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Zoom ARQ Aero RhythmTrak
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On refait le patch #45 : Test du Zoom ARQ Aero RhythmTrak

Séquenceur hardware de la marque Zoom

Prix public : 599 € TTC
Test vidéo
82 réactions
Pour auréoler vos prestations ?
6/10
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Grand spécialiste des enregistreurs portables et des effets guitare, Zoom avait bien proposé par le passé quelques boîtes à rythmes et un sampleur, mais ne s’était jamais fendu d’un concept aussi barré que cet ARQ dont nous allons tenter de faire le tour.

Et le tour se fera pour le coup en vidéo, l’ins­tru­ment de Zoom étant extrê­me­ment visuel :

 

En vis-à-vis de cette émis­sion, on revien­dra toute­fois sur les points essen­tiels de cet instru­ment à nul autre pareil.

Le Zoom ARQ réunit pas moins de cinq fonc­tions : séquen­ceur, sampleur, looper, synthé­ti­seur et contrô­leur MIDI, pour un tarif oscil­lant entre 529 et 599 € selon les reven­deurs. Le tout est piloté en partie par un anneau propo­sant trois fois 32 pads lumi­neux et équipé d’un accé­lé­ro­mètre. De quoi bien « pimper » votre prochaine pres­ta­tion DJ ou perfor­mance élec­tro. Ou pas.

Plus d’une corde à son arc

Zoom ARQ Aero RhythmTrak : ARQ Side top Black 0

Le Zoom ARQ, c’est en fait deux appa­reils en un. Nous avons tout d’abord la base, qui abrite le cœur du dispo­si­tif : toute la partie logi­cielle, le moteur sonore, les effets, le stockage des sons, des enre­gis­tre­ments et des séquences. Sur cette base vient se connec­ter un anneau déta­chable composé de 32 segments de 5 pads chacun (3 jouables et deux dédiés au suivi visuel des séquences), ainsi que de boutons de commande de lecture, effets, etc., et un lecteur de carte SD pour le backup et l’échange de fichiers Wav avec d’autres appa­reils.

C’est cet anneau qui va servir d’in­ter­face, soit pour pilo­ter la base, soit comme contrô­leur MIDI pour d’autres appa­reils dans des condi­tions… pour le moment bien parti­cu­lières, comme nous allons le voir. Souli­gnons que les pads en ques­tion sont sensibles aussi bien à la vélo­cité qu’à l’af­ter­touch mono­pho­nique, avec des sensi­bi­li­tés para­mé­trables. Ils sont égale­ment éclai­rés grâce à des LEDS RGB dont on peut défi­nir manuel­le­ment les couleurs. L’ARQ nous donne d’ailleurs la possi­bi­lité d’uti­li­ser des presets pour béné­fi­cier d’ani­ma­tions visuelles lors de leur déclen­che­ment.

Musique en kit

Le prin­cipe de fonc­tion­ne­ment de l’ap­pa­reil repose sur un ensemble de kits de sons pré-établis et qui couvrent prin­ci­pa­le­ment les styles qui font bouger les fesses aujour­d’hui, de la techno au reggae­ton en passant par la house et le hip-hop. Souli­gnons que pour l’ins­tant, il n’est pas possible de modi­fier ces kits avec ses propres sons enre­gis­trés. En revanche, on peut utili­ser les capa­ci­tés de synthèse et de sound design de l’ap­pa­reil pour créer ses propres sono­ri­tés « from scratch » et se fabriquer ainsi ses propres kits.

Les kits permettent de construire des patterns, soit par enre­gis­tre­ment en temps réel, soit via un step-séquen­ceur, patterns qui peuvent ensuite être agen­cés en « songs ». On peut enre­gis­trer égale­ment ses propres sons au format Wav pour les utili­ser au sein d’un looper avec les patterns et les songs… mais cela se fait toute­fois avec de grosses limi­ta­tions.

Concer­nant la mani­pu­la­tion des kits, on regret­tera de ne pouvoir copier un son d’un pad à l’autre par une mani­pu­la­tion simple, ce qui implique donc la néces­sité de repro­gram­mer inté­gra­le­ment le pad de desti­na­tion selon les para­mètres du pad d’ori­gine. Mais puisque nous parlons des pads, penchons-nous sur ce qui repré­sente sans doute l’in­té­rêt prin­ci­pal de cet appa­reil, j’ai nommé l’an­neau !

