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JamOrigin MIDI Guitar 2
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Test du convertisseur logiciel Jam Origin MIDI Guitar 2

Convertisseur Audio/MIDI Logiciel de la marque JamOrigin

Prix public US : $99 incl. VAT
Test écrit
62 réactions
Remettre les pendules à l’heure
8/10
Award Innovation 2016
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Dès sa création au début des années 80, le protocole MIDI a certainement dû faire naître pas mal de jalousie dans le cœur des musiciens allergiques au clavier. En effet, le pilotage de modules sonores iconoclastes via cette norme était dans un premier temps limité aux « pianoteurs » en herbe. Il n’a cependant pas fallu attendre longtemps pour que quelques savants fous inventent des solutions permettant de « MIDIfier » toutes sortes d’instruments, notamment la guitare.

Cette ouver­ture de la 6 cordes vers de nouveaux hori­zons musi­caux a été exploi­tée à plus ou moins bon escient depuis — les 80's en portent d’ailleurs toujours les stig­mates, mais là n’est pas la ques­tion. Les dispo­si­tifs permet­tant de trans­for­mer une guitare en contrô­leur MIDI existent donc depuis un bon bout de temps, mais néces­sitent une modi­fi­ca­tion rela­ti­ve­ment lourde de l’ins­tru­ment (instal­la­tion de capteurs spéci­fiques), sans parler du tarif qui est loin d’être à la portée de toutes les bourses. Du coup, lorsqu’un éditeur présente une solu­tion entiè­re­ment logi­cielle à un prix somme toute démo­cra­tique (moins de 100 € HT), il y a de quoi aigui­ser notre curio­sité ! Lais­sez-moi vous présen­ter MIDI Guitar 2 signé par l’édi­teur danois Jam Origin…

Avant l’heure

MIDI Guitar est donc un logi­ciel qui se propose de trans­for­mer le signal audio prove­nant de n’im­porte quelle guitare en données MIDI afin de pouvoir pilo­ter vos instru­ments virtuels, voire vos péri­phé­riques MIDI externes si le cœur vous en dit. Dispo­nible pour Mac et PC (32 et 64-bit) aux formats VST et AU, ainsi qu’en version stan­da­lone, il s’ins­talle et s’au­to­rise en trois coups de cuiller à pot. Je suppose qu’à ce stade, les utili­sa­teurs de Pro Tools se disent que l’ab­sence du format AAX les privent d’of­fice de ce joujou. Eh bien figu­rez-vous que non puisqu’il est possible d’en­voyer les données MIDI issues de la version stan­da­lone vers n’im­porte quel logi­ciel via un port MIDI virtuel. Notez que la version testée ici est la bêta 2.0.10. Cette dernière s’est révé­lée parfai­te­ment stable et fonc­tion­nelle, ce qui est assez jouis­sif, surtout lorsque l’on consi­dère d’autres logi­ciels en version finale qui ne peuvent pas en dire autant…

JamOrigin MIDI Guitar 2 : MIDI Guitar

Une fois le logi­ciel auto­nome lancé, la mise en œuvre est rela­ti­ve­ment simple, d’au­tant qu’un bouton « Help » affiche une aide extrê­me­ment bien faite, même si elle n’est qu’en anglais. Pour commen­cer, il convient de bran­cher votre guitare à l’en­trée instru­ment de votre carte son. Au passage, sachez qu’il faut bien entendu une inter­face audio­nu­mé­rique digne de ce nom afin de pouvoir profi­ter d’une latence mini­male et donc, d’un confort de jeu « Live » maxi­mal. Il convient main­te­nant d’in­diquer à MIDI Guitar sur quelle entrée se trouve votre instru­ment, sur quelles sorties vous souhai­tez entendre le résul­tat, la fréquence d’échan­tillon­nage à laquelle vous travaillez, la taille de la mémoire tampon (aussi basse que possible donc), une éven­tuelle entrée MIDI externe afin d’uti­li­ser en sus un autre contrô­leur (péda­lier, pads, etc. les données étant mélan­gées avec les notes MIDI « issues » de la guitare), et enfin, l’uti­li­sa­tion facul­ta­tive du port MIDI virtuel évoqué précé­dem­ment. Tout ceci se règle rapi­de­ment dans la colonne située à gauche de l’in­ter­face.

