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Steinberg Sequel 3
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Test du Steinberg Sequel 3

Séquenceur à boucles de la marque Steinberg appartenant à la série Sequel

Prix public : 79 € TTC
Test écrit
46 réactions
Sequel revient

Avec la version 3 de Sequel, Steinberg, éditeur du célèbre Cubase, se place dans la course des séquenceurs électro dont le marché est dominé par Ableton Live. Mais au quart du prix de cette référence, on se doute bien que Sequel court dans une autre catégorie.

Laquelle ? Celle du petit logi­ciel orienté élec­tro simple et créa­tif pour les utili­sa­teurs de gros séquen­ceurs ? Celui des débu­tants à la recherche d’un produit peu coûteux et facile à prendre en mains ?

C’est ce que nous allons voir.

Simple et beau

Mes débuts avec cette version de Sequel (je ne connais­sais pas les précé­dentes) ont été désta­bi­li­sants. Si l’in­ter­face à l’es­thé­tique réus­sie, moderne et lisible est plai­sante, je n’y retrou­vais pas mes marques. Pour­tant, l’en­semble est plutôt clair et assez logique, mais plein de petites choses demandent à ce qu’on perde ses réflexes acquis sur la plupart des séquen­ceurs. Ainsi, il n’y a aucun menu contex­tuel. À croire que ses déve­lop­peurs ignorent que les souris ont au moins deux boutons depuis un paquet d’an­nées. Avec Sequel, vous n’en userez qu’un.

Si vous êtes un MAOiste chevronné, il faudra faire comme si vous étiez néophyte : prendre la doc et la suivre pas à pas (mais après tout, c’est toujours la meilleure solu­tion). Vous décou­vri­rez alors que tout ceci repose sur une logique qui tient la route et surtout, que c’est très simple d’uti­li­sa­tion. En fait, on se fami­lia­rise très vite, même s’il y a quelques scories, comme nous le verrons.

Vous décou­vri­rez aussi que malgré sa simpli­cité et son appa­rent dépouille­ment, Sequel dispose d’à peu près tous les outils de base qu’on peut attendre d’un séquen­ceur élec­tro actuel, y compris des courbes d’au­to­ma­tion ou l’ajus­te­ment au tempo.

Voyons rapi­de­ment comment ça fonc­tionne.

Steinberg Sequel 3

La zone pilote comporte les menus, le tempo et les boutons de trans­port, ainsi qu’un accor­deur, un métro­no­me…

Surprise : alors que les affec­ta­tions de télé­com­mande par MIDI sont simples (un clas­sique MIDI learn), je n’ai jamais réussi à contrô­ler les boutons de trans­ports avec ceux de mon Remote SL, quels que soient les messages envoyés (LSB, MMC et même CC). Sequel n’a accepté que des notes pour ces boutons. Dommage !

À droite, on trouve la Media­Bay qui permet de cher­cher ses fichiers audio et boucles. Non seule­ment celles four­nies avec le logi­ciel, mais celles que vous voudrez y ajou­ter. Grâce à un système de tags, on retrou­vera faci­le­ment ses fichiers en cher­chant par instru­ment, par style ou une combi­nai­son de plusieurs critères. On peut affi­cher et masquer en un clic un filtre permet­tant de retrou­ver ses samples par diffé­rents critères (instru­ment, style…). Si l’on tague ses propres fichiers, on les retrou­vera ainsi aisé­ment, même avec une grosse biblio­thèque.

Comme on le voit, tout ceci est limpide. Les fichiers se mani­pulent par glis­ser-dépo­ser (même de l’ex­té­rieur de Sequel) et la baie permet une pré-écoute sur les samples et boucles.

Et pour­tant, on trouve déjà quelques scories, des éléments illo­giques. Ainsi, la Media­Bay est surmon­tée de trois boutons-texte iden­tiques. Le premier affiche le filtre tandis que les deux autres ouvrent des menus.

Ces menus permettent de choi­sir entre boucles de bases du logi­ciel, boucles bonus et banques ajou­tées si vous en acqué­rez d’autres, ou encore les présets d’ins­tru­ments, les boucles MIDI…

Steinberg Sequel 3

Il aurait été plus logique de diffé­ren­cier visuel­le­ment le simple bouton ouvrant le filtre et les deux menus. Mais, surtout, on a deux filtres qui se croisent : l’un pour gérer les types ou sources de conte­nus, l’autre pour gérer les styles et tags. J’ai ainsi travaillé quelques heures en trou­vant la banque de samples four­nie un peu maigre avant de réali­ser que j’étais dans les « bonus loops » et non la banque complète.

