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Sonnox Fraunhofer Pro-Codec
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Test du Sonnox Fraunhofer Pro-Codec

Logiciel de musique divers de la marque Sonnox

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Test écrit
40 réactions
Cot cot codec
8/10
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De plus en plus obligé de réduire le poids de ses fichiers musicaux, le musicien/ingénieur du son est confronté au choix souvent obscur entre formats, débits et divers paramètres de conversion audio. Et puis déboule le Fraunhofer Pro-Codec de Sonnox. Explications.

Enne­mie du musi­cien, du compo­si­teur, de l’in­gé­nieur du son, la compres­sion de données (pas celle de dyna­mique !) à fin d’al­lé­ge­ment de poids est pour­tant de plus en plus répan­due. Pourquoi enne­mie ? Parce qu’à l’ère du 24 bits (voire 32 bits)/384 kHz, alors que l’on chasse le moindre para­site, le moindre jitter, le moindre clic, le moindre bruit, avec parfois il est vrai le risque de tout rendre stérile, bref, se dire que le mix amou­reu­se­ment réalisé de nos enre­gis­tre­ments va finir sur un iCho­Sa­nEeDo à 128 kb/s (quand ce n’est pas 96…) a de quoi sérieu­se­ment dépri­mer. Car là, il n’est plus ques­tion d’en­le­ver des para­sites ou des bruits, éléments ajou­tés, certes, mais toujours éléments audio (hors phéno­mènes numé­riques dus à de mauvais conver­tos, horloges, etc.), mais bien de destruc­tion d’élé­ments de l’au­dio : adieu fréquences, au revoir tran­si­toires, a dio largeur stéréo…

Mais la cible bala­deur numé­rique n’est pas la seule. Inter­net se déve­lop­pant conti­nuel­le­ment y compris au niveau de l’image et donc du son lié (voir par exemple le déve­lop­pe­ment du format web-docu­men­taire), les compo­si­teurs et ingé­nieurs du son sont amenés de plus en plus souvent à devoir réduire le poids de leurs œuvres, afin de répondre, entre autres, aux contraintes de débit.

Autant dire qu’un outil dédié non seule­ment à cette compres­sion mais aussi et surtout à la compa­rai­son des formats et débits en temps réel peut s’avé­rer indis­pen­sable. Bien sûr, il existe nombre de logi­ciels de compres­sion de données audio, dont certains gratuits ou très peu chers. Pensons par exemple sur Mac à l’ex­cellent Max, véri­table boîte à outils de la conver­sion de format audio, gratui­te… Mais aucun ne permet de savoir à l’avance ce que va donner la compres­sion de données, ni même d’en­tendre concrè­te­ment (à moins de faire des oppo­si­tions de phase entre fichiers sources et fichiers conver­tis) ce que la réduc­tion de données retire à l’ori­gi­nal. Je dis concrè­te­ment, parce qu’une oreille exer­cée entend les modi­fi­ca­tions subies, mais seule­ment jusqu’à un certain point. Sachant que les codecs travaillent aussi (surtout ?) sur la psychoa­cous­tique, pouvoir clai­re­ment entendre la diffé­rence, c’est-à-dire les compo­santes reti­rées du fichier origi­nal, est parfois salu­taire, pour édifi­ca­tion person­nelle, ou collé­giale.

Main­te­nant, imagi­nons un plug qui permette de compa­rer en direct les diffé­rents codecs, débits, formats et de conver­tir faci­le­ment ses fichiers en toute connais­sance de cause des dégâts effec­tués sur l’au­dio d’ori­gine, voire de mixer pour un codec donné en écou­tant en temps réel le résul­tat. Ça tombe bien, vous en avez rêv…, pardon, Sonnox, en colla­bo­ra­tion avec l’ins­ti­tut Fraun­ho­fer, a créé le Sonnox Frau­ho­fer Pro-Codec, qui semble à cet égard promet­teur. Voyons entendre ça.

Intro­du­cing Sonnox Fraun­ho­fer Pro-Codec

Le Pro-Codec est un plug-in aux formats Pro Tools HD, RTAS, Audio Units et VST, compa­tible Mac (Intel seule­ment, à partir d’OS 10.5) et Windows (XP ou Windows 7), dispo­nible en ligne sur le site de l’édi­teur ou chez un reven­deur agréé pour un prix cata­logue de 395 euros (le prix varie suivant le site, les éditeurs, etc.).

Télé­char­ge­ment rapide (l’ar­chive pèse à peu près 25 Mo), instal­la­tion simple (avec rappel du fait que l’on n’a pas le droit de vendre son plug sans deman­der…), atten­tion néan­moins de bien télé­char­ger les instal­leurs pour tous les formats dési­rés, licence dépo­sée sur clé iLok, on est à pied d’œuvre très rapi­de­ment.

