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Eowave Magma
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Test de l'Eowave Magma

Test écrit
24 réactions
Chaud bouillant !

Après le Domino, Eowave réchauffe une nouvelle fois la planète musique avec le Magma, un module analogique avec séquenceur inspiré d’une certaine série vintage SH… alors, super hot ?

Eowave est une marque française qui vient de fêter ses 10 ans, connue pour ses capteurs desti­nés aux perfor­mers et ses boîtes à malice élec­tro­niques. Deux moutures de Persé­phone et un synthé à ruban plus tard, elle a présenté le Domino, un tout petit synthé analo­gique sous forme de module, en 2011. Mais cette année à Frank­fort, nous avons eu le plai­sir de décou­vrir et filmer un projet beau­coup plus ambi­tieux, abou­tis­se­ment de deux ans de recherche : le Magma. Quelques mois plus tard, les premières versions commer­ciales commencent tout juste à sortir de l’ate­lier maison de Tintury (Nièvre, 200 habi­tants), où elles sont produites de façon arti­sa­nale et numé­ro­tées à la main. L’une d’entre elles vient tout juste de nous parve­nir. Quels sont les atouts de cette nouvelle offre sur un marché du synthé analo­gique de plus en plus dyna­mique ? Avec une ques­tion corol­laire : combien de temps les petites socié­tés arti­sa­nales pour­ront-elles encore montrer leur dyna­misme sans éveiller les grandes ?

Mono­lithe noir

Eowave Magma

Le Magma arbore fière­ment la mention “Hand­made in France”. On perçoit immé­dia­te­ment le côté quali­ta­tif et arti­sa­nal de ce module mono­li­thique compact : tôle épaisse pliée, fini­tion pein­ture noire cuite au four, fond fixé à la main avec 4 énormes vis à tête fendue peinte, 4 supports caou­tchouc collés… c’est agréable et cela inspire confiance ! La façade est recou­verte d’une pelli­cule impri­mée type Lexan, comme sur certains Moog ou DSI. Au total, on dispose de 19 potards, un enco­deur-pous­soir (tempo / programmes / données / trig­ger), 22 petits boutons circu­laires à diode centrale et 16 diodes supplé­men­taires encer­clant ces boutons. Les potards sont à axe métal­lique soli­de­ment ancré au PCB, mais pas vissées. Leur écar­te­ment suffi­sant permet une préhen­sion confor­table tout en conser­vant une certaine compa­cité au module (24 × 20 × 3 cm). Construit pour voya­ger !

Eowave Magma

La connec­tique, située à l’ar­rière, est plutôt sobre : entrée et sortie jack 6,35 vissées à la coque (sympa !), prise USB, entrée Midi (donc pas de sortie Midi DIN, comme sur un Mini­taur) et borne pour alimen­ta­tion externe (type bloc à l’ex­tré­mité, comme on n’aime pas !). La prise USB permet d’émettre et rece­voir les notes et les Control Change Midi des 48 para­mètres de synthèse, mais pas encore de dumper les données des programmes / séquences (une mise à jour d’OS le permet­tant est en cours de déve­lop­pe­ment). L’unique sortie audio fait office de prise casque ; l’en­trée permet d’en­voyer un signal externe dans le filtre (genre une BAR), à un niveau ajus­table avec un trim­mer acces­sible par un petit trou situé sur le panneau arrière ; il faut toute­fois utili­ser une source de niveau ligne suffi­sant, car le signal est envoyé sans ampli­fi­ca­tion dans le filtre, où il sera atté­nué ; on aurait préféré un potard avec gain, même mini… on aurait aussi appré­cié un inter­rup­teur secteur !

À l’in­té­rieur du Magma se trouvent 2 PCB : une grande carte pour les commandes en façade et une toute petite compre­nant les circuits de synthèse et la connec­tique audio. Les compo­sants sont montés en surface du côté supé­rieur, donc impos­sible de prendre une photo sans tout démon­ter…

Mani­pu­la­tion visqueuse

Eowave Magma

Le Magma peut opérer suivant 14 modes sélec­tion­nables à l’aide de la touche Shift en conjonc­tion avec une touche de mode. La machine démarre par défaut en mode Note (séquen­ceur), prête à jouer, les 2 rangées de touches infé­rieures permet­tant de modi­fier les pas ou entrer dans les autres modes tandis que les séquences tournent sans inter­rompre le flux créa­tif. La sélec­tion des programmes / motifs se fait rapi­de­ment, selon 2 méthodes : une fois la banque choi­sie (Shift + Bank), on fait défi­ler les 64 programmes avec l’en­co­deur ; ou alors, on utilise les 2 rangées de 8 touches, en main­te­nant l’une du bas (Sous-banque) puis en appuyant sur l’une du haut (programme). Nous avons beau­coup appré­cié le fait d’avoir un synthé analo­gique avec séquen­ceur à pas doté de mémoires.

