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Universal Audio DCS Remote Preamp
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Test du DCS d'Universal Audio

Test écrit
Couteau suisse audio

Universal Audio est une marque assez atypique dans le monde de l’audio et s’est fait connaître avec des machines analogiques mythiques comme l’UREI 1176 et le LA2A ou encore ses Plug-ins et plateformes DSP UAD. Le ‘Desktop Console System’ que nous testons aujourd’hui allie un signal 100% analogique à une intégration totale dans une configuration Home Studio moderne.

Univer­sal Audio est une marque assez atypique dans le monde de l’au­dio et s’est fait connaître avec des machines analo­giques mythiques comme l’UREI 1176 et le LA2A ou encore ses Plug-ins et plate­formes DSP UAD. Le ‘Desk­top Console System’ que nous testons aujour­d’hui allie un signal 100% analo­gique à une inté­gra­tion totale dans une confi­gu­ra­tion Home Studio moderne.

Configuration

Plus qu’un préam­pli

Avant de rece­voir ce produit, je m’étais fait une idée assez simpliste à son sujet. Consti­tué d’une base au format ½ rack et d’une télé­com­mande, je l’avais pris pour un ‘sim­ple’ double préam­pli­fi­ca­teur analo­gique commandé numé­rique­ment via une télé­com­mande. C’était déjà pas mal ! Toute­fois, dès le débal­lage, on est tout de suite impres­sionné par le nombre de connec­teurs situés sur la face arrière de la base, et la profu­sion de contrôles sur la télé­com­mande. Il y a anguille sous roche !

De fait, le DCS propose, en plus de la partie préam­pli­fi­ca­tion, de s’in­té­grer au sein d’une confi­gu­ra­tion home studio, voire studio nomade, grâce à des fonc­tions de routing et de moni­to­ring assez avan­cées.

Tour de la bête

Faisons un peu le tour de la bête : tout d’abord, la base, qui contient l’élec­tro­nique et les préam­plis, ainsi qu’un nombre consé­quent d’en­trées / sorties en face arrière. On y retrouve bien sûr la connec­tique néces­saire au bran­che­ment des préam­plis : les entrées micro XLR sont doublées par des entrées D.I. au format jack. Les sorties du préam­pli sont quant à elles au format jack symé­trique, et sont égale­ment doublées par une sortie stéréo asymé­trique. On aurait appré­cié une sortie numé­rique, voire, une connexion Fire­Wire ou USB2 pour une inté­gra­tion plus directe avec un envi­ron­ne­ment infor­ma­tique, afin de se passer entiè­re­ment d’une inter­face audio. Le prix de l’en­gin n’au­rait toute­fois pas été du tout le même, et sa complexité, déjà rela­ti­ve­ment élevée, aurait été augmen­tée. Il faut faire des choix !

Arrière

Les autres connec­teurs sont tous dédiés au système de routing / moni­to­ring du DCS. Celui-ci est complet, et donc complexe, alors suivez bien : tout d’abord, 2 entrées bapti­sées ‘C in’ permettent d’injec­ter un signal stéréo dans le circuit de moni­to­ring. L’ap­pli­ca­tion la plus évidente est la diffu­sion d’un play­back en prove­nance d’un DAW dans le casque d’un musi­cien pendant l’en­re­gis­tre­ment. Ensuite, une entrée bapti­sée ‘Cue In’, sous forme de jack stéréo asymé­trique accep­tera n’im­porte quelle source stéréo, comme un lecteur de CD ou autre. Côté sorties, on dispose d’une ‘Spea­ker Out’ d’une sortie casque.

Le premier petit ‘plus’ de ce circuit de moni­to­ring est la réverbe qui est inté­grée à son circuit ! Votre chan­teur a besoin d’avoir l’im­pres­sion de chan­ter sur la scène de Bercy pour se sentir à l’aise ? Pas de soucis ! Le DCS propose 3 algo­rithmes : Studio Room, Concert hall et Plate.