Autre point surpre­nant : la Media­Bay étant située en haut à droite, pourquoi faut-il aller cher­cher tout en bas à droite le bouton permet­tant de l’af­fi­cher et masquer ?

Il y ainsi dans l’in­ter­face pas mal de petits points qui ne sont pas bien graves, mais dimi­nuent la faci­lité et la clarté d’uti­li­sa­tion, ou tout au moins de prise en main. Heureu­se­ment, presque tout est acces­sible par des raccour­cis clavier.

Steinberg Sequel 3

La plus grande partie de l’écran est occu­pée par la zone Arran­ge­ment. On y retrouve le système de pistes courant sur la plupart des séquen­ceurs, présen­tées sous forme linéaire sous une barre de temps. Une ligne = une piste. Clas­sique. On place sur les pistes des blocs de données audio ou MIDI appe­lés « conte­neurs ».

On peut égale­ment y ouvrir une piste tempo qui permet de gérer des varia­tions tout au long du morceau et une piste « perfor­mance ».

Sur celle-ci, on va simple­ment tracer à la souris des conte­neurs qui sépa­re­ront le morceau en sections, lesquelles servi­ront au mode perfor­mance sur lequel nous revien­drons.

On dispose aussi d’une piste « trans­po­si­tion » qui permet de gérer des trans­po­si­tions globales et une piste « perfor­mance » sur laquelle nous revien­drons.

Avant de nous attaquer à la zone Multi qui regroupe l’es­sen­tiel des fonc­tion­na­li­tés impor­tantes de Sequel, ajou­tons un petit mot sur la docu­men­ta­tion PDF qui est presque un modèle du genre. Trop souvent, on se retrouve avec du simple texte, parfois sans signet vers les chapitres, écrit dans un français douteux visi­ble­ment traduit par quelqu’un qui ne connaît pas l’au­dio.

Point de ça ici. On y trouve une vraie table des matières avec signets (affi­chables sur le côté du texte) et de nombreux renvois internes par liens, que ce soit dans la table des matières, l’in­dex ou au sein du texte lui-même. Côté contenu, c’est bien écrit et clair, avec pas mal d’ex­pli­ca­tions pour les débu­tants (par exemple sur la latence).

On peut tout de même lui repro­cher quelques manques. Ainsi, je n’ai rien trouvé sur l’im­plé­men­ta­tion MIDI et suis donc resté le bec dans l’eau pour mon problème de trans­port.

Mais globa­le­ment, cette docu­men­ta­tion est un excellent point dont bien des acteurs du marché feraient bien de s’ins­pi­rer.

Passons main­te­nant à la zone Multi où se trouvent l’es­sen­tiel des fonc­tions.

La zone multi met pas sa zone

Steinberg Sequel 3

Comme son nom l’in­dique, cette zone au bas de l’écran sert à de multiples choses. En fait, elle change de façon contex­tuelle, y compris selon ce sur quoi on clique dans la zone d’ar­ran­ge­ment.

On y trouve l’ins­pec­teur de pistes sur laquelle on gérera les effets, les instru­ments, l’édi­teur audio, la page perfor­mance et la console de mixage.

Cette console est un peu légère, se limi­tant pratique­ment aux mute/solo et acti­va­tion pour l’en­re­gis­tre­ment, volume et pano­ra­mique. Les pistes sont diffé­ren­ciées par des numé­ros bien lisibles, des couleurs que l’on change à souhait et des images, chose bien­ve­nue. Mais pour les effets ou encore l’éga­li­sa­tion, il faut passer par l’ins­pec­teur de piste. Un rappel visuel dans la console des effets enclen­chés aurait tout de même été bien­venu.

Steinberg Sequel 3

L’ins­pec­teur de piste regroupe logique­ment tout ce concerne une piste. On y trouve les trois inserts d’ef­fets (pas plus), l’éga­li­seur 3 bandes (pas plus) et les deux envois d’auxi­liaires (pas plus non plus).

Si la piste est une piste instru­ment, on accède aussi à un arpé­gia­teur, un « chor­der » qui génère des accords, ainsi qu’aux para­mètres de l’ins­tru­ment (on peut aussi ouvrir son inter­face).