Eowave Magma

Au cours du test, nous avons pu mettre la main sur la V1 du manuel complet (en anglais) en cours de fina­li­sa­tion : il est très didac­tique, avec un tas de sché­mas et picto­grammes très clairs, sans oublier quelques touches d’hu­mour. La lecture est forte­ment recom­man­dée pour bien comprendre la logique de fonc­tion­ne­ment de la machine, en parti­cu­lier l’uti­li­sa­tion de la touche Shift et des 2 lignes de 8 commandes situées en partie infé­rieure, car le Magma a pas mal de fonc­tions doubles bien utiles…

Pour la partie synthèse, il convient d’as­si­mi­ler l’or­ga­ni­sa­tion concen­trique des commandes, pour le moins origi­nale : le premier « cercle » concentre le mixage des formes d’onde ; le deuxième comporte la section VCO à gauche (accor­dage en haut, modu­la­tions en bas) et la section VCF à droite (coupure / réso­nance en haut, modu­la­tions en bas) ; enfin le troi­sième « cercle » est dédié aux sources de modu­la­tion : LFO à gauche et enve­loppes à droite.

Mise à jour

Afin de béné­fi­cier d’une amélio­ra­tion logi­cielle en cours de test (V1.01), permet­tant notam­ment le contrôle du Tempo dans les modes Preset / Pattern, nous avons mis à jour notre Magma à partir d’un PC en Windows 7 relié en USB. En main­te­nant l’en­co­deur-pous­soir à l’al­lu­mage, le pilote s’ins­talle auto­ma­tique­ment et le Magma est prêt pour la mise à jour. On télé­charge ensuite un fichier zip (versions PC et MAC) conte­nant un Boot­loa­der, qui permet d’en­voyer au Magma le fichier système de mise à jour, puis on reboote la machine. Plus simple à faire qu’à expliquer !

Point plom­bant un peu les mani­pu­la­tions en live, certains boutons agissent sur deux para­mètres : par exemple, le même bouton permet de chan­ger l’oc­tave du VCO (0, +1, +2, 3) et le déca­lage d’oc­tave du Sub (-1, –2), ce qui fait 8 pres­sions succes­sives pour atteindre tous les para­mètres (en cycle) ; un autre bouton conjugue la source de modu­la­tion de la PWM (3 choix) avec la synchro­ni­sa­tion du Sub (2 choix), ce qui fait 6 pres­sions succes­sives ; dernier exemple encore plus signi­fi­ca­tif, le même bouton combine le choix des 8 formes d’onde des LFO et les 3 modes de cycle, soit 24 pres­sions succes­sives ! Ce choix de concep­tion, qui n’est pas sans rappe­ler notre véné­rable Cava­gnolo Exagone vieux de 30 ans, limite le nombre de commandes au détri­ment de l’in­tui­ti­vité. Pour finir ce chapitre, signa­lons l’exis­tence d’une fonc­tion permet­tant de géné­rer des sons et des séquences aléa­toires, amusant !

Sous le manteau

Le Magma est présenté comme synthé analo­gique mono­pho­nique doté d’un séquen­ceur à lignes orienté basses. Il est inspiré, d’après le concep­teur, par les synthés vintage de la série SH Roland (mono-oscil­la­teur à ondes mixables). Mais en commençant à mani­pu­ler la bête, on se rend compte que c’est bien plus que cela. La machine renferme 256 programmes répar­tis en 4 banques, dont 64 contiennent des sons et motifs d’usine. Les niveaux audio sont trrr­rès élevés, les bargraphes de notre console tapent déjà dans le jaune à volume moyen ! C’est d’au­tant plus agréable que le bruit de fond est bas. Très vite, on est séduit par ce son tantôt épais et gras, tantôt coupant, voire clair.