Le second, plus anec­do­tique à mon sens, est l’in­té­gra­tion d’un circuit de talk­back complet, avec un micro sur la télé­com­mande qui alimente à la fois le circuit de moni­to­ring et une sortie dédiée (et une sortie de plus !).

On le voit donc, l’ar­rière de la base du DCS est consi­dé­ra­ble­ment chargé ! Dans l’hy­po­thèse où l’on à l’uti­lité de toutes les entrées / sorties, il est vite diffi­cile de s’y retrou­ver. On comprend que cette base est desti­née à être instal­lée à demeure et à être oubliée une fois câblée. Nous verrons plus loin que le contrôle numé­rique via la télé­com­mande permet juste­ment de s’af­fran­chir en grande partie de la corvée du câblage / décâ­blage perma­nent. Dans cette optique, on comprend toute­fois mal pourquoi certaines sorties, et parti­cu­liè­re­ment la sortie casque, n’est pas située sur la face avant de la base !

La télé­com­mande

Passons main­te­nant à l’autre bout du câble RJ45 qui relie la base à la télé­com­mande. Le moins que l’on puisse dire, c’est que là encore l’es­pace est compté ! Les diffé­rents empla­ce­ments dédiés sont toute­fois bien repé­rables : chaque préam­pli possède son cadre noir déli­mi­tant les fonc­tions qui y sont ratta­chées, tout comme la section moni­to­ring. En haut de la télé­com­mande, les 2 VU-mètres sont très lisibles, et peuvent être au choix sur le même plan que les contrôles, ou incli­nés. Ils permettent de contrô­ler soit le niveau du signal de sortie des préam­plis, soit le signal de sortie de la section moni­to­ring.

Remote

Afin de faci­li­ter la lecture, un affi­cheur numé­rique LED à 3 carac­tères, situé au milieu de la télé­com­mande, permet de connaître la valeur de chaque para­mètre dès que celui-ci est sélec­tionné. Compa­cité oblige, certains boutons ont un double emploi, et un passage par le manuel se révèle indis­pen­sable pour bien comprendre l’er­go­no­mie de la machine.

Détaillons un peu les commandes : Tout d’abord, la partie préam­pli, simi­laire pour les 2 canaux, A et B : avan­tages du contrôle numé­rique, il est possible de sélec­tion­ner depuis la télé­com­mande l’en­trée micro ou D.I. Pas besoin de décâ­bler en cas de passage d’un micro­phone à une basse ! Le potard de gain, est accom­pa­gné des tradi­tion­nels boutons permet­tant l’in­ver­sion de la phase, l’ali­men­ta­tion fantôme ainsi qu’un coupe-bas à 30Hz, 70Hz ou 100Hz. Très complet !

Là encore, le numé­rique fait profi­ter de ses petits avan­tages : sélec­tion­ner l’en­trée D.I. désac­tive immé­dia­te­ment l’ali­men­ta­tion fantôme si celle-ci était acti­vée. Cette alimen­ta­tion est d’ailleurs à retard. Pour éviter tout ‘plop’ dans les sorties, l’ali­men­ta­tion fantôme s’en­clenche et se désen­clenche de manière progres­sive.

Il convient de faire un arrêt momen­tané sur le switch baptisé ‘dB’, qui permet d’af­fi­cher un rappel du gain du préam­pli sur l’af­fi­cheur LCD. Pourquoi un tel rappel ? Pour le comprendre, il faut savoir que l’une des parti­cu­la­ri­tés du DCS est d’avoir à la fois un contrôle du gain de préam­pli et un contrôle du niveau de sortie Ligne (via le bouton ‘gain trim’). L’in­té­rêt est de pouvoir profi­ter d’un géné­reux gain de 59dB sans satu­rer le conver­tis­seur A/D de votre inter­face audio, puisque le niveau de la sortie ligne est ajus­table en consé­quence. Il est donc possible de cali­brer le DCS en fonc­tion de votre système infor­ma­tique. Bien pensé ! Le switch ‘dB’ indique donc le gain réel en tentant compte de l’at­té­nua­tion appliquée aux sorties ligne, qui va de 0 dBu à +24 dBu.