Le plug ayant été déve­loppé en colla­bo­ra­tion avec Fraun­ho­fer IIS, on ne s’éton­nera pas d’y retrou­ver les codecs favo­ris de l’ins­ti­tut, à savoir les MP3 et AAC, dans de multiples versions que l’on détaillera plus avant.

On ne s’éton­nera pas non plus de n’y voir figu­rer aucun des codecs concur­rents, de type Ogg Vorbis, Flac, etc. Je dis concur­rent, car le plug s’af­fiche clai­re­ment sous sa bannière Fraun­ho­fer, impliquant par là une exclu­sive, voire une contre­par­tie finan­cière. On trouve en effet à la fin du manuel une jolie clause rappe­lant qu’une tax… pardon, des royal­ties sont norma­le­ment dues en cas d’uti­li­sa­tion commer­ciale de fichiers conver­tis en MP3 (il faut comp­ter 3 % des reve­nus géné­rés par des fichiers MP3 Pro à partir du moment où l’on dépasse 100 000 dollars de reve­nus. Ouf…). Rien pour le moment en ce qui concerne l’AAC, mais sait-on jamais (la phrase dit : il n’y a pas actuel­le­ment de royal­ties dues pour vente de conte­nus AAC…).

Prin­cipes actifs

Le plug affiche une belle grande fenêtre, regrou­pant toutes ses fonc­tions (nombreuses) sous plusieurs onglets. Le plug fonc­tionne selon trois modes, le mode online qui permet l’écoute en temps réel des codecs (avec quelques limites, on y revien­dra), le mode Offline Encode, par lequel on encode les fichiers Wave ou Aiff selon une procé­dure en temps reporté.

La barre de menu en haut, nommée Preset Mana­ger, permet de gérer les presets, aucun n’étant fourni d’ori­gine (voir enca­dré).

La partie gauche du plug, Input, montre un affi­cheur de niveau (entrant) suffi­sam­ment étendu, de –63 à 0 dB, pour ajus­ter préci­sé­ment le signal d’ori­gine. Autre affi­cheur, celui de la latence induite par les trai­te­ments, latence très variable suivant le codec utilisé, son débit, etc. Atten­tion, le plug n’af­fiche pas la latence totale, mais bien celle du codec en sélec­tion et change donc en consé­quence ; il faudra donc en fonc­tion de l’hôte et de sa gestion de la compen­sa­tion, fermer et rouvrir le plug (affi­chage en échan­tillons ou milli­se­condes au choix, pratique). Pour finir cette section, un gros bouton Export Settings ouvre une fenêtre flot­tante dans laquelle on rensei­gnera la desti­na­tion pour les fichiers conver­tis, et le type d’in­fos incluses dans le nom desdits fichiers, du codec au débit en passant par la qualité, le mode, l’in­dexa­tion et la date et heure. De quoi indexer très propre­ment ses fichiers, c’est impor­tant quand on se retrouve à la tête d’une sono­thèque impor­tante. 

Sonnox Fraunhofer Pro-Codec 

Sur la droite du plug se trouve une section Output, permet­tant de choi­sir entre l’écoute du plug (le codec en cours) et le signal entrant (visua­li­sa­tion via les Led Input et Codec dans le pavé Moni­tor), le type d’af­fi­chage de l’écran prin­ci­pal, soit une analyse FFT soit trois visua­li­seurs Lissajous affi­chant respec­ti­ve­ment et de droite à gauche l’en­ve­loppe des niveaux entrant et sortant, la phase du signal converti en vert et celle de la diffé­rence en rouge, puis cette diffé­rence agran­die cinq fois. On consul­tera l’en­ca­dré pour de plus amples infor­ma­tions sur le visua­li­seur FFT.

Deux boutons, Codec et Diff, basculent du signal converti à l’écoute de la diffé­rence (les éléments enle­vés du signal par la conver­sion) en temps réel, une fonc­tion qui s’avère vite indis­pen­sable, et notam­ment dans un cadre qui n’a peut-être pas été prévu par l’édi­teur, celui de l’en­sei­gne­ment. Quoi de plus effi­cace pour expliquer les dégâts de la compres­sion de données audio que de faire entendre tout ce qu’un codec, à un débit donné, enlève ?

Bien évidem­ment, cette fonc­tion est aussi très utile au musi­cien ou ingé­nieur qui peut ainsi réajus­ter son mix si besoin. Ou pas, restant déses­péré par la piètre qualité audio deman­dée par le client… Si l’on m’avait dit qu’on dispo­se­rait un jour d’une fonc­tion permet­tant l’équi­valent d’un mixage temps réel en MP3.