Eowave Magma

On enchaîne les programmes et on commence à tripo­ter les potards ; après tout, le Magma est fait pour cela. La mani­pu­la­tion est intui­tive et effi­cace, tant qu’on reste en surface. Rapi­de­ment, on appré­cie la richesse de l’os­cil­la­teur bien fourni, avec ses formes d’onde mélan­geables et son Sub désyn­chro­ni­sable ; en modu­lant la largeur de l’im­pul­sion avec un premier LFO et le niveau des ondes avec un second LFO, le son s’anime, s’en­ri­chit. On pousse encore les niveaux et le son se met à satu­rer d’une manière très musi­cale. Vive l’analo ! Le filtre a son mot à dire et on ne peut s’em­pê­cher de faire évoluer le Cutoff en temps réel, on ne se refait pas… en bas, c’est lourd, gras, présent. À réso­nance moyenne, le son s’éclair­cit, devient acidulé sans pour autant écra­ser le niveau global du signal ; on retrouve bien le carac­tère d’un certain SH-101. En exagé­rant la réso­nance et les niveaux d’en­trée, le son devient plus trash, plus sale ; Sub à fond avec une pointe de bruit blanc et cela devient crado à souhait, tout en restant musi­cal. Attaque à zéro, on réduit progres­si­ve­ment le Sustain et on baisse le Decay de l’en­ve­loppe de filtre : ça claque bien ! On se concentre alors sur le motif : on change rapi­de­ment le sens de lecture, on altère chaque pas, on ajoute un peu de groove, on bidouille les 3 pistes de modu­la­tions. Pendant tout ce temps, le Magma ne s’est pas arrêté de tour­ner, l’ins­pi­ra­tion est restée intac­te…

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Haute pres­sion

Eowave Magma

Le Magma est équipé d’un oscil­la­teur complexe commandé par une horloge numé­rique. Ceci permet un accor­dage parfait sans chauffe. Que les amateurs de VCO purs n’aient aucune crainte, comme nous l’avons vu, ce VCO (conti­nuons à l’ap­pe­ler comme cela), par sa concep­tion origi­nale, délivre un signal gras à souhait. Qui plus est, la distinc­tion VCO/DCO est un peu super­flue sur un synthé mono-oscil­la­teur. Cette richesse est, pour commen­cer, liée au fait que le VCO délivre 4 formes d’onde simul­ta­nées : une dent-de-scie, une impul­sion, une Sub carrée et un bruit blanc analo­gique. Mieux, chaque forme d’onde peut être mixée préci­sé­ment à l’aide de 4 potards, ce qui n’est pas sans rappe­ler le Mini­Brute (et le SH-101). Encore mieux, dès qu’on pousse le niveau des formes d’ondes au-delà de 75%, on crée une satu­ra­tion natu­relle très agréable, qui engraisse le son.

Là où le Magma se démarque davan­tage encore, c’est au niveau du mix des ondes, indi­vi­duel­le­ment modu­lables par un second LFO (LFO2) acces­sible via la touche Shift + les 4 potards), ce qui crée des évolu­tions spec­trales très inté­res­santes. L’onde impul­sion a une largeur modu­lable sur une plage de 50 à 95%, soit à la main (disons plutôt au potard !), soit avec le LFO1, soit avec l’en­ve­loppe de filtre (ENV2), comme sur le SH-101 ou le Kobol. Le Sub offre une onde carrée à 1 ou 2 octaves sous la fonda­men­tale ; il peut être synchro­nisé au VCO (comme un vrai Sub) ou désyn­chro­nisé. Dans ce dernier cas, il opère à l’unis­son ou une octave sous le VCO, presque comme un VCO indé­pen­dant, puisque sa phase et son Detune sont indé­pen­dants du VCO : résul­tat, un son encore plus gras ! Le pitch global peut être modulé par le LFO1 et une enve­loppe AD simpli­fiée (ENV3), à quan­tité d’ac­tion bipo­laire. Bien vu ! Enfin, un Glide vient appor­ter une touche de porta­mento fort sympa­thique (on peut le déver­rouiller dans le séquen­ceur). La prio­rité de note n’est pas réglable, c’est par défaut la dernière note jouée.

