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Nous sommes les premiers à râler lorsque l’on évoque le peu d’innovation chez les constructeurs d’enceintes. Dynaudio fait partie de ces marques au savoir-faire indéniable, mais à la feuille de route qui s’apparente le plus souvent à la traversée du désert… On rencontre bien un caillou ou un cactus de temps en temps, mais cela reste bien aride pour les home-studistes assoiffés que nous sommes. C’est donc avec surprise que nous avons appris, lors du dernier Musikmesse, que le constructeur danois tuait sa chère et tendre série BM pour donner naissance aux LYD, arborant une façade blanche, comme pour annoncer que désormais, tout serait différent. Vraiment ?

Un nouveau nom, une nouvelle fini­tion, mais on ne nous la fait pas, à nous. On recon­nait de suite le fameux twee­ter dôme de soie protégé par le tripode cher à la marque, et le boomer au design si carac­té­ris­tique. À première vue, mis à part la façade blanche, nous avons l’im­pres­sion de nous retrou­ver devant les BM mkIII (que nous avions d’ailleurs fort appré­cié). Mais avant de crier au loup marke­ting, penchons-nous un peu plus près de cette LYD 7, trônant fière­ment sur nos pieds d’en­ceinte.

Plus blanc que blanc

Dynaudio LYD 7 : Dynaudio LYD 7 3

Les LYD ressemblent donc clai­re­ment à leurs aînées, les BM mkIII, ce qui nous convient tout à fait du point de vue de la construc­tion. Au débal­lage, les LYD donnent une bonne impres­sion de soli­dité, et quand on tape dessus, cela rend un bruit court et sec. Aucune vibra­tion à déplo­rer ! Le twee­ter est un modèle à dôme de soie de 28 mm avec une bobine mobile en alumi­nium, et le woofer un 7 pouces en MSP (Magne­sium Sili­cate Poly­mer) avec une bobine mobile en alumi­nium et un cône plat, hébergé dans un panier en alumi­nium. Les dimen­sions de la boite sont plutôt réduites (186 × 320 × 296 mm), légè­re­ment moins hautes et larges que nos ADAM A7X, et le poids de l’en­ceinte est de 8 kg.

À l’in­té­rieur de la boîte, on retrouve deux amplis de 50 Watts en classe D, avec une fréquence de coupure située à 4,3 kHz. À l’ar­rière, on aperçoit deux connec­teurs, un XLR et un RCA, un switch à 3 posi­tions pour la sensi­bi­lité en entrée (-6/0/+6 dB) et un mode standby permet­tant à l’en­ceinte de se mettre en veille lorsqu’au­cun signal ne rentre pendant une certaine période. Nous avons d’ailleurs trouvé que le temps que mettait l’en­ceinte pour se rallu­mer était un poil trop long. Enfin, trois switchs permet­tront d’adap­ter la réponse en fréquence de l’en­ceinte à votre pièce. Le premier concerne le bas du spectre, avec trois posi­tions (-10/0/+10 Hz), vous donnant le choix entre une enceinte qui descend un peu plus bas et moins puis­sante, ou une enceinte plus limi­tée dans le bas, mais plus puis­sante. Pour le test, nous l’avons laissé sur la posi­tion –10 Hz, afin d’avoir le bas du spectre le plus déve­loppé possible. De la puis­sance, nous en avons large­ment assez. Le deuxième switch est un filtre de type Tilt permet­tant d’ac­cen­tuer les graves et augmen­ter les aigus ou l’in­verse. Nous l’avons laissé en posi­tion neutre. Enfin, le dernier switch dénommé « Posi­tion » permet­tra à l’en­ceinte de compen­ser l’am­pli­fi­ca­tion acous­tique (notam­ment dans le bas du spectre) due au place­ment à proxi­mité d’un mur (moins de 50 cm). À noter aussi que l’évent bass reflex est situé à l’ar­rière, on évitera donc de plaquer l’en­ceinte contre le mur. En même temps, si vous comp­tez bran­cher les câbles, il faudra lais­ser de la place !

Dynaudio LYD 7 : Dynaudio LYD 7 10

On regret­tera quand même l’éga­li­seur de trois bandes des BM mkIII qui reste plus flexible notam­ment pour les moyennes fréquences, même s’il faut l’avouer, les réglages de la LYD seront sans doute plus parlants pour les néophytes. La prise mini-jack pour la télé­com­mande option­nelle à quant à elle disparu, dommage pour ceux dont l’in­ter­face audio ne possède pas de potard de volu­me… Aussi, le socle isoA­cous­tics autre­fois livré avec les BM mkIII n’est plus dans le carton. Il faudra prévoir le budget pour en ache­ter un (ou équi­valent).

À noter que le manuel fourni est en anglais, mais fort bien conçu et vous donnera quelques conseils utiles sur le place­ment des enceintes. Vous pour­rez aussi télé­char­ger une appli­ca­tion mobile Dynau­dio afin de faire quelques mesures et opti­mi­ser les réglages de l’en­ceinte en fonc­tion de votre pièce. L’ap­pli comprend un analy­seur spec­tral temps réel, un SPL mètre, et c’est gratuit. Alors on prend !

Écoute

Il ne nous reste plus qu’à compa­rer ces LYD 7 à nos ADAM A7X dotées elles aussi d’un boomer de 7 pouces et d’un prix équi­valent (600 € l’unité). Le match s’an­nonce donc équi­li­bré et inté­res­sant !