Un anneau pour contrô­ler tout

Zoom ARQ Aero RhythmTrak : ARQ Slant2 Black 0

C’est ce qui fait à mon sens tout le sel de l’ARQ. Sa prise en main est très agréable et son utili­sa­tion s’avère extrê­me­ment ludique, tant que l’on ne souhaite pas swit­cher entre le contrôle de la base et le contrôle MIDI via un ordi­na­teur comme nous le verrons plus bas. Souli­gnons égale­ment que la vélo­cité et l’af­ter­touch répondent plutôt bien une fois qu’on a para­mé­tré leur sensi­bi­lité comme on le souhaite.

Si l’on peut affec­ter très simple­ment une suite de pads à un même son tant que l’on contrôle la base, cela s’avère plus complexe concer­nant le contrôle MIDI. À l’in­verse, l’af­fec­ta­tion de para­mètres à l’uti­li­sa­tion de l’ac­cé­lé­ro­mètre s’avère plus limi­tée au niveau de la base que via le contrôle MIDI, où pour le coup toutes les affec­ta­tions sont possibles.

Et comme je le disais précé­dem­ment, l’as­pect visuel avec ses multiples couleurs et anima­tions possibles ne manquera pas d’ap­por­ter une véri­table plus-value à toute pres­ta­tion scénique.

En terre synth

L’ARQ propose un moteur de synthèse assez puis­sant basé sur 468 formes d’ondes au format PCM. Ces formes d’ondes pour­ront être soumises à un filtre, deux LFOs, deux enve­loppes, des effets d’in­sert, une modu­la­tion de gain et de pano­ra­mique. On pourra égale­ment envoyer les sons en ques­tion vers les effets de retour.

On notera que si chaque segment de trois pads utili­sables de l’an­neau ne peut rece­voir véri­ta­ble­ment qu’un seul son pour les trois, chaque de ces trois pads pourra béné­fi­cier de certains réglages diffé­ren­ciés, par exemple au niveau du pano­ra­mique. Atten­tion toute­fois, ces derniers para­mètres ne sont pour l’ins­tant pas pris en compte lors de la program­ma­tion via le step-séquen­ceur !

Zoom ARQ Aero RhythmTrak : ARQ Top on Black 0

Cette limite n’est toute­fois pas la plus regret­table, deux points noirs ayant retenu notre atten­tion à ce stade : premiè­re­ment, le nombre maxi­mum d’ef­fets d’in­sert affec­tables par kit (oui je dis bien par kit complet !) est de… 4 ! Et c’est extrê­me­ment peu. Et deuxiè­me­ment, on pour­rait imagi­ner plus pratique pour l’édi­tion des sons qu’un minus­cule écran LCD et quelques boutons rota­tifs. Un éditeur externe déporté sur l’or­di­na­teur, par exem­ple…

À cela viennent s’ajou­ter, pour l’en­semble du kit, un filtre, un delay et une réverbe qui seront utili­sés tous les deux en tant qu’ef­fets de retour, et un « master FX » géné­ral que l’on choi­sira parmi une liste (chorus, disto, compres­seur, etc.).

On pourra gérer le volume de chaque pad indi­vi­duel­le­ment à condi­tion d’al­ler fouiller dans les para­mètres tandis que pour le mixage géné­ral, chaque son pourra être affecté à l’un des trois grands sous-groupes dispo­nibles. Or, si cela fonc­tionne pendant la créa­tion de patterns, on perd l’ac­cès à ces sous-groupes lorsqu’on fait jouer une song complète ! Et si vous voulez repas­ser en mode pattern pour retou­cher à vos gains pendant la lecture d’une song, cette dernière s’in­ter­rompt ! Pratique en live…

Looper loupé

Une autre manière de produire des sons grâce à l’ARQ se fait via l’en­re­gis­tre­ment au format Wav (exclu­si­ve­ment) de signaux externes et leur utili­sa­tion conjointe ou non avec les patterns et songs au sein d’un looper. Mais il ne s’agit pas, il faut bien le dire, de la fonc­tion la plus réus­sie de l’ap­pa­reil.

Elle présente en effet de multiples limi­ta­tions. Je ne revien­drai pas dessus, celles-ci étant détaillées dans la vidéo. Sachez simple­ment que la capture entraîne la coupure de l’éven­tuelle lecture d’une séquence. Préci­sons égale­ment qu’à part une fonc­tion sommaire de défi­ni­tion des points de bouclage, aucun trai­te­ment de votre enre­gis­tre­ment n’est possible a poste­riori.