Juste en dessous se trouve un espace de visua­li­sa­tion permet­tant d’af­fi­cher plusieurs choses. « Wave­form » affiche, comme son nom l’in­dique, la forme d’onde du signal audio envoyé au logi­ciel, mais égale­ment l’in­ter­pré­ta­tion des notes jouées (nota­tion anglaise). « Chord Wheel » affiche une roue du cycle des quintes et permet d’iden­ti­fier les accords joués. Enfin, « Poly Tuner » est tout bonne­ment un accor­deur poly­pho­nique. L’en­semble est effi­cace, mais il est dommage que cette zone ne soit pas redi­men­sion­nable, d’au­tant que le Poly Tuner, aussi perfor­mant soit-il, n’est pas des plus lisibles.

Le nerf de la guerre réside dans la colonne centrale puisque c’est ici que l’au­dio devient MIDI. Il y a d’abord un réglage pour le Noise Gate bien pratique, surtout si comme moi, votre guitare est équi­pée en simple bobi­nage, cela évitera la géné­ra­tion de notes à cause du souffle. Il convient ensuite d’in­diquer votre accor­dage afin de faci­li­ter la recon­nais­sance. Des presets d’ac­cor­dage permettent de passer en un clin d’œil de l’ac­cor­dage stan­dard aux « clas­siques » drop D, Open de La, Sol ou Ré, mais il est égale­ment possible de choi­sir l’ac­cor­dage corde à corde. Vient alors le choix de l’al­go­rithme de détec­tion, poly­pho­nique ou mono­pho­nique.

JamOrigin MIDI Guitar 2 : ChordWheel

Juste en dessous, une section permet d’ajus­ter la conver­sion de la dyna­mique de votre jeu en vélo­cité MIDI. « Velo­city Gain » ampli­fie ou atté­nue cette conver­sion, « Velo­city Tone » régit l’équi­libre entre vélo­cité des notes graves et des notes aiguës géné­rées, et enfin, « Velo­city Curve » permet d’ap­pliquer une éven­tuelle compres­sion de vélo­cité. Cette section est vrai­ment puis­sante et faci­lite gran­de­ment l’adap­ta­tion de votre jeu à l’ex­pres­si­vité de l’ins­tru­ment MIDI que vous souhai­tez pilo­ter.

La section suivante apporte encore un peu plus de contrôle pour plier à votre bon vouloir les notes MIDI produites. Il y a tout d’abord le Pitch Bend débrayable qui offre la possi­bi­lité de conver­tir vos bends en données MIDI de molette de Pitch. Notez que cette option n’est dispo­nible qu’en mode poly­pho­nique. Il est ensuite possible de trans­po­ser les notes MIDI géné­rées, soit par demi-ton, soit par octave. Le réglage suivant permet de conver­tir l’en­ve­loppe dyna­mique de votre jeu en données After­touch. Si l’ins­tru­ment MIDI que vous pilo­tez supporte ce type de message, cette option est bougre­ment inté­res­sante puisque le son généré se rappro­chera alors de l’en­ve­loppe sonore de votre jeu de guitare. Enfin, le dernier champ défi­nit le rôle d’une éven­tuelle pédale de sustain : elle agira soit de manière clas­sique, soit comme un switch pour bascu­ler entre les deux « sorties » du logi­ciel, mais nous en repar­le­rons tout à l’heure.

JamOrigin MIDI Guitar 2 : MIDI Machine

La dernière partie de cette colonne centrale héberge les « MIDI Machines ». Qu’est-ce donc ? Pour simpli­fier, disons qu’il s’agit d’ef­fets MIDI. Le logi­ciel en intègre une quin­zaine de base (arpé­gia­teur, split de canaux MIDI, delay, filtre contrai­gnant les notes à telle ou telle gamme, etc.). Mais la véri­table beauté de la chose, c’est qu’il est possible de créer vos propres MIDI Machines, pour peu que vous soyez à l’aise avec le langage de script libre Lua. Certes, ce ne sera bien évidem­ment pas inté­res­sant pour tout le monde, mais il faut bien recon­naître que c’est extrê­me­ment puis­sant.

La colonne de droite gère la sortie du logi­ciel. Il y a d’abord la partie instru­ment qui héber­gera n’im­porte quel instru­ment virtuel VST ou AU. Il est possible de caler un plug-in d’ef­fet (VST ou AU) en sortie de cet instru­ment et un slider « Gain » gère le niveau de sortie. Juste en dessous, il y a une section « Guitar/Amp » permet­tant d’uti­li­ser un ampli virtuel. Eh oui, le signal de votre guitare converti en MIDI n’est pas pour autant perdu ! Il peut ainsi tran­si­ter soit par l’am­pli virtuel inté­gré (de qualité moyenne, mais qui a le mérite d’être là), soit par un ampli virtuel tiers de votre collec­tion. D’où la fonc­tion de switch de la pédale de sustain, dont je vous parlais plus haut, qui permet de passer du son de l’am­pli virtuel au son de l’ins­tru­ment virtuel. Bien vu !