Johnny Cash – Hurt

Dynaudio LYD 7 : Dynaudio LYD 7 6

Sur ce morceau de Johnny Cash, les ADAM paraissent plus creu­sées, avec une voix un peu plus fanto­ma­tique, moins présente. Si on décom­pose la voix en trois parties, coffre, nez et sibi­lances, le nez est clai­re­ment en retrait sur les ADAM et les Dynau­dio sont un peu plus « dans ta face », avec une voix bien au centre et qui se détache plus. La guitare acous­tique nous permet un peu moins de dépar­ta­ger les deux enceintes, tandis que le bas du piano nous informe que les ADAM descendent plus bas. Au niveau de l’image stéréo et du sweet spot, c’est équi­valent, et la dyna­mique semble être respec­tée de la même manière. Sur cette chan­son, nous préfé­rons les Dynau­dio qui nous semblent moins acci­den­tées, notam­ment dans les moyennes fréquences, entre 700 Hz et 3 kHz. Dès que l’on passe des LYD7 aux A7X, le son se creuse et parait moins défini.

Michael Jack­son – Libe­rian Girl

Sur la nappe d’in­tro­duc­tion, les Dynau­dio ont clai­re­ment un haut du spectre un peu plus déve­loppé, que ce soit au-dessus de 10 kHz avec un peu plus d’« air » que dans les hauts médiums (2/3 kHz) avec plus de présence. Quand la grosse caisse et la basse arrivent, les ADAM démontrent encore une fois qu’elles restent un peu plus déve­lop­pées dans le bas du spectre, malgré le fait que les Dyau­dio soient réglées sur le mode –10 Hz (celui qui offre le plus de basses). Sur la voix de Michael Jack­son, on peut faire à peu près les mêmes remarques que sur le morceau de Cash, avec une voix ayant plus de sibi­lances sur les ADAM, et plus nasale sur les Dynau­dio. L’équi­libre des voix et du morceau en géné­ral est plus respecté sur les Dynau­dio, ces dernières révé­lant l’as­pect creusé de leurs rivales.

Dynaudio LYD 7 : Dynaudio LYD 7 7

Gorillaz – Feel Good Inc.

On termine avec un morceau qui nous permet­tra de nous pencher en premier lieu sur le bas du spectre. Les ADAM A7X descendent sans problème jusqu’à 50/60 Hz alors que les Dynau­dio se limitent plus à 60/70 Hz. Malgré tout, nous appré­cions le côté très sec des LYD7, avec un kick et une basse qui ne trainent jamais. C’est un peu moins le cas sur les A7X. Les voix de type « télé­phone » nous en apprennent aussi beau­coup sur le haut-médium, avec toujours un spectre beau­coup plus acci­denté (vers 700 Hz et 1,5 kHz) sur les ADAM et d’après nous un peu moins fiable. Même si on peut regret­ter que les Dynau­dio ne descendent pas plus bas, il faut avouer que ce qu’elles font, elles le font très bien. C’est maîtrisé.

 

Dynaudio LYD 7 : A7X(blue)vsLYD7(green)
Réponse en fréquences des A7X (bleu) et LYD 7 (vert)

Conclu­sion

Les enceintes de moni­to­ring de proxi­mité du construc­teur danois reviennent sous un autre nom et avec une façade blanche, mais restent assez simi­laires aux anciennes BM. On constate avec plai­sir la même qualité de construc­tion, et le même équi­libre géné­ral qui les rend fiables en home-studio. Si les réglages situés à l’ar­rière de l’en­ceinte ont le mérite d’être faci­le­ment compré­hen­sibles par les néophytes (plus ou moins de brillance, proche d’un mur ou pas, plus de basses ou plus de puis­sance), on regret­tera quand même la dispa­ri­tion de réglage pour les moyennes fréquences. De même, la prise de la télé­com­mande a disparu et le socle isoA­cous­tics aussi. Heureu­se­ment, les perfor­mances audio sont toujours excel­lentes, et c’est bien là l’es­sen­tiel. Les BM sont mortes, vive les LYD !

Tarif : envi­ron 600 €

  • Dynaudio LYD 7 : Dynaudio LYD 7 3
  • Dynaudio LYD 7 : Dynaudio LYD 7 2
  • Dynaudio LYD 7 : Dynaudio LYD 7 1
  • Dynaudio LYD 7 : Dynaudio LYD 7 6
  • Dynaudio LYD 7 : Dynaudio LYD 7 5
  • Dynaudio LYD 7 : Dynaudio LYD 7 4
  • Dynaudio LYD 7 : Dynaudio LYD 7 10
  • Dynaudio LYD 7 : Dynaudio LYD 7 9
  • Dynaudio LYD 7 : Dynaudio LYD 7 8
  • Dynaudio LYD 7 : Dynaudio LYD 7 7
  • Dynaudio LYD 7 : Dynaudio LYD 7 11
  • Dynaudio LYD 7 : A7X(blue)vsLYD7(green)

 

9/10
Points forts
  • Qualité de construction
  • Compacte
  • Bas limité, mais propre
  • Bon équilibre général
  • Des corrections faciles à comprendre
  • Mise en veille automatique
Points faibles
  • Plus de socle isoAcoustics
  • Plus de réglage des médiums
  • Plus possible de brancher une télécommande
Auteur de l'article Red Led

Je suis rentré dans la musique par la rosace d'une guitare classique et depuis, j'essaie d'en sortir sans trop de conviction.


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