Nous parle­rons plus tard des instru­ments et effets, car c’est un sujet qui fâche. En atten­dant, on constate déjà la limi­ta­tion du nombre d’ef­fets et inserts. Est-ce un drame ? J’au­rais tendance à penser que non. La plupart du temps en tous cas. Mais il m’ar­rive d’em­pi­ler plus de trois effets sur une piste, surtout en élec­tro. Bah, des limites nait la créa­ti­vité et au moins, ça reste simple.

Mais la limi­ta­tion des auxi­liaires inter­dit le mixage par bus. On voit ici l’orien­ta­tion « débu­tants ».

Steinberg Sequel 3

La zone Multi accueille aussi l’édi­teur. Celui-ci montre la très clas­sique grille piano roll pour les pistes midi et l’édi­teur audio pour les conte­neurs… audio, oui. Il y en a qui suivent.

Cet éditeur audio offre pas mal de fonc­tions. On y trouve une détec­tion de tempo pour caler le morceau au tempo d’au­dio impor­té… ou l’in­verse. Car Sequel gère évidem­ment le time et pitch stretch. C’est à dire en français, l’éti­re­ment ou la contrac­tion de l’au­dio pour le caler au tempo ou encore la modi­fi­ca­tion de hauteur pour l’ajus­ter à la tona­lité du morceau.

Je dois dire que j’ai été assez épaté de la qualité du rendu. Il est possible de mani­pu­ler le tempo de façon impor­tante sur des instru­ments isolés sans que des arte­facts appa­raissent et il faut s’éloi­gner beau­coup du tempo origi­nal pour que le son subisse une dégra­da­tion… qui ne devrait pas être audible la plupart du temps dans un mix. Un point très réussi.

À part ça, on retrouve les fonc­tions assez courantes des éditeurs basiques : gestion des tran­si­toires, coupure, inser­tion de silen­ces…  Mais aussi une gestion de trans­po­si­tion indé­pen­dante de celle, géné­rale, de la zone arran­ge­ment. Bien vu.

Steinberg Sequel 3

Passons à la page Beat qui permet d’édi­ter les pistes de percus­sions et batte­ries. Il s’agit d’une grille type séquen­ceur vintage telle qu’on la retrouve dans la plupart des logi­ciels. Chaque ligne corres­pond à un élément du kit et chaque cellule repré­sente ¼ de temps (soit une double croche). On peut faire des patterns de une ou deux mesures de 4 temps (si on est en 4/4). Deux mesures, c’est un peu juste, mais on peut mémo­ri­ser 12 patterns par piste/instru­ment. Tout le fonc­tion­ne­ment est très pratique, y compris l’in­té­gra­tion avec la piste dans la zone arran­ge­ment.

On dispose aussi d’une édition assez complète pour chaque sample compo­sant le kit, sachant qu’on peut avoir jusqu’à 8 kits par instru­ment, utili­sables simul­ta­né­ment. Bref, c’est complet, simple… que demande le peuple ?

Je vais me faire taper sur les doigts par mon rédac chef pour article trop long, mais avant que je ne vous parle des instru­ments et effets, il reste tout de même à voir…

La page perfor­mance : jeu en live

Steinberg Sequel 3

Vous vous rappe­lez qu’on a évoqué une piste « perfor­mance » dans la zone d’ar­ran­ge­ment ? Sur cette piste, on trace des conte­neurs qui déli­mitent des portions du morceau. Chaque conte­neur va se retrou­ver sous forme de pad dans la page perfor­mance. Pour le lire, on clique dessus (ou on appuie sur le raccourci clavier corres­pon­dant).

Le résul­tat est qu’on peut complè­te­ment réar­ran­ger en live l’ordre de son morceau. Cool. On peut enre­gis­trer le résul­tat soit en live (pendant que le morceau joue), soit en « pas à pas ».

On peut évidem­ment choi­sir comment s’en­chaî­ne­ront les conte­neurs lorsqu’on les déclenche. L’en­chaî­ne­ment peut se faire au temps, à 1, 2 ou 4 mesures ou à la fin du conte­neur.

