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Test de la Goliath de Antelope
Jalout de ma Goliath

Test de la Goliath de Antelope
Par Red Led le 13/03/2017 Imprimer

Nous avions testé il y a six mois la Zen Tour d’Antelope, la première interface audio au format desktop du constructeur et la seule placée sous la barre des 1500 € dans leur catalogue. L’interface que nous testons aujourd’hui, répondant au doux nom de Goliath, occupe quant à elle le haut du panier avec un tarif de 4600 € et un nombre d’entrées/sorties vertigineux.
Antelope Audio Goliath : Antelope Goliath 2

Depuis 2013 et leur première interface audio, l’Orion 32, Antelope n’a pas chômé : Zen Studio, Orion Studio, Zen Tour… Leur catalogue s’est bien étoffé et il ne leur manquait plus qu’un vaisseau amiral, rôle endossé par leur nouvelle interface au nom évocateur, la Goliath. Avec un blase pareil, on s’attend à du très lourd et la liste d’entrées/sorties confirme cette attente. Au dos du rack 2 U, on retrouve ainsi les 16 (!) entrées analogiques au niveau micro et ligne avec une connectique combo XLR/Jack, les 16 entrées et 24 sorties lignes supplémentaires au format D-SUB 25, les deux inserts, la paire de sorties pour les enceintes et la palanquée d’E/Q numériques : les deux E/S MADI (64 canaux chacune), les deux E/S ADAT (16 canaux), les 8 E/S AES/EBU sur D-SUB 25 (16 canaux) et l’E/S S/PDIF. Ouf ! Ajoutez à cela les E/S Word Clock et Atomic Clock, cette dernière étant dédiée au Rubidium Atomic Clock de la marque, les connecteurs USB et Thunderbolt ainsi que la prise d’alim (elle est intégrée), et vous obtiendrez un rack au derrière bien rempli.

Goliath a des bases Zen

Antelope Audio Goliath : Antelope Goliath 5

La face avant possède elle aussi quelques connecteurs avec les deux sorties reamping, les quatre entrées instrument ainsi que les deux sorties casques. Le reste nous semble familier et pour cause, l’écran couleur et tactile est le même que celui de la Zen Tour, avec le même défaut de ne pas être aussi précis que celui d’un smartphone moderne. Les boutons et contrôleurs sont aussi très similaires, avec le gros encodeur rotatif principal qui servira principalement aux volumes des sorties casques et enceintes, le bouton pour activer le talkback, les boutons mono et mute ainsi que le bouton Antelope pour accéder au mode calibration et au reset. Comme pour la Zen Tour, on aurait avoir plus de possibilité concernant ce bouton (un dim ?), mais aussi des potards de volume dédiés aux sorties casques et un véritable commutateur on/off (il faut passer par l’écran tactile pour éteindre et allumer l’interface). Du côté des ports USB et Thunderbolt nous avons aussi quelques regrets : pourquoi ne pas avoir mis un deuxième port Thunderbolt afin de chainer l’interface avec d’autres périphériques, et pourquoi ne pas avoir proposé de l’USB 3 en lieu et place de l’USB 2 afin de proposer plus de 32 canaux ?

Afin de vous faire une idée de l’ergonomie de l’écran, vous pouvez aller voir cette vidéo que nous avions fait à l’époque de la Zen Tour, l’expérience étant similaire. 

 

De même, la partie logicielle reste identique à celle des autres interfaces de la gamme. Vous pouvez donc aller jeter un coup d’œil à cette vidéo que nous avions fait lors du test de l’Orion Studio.

 

Sachez néanmoins que le renommage dans la matrice de routing est désormais beaucoup plus lisible et que certains effets ont fait leur apparition, comme des nouveaux égaliseurs.

FPGA ?

En parlant de traitements, il est aussi intéressant de noter que les interfaces Antelope n’intègrent non pas un DSP, mais un FPGA (et la Goliath a le plus gros de la gamme, forcément). FPGA, quésaco ? C’est un circuit logique programmable qui contrairement au microprocesseur n’exécute pas de ligne de code, mais possède un réseau de portes programmables. Les traitements n’ajoutent aucune latence, car ils font partie intégrante du FPGA, de plus tout est traité simultanément contrairement au DSP. Il est possible d’ajouter 8 traitements par canal AFX (et il y a 16 canaux sur la Goliath), mais chaque traitement possède un nombre limité d’instances simultanées (généralement 16, parfois plus). Le FPGA de la Goliath est a priori assez costaud pour pouvoir supporter de prochains ajouts (des effets, par exemple), on devrait donc avoir des mises à jour sympathiques dans le futur !

