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RME Audio Fireface UFX
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RME Audio Fireface UFX

Interface audio USB de la marque RME Audio appartenant à la série Fireface

coyote14 coyote14

« Stabilité, pérennité, fiabilité »

Publié le 19/07/15 à 10:53
Rapport qualité/prix : Correct
Cible : Tout public
Cela va faire 3 ans que j'ai cette interface audio. Mon objectif alors était d'acheter un matériel avec un son au-dessus de tout soupçon, une stabilité et fiabilité quelque soit la plateforme utilisée (j'ai commencé sur PC WinXP, je suis désormais sur Mac), et surtout: un support des pilotes et logiciels sur le long terme. J'avais été bien refroidi par Yamaha et son abandon en rase campagne au bout de 3 ou 4 ans sur les pilotes mLan.

De ce point de vue, tous mes objectifs ont été remplis, mais au prix d'un investissement il est vrai élevé (autour de 2000€ en neuf, 1500 en occasion à l'époque)

Ceci étant dit, je pense que c'est tout compte fait un bon investissement car:
- RME supporte tous ses matériel pendant à peu près 10 ans. ça veut dire que je suis assuré d'avoir des pilotes pendant encore environ 5 ans, je pense.
- C'est un matériel fiable au niveau technique, qui chauffe peu. Les qualités audio des préamplis et entrées ligne sont toujours aujourd'hui parmi ce qui se fait de mieux.

Les fonctionnalités sont très complètes: jusqu'à la très haute définition 192kHz, connectique complète (ADAT ou S/PDIF, AES/EBU, Wordclock...). L'écran est utile pour vérifier la présence ou non de signaux audio. La présence d'effets / EQ / Comp fait mieux que dépanner. L'interface était l'une des premières à l'époque (et c'est devenu depuis assez commun) à embarquer des DSP pour prendre en charge ces effets. L'UFX est donc une sorte d'ordinateur silencieux qui convertit et traite les signaux, dans un silence absolu (pas de ventilateur dans la machine). Une jauge CPU dans le logiciel permet de surveiller la consommation de ressources, mais la marge est assez grande avant d'atteindre les limites. Le compresseur est très bon, ainsi que les EQ, parmi ce qui se fait de mieux dans du Hardware numérique, même si le nombre de paramètres n'est pas très élevé.

Les préamplis: leur réserve de gain est impressionnante. On peut y brancher à peu près tout, même des instruments nécessitant des DI (j'arrive à un résultat plus qu'honnête avec mon Rhodes par exemple, même si un préampli dédié a donné de meilleurs résultats.) Sur les micros, le gain n'a pas besoin d'être poussé dans ses retranchements pour entendre quelque chose. J'ai enregistré de nombreuses sessions en live, ainsi que dans mon home studio, et ça ne bronche jamais. Une idée géniale (et qui a dû être difficile à mettre en oeuvre techniquement) : les préamplis analogiques sont contrôlés numériquement, et il y a une fonction autogain qui permet d'ajuster le gain du préampli automatiquement en fonction de la source. Quand ça commence à clipper, le gain s'abaisse automatiquement pour s'ajuster au mieux. Cela peut marcher sur toutes les entrées avec préamplis, et on ne peut plus s'en passer une fois qu'on y a goûté.

Je m'en sers avec d'autres appareils numériques, que je synchronise en AES/EBU ou en ADAT (les 2 sont possibles simultanément), une Digimax FS et un multieffet Eventide Eclipse, pour ma part. La synchro connaît parfois des difficultés, dont j'ignore si elles sont dues à l'UFX ou à ce que je branche dessus. Toujours est-il que j'ai obtenu les meilleurs résultats en mettant la RME en esclave au niveau du WordClock. Là, ça marche impeccable.

Venons-en à ce qui fait la principale valeur ajoutée de cette RME et des autres: le logiciel TotalMix. Avant de l'acheter, je lisais partout que c'était génial, mais je n'avais pas compris en quoi, je vais donc essayer d'expliquer. C'est une console de mixage qui reflète l'état de l'interface, jusqu'ici, rien de bouleversant. Des Vu-mètres sur l'affichage permettent de bien voir les choses. L'affichage du compresseur est aussi dynamique, on voit bien dans quelle zone de dynamique il travaille. Déjà pratique.

