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RME Audio Fireface 400
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Test de la RME FireFace 400

Interface audio FireWire de la marque RME Audio appartenant à la série Fireface

Test écrit
aRME à feu

RME a réussi à se tailler une belle réputation dans le milieu professionnel grâce à la qualité de ses interfaces audionumériques, Multiface et Fireface 800 en tête. Et c’est justement la petite sœur de cette dernière, la Fireface 400, moins onéreuse mais tout aussi généreuse, qui nous intéresse cette semaine…

RME a réussi à se tailler une belle répu­ta­tion dans le milieu profes­sion­nel grâce à la qualité de ses inter­faces audio­nu­mé­riques, Multi­face et Fire­face 800 en tête. Et c’est juste­ment la petite sœur de cette dernière, la Fire­face 400, moins onéreuse mais tout aussi géné­reuse, qui nous inté­resse cette semai­ne…

L’idée de RME pour la Fire­face 400 était de four­nir une carte audio offrant la plupart des avan­tages de la Fire­face 800 à un prix plus acces­sible tout en conser­vant une qualité aux stan­dards de RME, c’est à dire profes­sion­nelle. Le nouveau bébé n’est pour­tant pas une version allé­gée de la 800 puisqu’elle repose sur une concep­tion nouvelle.

Les bonnes fées des produits intel­li­gem­ment pensés semblent s’être penchées sur la Fire­face 400 pour la doter de tout ce dont a besoin le musi­cien et home-studiste exigeant : compa­ti­bi­lité PC et Mac, noma­disme, entrée/sorties analo­giques et numé­riques, préam­plis, MIDI, Word Clock, pilote ASIO, travail en 24 bits / 192 KHz…

Présen­ta­tion

FireFace 400

La boîte comporte la carte son, un câble Fire­Wire de bonne longueur, un CD compor­tant drivers et logi­ciels, une alimen­ta­tion, un mini câble multi­paire sur lequel nous revien­drons, un câble optique, 4 pieds en caou­tchouc pour coller sur le boîtier et la docu­men­ta­tion.

La présen­ta­tion de celle-ci est très modeste : des pages en noir et blanc au format ½ A4 reliées par les clas­siques anneaux en plas­tique que les étudiants et les spécia­listes de rapports en entre­prise connaissent bien. Côté contenu, c’est clair, bien écrit, bref, rien à dire. Par ailleurs, contrai­re­ment à un produit complexe comme un synthé ou un séquen­ceur, on ne l’uti­li­sera pas long­temps et il ne sera pas néces­saire d’y reve­nir de temps en temps. Une fois l’ins­tal­la­tion et le para­mé­trage réali­sés, la docu­men­ta­tion devrait vite être remi­sée dans un tiroir et n’en plus bouger. Beau­coup préfé­re­ront sans doute sa version PDF en couleurs, plus lisible et agréable.

L’ins­tal­la­tion se fait sans soucis. On éteint l’or­di­na­teur, on connecte la carte, on l’al­lume, on rallume l’or­di­na­teur, Windows demande le driver et hop ! Après le tradi­tion­nel redé­mar­rage, on est prêt à enre­gis­trer, il restera juste instal­ler en plus le logi­ciel Digi­check (ce qui se fait en un clin d’œil). L’ins­tal­la­tion de ce programme n’est pas néces­saire au fonc­tion­ne­ment de la carte, mais compte tenu de ce qu’il apporte, autant ne pas s’en priver, comme nous le verrons dans la partie logi­cielle.

Au fait, pourquoi éteindre l’or­di­na­teur ? Théo­rique­ment, le Fire­Wire permet, tout comme l’USB, le bran­che­ment et débran­che­ment « à chaud » (appa­reils en marche). Seule­ment voilà, de nombreux péri­phé­riques Fire­Wire, surtout des disques durs, de même que des ports Fire­Wire sont sortis grillés de l’opé­ra­tion. C’est que le Fire­Wire, en plus du signal, trans­met du courant. Courant supé­rieur à celui de l’USB. Il peut arri­ver lors d’un bran­che­ment ou débran­che­ment à chaud qu’il se crée une surten­sion ponc­tuelle qui fasse des dégâts. RME rappelle ce point dans un papier présent dans le carton de la carte et recom­mande de ne pas utili­ser le bran­che­ment/débran­che­ment à chaud.

