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Sony Acid Pro 6
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Test d'Acid Pro 6 de Sony Media Software

Séquenceur à boucles de la marque Sony appartenant à la série Acid

Test écrit
Retour d'Acid
8/10
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Si la version 5 d’Acid avait amorcé pas mal de changements, Acid Pro 6 semble bien décidé à poursuivre dans cette voie. Toujours plus complet, le roi des séquenceurs à boucles nous arrive ainsi bardé de nouvelles fonctionnalités.

Sony Acid Pro 6

S’il n’a peut-être pas le statut légen­daire d’un Cubase ou d’un Logic qui, en descen­dants de Pro24 et Nota­tor, ont gravé leur nom dans l’his­toire de la MAO, Acid n’en est pas moins une véri­table insti­tu­tion : au fil des versions, le soft jadis déve­loppé par Sonic Foun­dry et racheté par Sony Media Soft­ware n’a eu de cesse de montrer que simpli­cité et profes­sion­na­lisme n’était pas anti­no­mique. De fait, s’il fallait résu­mer Acid, on pour­rait dire que c’est l’une des rares appli­ca­tions profes­sion­nelles qui puisse être prise en main en quelques minutes par un néophyte.

Plutôt que de reve­nir sur les concepts éprou­vés du logi­ciel qui ont déjà été détaillés lors de précé­dents tests, on préfé­rera se concen­trer sur les apports de cette nouvelle version – et ils sont nombreux !

Passons donc l’ins­tal­la­tion sans histoire du soft pour en arri­ver à l’es­sen­tiel : les nouveau­tés.

 

Kwad9 au rayon audio ?

Première grosse nouveauté de cette 6ème version : l’en­re­gis­tre­ment multi­piste en audio comme en MIDI. A même de gérer les diffé­rentes entrées des cartes son, le logi­ciel passe ainsi du statut d’ar­ran­geur de boucles/magné­to­phone évolué à celui de véri­table séquen­ceur MIDI/Audio géné­ra­liste et peut désor­mais, sur ce terrain, faire jeu égal avec les Cubase, Sonar, Logic et consorts.

Sony Acid Pro 6

Evidem­ment, cette nouvelle possi­bi­lité s’ac­com­pagne de vu-mètres permet­tant de moni­to­rer le signal audio en entrée, histoire d’évi­ter les satu­ra­tions numé­riques, tandis que le soft permet d’en­re­gis­trer en punch-in/punch-out et en boucle, avec conser­va­tion des diffé­rentes prises. Sur ce dernier point, la gestion des occur­rences est assu­ré­ment plus basique que ce qu’on voit dans les grands séquen­ceurs, mais elle est autre­ment plus simple à utili­ser…

Bref, si Acid est encore loin d’en­ter­rer un Pro Tools, il s’en sort plutôt bien pour un ‘débu­tant’ en la matière.

 

Autre apport de taille : la possi­bi­lité d’uti­li­ser diffé­rents fichiers audio sur une seule et même piste. Que cette fonc­tion soit une nouveauté éton­nera sans doute les aficio­na­dos des autres séquen­ceurs mais il faut savoir que jusqu’ici, Acid affec­tait une piste à chaque fichier audio, qu’il s’agisse d’une boucle ou d’un ‘one shot’. Si cette logique avait le mérite de rendre le logi­ciel très acces­sible aux débu­tants, elle compliquait nota­ble­ment la gestion des gros projets : un simple solo de guitare de quelques mesures pouvait ainsi recou­rir à une ving­taine de pistes (autant de pistes, en fait, que le nombre de boucles qui le compo­saient), de sorte que l’ap­pli­ca­tion d’un effet ou l’au­to­ma­tion d’un pano­ra­mique tour­nait vite au calvaire (il fallait repro­duire les réglages sur chaque piste !). Et c’était sans parler de la lisi­bi­lité de la chose pour qui n’avait pas un écran 21".

Sony Acid Pro 6

Bref, cette évolu­tion est plus que bien­ve­nue et, en complé­ment des pistes Dossiers appa­rues dans la version 5, elle devrait limi­ter le côté bordé­lique des gros projets et permettre de travailler plus rapi­de­ment. Seul bémol de l’af­faire, il n’est pas possible de glis­ser un fichier d’une piste sur une autre direc­te­ment : il faut passer par un couper-coller… En revanche, les chevau­che­ments de fichiers sont gérés au moyen d’un système débrayable de fondus auto­ma­tiques (Cross­fades).

Sony Acid Pro 6


Finis­sons ce tour des fonc­tion­na­li­tés audio en évoquant l’amé­lio­ra­tion du panner 5.1, toujours aussi intui­tif, mais qui prend doré­na­vant en compte la notion de puis­sance constante. Quand on sait à quel point Acid est appré­cié pour travailler la musique à l’image, on ne manquera pas de saluer cette nouveauté.

Rien qu’au niveau de l’au­dio, les raisons de foncer sur cette mise à jour sont déjà nombreuses, mais c’est peut-être  plus encore pour ses progrès du côté MIDI que cette nouvelle version vaut le détour.

 

Kwad9 au rayon MIDI ?