Le dernier segment de cette colonne est tout aussi inté­res­sant. Il offre la possi­bi­lité de mixer le son de l’am­pli virtuel et de l’ins­tru­ment virtuel. Il y a égale­ment un slot pour insé­rer un effet « Master », un autre pour char­ger une réponse impul­sion­nelle de HP au besoin, et un dernier pour utili­ser une impul­sion de réver­bé­ra­tion avec dosage « dry/wet ». Enfin, le slide « Gain » pilote le niveau de sortie global de tout ce beau monde.

Pour finir ce tour d’ho­ri­zon, un mot sur les fonc­tions de Patch. MIDI Guitar sauve­garde sous forme de Patch l’en­semble des réglages, mais égale­ment les éven­tuelles assi­gna­tions MIDI, car la plupart des para­mètres sont assi­gnables à des messages Control Changes. Le passage d’un Patch à l’autre peut être piloté via des Program Changes. D’autre part, les utili­sa­teurs peuvent s’échan­ger des Patches sous la forme de fichiers texte. Bien sûr, il faut que les personnes possèdent les mêmes plug-ins/instru­ments virtuels pour que cela fonc­tionne sans anicroche.

Bien, toutes ces fonc­tions sont allé­chantes, voyons ce que cela donne à l’usa­ge…

Après l’heure

JamOrigin MIDI Guitar 2 : Waveform

Dans les faits, MIDI Guitar s’est avéré assez éton­nant. La recon­nais­sance mono­pho­nique est tout simple­ment impec­cable. Quant à la recon­nais­sance poly­pho­nique, même si elle est parfois aux fraises, cela reste tout de même large­ment accep­table tant le résul­tat conserve une certaine musi­ca­lité. De plus, il faut bien avouer que la plupart du temps lors de mes tests, les problèmes de détec­tion venaient plus d’un manque de préci­sion dans mon jeu sur des passages trop rapides et/ou pas assez maîtri­sés que d’un réel problème venant du logi­ciel. Bref, que ça soit en plug-in ou en version auto­nome, MIDI Guitar est vrai­ment très agréable à utili­ser et il m’est souvent arrivé d’ou­blier que je travaillais sur un banc d’es­sai tant il était planant de pilo­ter mes instru­ments virtuels préfé­rés direc­te­ment depuis ma 6 cordes adorée. D’au­tant que les fonc­tions de la colonne centrale permettent vrai­ment de faci­le­ment adap­ter la géné­ra­tion des notes MIDI à l’ex­pres­si­vité du jeu.

Mais alors, Jam Origin aurait-il sorti le logi­ciel ultime ? Non, mais il n’y a tout de même pas grand-chose à lui repro­cher. Quelques fonc­tions font par exemple parfois sentir leur absence. Je cite­rai en vrac l’ab­sence d’un Mute lors de l’uti­li­sa­tion de l’ac­cor­deur, des boutons solo/mute pour l’ins­tru­ment virtuel et l’am­pli virtuel, ou bien encore d’un réglage de pano­ra­mique indé­pen­dant, toujours pour le couple instru­ment virtuel/ampli virtuel. Mais à l’usage, il n’y a rien de vrai­ment handi­ca­pant, surtout si l’on passe par la version plug-in, car le DAW peut alors prendre le relais.

JamOrigin MIDI Guitar 2 : PolyTuner

En revanche, il y a quand même une diffé­rence de taille entre cette solu­tion logi­cielle et l’ins­tal­la­tion d’une solu­tion dédiée pour « MIDI­fier » votre guitare : la sépa­ra­tion des cordes. Je m’ex­plique, avec l’ins­tal­la­tion d’un capteur adéquat, il est possible d’as­si­gner des canaux MIDI diffé­rents pour chacune des cordes, ce qui permet par exemple de pilo­ter un synthé basse avec la corde de Mi grave et des nappes avec les 5 autres cordes. Ici, c’est forcé­ment impos­sible, car la tech­no­lo­gie de détec­tion employée ne permet pas de diffé­ren­cier deux notes iden­tiques même si elles sont jouées sur des cordes diffé­rentes, par exemple le La de la corde idoine et le même La joué en cinquième case de la corde de Mi grave. C’est malheu­reux, mais cela ne sera certai­ne­ment jamais faisable. Pour se conso­ler, il est toute­fois possible d’uti­li­ser une MIDI Machine afin de simu­ler un split comme cela est possible sur un clavier, c’est-à-dire qu’à partir d’une certaine note, on passe à un autre canal et donc poten­tiel­le­ment à un autre son.

