cette puissance remarquable dans cette gamme de prix et inhabituelle sur un synthé analogique, la qualité est excellente en tout point : réverbes soignées, chorus amples, compresseurs efficaces, délais malléables à souhait…

Certains algorithmes sont signés TC Electronic, Midas ou encore Klark Teknik, des marques de Music Group, créé par Behringer. D’autres effets sont « inspirés » de légendes n’appartenant pas au groupe, le constructeur n’hésitant pas à citer les marques et les produits imités, ce qui est légalement acceptable, mais déontologiquement contestable : on lit dans les pages du manuel (par ailleurs excellent !) et du site internet les noms d’EMT 250, Lexicon 300-480L/PCM70, SPL Vitalizer, Tech21 SansAmp, Edison EX1+, Tel-Ray Delay, Fairchild 670… sans oublier les allusions aux marques qui ne sont pas explicitement nommées, par exemple le « Dimensional Chorus » avec un graphisme qui ne prête pas à confusion ! Pour nous faciliter la tâche dans la programmation des effets, on trouve les fonctions copier/coller/déplacer. Une très belle section qui tire bien parti des développements et acquisitions maison…

Dites trente-deux

Pas toujours présente, la fonction de mémoire d’accords rend parfois des services bien utiles. Ici, elle est déclinée en deux modes, capables de gérer jusqu’à 12 notes : le premier permet de mémoriser un accord et de le transposer sur tout le clavier (Mono Chord) ; le second permet de placer différents accords sur chaque touche (Poly Chord).

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Le DeepMind 12 est aussi doté d’un arpégiateur programmable. Il peut agir de 1 à 6 octaves, suivant 11 motifs (haut, bas, alterné, avec inversion, aléatoire, suivant l’ordre joué, en accord…), avec une division temporelle lui permettant d’être synchronisé à l’horloge interne ou MIDI (de 1/2 à 1/48e de mesure, y compris les triolets et notes pointées). On peut aussi régler le temps de Gate, mettre un peu de swing et activer une fonction Hold. Mieux, on peut créer un motif de modulation, permettant de faire varier le temps de Gate et la vélocité sur 32 pas. On trouve ainsi 32 motifs presets et 32 programmables. Les notes arpégées peuvent être transmises en MIDI si on le souhaite, tout cela étant paramétrable.

Enfin, il existe un séquenceur de contrôle, qui n’est autre qu’une source de modulation cyclique programmable sur 32 pas et assignable via la matrice. Pour chaque pas, on définit la valeur de modulation bipolaire, ce qui permet de tracer une courbe en escalier. On peut globalement choisir la division temporelle (4 mesures à 1/64e de mesure), la longueur de la séquence, le swing et le facteur de lissage (passage d’une modulation en escalier à une modulation douce). Une bonne idée, même si ce séquenceur reste moins puissant que ce que l’on trouve chez certains concurrents, avec la gestion des notes et plusieurs lignes de modulations en parallèle, même sur les petits Korg. Un dernier mot pour signaler que tout ce qui tourne dans le DeepMind 12 (arpèges, LFO, enveloppes, effets temporels…) peut être synchronisé à l’horloge interne ou MIDI, suivant différentes divisions temporelles.

Liaisons extérieures

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Le DeepMind 12 offre différents moyens de communication pour les données MIDI : DIN, USB (« Class Compliant »), mais aussi un original Wifi 802.11 b/g à 2,4 GHz (RTP-MIDI). Cela lui permet de dialoguer avec des PC, tablettes ou smartphones tournant sous Windows/iOS/Android. Le constructeur propose d’ailleurs un éditeur gratuit sur PC/Mac/iPad (Windows 7/8/10 et OSX). Il s’agit d’un exécutable autonome qui prend en compte l’édition de tous les paramètres, la gestion d’une bibliothèque de programmes et la génération d’un programme original par morphing entre quatre autres. La machine émet et reçoit les CC/NRPN pour les commandes en temps réel, ainsi que les Sysex pour les dumps des programmes.

Fonction originale à signaler, les deux prises pour pédales peuvent être utilisées comme entrées CV/Gate pour piloter le DeepMind 12 à partir d’un synthé purement analogique, par exemple un modulaire. On peut définir comment les notes et/ou les arpèges et/ou le séquenceur de contrôle sont déclenchés. Pas mal…


Conclusion

En synthèse, le DeepMind 12 est un synthé analogique avec une polyphonie confortable, de nombreuses possibilités de modulation et une remarquable section d'effets. Il en donne beaucoup pour un tarif serré, sans sacrifier la qualité de construction ni l’ergonomie, qui est correcte au vu du nombre de paramètres disponibles. C’est sur le plan sonore que nous en retenons une impression plus contrastée, sans doute parce que nous attendions des sons analogiques classiques, alors que le synthé se place dans un autre registre. Nous avons apprécié le grain des filtres, mais les DCO sonnent un peu fins à nos oreilles. Du coup, on peine à créer des sons gras et chauds, aux bénéfices d’une vaste panoplie de textures hybrides, de percussions et d’effets spéciaux. L’acquisition d’un DeepMind 12 doit donc être envisagé en connaissance de cause, en évitant de loucher uniquement sur l’étiquette analogique.

Téléchargez les extraits sonores (format FLAC)

 


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