A l’avant

Entrées et sorties symé­triques

À noter un point impor­tant : sur la Fire­Wire 400 comme sur la Multi­face, la carte recon­naît le type de prise jack bran­chée dans la prise entre une TRS (jack dit « stéréo » pour liai­son symé­trique) et une TS (jack mono ou asymé­trique) et ajuste auto­ma­tique­ment le niveau en consé­quence. Certains igno­rant ce point ont ainsi connu quelques soucis en bran­chant une source asymé­trique avec un câble TRS, ce qui fait que la carte s’est ajus­tée en liai­son symé­trique. Comme quoi il faut lire les docu­men­ta­tions ! RME rappelle par exemple que si l’on tient à tout prix à bran­cher un câble asymé­trique avec une prise TRS, il faut connec­ter le ring au ground, faute que quoi on risque de récu­pé­rer du bruit.

Depuis le temps que nos « cartes sons » ne sont plus de simples cartes infor­ma­tiques que l’on enfiche dans une unité centrale, mais des boîtiers externes complets, il serait plus correct de parler d’in­ter­face audio­nu­mé­rique. Mais comme c’est vache­ment plus long à écrire, je conti­nue­rai à parler de « carte » ! Comme tout le monde, en fait. La carte se présente donc sous la forme d’un boîtier au format ½ rack 1U qui se connecte en Fire­Wire à l’or­di­na­teur.

En face avant, on trouve deux prises combo XLR/jack Neutrik corres­pon­dant aux entrées 1 & 2 munies des préam­plis micros. Ceux-ci sont les mêmes que ceux des éprou­vés (et approu­vés) Quad­Mic et Octa­Mic. À chaque entrée XLR sont asso­ciés 3 Leds : une jaune indiquant l’ali­men­ta­tion Phan­tom, une verte pour la présence de signal et une rouge pour le clip. On trouve ensuite deux entrées jack 6,35 instru­ment/ligne corres­pon­dant aux entrées 3 et 4. Elles sont accom­pa­gnées d’une LED de signal et d’une LED de clip. Vient ensuite un bouton rota­tif avec fonc­tion push surmonté d’un affi­cheur à segment dont les LEDs, bien lumi­neuses, sont très visibles. Ce bouton permet de sélec­tion­ner l’en­trée ou la sortie de son choix et de régler son niveau, deux LEDs indiquant si l’on est en mode sélec­tion d’E/S ou réglage de niveau. On a ensuite un groupe de 8 LEDs, les trois premières indiquant l’ac­ti­vité Word Clock, SPDIF, ADAT, une autre LED « host » signa­lant toute erreur éven­tuelle de connexion avec l’or­di­na­teur, et les quatre dernières repré­sen­tant les signaux sur les 4 E/S MIDI. Enfin, la sortie 7/8, qui est une prise stéréo asymé­trique, est dédiée essen­tiel­le­ment à la sortie casque.

Toutes ces parties sont clai­re­ment sépa­rées en zones ce qui fait de cette façade pour­tant dense un modèle de lisi­bi­lité. Le bouton à course cran­tée allie confort et préci­sion à la navi­ga­tion entre les sélec­tions de sources et le réglage de leur niveau. Nous revien­drons plus loin sur l’usage de ce bouton.

A l’ar­rière

Arrière gauche

À l’ar­rière, on trouve :

  • Six sorties analo­giques symé­triques de niveau ligne (sorties 1 à 6)
  • Quatre entrées analo­giques symé­triques de niveau ligne (entrées 5 à 8)
  • Une entrée et une sortie ADAT
  • Une entrée et une sortie SPDIF coaxiale
  • Une prise MIDI I/O pour le câble multiple accueillant le multi­paire MIDI
  • Une entrée et une sortie Word Clock sur prises BNC
  • Deux ports Fire­Wire
  • L’en­trée d’ali­men­ta­tion
  • Un switch pour sélec­tion­ner la source d’ali­men­ta­tion (externe ou par Fire­Wire)

Ajou­tons une sorte de crochet en métal, prévu pour y passer les câbles d’ali­men­ta­tion et Fire­Wire afin d’évi­ter tout arra­che­ment acci­den­tel, il pourra aussi servir d’an­ti­vol.