Du coup, ces limi­ta­tions affectent direc­te­ment le looper, et ceux qui souhai­taient l’uti­li­ser à la manière d’une Boss RC-505 par exemple en seront pour leurs frais. Impos­sible de looper en live. Quant aux patterns et aux songs, ils ne peuvent être inté­grés qu’en les recap­tu­rant en temps réel, ce qui s’avère tota­le­ment absurde. Cela reste malgré tout un moyen de récu­pé­rer ses créa­tions au format Wav sur la carte SD pour les exploi­ter dans un autre contex­te…

MIDI restric­tif

La gestion MIDI n’est pour l’ins­tant pas abou­tie à mon sens. Tout d’abord, nous avons bien une connexion via USB, mais celle-ci n’est pour l’ins­tant utili­sable que pour pilo­ter l’ARQ via une STAN, et pas inver­se­ment. Le pilo­tage d’un logi­ciel via le Ring Control­ler ne peut en effet se faire qu’en bascu­lant sa connexion Blue­tooth de la base vers un ordi­na­teur, une tablette ou un smart­pho­ne… exclu­si­ve­ment de marque Apple qui plus est !

Zoom ARQ Aero RhythmTrak : ARQ Slant1 Black 0

Qui dit bascu­le­ment de connexion Blue­tooth dit aussi mani­pu­la­tion supplé­men­taire à effec­tuer sur le nouvel appa­reil de desti­na­tion, qui devra égale­ment détec­ter le Ring Control­ler. Bref, beau­coup de mani­pu­la­tions et de perte de temps inima­gi­nables en live, sans comp­ter que la décon­nexion Blue­tooth d’avec la base, si elle est théo­rique­ment possible simple­ment en reti­rant l’an­neau, ne s’avère réel­le­ment effi­cace qu’en étei­gnant ladite base. Si vous aviez une séquence qui tour­nait à ce moment-là, tant pis pour vous.

Pourquoi vouloir bascu­ler la connexion Blue­tooth, alors qu’il aurait été telle­ment plus simple a priori de conser­ver celle-ci avec la base une fois pour toutes et de défi­nir sur cette dernière la desti­na­tion des messages reçus de la part de l’an­neau (vers l’ARQ ou vers l’or­di­na­teur connecté à l’USB) ? Mystère.

Préci­sons pour finir que le mode MIDI permet d’uti­li­ser plusieurs layouts pour les pads (note, drums, faders, etc.) dont un destiné exclu­si­ve­ment à l’uti­li­sa­tion avec Able­ton Live. Toute­fois, ce layout n’est pour l’ins­tant pas accom­pa­gné d’un véri­table script, mais juste d’un projet Able­ton télé­char­geable avec des affec­ta­tions MIDI sommaires.

Conclu­sion

L’ARQ est un appa­reil extrê­me­ment ambi­tieux. Mais pour l’heure, on sent qu’il lui manque les moyens d’at­teindre plei­ne­ment ses objec­tifs. On appré­ciera le Ring Control­ler, les capa­ci­tés de synthèse sonore de l’ap­pa­reil, le step-séquen­cer simple et effi­cace, mais on regret­tera les multiples défauts d’er­go­no­mie, et surtout la gestion cala­mi­teuse de la capture audio et du MIDI, sans comp­ter les multiples fois où la lecture du son se trouve inter­rom­pue.

Toute­fois, les défauts que nous poin­tons sont tous d’ordre infor­ma­tique, et si l’on en croit l’im­por­ta­teur de l’ARQ, tout porte à croire que Zoom effec­tuera des mises à jour ulté­rieures. On le souhaite vive­ment car d’une part, l’an­neau s’avère très fun à utili­ser sur scène et de l’autre, il serait dommage de sabor­der un projet qui fait preuve, recon­nais­sons-le, d’un certain courage indus­triel.

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On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine Voir tous les épisodes de "On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine"
6/10
Points forts
  • Originalité du produit
  • Le côté fun de l’anneau
  • Un bon élément visuel pour la scène
  • Grande variété de sons
  • La partie synthèse
  • Beaucoup de bonnes idées…
Points faibles
  • … pas abouties
  • La gestion du MIDI
  • Pour le pilotage, Mac/iOS et Bluetooth seulement
  • Des soucis d’ergonomie
  • Pas de lecture continue pendant l’édition
  • Pas de pré-écoute
  • Seulement 4 effets d’inserts simultanément
  • Perte des paramètres en mode Step Seq
  • Mode capture inutilisable en live
  • Le looper qui n’en est pas vraiment un

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