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Test de la Overloud SpringAge
Une réverbe qui a du ressort

Test de la Overloud SpringAge
Par sleepless le 25/10/2010 Imprimer

Plutôt actif ces derniers temps, l’éditeur Overloud présente son nouveau plug, SpringAge. Aussitôt sorti, aussitôt testé : que cache cette nouvelle version d’une réverbe à ressort ?

Secret de nombreuses sonorités mythiques, d’effets musicaux et sonores célèbres, la réverbe à ressort n’est pourtant pas représentée dans le monde logiciel à la hauteur de l’intérêt que lui portent les musiciens. Alors que les Plate, Room, Hall, Church et autres “endroits” sont largement représentés via des réverbes algorithmique ou à convolution, il est plus rare de trouver un plug dédié.

 

Parmi les efforts notables de logiciels autonomes (c’est-à-dire ne faisant pas partie d’un multieffet ou d’une simulation d’ampli), les Spring Reverb de Softube et GSI (non testées), et la SpringAge signée Overloud, qui fait l’objet de ce test. En route pour le son qui fait bo-ing...

 

Introducing SpringAge

 

Overloud SpringAge

Disponible sous forme de plug-in (VST, AU, RTAS), la SpringAge est compatible Mac (UB) et Windows, en versions 32 et 64 bits (plus d’infos ici ). Notons que l’éditeur permet d’installer le plug (comme tous ses logiciels) sur trois ordinateurs, sans procédure d’autorisation complexe ou dongle intrusif.

 

D’abord une petite surprise technologique. SpringAge repose en effet sur une technologie hybride, puisque le plug utilise à la fois la convolution (donc des réponses impulsionnelles), le plus habituel calcul algorithmique (principe utilisé par quasi tous les logiciels) ainsi que la modélisation (voir interview de Thomas Serafini).

 

J’ai cru comprendre que, malgré l’apparente similitude de principe, SpringAge se démarquait d’un logiciel n’ayant malheureusement pas été repris lors de la vente de Wizoo à Avid, la WizooVerb W2, créée en 2005, et qui utilisait deux moteurs distincts, un pour la convolution, l’autre pour la réverbe algorithmique. Mais il est difficile de rentrer dans le secret du développement des uns et des autres...

 

Fonctionnement

Overloud SpringAge

 

 

Derrière une GUI qui reflète une de ses sources d’inspiration (le Re-201 de Roland), se cachent en fait trois types de réverbes à ressort, accessibles via le potard Model. Si Angel et S201 sont suffisamment parlants (réverbe à ressort des amplis Engl et du RE-201), la mention AQTX a nécessité un peu de temps et un coup de pouce avant de trouver de quoi il s’agissait (http://www.accutronicsreverb.com)...

 

Avant tout exemple audio, il faut noter que la réverbe dispose d’un circuit Dry (de -∞ à +12 dB, avec possibilité de jouer sur le placement stéréo grâce à deux curseurs L et R) et d’un circuit Wet bénéficiant des mêmes réglages. Le réglage par défaut pour le test des niveaux de sortie est de 0 dB pour Dry et - 3 dB pour Wet, et tous les réglages (sauf mention contraire) au centre, ce qui correspond à la valeur par défaut des réverbes simulées. La réverbe est placée sur un Bus, la sortie Master des pistes instruments étant coupée.

 

 

Overloud SpringAge

Bien entendu, cette configuration avec l’effet quasiment à fond est plutôt rare dans les conditions d’usage normales, mais elle permet d’entendre plus précisément comment SpringAge réagit.

 

L’onglet Preferences permet de choisir le type de réponse du plug à de nombreuses variables. Help affiche une aide en ligne sur les réglages et Manual ouvre le mode d’emploi (anglais uniquement).

 

Le plug affiche un beau VU-mètre façon RE-201, sous lequel se trouve un potard Drive. Celui-ci permet de faire saturer l’ampli de la réverbe, apportant compression et harmoniques supplémentaires. Chaque réverbe réagit bien sûr différemment, les exemples suivants montrant Drive à 0 puis à 10 : AQTX, S201 et Angel.

 

 

 

 

Suivent le sélecteur de modèles, puis celui de Time qui permet des variations autour de la durée originale de réverbération de chaque modèle (de 2 à 6 secondes). Exemple avec l’AQTX de position centrale, puis Min puis Max. Drive est au centre.

 

 

 

Puis on trouve les réglages Boingy, accentuant ou non la réponse de la réverbe aux transitoires. Voici un exemple avec la réverbe Angel, d’abord par défaut, puis Min et Max. Viennent ensuite Bright, un réglage de brillance et Tension, permettant de régler la tension (eh oui..) du ou des ressorts, ce qui résulte en un son plus grave et “flottant” ou à l’inverse plus aigu et “dense”. Ici, l’exemple fait entendre le réglage par défaut, puis Min et Max.

 

 

 

Overloud SpringAge

SpringAge propose enfin un EQ paramétrique deux bandes, avec réglages de Gain (± 15 dB), Freq (de 100 Hz à 5 kHz, et de 200 Hz à 15 kHz) et Q (un Shelf à 12 dB en tournant à fond à gauche ou un Peak de 0.20 à 10). L’EQ est suffisamment précis pour améliorer ou modifier soit le son réverbéré (en utilisation sur un Bus avec Dry coupé) soit le son global (Dry et Wet).