Pour finir ce banc d’es­sai, voici le résul­tat de quelques-unes de mes expé­riences avec la bête. J’ai d’abord utilisé MIDI Guitar afin de pilo­ter un patch tendance 8-bit du synthé virtuel Massive de Native Instru­ments. Puis, j’ai trans­formé le son de ma guitare en boîte à musique en utili­sant une banque de sons pour Kontakt. J’ai volon­tai­re­ment choisi cet extrait pour le moins bancal, car il montre que la détec­tion poly­pho­nique n’est pas encore parfaite, mais que la musi­ca­lité reste présente. D’ailleurs, pour que vous puis­siez mieux en juger, le sample suivant présente ce que j’ai réel­le­ment joué sur mon instru­ment, et c’est égale­ment loin d’être propre.

J’ai ensuite mélangé le son de ma guitare passant par l’am­pli virtuel embarqué avec un son synthé­tique de Monark pour obte­nir un riff bien gras. Enfin, le dernier extrait présente le même riff passant par un ampli virtuel tiers et doublé par un violon­celle virtuel, le tout avec un peu de réverbe et en utili­sant le pano­ra­mique des pistes de mon séquen­ceur audio.

01 Morning
00:0000:10
  • 01 Morning 00:10
  • 02 Foe 1 00:22
  • 03 Foe 2 00:22
  • 04 Whater­bag 1 00:26
  • 05 Whater­bag 2 00:26

Je ne m’at­tarde pas sur les exemples sonores, car MIDI Guitar ne produit pas de son à propre­ment parler, excep­tion faite de l’am­pli virtuel embarqué. Je souhai­tais juste vous livrer un petit aperçu des joyeu­se­tés que la bestiole permet de réali­ser, et croyez-moi, c’est vrai­ment « fun » à utili­ser !

MIDI à sa porte

Le logi­ciel de Jam Origin a vrai­ment de quoi séduire. Facile d’uti­li­sa­tion et diable­ment effi­cace, MIDI Guitar invite indé­nia­ble­ment au jeu. Alors certes, il subsiste quelques défauts, mais il ne faut pas oublier que ce soft est encore en version beta. Étant donné qu’à l’ex­cep­tion de la sépa­ra­tion corde/canal MIDI, la majo­rité des points soule­vés ici semblent faci­le­ment amélio­rables, il n’est pas impos­sible que la version finale frôle la perfec­tion. En tout cas, j’en­cou­rage forte­ment tous les guita­ristes intri­gués par la ques­tion du MIDI à télé­char­ger la version d’éva­lua­tion, vous m’en direz des nouvelles, tant en utili­sa­tion séden­taire qu’en condi­tion Live !

Télé­char­gez les extraits sonores (format FLAC)

  • JamOrigin MIDI Guitar 2 : MIDI Guitar
  • JamOrigin MIDI Guitar 2 : ChordWheel
  • JamOrigin MIDI Guitar 2 : Waveform
  • JamOrigin MIDI Guitar 2 : MIDI Machine
  • JamOrigin MIDI Guitar 2 : PolyTuner
  • JamOrigin MIDI Guitar 2 : Tuner
  • JamOrigin MIDI Guitar 2 : Help

 

8/10
Award Innovation 2016
Points forts
  • Facilité d’installation
  • Mise en œuvre simplissime
  • Beta stable et pleinement fonctionnelle
  • Expressivité au top
  • Détection monophonique impeccable
  • Détection polyphonique honnête
  • Pitch Bend et Aftertouch
  • Accordeur polyphonique
  • MIDI Machines
  • Aide intégrée
  • Port MIDI virtuel en standalone
  • Utilisation live ou studio
  • Invite au jeu !
  • Tarif démocratique
Points faibles
  • Interface non redimensionnable
  • Poly Tuner peu lisible
  • Détection polyphonique encore perfectible
  • Ne pardonne pas les erreurs de jeu
  • Ampli virtuel embarqué très moyen
  • Séparation corde/canal MIDI impossible
  • Quelques fonctions manquantes
  • Pas de version AAX

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