Sonnox Fraunhofer Pro-Codec

 

 

 

 

Comment ça marche ?

Sonnox Fraunhofer Pro-Codec

L’édi­teur four­nis­sant à cette adresse tous les docu­ments, je passe sur le détail des débits (suivant les codecs, de 8 à 320 kb/s), des modes (CBR, taux constant, VBR, taux variables) et quali­tés (de Low à Highest, nous voilà bien avan­cés…), ainsi que sur la gestion des formats et de l’écoute en fonc­tion des projets dans lesquels on utili­sera le plug, et de la fréquence d’échan­tillon­nage desdits projets. Sonnox donne dans ses docu­ments et manuels de nombreux tableaux et exemples résu­mant parfai­te­ment les possi­bi­li­tés et les limites.Dernière partie du plug (si l’on regroupe les proces­sus off- et online), le choix des codecs. MP3 d’un côté, AAC de l’autre sont décli­nés selon plusieurs types : le MP3 tout d’abord, dans sa version de base, mono, stéréo et 5.1, puis dans sa version MP3-HD, mono, stéréo, dite loss­less (sans pertes) pour fichiers 16 bits. L’AAC ensuite, en version AAC-LC, HE-AAC et HE-AACv2 mono, stéréo, 5.0 et 5.1, et en version HD-AAC mono, stéréo et 5.1, sans pertes jusqu’à 24 bits.

Signa­lons juste plusieurs points : d’abord, le plug est compa­tible avec les sessions en 32 kHz jusqu’au 192 kHz, mais les codecs ne travaillent que dans la four­chette 8 kHz-48 kHz, à l’ex­cep­tion du HD-AAC qui monte à 192 kHz.

Sonnox Fraunhofer Pro-Codec

D’autre part, l’écoute du MP3-HD n’est pas possible en temps réel ; le plug fera alors entendre un résul­tat synthé­tisé repro­dui­sant le compor­te­ment du codec. Limité à 16 bits (plus exac­te­ment, il est sans pertes jusqu’à 16 bits), le MP3-HD peut trai­ter des fichiers 24 bits, mais leur appliquera une tron­ca­tion et un dithe­ring en interne (on peut aussi effec­tuer ces opéra­tions en amont du plug avec d’autres outils logi­ciels). Il n’y a pas de problèmes d’écoute avec le HD-AAC. Il est conseillé de placer des trai­te­ments de tron­ca­tion et dithe­ring avant le plug quand on l’uti­lise au sein d’une DAW travaillant en virgule flot­tante, en raison de la haute réso­lu­tion et des valeurs géné­rées par ce type de système. La ques­tion ne se pose pas quand on travaille direc­te­ment (dans un éditeur, par exemple) sur un fichier 16 ou 24 bits, qui lui est censé être en virgule fixe.

Conver­tis­sons, conver­tis­sons…

Sonnox Fraunhofer Pro-Codec

Le plug dispose de cinq empla­ce­ments, dans lesquels on peut ouvrir cinq codecs à des réglages diffé­rents, et passer de l’un à l’autre en temps réel sans saut sonore (génial…), y compris en effec­tuant une compa­rai­son A-B (grâce à l’on­glet A-B, oui), soit le choix entre deux codecs, et le passage de l’un à l’autre toujours sans saut ni bruit, éven­tuel­le­ment en aveugle. Plus fort encore, on dispose aussi d’un mode A-B-X (test en double aveugle aléa­toire, via le menu Sonnox), qui permet un véri­table test, avec la supé­rio­rité sur le hard­ware permet­tant ce type de test qu’il n’y a pas de retard, ni de bruits ou coupure de signal quand on passe d’une sélec­tion à une autre (ce n’est pas systé­ma­tique avec du hard­ware, mais ça arrive). Le mode affiche aussi le nombre de choix effec­tués (dans le petit affi­cheur infé­rieur), et le bouton Reveal permet d’af­fi­cher à la place le taux de réus­site dans la recon­nais­sance du codec. Indis­pen­sa­ble…

Autre onglet, Trim, qui offre cinq réglages de niveaux indé­pen­dants, un par codec, afin d’ajus­ter d’éven­tuelles satu­ra­tions du signal converti. On sait ce que le filtrage peut provoquer en termes de pics d’am­pli­tude, et donc de satu­ra­tion ici, c’est un plai­sir de pouvoir visua­li­ser et montrer ce que les oreilles entendent sur certaines conver­sions. Un petit voyant rouge s’al­lume dès satu­ra­tion, deux affi­cheurs indiquent la valeur atteinte, et un Trim dB permet de réduire d’au­tant le volume du fichier converti.