Avec ce 6ème opus, Sony semble avoir vrai­ment décidé de partir à l’as­saut des séquen­ceurs géné­ra­listes : comblant certaines lacunes du côté audio, Acid Pro 6 se devait donc surtout de progres­ser sur le versant MIDI, pièce rappor­tée depuis la version 4… Bien conscients de cela, les déve­lop­peurs se sont remonté les manches et ont revu pas mal de choses, inté­grant au passage de nouveaux outils et de nouvelles inter­faces.

Sony Acid Pro 6

Outre la possi­bi­lité d’im­por­ter/expor­ter des fichiers MIDI, on dispose ainsi enfin de tout le néces­saire pour saisir et éditer des séquences dans de bonnes condi­tions (saisie pas à pas, enre­gis­tre­ment en surcouches (merging)) et le pilo­tage du soft a été nette­ment simpli­fié. En effet, Acid est désor­mais compa­tible avec les surfaces de contrôle Mackie Control Univer­sal et Fron­tier Design Tranz­Port, cepen­dant que l’uti­li­sa­teur peut créer ses propres mappings pour gérer jusqu’à 5 péri­phé­riques de contrôle.

Enre­gis­trables par ce biais, les auto­ma­tions ont aussi nota­ble­ment  progressé et on béné­fi­cie dans ce contexte de deux ajouts : les Keyframes pour déclen­cher des SysEx ou des chan­ge­ments de patchs à tout moment, et un outil pour tracer des enve­loppes à main levée. La chose vaut pour l’au­to­ma­tion de para­mètres audio (pano­ra­mique, volume, etc.) mais aussi pour les contrô­leur conti­nus MIDI, offrant ainsi la possi­bi­lité de contrô­ler les diffé­rents para­mètres des instru­ments virtuels.

Sony Acid Pro 6

Toujours au rayon mapping, le logi­ciel gère à présent, via deux petits éditeurs basiques mais très simples d’em­ploi, les Patchs Maps et Drum Maps pour faci­li­ter l’usage des plug-ins et des boîtes à rythmes/batte­ries virtuelles. Des aména­ge­ments d’au­tant plus appré­ciables qu’ils fonc­tionnent en tandem avec le tout nouveau mode d’édi­tion ‘In-Line’.

Sony Acid Pro 6

A l’ins­tar de Cubase SX 3 qui avait lui-même piqué l’idée à Track­tion, il est ainsi possible d’édi­ter une séquence MIDI sans quit­ter la fenêtre d’ar­ran­ge­ment. Sur une simple pres­sion de la touche ‘G’, un petit clavier s’af­fiche en vis-à-vis des pistes MIDI et il est alors possible, en quelques clics, de saisir ou d’édi­ter sommai­re­ment la séquence. Pour une édition plus évoluée (celle des contrô­leurs conti­nus notam­ment), on conti­nuera toute­fois d’uti­li­ser le bon vieux piano roll, ou encore la liste d’évé­ne­ments dispo­nibles d’un simple clic droit. Seul petit reproche à ce sujet : on comprend mal pourquoi le mode d’édi­tion In-Line est le seul à gérer les Drum Maps, les noms des percus­sions dispa­rais­sant lors du passage en mode Piano Roll…

Sony Acid Pro 6

En revanche, on se réjouira de l’ar­ri­vée d’un petit filtre/proces­seur MIDI qui, s’il est n’est peut-être pas aussi puis­sant que l’édi­teur logique d’un Cubase, est autre­ment plus acces­sible et permet d’au­to­ma­ti­ser des trai­te­ments touchant à la quan­ti­sa­tion, la vélo­cité ou la durée des notes en deux coups de cuillères à pot.

Sony Acid Pro 6

Toujours dans l’idée de simpli­fier le travail, Acid Pro 6 intro­duit enfin la notion de ‘sec­tion de projet’. Compre­nez par là qu’il est possible de défi­nir des portions du morceau (intro, couplet, refrain, etc.) qui pour­ront ensuite être dépla­cées libre­ment dans le projet par simple cliqué-glissé, avec là encore une gestion auto­ma­tique des cross­fades.

Du coup, boule­ver­ser la struc­ture d’un morceau se fait en quelques clics, sans avoir à jour du lasso pendant des heures. Evidem­ment, toutes les infor­ma­tions concer­nant la section sont gérées (enve­loppes, régions, repères, commandes) et en gardant la touche ‘Con­trol’ enfon­cée, un simple cliqué-glissé effec­tue une copie de la section ; répé­ter 10 fois un couplet et un refrain ne réclame ainsi que quelques clics.

Bref, Sony a bien bossé sur cette version 6 et, dans l’en­semble, cette mise à jour s’avère des plus enthou­sias­mantes. La perfec­tion n’étant pas de ce monde, deux ou trois petits points néga­tifs méritent toute­fois d’être mention­nés.