Arrière droite

La Fire­Face 400 est munie de deux E/S MIDI, permet­tant ainsi la gestion de 32 canaux. De quoi voir venir… Mais compte tenu du format de la carte, il n’a pas été possible de caser les quatre prises MIDI IN et OUT, ni à l’avant, ni à l’ar­rière. D’où la solu­tion (que je trouve person­nel­le­ment peu élégante) d’une prise unique avec un câble multi­paire, c’est un compro­mis néces­saire compte tenu des contraintes de la carte et du format. Si un format 19 pouces est bien plus pratique à racker, le boîtier ½ de la Fire­Wire 400 se glisse beau­coup plus aisé­ment dans une sacoche de portable ou un sac à dos. Le gain de place est aussi très appré­ciable en home studio lorsqu’on ne peut ou veut pas racker. On se demande déjà comment RME a pu caser autant d’élé­ments dans son boîtier sans imagi­ner qu’on puisse encore trou­ver de la place pour quatre prises MIDI !

Pour conclure ce petit tour de l’as­pect, on remarque que toutes les prises semblent très solides. Le bran­che­ment des câbles y est franc et ceux-ci ne bougent pas d’un poil dans leur prise, limi­tant aussi les risques de débran­che­ments intem­pes­tifs sur une simple trac­tion du câble.

Les fini­tions sont irré­pro­chables, les accos­tages de pièces sont parfaits, les séri­gra­phies très propres, bref, du beau boulot. Détail amusant, dans les séri­gra­phies, on trouve le désor­mais univer­sel symbole d’une poubelle barrée. Fran­che­ment, qui aurait envie de jeter un si beau produit ? Sans comp­ter le prix que ça coûte, ma bonne dame !

Avant de passer à la partie soft, un petit résumé de ce qu’offre cette carte :

  • 8 entrées dont 2 sur prises combo XLR/Jack avec préam­pli et deux instru­ment/ligne
  • 8 sorties, dont 6 symé­triques et deux asymé­triques sur une unique prise stéréo
  • Réglage de volume hard­ware
  • Word Clock
  • ADAT
  • SPDIF coaxial
  • Second port Fire­Wire pour chaî­nage d’élé­ments

Pour de plus complets détails tech­niques, je vous invite à consul­ter la fiche produit chez Arbi­ter France et parti­cu­liè­re­ment la fiche tech­nique e n français.

Côté logi­ciel

Aucun logi­ciel type séquen­ceur light ou version spéciale n’est livré avec la Fire­Wire 400, comme avec tout produit de chez RME. On peut certes trou­ver cela dommage, mais cela s’ex­plique parfai­te­ment par le public visé. En effet, sauf excep­tion, on n’achète pas une carte RME pour s’ini­tier à la MAO. L’ache­teur de tels produits est la plupart du temps un utili­sa­teur expé­ri­menté qui dispose déjà de son pack logi­ciel.

Côté logi­ciel, donc, on a les drivers compor­tant le panneau de réglage de la carte et le Total­Mix et Digi­check. Ça semble peu, mais c’est beau­coup. Car la partie logi­cielle des cartes RME est excel­lente et celle de la Fire­wire 400 n’échappe pas à la règle. Les drivers sont compa­tibles Mac OS X 10.3 PowerPC et Mac Intel, Windows 2000 SP4, XP, XP 64, Vista et Vista 64. Ils travaillent en MME, WDM, ASIO 2 multi­client et GSIF 2.

Panneau de confi­gu­ra­tion

Panneau principal

para­mé­trages de la carte

Il est décom­posé en 4 onglets. Le premier permet de régler la latence, le gain des entrées lignes (Low, –10 dBu, +4 dBu), le gain des sorties et de la sortie casque, de déter­mi­ner une entrée ligne ou instru­ment sur les entrées 3 et 4 (avec un pad) et d’en­clen­cher l’ali­men­ta­tion fantôme, indé­pen­dante pour les deux entrées 1 et 2. On règle égale­ment les préfé­rences des SPDIF IN et OUT et diffé­rentes options de synchro­ni­sa­tion. A noter que la Fire­face 400 est munie pour l’hor­loge du système Stea­dy­Clock de RME, D’après le construc­teur, elle est digne d’hor­loges de studio onéreuses et permet une excel­lente préci­sion des conver­tis­seurs (donc une quasi élimi­na­tion du jitter). Chose que je n’avais pas les moyens de véri­fier, mais pour laquelle j’au­rai tendance à faire confiance à RME. Vu sa clien­tèle en produits pros (notam­ment MADI et les inter­faces AES/EBU), je ne pense pas que la firme ait inté­rêt à enga­ger sa parole à la légère.

