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La scission dynamique des objets de Reaper

Par jico27 le 22/10/2014 - (Tout public)
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Cockos Reaper 4
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Cockos Reaper 4

Séquenceur généraliste de la marque Cockos appartenant à la série Reaper

L’outil de “scission dynamique des objets” dans Reaper. Un exemple d’utilisation.

 

Il existe dans Reaper une fonction nommée “Scission dynamique des objets”. Cet outil a trois fonctions :

  • réperer l’emplacement des transitoires dans un fichier audio donné.

  • faire des découpes au niveau de ces transitoires

  • générer des évènements midi à partir des découpes obtenues et les les enregistrer dans une piste midi.

Nous allons voir ici comment, à partir d’une session de batterie enregistrée en multipistes :

  • Créer le fichier midi de cette session.

  • Extraire les samples des divers instruments pour les regrouper dans un DrumKit.

 

Créer le fichier midi d’une session audio. Les différentes étapes.

Les préliminaires :

  • Il est bien précisé que l’enregistrement doit être multipiste et comporter autant de pistes que d’instruments de batterie joués. Un simple fichier séréo ne peut pas convenir. Un enregistrement multipiste de batterie comporte généralement une dizaine de pistes ou plus. Un kit de batterie simple comportera par exemple : une caisse claire (snare), une grosse caisse (kick), une charley (HiHat closed et HiHat open), 3 toms (aigu, médium et basse), deux types de son de cymbale, selon que le batteur frappe le sommet de celle-ci (Ride cup) ou son bord inférieur (Ride cymbal), des cymbales annexes (China) ou même des percussions externes (tambourin, autres).

  • Ensuite, pour faciliter le traitement par l’outil de scission puis des données midi extraites ultérieurement, il est indispensable que ces pistes soient parfaitement calées sur le tempo du morceau et la grille de tempo correspondante.

Si l’enregistrement importé ne coïncide pas parfaitement avec la grille de tempo de Reaper, il est relativement facile de procéder à quelques ajustements grâce à l’outil de “time strectching” en ayant soin de respecter le plus exactement possible le tempo et la durée de la session d’origine.

 

L’outil ‘Dynamic split item’ (“Scission dynamique des objets”).

Une fois ce parfait alignement réalisé, on peut utiliser la première partie de l’outil, soit la détection des transitoires. Qu’est-ce qu’une transitoire ? C’est le moment exact ou le son passe du silence complet au début de la frappe sur un instrument.

Le réglage de la sensibilité de cet outil se fait grâce au curseur de la fonction “Slice : longueur mini”

En manoeuvrant celui-ci, on peut vérifier visuellement et en temps réel sur le fichier audio (légèrement agrandi, si possible) si les transitoires détectées correspondent bien aux endroits souhaités et ne sont pas trop ou trop peu nombreux, auquel cas l’export midi comporterait des données en trop ou au contraire pas assez de données.

 

Drumkit scission erronee.jpg

Réglage de Slice : 20 ms -> découpage erroné. trop de repères de scission.



Drumkit scission ok.jpg

Réglage de Slice : 322 ms -> découpe ok.

 

Lorsque les repères de transitoires sont bien détectés aux bons endroits et partout où ils sont nécessaires, on passe à la seconde phase de l’édition du fichier, la fonction “Scission”, après avoir coché la case “générer des évènements midi chromatiques pour la partie sélectionnée”

Aussitôt le fichier audio sera découpé autant de fois qu’il y a de repères et une nouvelle piste contenant les évènements midi ainsi générés s’ouvre au-dessous de la précédente.

 

Un Drumkit Midi standard.

Une parenthèse pour expliquer ce qu’est un drumkit midi standard. C’est l’ensemble de tous les instruments percussifs qui permettent de constituer une section rythmique pour un morceau.

Chaque instrument est déclenché par une note midi spécifique, que l’on peut jouer à partir d’un clavier ou tout autre périphérique générant des notes midi.

Chaque instrument a son propre n° d’identification midi. Ainsi le même instrument sera toujours déclenché par la même note, sur le clavier. Il faut donc que tous les évènements midi d’un instrument donné soient assignés à cette note.

Or, les évènements de la piste midi générés par l’outil de scission ci-dessus ne sont pas alignés sur une même note, mais au contraire s’étendent de 0 à 127.

 

Edition des données midi.

Pour que tous les évènements midi d’un instrument donné soient assignés à la même note midi, procéder comme suit :

Ouvrir le piano Roll d’une piste midi générée par l’outil ci-dessus, puis :

  • Sélectionner toutes les notes

  • Clic droit sur la fenêtre, sélectionner “Propriétés de la note” et choisissez le n° midi correspondant à l’instrument concerné. Tous les évènements midi vont se retrouver alignés en face de la note correspondant à l’instrument.

Pour l’exemple de notre session comprenant une douzaine de sons, voici comment sont attribués les n° de note (ce sont ceux employés dans la norme midi standard).