Roche en fusion

Eowave Magma

Le Magma est équipé d’un filtre passe-bas 4 pôles réso­nants, lui aussi inspiré des SH vintage Roland ; traduc­tion pour les tech­ni­ciens : basé sur des OTA. Dommage que l’on doive se conten­ter d’un seul mode ou d’une seule pente. Il est très sélec­tif, ce que les adeptes des basses sombres appré­cie­ront. Cutoff à zéro et VCA à fond, rien ne passe ! Il apporte un grain bien à lui : dans le style gras lorsque la réso­nance est au mini, acide quand on l’aug­mente et agres­sif (dans le bon sens du terme) quand on la pousse à l’auto-oscil­la­tion. Avec des niveaux élevés en entrée (externes, par exemple), le filtre déchire litté­ra­le­ment. Bref, un filtre qui décoiffe, qui sait être rentre-dedans sans être stri­dent.

Côté commandes numé­riques, lorsque la réso­nance dépasse un certain seuil, on entend clai­re­ment les pas de la fréquence de coupure, comme souvent sur les analo­giques à mémoires, mais c’est tout à fait accep­table. Le Cutoff est modu­lable par une enve­loppe (ENV2, dont la pola­rité peut être inver­sée), le LFO1 et le suivi de clavier (sur une échelle de 0 à 200%). Le volume final est quant à lui modu­lable par une enve­loppe sépa­rée (ENV1) et la vélo­cité de frappe (via un clavier externe ou le CC Midi corres­pon­dant). La courbe de vélo­cité, par défaut linéaire (donc un peu raide), est à ce stade non éditable. Une réponse loga­rith­mique serait bien­ve­nue pour nos mains si déli­cates. En échan­geant avec le concep­teur, il nous a avoué qu’il était prévu de pouvoir modu­ler le Cutoff avec la vélo­cité, dans une future mise à jour d’OS, avec d’autres trucs déjà inté­grés au départ dans la partie hard­ware, en prévi­sion de mises à jour.

Pâte à modu­ler

Comme nous l’avons déjà vu, chaque section du Magma est modu­lable par un certain nombre de sources : 2 LFO, 3 enve­loppes, la vélo­cité et le suivi de clavier. Les LFO sont numé­riques, ce qui leur permet d’être synchro­ni­sés à l’hor­loge Midi (divi­sion tempo­relle réglable de 4 mesures à 1/32 de note). Ils ont une large plage de fréquence, allant de 10 secondes par cycle à 290 Hz (niveau audio). Ils offrent 8 formes d’ondes (triangle, rampe, dent de scie, carré, aléa­toire, bruit numé­rique, esca­liers ascen­dants, esca­liers descen­dants) et 3 modes de jeu (libre, redé­clen­ché, coup unique) ; un petit fondu d’en­trée aurait été vrai­ment parfait, tant pis… Les para­mètres du second LFO se modi­fient avec la touche Shift, logique ! Rappe­lons que le LFO1 peut modu­ler la largeur d’im­pul­sion, le pitch et le filtre, alors que le LFO2 est dédié au mixage des 4 ondes du VCO (dent de scie, impul­sion, Sub carré, bruit), avec niveaux de modu­la­tion indé­pen­dants.

Eowave Magma

Les enve­loppes, bien que numé­riques elles aussi, savent se montrer très rapides, avec des segments d’at­taque variant de 2 ms à 10 secondes. L’ENV1, de type ADSR, est assi­gnée au VCA final. L’ENV2, égale­ment de type ADSR, est assi­gnée au filtre et à la largeur d’im­pul­sion de l’onde Pulse. Enfin, Eowave a prévu une 3e enve­loppe pour le pitch, de type AD, avec quan­tité de modu­la­tion bipo­laire, cool ! Le déclen­che­ment des enve­loppes peut être actionné en mode simple (unique­ment lorsque la note est relâ­chée) ou multiple (dès qu’une note est enfon­cée). Avec le Magma, on se rend compte que les LFO et enve­loppes analo­giques ont un peu vécu en 2012, et que les proces­seurs embarqués ont suffi­sam­ment de puis­sance pour géné­rer des niveaux audio tout à fait accep­tables, avec notam­ment les avan­tages des modu­la­tions en temps réel et de la synchro Midi.

Séquence explo­sion

Eowave Magma

Le séquen­ceur du Magma est conçu comme un séquen­ceur analo­gique vintage, avec 4 lignes de 16 pas. La program­ma­tion peut se faire sans jamais inter­rompre la lecture des séquences, super ! La première ligne est dédiée à la note (hauteur et durée) alors que les 3 autres sont assi­gnables à des modu­la­tions en temps réel. Pour acti­ver un pas en mode Note, on se sert des 2 lignes de 8 pas. En main­te­nant un pas, on peut modi­fier sa note avec l’en­co­deur-pous­soir. Les diodes de la rangée supé­rieure s’al­lument alors pour indiquer la note jouée sur le pas, sauf qu’une même diode indique à la fois une touche blanche et la touche noire immé­dia­te­ment supé­rieure (si elle existe) : ainsi, C et C# sont toutes deux repré­sen­tées par la première diode, D et D# par la deuxième, ce qui ne faci­lite pas la vie.