C’est assez simi­laire à ce qu’on trouve dans la plupart des séquen­ceurs élec­tro, mais il y a une limite et pas des moindres. Ici, on n’a pas de matrice comme dans Able­ton Live ou dans Cake­walk Project5. Un conte­neur est égal à un bout du morceau, point. On ne peut pas modu­ler en ne faisant jouer que certaines pistes ou en mélan­geant les pistes entre deux conte­neurs (par exemple, faire jouer la basse du premier conte­neur avec les autres pistes du second). C’est vrai­ment dommage, car ça limite beau­coup l’ex­pres­sion en live ou ça oblige à faire de multiples combi­nai­sons dans la zone arran­ge­ment. Dans ce cas, son contenu n’est plus vrai­ment un morceau et la présen­ta­tion linéaire perd sa perti­nence.

Instru­ments et effets : la portion congrue

Autant Sequel est, on l’a vu, plutôt complet dans la plupart de ses fonc­tions (ainsi que dans sa base de samples four­nie), autant c’est chiche côté effets et instru­ments.

Steinberg Sequel 3

Pour les effets, on retrouve tous les clas­siques, de la réverbe aux modu­la­tions en passant par des filtres, délais, distor­sions… et même un simu­la­teur d’am­pli guitare.

Mais en élec­tro, on n’uti­lise pas que les effets clas­siques. Ici on ne dispose même pas de bit-crusher ou de chop­per ce qui m’au­rait semblé autre­ment plus impor­tant qu’un simu­la­teur d’am­pli.

De plus, certains effets sont vrai­ment limi­tés. Ainsi, l’unique compres­seur ne propose comme réglage que… le seuil. On n’a même pas de réglage du taux de compres­sion, et ne parlons pas des attaques et relâ­che­ments. Si ça a le mérite d’être simple, c’est vrai­ment très limite pour de l’élec­tro !

Notez aussi que si l’au­to­ma­tion est complète, on ne peut envoyer du MIDI vers les inserts d’une piste audio. Ça va pas être simple de faire du pompage ou du ducking…

Ces limi­ta­tions montrent encore que la cible est plutôt l’ama­teur et le débu­tant.

Côté instru­ments, on en compte trois en tout et pour tout :

  • Prologue qui émule un synthé analo­gique
  • HALion Sonic SE qui a le mérite de propo­ser une large palette de sons, mais qui n’est pas de première jeunesse
  • Groove Agent qui n’est autre que… l’ins­tru­ment utilisé sur les pistes Beat comme on l’a vu plus haut.

Bref, tout ça est bien léger. Mais on sait bien qu’un séquen­ceur, ça s’ali­mente avec des plug-ins. Sauf que Sequel 3 n’est compa­tible qu’avec les VST3 ! Or, peu de plug-ins sont passés à ce stan­dard et l’offre est donc restreinte, parti­cu­liè­re­ment en free­ware, dona­tion­ware et autres share­wares et « pascher­wares » qui sont norma­le­ment une source riche et très inté­res­sante pour les amateurs et débu­tants (et pas que). Quoi qu’il en soit, pour quelqu’un qui a déjà un parc d’ins­tru­ments et effets four­nis, c’est très frus­trant de ne pas pouvoir les utili­ser dans ce logi­ciel.

Conclu­sion

Sequel 3 est plein de quali­tés : son inter­face agréable, sa simpli­cité d’uti­li­sa­tion et son time/pitch stretch effi­cace. Mais il souffre de limites qui l’écartent pratique­ment du choix d’un amateur éclairé ou d’un pro. Et malgré une très bonne stabi­lité globale, il y a un certain nombre de bugs dont il est surpre­nant qu’ils n’aient pas déjà été corri­gés (comme l’ex­port qui ne se fait qu’en 32 bits float) dont certains nuisent à l’er­go­no­mie et agacent.

Mais le pire est cette limi­ta­tion aux seuls VST3. Je n’ima­gine pas faire de l’élec­tro sans mes plugs Ohm Force ou ma chère (mais gratuite) Glace­Verb. Sequel est cepen­dant un très bon choix pour le débu­tant qui pourra rapi­de­ment réali­ser des morceaux et expri­mer sa créa­ti­vité sans être bridé par la complexité d’un logi­ciel. Stein­berg tient là une excel­lente base de logi­ciel qu’on ne peut que l’in­vi­ter à étof­fer.

Points forts
  • interface esthétique
  • simplicité, facilité d'usage
  • fonctions assez complètes
  • banque de son bien fournie
Points faibles
  • délais de correction des bugs
  • effets et instruments fournis trop limités
  • peu de VST compatibles (VST3 uniquement)
  • pas de vraie matrice en mode performance

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