 

Snare : 31

Kick : 36

Tom Hi : 50

Tom Mid : 48

Tom Lo : 41

HH open :  46

HH closed : 42

Ride 1 (cup) : 53

Ride 2 : 59

China :  52

Tambourine : 54

 

Une fois alignés sur la même note midi tous ces évènements donnent parfois l’impression de se toucher, voire de se recouvrir. L’outil de quantisation du piano roll (choisir l’option “pour le début et la longueur de note”) permet de résoudre le problème et d’obtenir des évènements bien séparés, facilement repérables et dont on peut voir l’exacte position par rapport à la grille midi. .

 

Créer le fichier midi de la session.

Une fois l’édition des évènements midi terminée pour toutes les pistes, on peut les réunir dans une nouvelle piste midi qui constituera le fichier midi final de notre session d’enregistrement.

Pour cela ouvrez la fenêtre de routage de cette derniere piste et ajoutez autant de “retours” que de pistes midi présentes dans le projet. Puis armez la piste en enregistrement et appuyez sur la touche Rec (record). Toutes les données midi sont maintenant regroupées dans la piste.

 

Drumkit piano roll.jpg

Le piano roll de Reaper.

A gauche les notes midi,

en bas l’affichage des “vélocités”,

à droite le gestionnaire de pistes midi,

au centre les évènements midi réunis.

 

Il suffit maintenant de exporter/sauvegarder la piste au format .mid. Vous pouvez utiliser ce fichier pour le faire lire par un drumkit standard comme celui évoqué plus haut ou par tout autre module de batterie prenant en charge la norme midi.

Certains de ces modules comportent des kits de batteries spécialisés (Jazz / Percussions latines / Rock / Rock Metal) échantillonnés en studio, ce qui leur confère une qualité et un réalisme très appréciés. (ex : ‘Toontrack EzDrummer’, et d’autres…)

 

Mais on peut aussi créer son propre kit de batterie à partir des sons de notre session d’enregistrement audio s’ils nous paraissent suffisamment bons pour être réutilisés.






Créer son propre DRUMKIT

Maintenant que l’outil de scission de Reaper, qui a parfaitement fonctionné, comme nous l’avons vu plus haut, a effectué des découpes destinées à isoler les différentes frappes d’instruments, il nous est facile d’en choisir une pour chacune des pistes, qui iront ainsi enrichir notre kit de batterie.

J’utilise pour cela un éditeur audio externe, qu’il convient de mentionner dans les préférences de Reaper en indiquant le chemin complet de son emplacement sur le disque dur.

Ainsi, lorsque vous sélectionnez une des découpes qui semble vous convenir dans une piste audio, vous pouvez faire un clic droit dessus et choisir dans le menu l’option “ouvrir une copie de l’item dans l’éditeur externe”.

Votre éditeur s’ouvre. Vous faites les éditions nécessaires à l’obtention d’un sample de bonne qualité utilisable par le lecteur de sample, que vous sauvegardez dans votre répertoire Drumkit.

Vous refermez votre éditeur audio, vous effacez la copie du sample de votre projet Reaper (fonction undo). Faites de même pour chaque son.

Les 11 sons sont sauvegardés ? Parfait. Vous pouvez les utiliser pour jouer n’importe quel autre fichier midi de votre choix. Voici comment faire.

 

Comment réutiliser son drumkit dans Reaper ?

C’est très simple. Reaper inclut un lecteur de samples monophonique ReaSamplomatic (1 seul son chargé à la fois), dont vous pouvez installer plusieurs instances sur une même piste.  

Vous avez 11 sons dans votre drumkit ? Installez 11 instances de ce plugin sur la même piste.

Vous avez utérieurement créé un drumkit de 24 sons ? Installez-en 24 instances sur la même piste. C’est d’une utilisation très souple et modulable à souhait.

Ensuite chargez un son dans chaque instance et attribuez-lui la note midi qui lui correspond (voir plus haut) dans la fenêtre de configuration aux options “note start” / “note end”. C’est tout.

On peut, après cela peaufiner quelques réglages. Ci-dessous, la fenêtre d’édition de l’instance de ReaSamplomatic contenant le sample de la snare.

Comme on peut le voir, chaque instance de ReaSamplomatic inclut un assez grand nombre de réglages. On remarquera par exemple le réglage “Pitch Offset”, exprimé en demi-tons qui présente l’avantage, dans le cas des percussions à “peaux” (caisse claire, toms, kick) de pouvoir les “accorder” de la même façon qu’on peut le faire manuellement avec les clés qui entourent ces instruments et servent à en tendre ou en détendre les peaux.