Eowave Magma

Pour tenir une note sur plusieurs pas, on appuie sur le pas de départ puis sur le pas d’ar­ri­vée afin de signi­fier l’in­ter­valle souhaité. Pour créer une ligne de modu­la­tions, il suffit de sélec­tion­ner la piste souhai­tée (M1 à M3) et de bouger un potard pour que le Magma lui assigne immé­dia­te­ment. Il ne reste plus qu’à « touiquer » le potard pour chaque pas pour que les choses se mettent en mouve­ment. Lorsqu’un pas est modulé sur une ligne, la LED corres­pon­dante est allu­mée. La fonc­tion Swing permet de déca­ler globa­le­ment les pas 1–5–9–13 (avance ou retard), alors que la fonc­tion Shuffle fait la même chose pas par pas. On peut même chan­ger le sens de lecture à la volée (avant, arrière, alterné, en plus du mode aléa­toire). Avec le bouton Tune, on trans­pose le motif globa­le­ment, alors que le bouton Volume règle la modu­la­tion de vélo­cité. On peut même trans­po­ser le motif avec un clavier Midi externe. Ensuite, rien n’em­pêche de chan­ger, indé­pen­dam­ment pour chacune des 4 lignes, la durée totale (nombre de pas) ou la divi­sion tempo­relle (échelle de 1 à 16 par rapport à l’hor­loge interne ou Midi) ; c’est très inté­res­sant, car cela permet de créer des motifs qui semblent ne jamais se répé­ter, par exemple trans­po­ser un motif à chaque nouveau cycle ! Le tempo est commandé avec l’en­co­deur ou la touche Shift, faisant office de Tap Tempo lorsqu’on appuie dessus quatre fois de suite. Les motifs sont liés aux programmes, mais on peut chan­ger jusqu’à 8 motifs pendant le jeu sans chan­ger de programme. De même on peut sauve­gar­der un motif sans sauve­gar­der le programme modi­fié.

Érup­tion finale

Nous voici arri­vés au terme de ce voyage au cœur de la matière explo­sive, brulante et lumi­neuse. Le Magma tient bien ses promesses, on le branche et c’est parti, même pas besoin de l’al­lu­mer ! Devant une offre nouvelle actuel­le­ment abon­dante en synthés analo­giques mono (Mini­Brute, Mini­taur et main­te­nant Magma), le choix est corné­lien. Le Mini­taur est clai­re­ment orienté basses, avec ce bas impo­sant inimi­table et une synthèse basique : spéci­fi­cité et effi­ca­cité. Le Mini­Brute est un synthé plus singu­lier, avec un univers sonore profond bien à lui et une excel­lente connec­ti­vité : origi­na­lité et tripo­tage. Le Magma a quant à lui son propre carac­tère, forgé sur un son gras à souhait, un VCO dopé pour épais­sir la sauce, un filtre très musi­cal, des modu­la­tions bien pensées, des mémoires direc­te­ment acces­sibles et un séquen­ceur à pas capable de tour­ner en continu sans inter­rompre le flux créa­tif : il est natu­rel­le­ment destiné aux musi­ciens live qui aiment faire évoluer des séquences cycliques en tritu­rant les potards, sans forcé­ment avoir recours à un clavier… et dans ce domaine, il excelle !

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Points forts
  • Grain sonore spécifique
  • Synthé et séquenceur analogiques à mémoires
  • Oscillateur avec mixage dynamique des ondes
  • Sub VCO « désynchronisable »
  • Filtre sélectif à souhait
  • LFO et enveloppes rapides
  • Modulations bien pensées
  • Expressivité en live
  • Séquenceur à fonctionnement continu
  • Entrée audio vers le filtre
  • Midi over USB
  • Construction robuste
Points faibles
  • Prise en main déroutante au départ
  • Pas de sortie Midi hors USB
  • Alimentation externe
  • Pas d’interrupteur marche / arrêt
  • Fonctions attendues (dump, vélocité sur filtre)
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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