La section moni­to­ring située en bas de la télé­com­mande permet de gérer les diffé­rents niveaux d’injec­tion des signaux dans le circuit de moni­to­ring, qu’ils viennent des préam­plis ou des entrées stéréo. C’est égale­ment dans cette section qu’on trou­vera les réglages propres à la réverbe et à l’éga­li­seur du circuit de moni­to­ring.

Enfin, la section centrale regroupe toutes les fonc­tion­na­li­tés de confi­gu­ra­tion du DCS. Le ‘gain trim’ dont nous avons déjà parlé, mais aussi le mode de fonc­tion­ne­ment des préam­plis : Normal, Stéréo (le canal A contrôle les para­mètres des 2 préam­plis), Mono (canal A+B) ou MS. En effet, le DCS permet de déco­der direc­te­ment les prises en MS (Mid/Side).

Et le son dans tout ça ?

Guitare

Et bien, parlons-en ! Les préam­plis sont très diffé­rents de ceux des autres produits Univer­sal Audio, puisqu’ils ont été conçus en parte­na­riat avec Eupho­nix. Cette filia­tion se fait sentir sur la couleur sonore, ou plutôt l’ab­sence de couleur sonore du DCS ! En effet, la tech­no­lo­gie ‘tran­sim­pe­dan­ce’ sans trans­for­ma­teur des préam­plis leur confère une neutra­lité et équi­libre. Point de colo­ra­tion vintage ici ! Certains le regret­te­ront, person­nel­le­ment je trouve que cela accen­tue encore le côté ‘cou­teau suis­se’ du DCS.

Il faut toute­fois noter que le contrôle numé­rique du niveau de gain des préam­plis analo­giques induit un effet de palier. Concrè­te­ment, le gain se règle par incré­ment ou décré­ment de 1 dB, chaque chan­ge­ment de palier étant très clai­re­ment audible. Atten­tion donc à ne pas varier le niveau du préam­pli pendant la prise.

Conscient de ce fait, Univer­sal Audio a prévu un blocage du gain des préam­plis, qui, une fois activé, permet de ne plus prendre en compte les mani­pu­la­tions du potard de gain. Pas de risque d’ac­ci­dents, donc. Les adeptes du ‘dri­ve’, à savoir le chan­ge­ment du réglage de gain durant la prise, ne pour­ront toute­fois pas utili­ser cette tech­nique.

Voici quelques extraits qui permet­tront de vous faire une idée. Ont été utili­sés un micro AKG C414 B-TL, une Motu Ultra­lite et bien sûr le DCS ! Voici la prise de voix, et la prise de guitare.

En utili­sa­tion

Voix

On ne peut nier que le DCS est un appa­reil diffi­cile à complè­te­ment maîtri­ser. Les confi­gu­ra­tions d’en­re­gis­tre­ment possibles sont nombreuses, tout autant que les subti­li­tés de la machine ! Se réfé­rer au manuel pour comprendre l’in­ter­ac­tion des diffé­rents contrôles ou l’uti­li­sa­tion des boutons devient vite un réflexe. Je vais toute­fois ici détailler mon utili­sa­tion person­nelle, là où le DCS m’a semblé le plus adapté : l’en­re­gis­tre­ment nomade, et l’en­re­gis­tre­ment du pauvre musi­cien soli­taire.

En confi­gu­ra­tion nomade, la compa­cité du DCS est un plus évident. Accom­pa­gné d’un ordi­na­teur portable et d’une inter­face audio pas trop volu­mi­neuse, d’un casque et d’une paire de micros, il permet de se dépla­cer ‘léger’. Dans le cadre d’une prise de son avec un ingé­nieur dans une pièce et un musi­cien dans une autre, le DCS fait vrai­ment gagner en confort. Avec la télé­com­mande sur un bureau à côté de l’or­di­na­teur, on pourra faci­le­ment régler les niveaux, sélec­tion­ner les entrées adéquates, régler le retour casque du musi­cien, lui ajou­ter de la réver­be… Un vrai tout-en-un !