Sonnox Fraunhofer Pro-Codec

Dernier onglet, Comp, qui indique lui le taux de compres­sion appliqué par le codec. C’est là encore une fonc­tion très péda­go­gique, certains débits, et surtout quali­tés (Highest, Low) n’in­diquant rien de précis en termes de compres­sion. Ainsi, on peut véri­fier qu’un MP3 ou un AAC-LC à 96 kb/s en CBR appliquent un taux de compres­sion de 1:22, et qu’un MP3-HD et un HD-AAC à 320 kb/s en CBR appliquent un taux de 1:1,3. Cette véri­fi­ca­tion se fait aussi lors de l’en­re­gis­tre­ment, le taux et le nombre d’oc­tets trai­tés et écrits s’af­fi­chant dans l’écran prin­ci­pal pour chacun des codecs “armés”. En effet, en mode online, enre­gis­trer cinq conver­sions diffé­rentes à la volée est simple comme bonjour : il suffit d’en­clen­cher les boutons Arm des codecs dési­rés, puis d’ap­puyer sur le bouton Record, et les fichiers iront se ranger dans l’em­pla­ce­ment spéci­fié dans Export Settings. La même opéra­tion est aussi valable en mode Offline, avec options quant à l’ac­tion du Trim, un même fichier que l’on fait glis­ser dans l’in­ter­face prévue étant converti selon les cinq réglages diffé­rents. Le dernier onglet, Decode, ne permet en revanche de trai­ter qu’un seul fichier à la fois, en partant d’un fichier compressé pour le trans­for­mer en Wav ou Aiff 16 ou 24 bits. Cela risque d’être long si l’on a beau­coup de fichiers à conver­tir… De plus, la conver­sion de fichiers compres­sés n’est bien évidem­ment possible qu’à partir de MP3 et AAC. Pas la peine d’es­sayer du Flac, Ogg, Ape ou quoi que ce soit d’autre.

À titre d’in­for­ma­tion, vous trou­ve­rez dans le fichier .zip ci-dessous l’ex­trait « 01-Funky.wav » d’un des morceaux ayant servi au test :

Sonnox Pro-Codec Audio (cliquez pour télé­char­ger)

Puis sa conver­sion en AAC-LC 128, CBR, Low, soit un rapport de 1:16 (02-Funky_AAC-LC_128kbps.m4a), La même chose en mp3 (03-Funky_mp3_128kbps.mp). Et enfin, enre­gis­tré avec Audio­Hijack, aucun réglage de gain, toutes valeurs neutres (il n’y a hélas pas moyen de l’ex­por­ter direc­te­ment du plug), la diffé­rence selon la conver­sion AAC (04-Funky­Dif­fAAC.wav) et selon la version mp3 (05-Funky­Diffmp3.wav).

Bilan

Réglons tout de suite les choses qui ennuient : les limites en termes de codecs four­nis, l’éven­tuelle licence, l’im­pos­si­bi­lité de conver­tir en batch les fichiers compres­sés, et l’im­pos­si­bi­lité d’ex­por­ter direc­te­ment la diffé­rence, le prix. À part ça, rien à redire ! C’est une excel­lente idée, un concept origi­nal et très utile, en ces temps où la compres­sion de données audio se géné­ra­lise. Nul doute que le plug aidera de nombreux musi­ciens et ingé­nieurs toujours pres­sés par le temps et les contraintes de produc­tion à véri­fier de façon précise les dégâts qu’ils sont obli­gés d’in­fli­ger à leur travail, afin de réduire autant que possible les arte­facts.

Et d’un point de vue péda­go­gique, l’ou­til devrait être présent dans les écoles de son pour expliquer comment (et pourquoi, mais c’est un autre sujet), on déforme l’écoute de toute une géné­ra­tion. On souhaite que tous les formats de compres­sion de données soient inté­grés un jour. Où qu’un autre éditeur fasse le même type de plug avec tous les codecs lais­sés de côté…

En tout cas, Sonnox signe là un plug origi­nal et très réussi.

8/10
Points forts
  • Le concept
  • La réussite technologique
  • Codecs mp3 et AAC, en LQ et HQ
  • Monitoring temps réel
  • Monitoring de la différence
  • Jusqu’à cinq conversions simultanées
  • Nombreux paramètres et réglages
  • Impeccables visualiseurs
  • Clarté, ergonomie
  • Outil pédagogique idéal
Points faibles
  • Il faut intégrer tous les autres codecs
  • Pas d’export direct de la différence
  • Pas de traitement en lot pour Offline Decode
  • Licence et royalties mp3
  • Prix élevé

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