On peut aussi limi­ter la bande passante utili­sée par la carte en ne lais­sant passer vers l’or­di­na­teur que les entrées analo­giques, celles-ci plus le SPDIF, la même chose plus les quatre premières entrées ADAT ou tout lais­ser passer. Enfin, dans cet onglet, on trouve quelques infor­ma­tions dont la fréquence d’hor­loge en cours et surtout deux boutons : l’un permet­tant d’en­re­gis­trer la confi­gu­ra­tion dans la mémoire inté­grée de la carte, l’autre de rappe­ler la confi­gu­ra­tion précé­dem­ment enre­gis­trée. En effet, la Fire­face 400 peut fonc­tion­ner en stan­da­lone, c’est à dire sans être connec­tée à un ordi­na­teur, mais nous y revien­drons.

Le second onglet permet le réglage des gains d’en­trée. On note que l’on peut lier les faders deux à deux, ce qui est parti­cu­liè­re­ment pratique dans le cas d’une utili­sa­tion stéréo.

Le troi­sième onglet concerne le DDS (Direct Digi­tal Synthe­ti­zer), le compo­sant de l’hor­loge Stea­dy­Clock qui équipe la Fire­face 400. Il permet un réglage à la fois précis et dyna­mique de la fréquence d’hor­loge. Non seule­ment celle-ci peut être réglée (de 32 à 192 kHz) avec une préci­sion de 0,4 % (1 Hz mini­mum), mais le chan­ge­ment de réglage peut se faire à la volée, y compris pendant l’en­re­gis­tre­ment ! Je n’ai pas person­nel­le­ment l’usage de la chose, mais je suppose qu’elle est parti­cu­liè­re­ment précieuse pour ceux qui travaillent avec de la vidéo. La doc suggère cepen­dant que la fonc­tion peut aussi servir à réali­ser des effets créa­tifs de chan­ge­ment de pitch et vitesse pendant l’en­re­gis­tre­ment.

Le dernier onglet nommé « about » rappelle quelques infor­ma­tions sur RME, l’adresse du site et du support et surtout, donne la version des drivers et du firm­ware de la carte.

On voit qu’on dispose de fonc­tions puis­santes, et ce n’est pas terminé.

Total­Mix

Mixeur

Le Total­Mix ou la console de la carte son

 

Ce sont deux faces d’un même élément à savoir le mixeur de la carte son. Tout utili­sa­teur de carte son RME vous en dira la même chose : au début, on ne comprend rien et après, c’est énorme !

Essayons de clari­fier la chose : d’abord, il s’agit d’une console permet­tant de contrô­ler les diffé­rentes « pistes » de la carte son. Jusque-là, rien de compliqué. On y trouve trois rangées de faders. La première rangée concerne les entrées. C’est à dire, tout qui est bran­ché dans la carte.

La seconde concerne ce qui est joué par l’or­di­na­teur (soft­ware play­back) et qui est consi­déré comme une seconde sorte de sources audio. Avec la Fire­face, on dispose de 18 « play­back chan­nels » ce qui signi­fie autant de « drivers » dispo­nibles dans votre ordi­na­teur. Il est ainsi possible d’uti­li­ser plusieurs appli­ca­tions audio sur diffé­rents drivers, ou encore si votre appli­ca­tion le permet, de dispo­ser de plusieurs sorties dans celle-ci. Un exemple ? Dans Sonar, j’uti­lise des sorties en plus de ma sortie prin­ci­pale de moni­to­ring pour envoyer des bus vers des effets hard­ware externes. Pour chaque tranche entrée et « play­back », on dispose de boutons mute et solo, d’un réglage de pano­ra­mique et d’un fader de volume, plus une petite case sur laquelle nous revien­drons.