 

Un dernier exemple audio, pour un usage plus conventionnel, une guitare passant dans une simulation de Fender Twin, la SpringAge sur un Bus, Dry coupé, Drive à 5 et l’automation permettant de passer d’un modèle à l’autre. Ensuite le même avec légère atténuation de la résonance sur la S201 grâce à l’EQ intégré, intervenant via automation.

 

 

Bilan

 

Bien que les exemples de ce test n’incluent que de la guitare, SpringAge se comporte très bien sur d’autres instruments et sur les voix (je vous fais grâce de mes tentatives sur ce dernier point...). Même si, répétons-le, les exemples du test sont avant tout conçus pour une écoute plus analytique que musicale.

 

Aucun problème de bugs, une automation totalement silencieuse, plus de possibilités de réglages qu’on pourrait en attendre, très peu d’exigences en ressources, trois modèles différents (réellement différents...), une technologie au point et qui tient ses promesses sans être un simple discours marketing, et le plus important, un son d’excellente qualité. Que demander de plus ? Peut-être un potard simulant les coups de pied dans l’ampli...

 

Plus sérieusement, voilà un outil à rajouter à une collection qui se veut complète. D’autant qu’il ne ruinera personne, tant son prix est abordable. Bref, encore une réussite signée Overloud.

 

Interview

 

En exclusivité pour AF, une interview de Thomas Serafini, une des deux têtes pensantes de la société Overloud. Quand un homme habituellement dans l’ombre nous livre quelques impressions, et lève le voile sur le futur des logiciels maison.

 

 

Pouvez-vous vous présenter, vous et Alfonso de Prisco, ainsi que les objectifs de votre société Overloud ?

 

Alfonso De Prisco et moi nous sommes rencontrés il y a plusieurs années, alors que nous travaillions pour une société d’édition de logiciels musicaux. Il s’occupait des GUI et moi des DSP. Nous nous sommes rendu compte que nous avions pas mal d’idées innovantes, et qu’il nous fallait les concrétiser, d’où la création de notre propre société, Overloud. Notre mot d’ordre est “qualité”. Nos utilisateurs sont des professionnels, et nous tenons à leur donner les outils qui répondent le mieux à leurs besoins dans leur travail, et sous tous les angles : qualité sonore, productivité et assistance.

 

C’est pourquoi nous travaillons étroitement avec de nombreux musiciens professionnels, et prêtons une grande attention au retour utilisateur afin de concevoir des outils répondant aux attentes des musiciens.

 

Êtes-vous musicien vous-même et pourquoi vous êtes-vous d’abord orienté vers les effets guitare, en particulier la GuitarSuite ?

 

Oui je le suis, et j’adore jouer des claviers ; ce qui est drôle, c’est que je ne suis pas du tout guitariste. Je me suis plongé dans le mode des DSP pour la musique dans ma jeunesse, quand je voulais enregistrer les titres de mon groupe, mais n’avais pas l’argent nécessaire pour construire un home-studio ; donc, après plusieurs recherches, j’ai commencé à écrire tous les outils logiciels dont j’avais besoin pour enregistrer et mixer une chanson. Parmi tous les effets, la simulation d’ampli était la plus complexe, et c’est devenu au bout d’un moment mon principal sujet de recherche, et mon travail.

 

VKFX est de retour chez Overloud. Avez-vous des projets de développement pour ce multieffet (testé sur AF ici) ?

 

Quand Thomas Skarbye (Mr. Scarbee) a décidé d’arrêter le VKFX, la première chose dont nous nous sommes préoccupés a été d’assurer le support produit à tous les clients existants. C’est pourquoi VKFX 2.2 est maintenant compatible avec les OS les plus récents (Mac OS Snow Leopard et Windows Vista), intègre la gestion native du 64 bits et un processus d’autorisation simplifiée. Nous sommes en ce moment en train de préparer une très importante mise à jour du produit, dans laquelle nous allons ajouter plus d’ensembles d’effets et une nouvelle version de la gestion des presets.

 

Concernant SpringAge, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la technologie utilisée ?


 

SpringAge est conçu autour d’une nouvelle technologie hybride, qui combine convolution, réverbe algorithmique et modélisation analogique. Chacun de ses éléments est responsable d’une partie des caractéristiques du son. Par exemple, l’empreinte sonore du ressort est parfaitement restituée par la partie “convolution”, tandis que la partie algorithmique ajoute la flexibilité nécessaire pour modifier de nombreux paramètres de la réverbe ; d’autres parties, comme la saturation de l’ampli sont simulés via des objets DSP recourant à la modélisation analogique.

 

Le résultat final est une simulation qui combine la fidélité de la convolution à la flexibilité de la réverbe algorithmique et la dynamique de la modélisation analogique.

 

Utiliserez-vous cette technologie dans d’autres plugs ou updates ?


 

Oui, nous allons le faire, dans d’autres plug-ins, même s’il n’est pas question d’intégrer SpringAge en tant que tel dans d’autres plugs Overloud. Nous comptons aussi remercier les utilisateurs de SpringAge avec des updates gratuits ajoutant de nouveaux types de réverbes à ressort.

 

Avez-vous d’autres projets en cours ?

 

Nous travaillons d’arrache-pied sur TH2, et quelque chose d’énorme que l’on ne peut trouver dans aucun des logiciels de simulation d’ampli guitare actuels, et que nous allons bientôt révéler !

 

Que comptiez-vous faire comprendre en nommant votre société mère Almateq ?

 

Alma est un mot latin traduisible par “âme”, Almateq veut donc dire “l’âme de la technologie”.


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