On peut aussi “étouffer” la charley en indiquant un temps de release adapté (environ 100ms) et en cochant “obey note off”, ou encore donner de l’attaque à la Ride en augmentant le volume jusqu’à 3 et quelques dB avec un sustain de -3 db et un decay de 20ms. Etc. Noter aussi que plus la valeur de ‘Min Vol’ sera basse (on peut descendre jusqu’à -60dB), plus le sample sera sensible à la vélocité.

 

Drumkit Reasamplomatic.jpg



Vous pouvez ainsi personnaliser votre son de batterie en adoptant un style plutôt rock ou plûtot jazz ou reggae et le ré-utiliser dans toutes vos compositions.

 

Addendum :

On peut parfois rencontrer des diffcultés d’édition liées à l’enregistrement d’origine, notamment dans tous les cas où un seul micro sert à enregistrer plusieurs sons.

Prenons l’exemple d’une piste de charley (HiHat). Celle-ci, enregistrée avec un seul micro, comporte néanmoins deux sons de longueur et d’intensité différentes, la charley ouverte et la charley fermée. Ces deux sons sont donc mélangés sur la piste audio. Or, le drumkit midi, lui, doit assigner à chaque son un n° différent.

Il faut donc obligatoirement commencer par un travail d’édition audio sur ce type d’enregistrement et séparer manuellement les deux sons de façon à créer deux pistes différentes avant d’utiliser l’outil de split, ce qui peut prendre un temps certain dans une session de jazz par exemple.

Astuce : On peut malgré tout, dans certains cas, s’éviter ce petit travail fastidieux, toujours avec l’outil de scission, en indiquant des réglages dédiés à cette tâche. On fera intervenir dans ce cas les paramaètres “transitoire” mais aussi “gate” puis “fin de gate” et en indiquant une valeur de seuil à partir de laquelle la découpe sera déclenchée et jusqu’à quel endroit elle se fera. Ceci permettra de différencier les deux sons par leur durée : charley fermée = court  ou moyen / charley ouverte = plus long

 

Drumkit charley 2 pistes.jpg

Piste 1 : HiHat closed jouée successivement fort et plus faiblement

avec un temps de release moyen et court.

Piste 2 : HiHat Open avec un temps de release plus long..

 

Même problème pour la cymbale frappée sur le sommet ou sur sa base. Ici, la détection sera particulièrement délicate puisque basée sur le timbre et non plus sur la longueur du son. Il faudra procéder à une édition entièrement manuelle.

 

Le “jeu” du batteur.

A noter aussi, ceci est un point fort de notre outil, que l’export en midi tient compte totalement de la force avec laquelle l’instrument a été frappé lors de l’enregistrement. Cette force est retranscrite en midi avec le paramètre appelé “vélocité”, - ce qui est un américanisme du point de vue de la traduction - mais qui restitue avec une parfaite exactitude les variations de jeu du batteur. (voir la photo plus haut : “le piano roll de Reaper”/ affichage des vélocités).



Conclusion.

Cet outil est particulièrement bien adapté aux sons percussifs, puisque ceux-ci, par leur forme d’onde, ont une transitoire très facilement identifiable. Repérer une transitoire avec des instruments dont les sons s’enchaînent avec des volumes sonores quasi-identiques, sans repasser par un silence même relatif (comme l’orgue), est certainement plus difficile à réaliser. Mais il fonctionne très bien avec tous les instruments (chromatiques ou non) dont les sons comportent une attaque forte suivie d’un release (décroissance/relâchement) rapide. (Piano, xylophone, percus,etc), sans toutefois détecter la hauteur des notes, ce qui, dans le cas d’instruments chromatiques, est indispensable. Dans ce cas, l’utilisation d’un détecteur chromatique s’impose.

 

Drumkit projet reaper.jpg

 

Le projet Reaper complet.

 

En jaune : les pistes audio importées et “slicées” par l’outil de scission

En bleu : les pistes comportant les évènements midi générés

En vert : le fichier midi final de la session

En rouge : la piste avec le drumkit créé et chargé ici

dans les différentes instances de ReaSamplomatic

Le fichier midi final (en vert) est également routé vers la piste ReaSmplomatic

et rejoué à l’identique de la session originale.



La procédure exposée dans ce tuto pour détecter les transitoires d’une batterie, n’est qu’un cannevas de base qui devra s’adapter à toutes sortes de situations inattendues.

Elle ne gagnera en efficacité qu’avec les enregistrements les plus propres possibles. Ceci n’est pas toujours évident à obtenir malgré les précautions prises pendant une session en studio. Si ils doivent être nettoyées à cause de repisses récurrentes sur tout ou partie des pistes, on pourra tout de même utiliser avec profit d’autres outils incluant, entre autres, EQ, Transient Monster de Stilwell Audio, “éditeur” de transitoires, Dyno pour remodeler le son, etc. Autant d’outils qui faciliteront ensuite le repérage des transitoires par l’outil de Reaper.



Merci pour votre attention... mrgreen

 

Jico27  wink

20/10/2014

 

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