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Pédago
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L’égalisation après la réverbe

Le guide du mixage — 72e partie

Cette semaine, nous allons terminer notre tour d’horizon du contrôle spectral de la réverbération en discutant de l’égalisation post-réverbe.

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Après

Si l’éga­li­sa­tion avant réver­bé­ra­tion ou le « Damping » sont d’une certaine façon plus ou moins option­nels, le contrôle fréquen­tiel post-trai­te­ment est pour sa part primor­dial à mon sens. La plupart des plug-ins de réver­bé­ra­tion disposent d’une section basique d’éga­li­sa­tion en sortie. Toute­fois, pour cette tâche de la plus haute impor­tance, je vous conseille d’uti­li­ser votre égali­seur de prédi­lec­tion placé en insert du bus auxi­liaire dédié à la réverbe, direc­te­ment après cette dernière.

L’objec­tif ici est, somme toute, simple à comprendre. Il s’agit de sculp­ter le son réver­béré de façon à ce que celui-ci complète votre mix sans pour autant voler la vedette aux véri­tables « stars » du morceau, à savoir les divers instru­ments. Pour ce faire, je vous conseille d’abor­der la chose comme si votre bus auxi­liaire de réverbe était une piste instru­men­tale comme les autres. Ainsi, à l’ins­tar de la campagne d’éga­li­sa­tion que nous avons menée en début de mix, il convien­dra d’ef­fec­tuer un dégrais­sage du bas du spectre, puis un nettoyage conscien­cieux du bas/médium suivi d’un léger ajus­te­ment dans les médiums et le haut du spectre, pour finir avec un combat systé­ma­tique contre le phéno­mène de masquage fréquen­tiel. En procé­dant de la sorte, votre réverbe devrait se fondre au cœur du mix et ne plus trop se faire remarquer, mais son absence devrait cruel­le­ment se faire sentir si d’aven­ture vous veniez à « muter » son bus auxi­liaire.

Informatique musicale

Atten­tion, la méthode que je préco­nise ici a pour but d’ob­te­nir une réver­bé­ra­tion trans­pa­rente, neutre et surtout discrète, comme il est de mise dans les produc­tions actuelles. Cepen­dant, si votre objec­tif est de vous rappro­cher d’un son plus typé, par exemple l’exu­bé­rance des années 80, il faudra bien évidem­ment procé­der autre­ment. Par exemple, vous pour­riez envi­sa­ger l’usage d’un filtre en plateau dans le grave afin d’ac­cen­tuer la chaleur du rendu ainsi que la sensa­tion d’es­pace gigan­tesque. Une ampli­fi­ca­tion des aigus donnera, quant à elle, un effet surréa­liste tapa­geur. Malgré tout, je vous invite tout de même à vous méfier de ces usages exces­sifs sous peine de noyer votre mix sous un monceau de réver­bé­ra­tion dégou­li­nante. De plus, cela ne vous dispense en aucun cas de combattre le masquage fréquen­tiel, d’au­tant qu’alors, le phéno­mène risque fort d’être encore plus présent.

Pour finir, sachez qu’à ce stade, l’éga­li­sa­tion peut égale­ment vous servir à mode­ler la sensa­tion de distance induite par la réver­bé­ra­tion. En effet, via un filtre en plateau dans le registre aigu, vous pouvez faci­le­ment éloi­gner ou au contraire rappro­cher un objet sonore en appliquant respec­ti­ve­ment une atté­nua­tion ou une ampli­fi­ca­tion. Nul besoin d’em­ployer des modi­fi­ca­tions outran­cières toute­fois, des mouve­ments d’à peine un ou deux déci­bels repré­sentent déjà de très gros chan­ge­ments en la matière.

La semaine prochaine, nous verrons comment utili­ser des trai­te­ments de la dyna­mique en conjonc­tion avec les réver­bé­ra­tions afin sculp­ter plus avant le rendu sonore.

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