Benchmark

En USB, avec la mémoire tampon réglée au minimum (32 échantillons), nous avons obtenu une latence de 3,92 ms en entrée et 3,58 ms en sortie (en 96 kHz). En Thunderbolt, la latence est bien moindre avec 1,22 ms en entrée et 0,89 ms en sortie (toujours en 96 kHz), soit de très bons résultats.

Afin de tester l’interface, nous avons fait des benchmarks avec notre APx515 d’Audio Precision, et nous allons pouvoir comparer les résultats à ceux obtenus avec les interfaces précédemment testées.

Voici les résultats avec les niveaux lignes, en 96 kHz :

 

Antelope Audio Goliath : Devation Line ±0,035 dB

Avec une déviation de ±0,035 dB, la Goliath est clairement dans le haut du panier des interfaces audio que nous avons testées jusqu’ici. La Apollo 8 de Universal Audio fait légèrement mieux (±0,019 dB), la RME UFX+ aussi (±0,023 dB), mais pas la Symphony I/O d’Apogee (±0,122 dB). L’interface d’Antelope est donc au niveau, rien à redire. Le résultat est d’ailleurs presque identique aux Zen Tour (±0,032 dB) et Orion Studio (±0,037 dB).

Antelope Audio Goliath : THD Line

Côté distorsion, cela oscille entre 0,001 et 0,002 %, ce qui est un excellent résultat, légèrement moins bien que la Symphony I/O (entre 0,0005 et 0,001 %) et du même niveau que la Apollo 8 d’UA et la UFX+ de RME. La Goliath tient son rang et c’est légèrement mieux que la Zen Tour.

Les préamplis contrôlés numériquement offrent 65 dB de gain, ce qui est très convenable. Avec les gains réglés sur 34 dB, nous obtenons ces résultats :

Antelope Audio Goliath : Deviation Mic ±0,071 dB

 

Antelope Audio Goliath : THD Mic

Et avec un iPad ?

Antelope a sorti une appli permettant de piloter la Goliath avec la tablette pommée. L’utilisateur pourra régler les préamplis, les niveaux des sorties casques et des enceintes, mais c’est à peu près tout. Il n’y a pas d’accès à la console virtuelle, aux effets, etc. C’est un bon début, mais on en attend un peu plus.

La déviation augmente légèrement avec les entrées micro (±0,071 dB) et on constate une petite atténuation dans le bas du spectre. On est pas au niveau de la Apollo 8 (±0,025 dB) ou de la RME UFX+ (±0,021 dB), mais le résultat reste meilleur que l’Apogee Symphony I/O (±0,092 dB). C’est honnête, surtout qu’il faut noter que la distorsion n’augmente pas du tout. Le rapport signal/bruit est de 101 dB, ce qui est un peu moins bon que l’Apogee (110 dB), la UFX+ (106 dB) et la Apollo 8 (108 dB) et du même niveau que le Fireface 802 (102 dB), la Metric Halo ULN-8 (100 dB) et la SPL Crimson (101 dB).

Les résultats sont un peu ceux que l’on attendait, du même acabit que les Zen Tour et Orion Studio, ce qui est plutôt une bonne nouvelle.

Conclusion

La Goliath est plutôt impressionnante avec ses 16 préamplis intégrés, ses 64 canaux MADI, ses 16 E/S ADAT, ses 24 sorties analogiques, ses inserts, ses 4 entrées instruments, ses deux sorties reamping et ses 2 E/S Word/Atomic Clock. D’un point de vue connectique, c’est un monstre. Ajoutez à cela de bonnes performances audio, l’écran tactile couleur, le micro de talkback intégré, les traitements et effets, la compatibilité Thunderbolt/USB/Mac/Windows et la console pratique et complète, et vous obtenez une interface audio solide et sûre de ses forces. Certains points faibles relevés lors du test de la Zen Tour sont présents ici, comme l’absence de potards pour les sorties casques, de deuxième port Thunderbolt et d’interrupteur de mise sous tension, mais aussi la réactivité de l’écran tactile et l’USB 2 limité à 32 canaux alors qu’un USB 3 aurait sans doute permis d’avoir autant de canaux que le Thunderbolt. Malgré tout, Antelope confirme qu’il faut désormais compter sur eux dans le monde des interfaces audio haut de gamme.

 


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