Mais ce qui fait la valeur ajoutée, c'est le routing. Là où d'autres marques proposent des matrices origine/destination, ou pire, des menus déroulants ne permettant de ne router qu'un signal simultanément sur une sortie, la RME fait fort: on peut, pour chaque sortie audio, faire n'importe quel mixage des entrées audio, et de façon très simple: on se place sur la tranche de la sortie souhaitée, et on va monter les sliders des entrées, selon ce qu'on veut. On peut faire cela pour chaque sortie de façon strictement indépendante. Le fait de se placer sur une autre sortie affiche instantanément le sous-mix de la sortie concernée.

Une fonction LoopBack permet de capter un signal de sortie de votre logiciel pour le réinjecter en entrée. C'est ce qu'on utilise quand, par exemple, on veut enregistrer dans son séquenceur audio le son d'une vidéo Youtube, etc.

Enfin, une appli iPad (payante, mais peu onéreuse), permet, en branchant un iPad en USB via un camera connection kit, de contrôler la RME depuis sa tablette. Cela permet de la configurer sans ordinateur. Malheureusement, ça ne peut pas marcher en Wi-Fi.

Maintenant qu'on a loué les qualités du logiciel, on peut aussi se dire la chose suivante: ils sont indispensable pour prendre le contrôler de la RME UFX. Car, depuis la façade, c'est vraiment ardu. On peut toujours s'essayer à router telle ou telle entrée depuis la façade, mais bonjour les risques d'erreur et la confusion.C'est un reproche qu'on peut faire, et qui provient en grande partie du faible encombrement de l'interface: l'ergonomie de la façade du rack est tellement ardue que le TotalMix est indispensable.

Passons aux critiques, peu nombreuses. La gestion des niveaux, malgré l'écran, malgré le Totalmix, malgré le gain des préamplis piloté numériquement, est périlleuse, car parfois, un signal clippe sans qu'on le voit clairement à l'écran. Le Vu-mètre change pourtant de couleur quand on s'approche de la zone de clip, mais j'ai eu à de nombreuses occasion un signal qui reste dans le vert et qui clippe quand même. Je pense que le changement d'état des vu-mètres n'est pas parfaitement calibré. On arrive toujours à s'en sortir, mais on perd du temps.

Au chapitre des regrets, on aurait voulu avoir davantage de Snapshots, qui sont au nombre de 8 par instance. Ce sont les mémorisations du TotalMix (un recall, en somme). Par contre, on peut piloter le changement de snapshot par message MIDI. La console est aussi politable avec ses surfaces de contrôle, et compatible avec le protocole OSC pour ceux qui veulent s'aventurer.

Enfin, un mot sur les pilotes: objets de mises à jour régulières, aussi bien pour le Firewire (en voie de disparition) que pour l'USB2 (qui est le format que j'utilise, pour ma part, et qui est suffisant pour gérer tous les flux audio), sont mises en ligne. Certains ont nécessité l'upgrade du firmware (logiciel interne de l'interface), mais ça se fait très bien, et très simplement. Le totalmix fait partie intégrante des mises à jour et a bénéficié d'améliorations légères mais constantes et bienvenues depuis des années.

Je ne peux pas mettre autre chose que la note maximale pour cette interface, qui réalise un quasi sans-faute. Malgré son prix très élevé, ses possibilités très étendues, ses fonctionnalités de convertisseurs, sa très grande flexibilité au niveau hardware et routing via le TotalMix en font l'outil principal de mon home studio, avant même mon ordinateur. A l'aise en studio comme en live, capable d'enregistrer un grand nombre de sources audio sans jamais broncher, très fiable, il n'y a jamais eu de mauvaise surprise ou de bugs/plantage avec, sous 2 OS différents, aussi bien avec Cubase que Logic Pro X. C'est le matériel de ceux qui veulent une interface qui se fait oublier, avec des pilotes absolument fluides sur le long terme. Un matériel qui permet de voir venir sur le long terme et se concentrer sur la musique.