 

Oui mais non…

Sony Acid Pro 6

Si certains se ravi­ront du fait qu’Acid fasse de plus en plus de choses et s’af­firme peu à peu comme un séquen­ceur audio/MIDI géné­ra­liste, d’autres regret­te­ront sans doute les consé­quences de telles ambi­tions. A propo­ser toujours plus de fonc­tion­na­li­tés, le ‘petit’ séquen­ceur à boucle des origines prend en effet des allures d’usine à gaz : les menus sont toujours plus longs, l’in­ter­face toujours plus char­gée et le manuel toujours plus épais…

Cette tendance à l’em­bon­point se traduit d’ailleurs par quelques problèmes de stabi­lité que le récent patch 6.0a n’a visi­ble­ment pas tous résolu : sans qu’on ait à déplo­rer de retour violent sous Windows et bien que le soft soit globa­le­ment stable, il arrive qu’Acid ait quelques absences, pour affi­cher l’in­ter­face d’un plug-in VST/VSTi par exemple. Et même si la gestion des samples en mémoire reste l’une des meilleures du marché, on se dit que le choix de des compo­sants Micro­soft .Net pour gérer la base de données audio n’est sans doute pas le plus judi­cieux qui soit pour écono­mi­ser des ressources. Mais il n’est peut-être pas juste de consi­gner ici ce reproche qui valait déjà pour la version 5 et, du fait qu’Acid Pro 6 gère les proces­seurs Dual-Core, cette gour­man­dise ne gênera sans doute pas les mieux équi­pés d’entre nous…

Enfin, dans la mesure où Acid semble vouloir débarquer sur le marché des séquen­ceurs géné­ra­listes, il devient tentant de faire des compa­rai­sons et si à ce petit jeu, le roi de la boucle fait mieux que se défendre, il lui reste encore quan­tité de choses à prou­ver pour s’im­po­ser face à ses concur­rent concer­nant la séquence MIDI, la gestion des effets et instru­ments logi­ciels (pas de fonc­tion Freeze) ou maté­riels (pas d’en­vi­ron­ne­ment à la Logic, ni d’in­ter­face hard­ware comme on en trouve dans Cubase ou Sonar), ou encore le mixage (le système de chaî­nage et d’as­si­gna­tion des effets méri­te­rait une belle refonte ergo­no­mique)…

Reste que si Acid devait vrai­ment progres­ser sur tous ces points, il ne serait plus tout à fait Acid. Du coup, c’est avec beau­coup d’im­pa­tience qu’on attend de voir à quoi ressem­blera la version 7 du logi­ciel…

Conclu­sion

Gâteau sous la cerise

Acid est livré avec une version dédiée de Kompakt, l’ex­pan­deur virtuel de Native Instru­ments basé sur le moteur audio de Kontakt et valant à lui seul 200 €. Préci­sons qu’il est livré avec une librai­rie de 120 instru­ments pour 2 Go de sons (dont certains réali­sés sous Reak­tor et Absynth).

Sony Acid Pro 6

 

Le moins que l’on puisse dire au vu des nouveau­tés de cette mise à jour, c’est que Sony ne s’est pas reposé sur les lauriers de l’ex­cellent Acid Pro 5. Toujours plus complet, le logi­ciel a fait de notables progrès en MIDI comme en audio et commence peu à peu à sortir du marché des séquen­ceurs à boucles pour envi­sa­ger celui des séquen­ceurs Audio/MIDI géné­ra­listes. Si cette dimen­sion n’in­té­res­sera peut-être pas ceux qui n’uti­li­saient Acid qu’en second séquen­ceur, elle devrait pous­ser plus d’un utili­sa­teur à effec­tuer la mise à jour.

Quoi qu’il en soit, Acid confirme une nouvelle fois son status de roi des séquen­ceurs à boucles, très loin devant les petits softs que sont Garage Band et Music Maker, et sans souf­frir de la concur­rence du Live d’Able­ton, si diffé­rent par son approche ‘Séquen­ceur Instru­ment’. Les pros ne s’y trom­pe­ront pas : Acid reste un formi­dable envi­ron­ne­ment pour travailler vite et bien, le meilleur qui soit même, lorsqu’il s’agit de livrer une musique dans un délai extrê­me­ment court…

[+] Une vraie mise à jour !
[+] La possi­bi­lité de mettre des fichiers audio sur la même ligne.
[+] L’édi­tion MIDI In-Line et les mappings.
[+] L’en­re­gis­tre­ment multi­piste.
[+] Les filtres et trai­te­ments MIDI.
[+] L’amé­lio­ra­tion des auto­ma­tions.
[+] Les sections de projet.
[+] Kompakt fourni.

[-] Ca tourne à l’usine à gaz…
[-] …sans pour autant égaler les usines à gaz sur tout ce qui n’est pas 'arran­ge­ment de boucles’…

8/10
Points forts
  • Une vraie mise à jour !
  • La possibilité de mettre des fichiers audio sur la même ligne.
  • L'édition MIDI In-Line et les mappings.
  • L'enregistrement multipiste.
  • Les filtres et traitements MIDI.
  • L'amélioration des automations.
  • Les sections de projet.
  • Kompakt fourni.
Points faibles
  • Ca tourne à l'usine à gaz...
  • ...sans pour autant égaler les usines à gaz sur tout ce qui n'est pas 'arrangement de boucles'...
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.

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    Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.