En confi­gu­ra­tion home studio ‘ins­tal­lé’, on retrouve bien sûr tous ces avan­tages, avec un gros plus lorsqu’on est seul aux commandes ! Par exemple, quel musi­cien / home studiste ne s’est pas retrouvé dans la situa­tion infer­nale de devoir réali­ser une prise de guitare acous­tique complè­te­ment seul. Diffi­cile d’être à la fois au four et au moulin, à savoir jouer, régler son niveau tout en tachant de ne pas trop se dépla­cer par rapport au micro et s’en­re­gis­trer !

À cela, le DCS donne une solu­tion simple et utile, bien que pas tout à fait complète. En effet, si la télé­com­mande vous permet de régler tranquille­ment et confor­ta­ble­ment votre niveau sans bouger de la posi­tion d’en­re­gis­tre­ment – ce qui est déjà rela­ti­ve­ment jouis­sif dès la première utili­sa­tion – elle ne permet pas de déclen­cher l’en­re­gis­tre­ment. Des solu­tions existent toute­fois pour permettre la gestion d’un DAW à distance, notam­ment celle de Fron­tier Design et son Tranz­Port, mais il faudra donc le prévoir dans son budget.

Le prin­ci­pal défaut ergo­no­mique que j’ai constaté sur le DCS reste l’ab­sence d’une sortie casque sur la télé­com­mande ! Effec­ti­ve­ment, quel dommage de devoir connec­ter son casque à la Base, alors que l’en­re­gis­tre­ment se fait dans une autre pièce, et que la télé­com­mande est à côté du musi­cien ! Ce défaut reste contour­nable par l’uti­li­sa­tion de rallonges, mais c’est dommage.

Pour conclure

Il est diffi­cile au premier abord de prendre toute la mesure du DCS. Produit atypique, il convient de s’at­tar­der un peu sur les fonc­tion­na­li­tés qu’il propose pour se faire une idée de son réel inté­rêt. Le contrôle numé­rique d’un préam­pli 100% analo­gique ouvre des possi­bi­li­tés ergo­no­miques – réverbe, routing et moni­to­ring – qui dépassent le simple cadre d’un confort accru, et font du DCS un bon candi­dat au rôle de pivot central d’une confi­gu­ra­tion home studio, qu’il soit nomade ou non.

En utili­sa­tion inten­sive, on se rend vite compte que chaque fonc­tion­na­lité est bien pensée et utile. Il y a au final très peu de super­flu dans le DCS. De bonne qualité sonore, la partie préam­pli n’a pas non plus été négli­gée, et au chapitre des regrets, on notera surtout l’ef­fet de palier audible du réglage de gain des préam­plis et l’ab­sence d’une sortie casque sur la télé­com­mande.

Mais au prix géné­ra­le­ment constaté de 1090 € TTC, le rapport fonc­tion­na­li­tés / qualité / prix du DCS en fait une très bonne affaire !

[+] Le son analo­gique et la flexi­bi­lité du numé­rique
[+] Qualité sonore
[+] L’in­té­gra­tion dans le studio
[+] Solu­tion nomade perfor­mante
[+] Qualité et perfor­mance du système de routing / moni­to­ring
[+] Idéal pour s’en­re­gis­trer seul
[+] Prix

[-] Chan­ge­ments audible des Paliers de gain de préam­pli­fi­ca­tion
[-] Empla­ce­ment de la prise casque
[-] Néces­site l’ajout d’une télé­com­mande dédiée DAW pour profi­ter plei­ne­ment de toutes les fonc­tion­na­li­tés

Points forts
  • Le son analogique et la flexibilité du numérique
  • Qualité sonore
  • L’intégration dans le studio
  • Solution nomade performante
  • Qualité et performance du système de routing / monitoring
  • Idéal pour s’enregistrer seul
  • Prix
Points faibles
  • Changements audible des Paliers de gain de préamplification
  • Emplacement de la prise casque
  • Nécessite l’ajout d’une télécommande dédiée DAW pour profiter pleinement de toutes les fonctionnalités
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