Enfin, la dernière rangée concerne les sorties physiques. Là, on dispose unique­ment d’un fader de volume.


 

Réglage des vu-mètres

Le réglage des vu-mètres

Ajou­tons que pour chaque tranche des 3 rangées, on a un indi­ca­teur chif­fré du niveau de réglage du fader et du niveau du signal passant dans la tranche, sans comp­ter un vu-mètre para­mé­trable, tant pour ce qui est de son éten­due que de sa réac­ti­vité.

Notons aussi que chaque tranche peut être renom­mée. Certes, on ne pourra pas mettre des noms longs à cause de l’af­fi­chage réduit, mais C414 ou U87 peuvent être plus parlant que ‘IN 1’. Jusque-là, rien de bien compliqué, n’est-ce pas ?

Pour comprendre la suite, il faut avoir en tête que les faders permettent de régler un volume de sortie. Pas un volume d’en­trée. Celui-ci se règle par les gains dans le panneau de contrôle que nous avons vu plus haut. Chaque fader entrée et play­back règle le volume de sortie de cette tranche, celui que vous allez entendre, quoi.

Là où ça se complique légè­re­ment, c’est que chaque entrée et chaque tranche de play­back peut être routée vers n’im­porte quelle sortie avec un niveau de volume diffé­rent pour chacune d’entre elles !

Par exemple, l’en­trée analo­gique 1 peut être routée sur la sortie 1 avec un volume de –25 dB, vers la sortie 3 avec un volume de 0 dB et vers la sortie 7–8 avec un volume de –32 dB. Les possi­bi­li­tés sont donc énormes, à commen­cer par réali­ser une balance diffé­rente pour chacun des musi­ciens enre­gis­trant simul­ta­né­ment.

Matrice et SubMix

Pour faire le routage, deux solu­tions s’offrent à nous : soit on utilise le petit menu en cliquant sur la case située sous chaque nom de tranche, soit on passe par la matrice.

Matrice

Matrice : prenez la pilule verte !

 

La matrice est un tableau qui repré­sente un peu un central télé­pho­nique ou un patch virtuel. Pour lier une entrée ou un play­back à une sortie, il suffit de cliquer dans la case à l’in­ter­sec­tion de la ligne des entrées et de la colonne des sorties.

Il faut comprendre aussi comment se comportent les ports de la carte. Chaque duo de tranche est pensé comme deux tranches mono et comme une tranche stéréo. Ainsi, si vous choi­sis­sez de router votre entrée 1 sur la sortie 1&2, elle ne sortira que sur la sortie 1 si le pano­ra­mique de l’en­trée est réglé tout à gauche. S’il est tout à droite, elle sortira sur la sortie 2. S’il est au milieu, elle sortira avec le même volume sur les sorties 1 et 2 qui sont en fait consi­dé­rées comme les côtés gauche et droit d’une tranche stéréo.

Ce schéma rendra ceci plus clair.

 


 

Mixeur Submix

En submix, c’est easyx

En mode submix, toutes les tranches d’en­trées et de play­back affichent leur réglage pour une sortie unique, celle sur laquelle vous cliquez en bas. Dans l’exemple de l’image, c’est la sortie 1&2 qui est sélec­tion­née. Les autres sorties sont grisées (pour la lisi­bi­lité, mais restent en fonc­tion­ne­ment). Avec la sortie 1&2 sélec­tion­née, toutes les tranches entrée et play­back affichent leur réglage pour la sortie 1&2. Si vous cliquez sur la sortie 3&4 (n’im­porte où dans la tranche 3 ou 4), toutes les pistes affi­che­ront leurs réglages pour la sortie 3&4.

Un point très impor­tant : le moni­to­ring des entrées se fait tota­le­ment sans latence. Grâce au DSP embarqué, le routage des entrées vers les sorties se fait ainsi sans passer par le séquen­ceur. Bien sûr, cela n’em­pêche aucu­ne­ment de passer par un logi­ciel pour ajou­ter un effet en temps réel. Dans ce cas, on coupera tout simple­ment le volume de la tranche et c’est au niveau des tranches play­back que l’on réglera le volume de sortie du signal traité, d’où aussi l’in­té­rêt de dispo­ser d’au­tant de ports « play­back ». À noter que le signal traité sera évidem­ment dépen­dant de la latence. Et, puisqu’on en parle, on atteint des latences très faibles avec cette carte. Sur mon système qui n’est pas le plus perfor­mant dans ce domaine (je joue géné­ra­le­ment à 6 ms avec ma Multi­face), je n’ai pas pu descendre au mini­mum qui est de 48 samples, mais j’ai pu l’uti­li­ser à 96 samples, ce qui à 192 KHz ne fait pas lourd en milli­se­condes (je vous laisse faire la règle de trois !)

Au dessus du bouton submix, on trouve des boutons permet­tant d’af­fi­cher ou de masquer chaque rangée. Il n’est pas forcé­ment toujours utile d’af­fi­cher les sorties, surtout si l’on contrôle leur volume en hard­ware et qu’il y a rare­ment de l’in­té­rêt à affi­cher les entrées si on est en mixage ou post-prod.

Ensuite, on trouve 8 boutons de presets : ce sont des empla­ce­ments-mémoires permet­tant de sauve­gar­der un état du Total­Mix, c’est-à-dire tous ses réglages, y compris (selon votre choix) sa posi­tion à l’écran.

Enfin, on trouve des boutons permet­tant de régler le « moni­tor main » qui sera contrôlé par le fader dédié de la surface de contrôle. Car le Total­Mix est télé­com­man­dable en MIDI par toute surface émulant une Mackie Control, y compris les boutons de droite.

Il me reste à vous signa­ler la présence d’un bouton « dim » permet­tant de bais­ser ou de tota­le­ment couper le son géné­ral (selon votre réglage dans les préfé­rences). On trouve égale­ment un bouton mono faisant bascu­ler les sorties en mode mono, essen­tiel pour contrô­ler la phase de son mix. Enfin, un bouton talk­back permet à une entrée d’être utili­sée comme circuit de talk­back (avec dim auto­ma­tique du son réglable).

Bref, vous compre­nez qu’avec un tel joujou couplé à une surface de contrôle MIDI, on travaille quasi­ment avec le confort d’une bonne console de studio hard­ware. Avec une Mackie Control ou toute autre surface dispo­sant de LCDs affi­chant les tranches en cours, il n’y a même plus besoin d’af­fi­cher le Total­Mix à l’écran, sauf pour le routage. Et même avec une surface sans affi­cheur type BCF de Behrin­ger, on s’en passe souvent.

Dernière chose essen­tielle : dans le menu, on dispose d’une commande pour enre­gis­trer l’état du Total­Mix dans la mémoire de la carte pour l’uti­li­sa­tion en stan­da­lone. Que demande le peuple ?

Digi­check et Stan­da­lone

DIGICheck

Digi­check est une exclu­si­vité de RME et ne peut fonc­tion­ner qu’avec les cartes de la firme. Il s’agit d’un puis­sant outil d’ana­lyse permet­tant entre autres de véri­fier le niveau de bruit aux entrées, la qualité de la synchro et d’autres nombreuses infor­ma­tions tech­niques. Surtout, il comporte un analy­seur de spectre et un analy­seur de phase très perfor­mants capables de tester n’im­porte quelle entrée ou sortie de la carte. Quand on sait ce que coûte un bon analy­seur de spec­tre…

En dehors de sa rela­tive complexité, qui est le prix à payer pour une grande puis­sance, il y a une critique à émettre sur le look qui commence à prendre un coup de vieux. Autant je ne suis pas forcé­ment fan des looks char­gés ou des tenta­tives d’imi­ta­tion à l’écran de maté­riel hard­ware, choses qui ne servent géné­ra­le­ment qu’à consom­mer inuti­le­ment des ressources, autant on pour­rait souhai­ter un peu plus de plus de gaîté et de moder­nité dans l’as­pect de ces inter­faces.


En stan­da­lone

FireFace 400

Un des (nombreux) inté­rêts de la Fire­face 400 est la possi­bi­lité de s’en servir de façon auto­nome, sans ordi­na­teur. Évidem­ment, on a pas dans cette utili­sa­tion accès à tous les réglages dont on dispose sur ordi­na­teur, ne serait-ce que parce qu’on dispose en tout et pour tout d’un unique bouton pour ce faire. Il faudra donc penser à sauve­gar­der dans la mémoire de la carte les para­mètres néces­saires.

On dispose tout de même d’un nombre éton­nant de réglages :

  • Volume de chaque entrée et de chaque sortie
  • Gain des préam­plis
  • Switch ligne/instru­ment sur les entrées 3 & 4
  • Switch, pour chaque port, (1&2, 3&4…) sélec­tion­nant le mode mono ou stéréo (en stéréo, le bouton contrôle simul­ta­né­ment le volume des deux pistes)

Par contre, on n’a pas accès au routage. Les entrées seront donc routées vers les sorties selon la mémo­ri­sa­tion effec­tuée et on ne peut plus régler diffé­rem­ment le niveau de chaque entrée sur chaque sortie. On conserve tout de même ainsi une large palette d’ap­pli­ca­tions : summing-box et inver­se­ment, split­ter, conver­tis­seur AN (en sortant notam­ment sur ADAT ou SPDIF) ou NA, double préam­pli micro, ampli casque… D’au­tant que même en stan­da­lone, la Fire­face 400 reste contrô­lable par MIDI.

À l’usage, tout ceci s’avère très fonc­tion­nel. On a entre les mains un outil vrai­ment puis­sant, « petit, mais costaud » !

Le son

Avant droit

Faisons court pour aller à l’es­sen­tiel : ça sonne nickel. Les novices peuvent penser qu’une carte son, c’est juste un tuyau pour faire passer le son. J’ai parfois entendu dire que, à partir du moment où c’est numé­rique, ça sonne pareil. Ce n’est pas exact. Qualité des conver­tis­seurs, qualité des filtres pour éviter le replie­ment spec­tral (ou alia­sing), qualité de l’hor­loge pour un échan­tillon­nage précis ne sont qu’une partie, certes essen­tielle, de ce qui joue sur la qualité sonore d’une carte son. On peut aussi, surtout lorsque des préam­plis entrent en jeu, citer la stabi­lité de l’ali­men­ta­tion, ou encore la façon dont les compo­sants entas­sés dans un espace restreint rayonnent les uns sur les autres. Bref, toutes les cartes ne se valent pas d’un point de vue qualité sonore.

Là, que ce soit côté ligne ou côté préam­plis, le son est excellent. Les préam­plis m’ont semblé d’une grande neutra­lité et d’une grande propreté de son sans tomber dans la froi­deur. Disons que si on veut un son typé, ce ne sont pas ces préam­plis qui vont le donner. Je les ai parti­cu­liè­re­ment appré­ciés pour l’en­re­gis­tre­ment d’ins­tru­ments acous­tiques, mais ils font bien leur travail dans tous les domaines. La réserve de gain est appré­ciable et suffi­sante, sachant que je n’ai pas pu les tester avec des micros de très faible niveau.

J’au­rai du mal à dire si cette carte sonne mieux que la Multi­face. Pas moins bien, c’est certain, plus trans­pa­rent, proba­ble­ment. Au point que je chan­ge­rais volon­tiers ma Multi­face contre sa petite sœur.

Conclu­sion

RME comp­tait déjà un certain nombre de produits qui font réfé­rence. En voilà un de plus ! Offrant de nombreuses fonc­tions dans un format réduit, béné­fi­ciant d’une excel­lente qualité sonore et d’une très bonne stabi­lité, cette carte a de quoi séduire de nombreux musi­ciens. D’au­tant que RME est un construc­teur qui suit ses produits : au moindre bug détecté, à chaque évolu­tion des OS, drivers et/ou firm­wares sont mis à jour. La Fire­face 400 est loin d’être une sous-Fire­face 800, elle consti­tue un choix judi­cieux pour qui n’a pas besoin de tant d’E/S et de préam­plis tout en ayant pour elle une meilleure trans­por­ta­bi­lité. Cette « petite » carte vaut bien son prix et pour­rait bien deve­nir pour quelque temps la réfé­rence de sa caté­go­rie.
Points forts
  • Petite taille, grand talent
  • Nombreuses fonctionnalités
  • Qualité de fabrication
  • Qualité des drivers
  • Qualité audio
Points faibles
  • Connectique MIDI sur multipaire
  • Présentation de la documentation limite
  • Look vieillissant des interfaces logicielles
  • Prise en main du TotalMix difficile
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