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Moog Music SUB 37
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Test du Moog Sub 37

Clavier synthétiseur analogique de la marque Moog Music

Prix public US : $1,579 incl. VAT
Test écrit
172 réactions
37 chandelles !
8/10
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Lors du test du Sub Phatty, nous nous étions demandé « à quand une version XL avec toutes les commandes en prise directe et un clavier plus grand ? » : c’est chose faite avec le Sub 37 !

Ces dernières années voient le retour en force du synthé analo­gique mono­dique. Les offres se multi­plient, lais­sant au musi­cien pas mal d’al­ter­na­tives. C’est tant mieux, d’au­tant que certaines marques comme Artu­ria ont large­ment contri­bué et contri­buent encore à une démo­cra­ti­sa­tion du son qui chauffe et graisse comme on aime. Il y a donc aujour­d’hui une gamme complète de machines comman­dées en tension, allant d’à peine plus de cent à plusieurs milliers d’eu­ros. Les Phatty sont à peu près au milieu de cette offre, avec des tarifs tour­nant désor­mais large­ment sous la barre des mille euros.

Début 2013, soit 7 ans envi­ron après le Little Phatty, le Sub Phatty est venu renfor­cer une ligne d’ins­tru­ments qui commençait un peu à stag­ner, repo­sant sur le même type d’os­cil­la­teurs et de filtre que le Voya­ger de 2002. Lors de notre test du Sub Phatty paru en avril 2013, nous avions pu appré­cier le son Moog revi­sité et la géné­ro­sité des commandes. En revanche, la petite taille du clavier et l’ac­cès aux fonc­tions cachées nous avaient un peu lais­sés sur notre faim. Si l’on s’en tient stricto sensu à ce verdict, le Sub 37 vient corri­ger l’en­semble de ces reproches. Mais qu’a-t-il de plus qu’un Sub Phatty agrandi ?

Guerre des boutons

Pas facile de trou­ver un Sub 37 en cette période de rentrée, merci à MESI de nous avoir prêté un exem­plaire de tour­née. Le Sub 37 est pour le moment unique­ment dispo­nible en version Tribute, une série limi­tée avec flancs en bois. Gageons que de nombreuses décli­nai­sons suivront, comme Moog Music sait très bien le faire. D’ailleurs le manuel ne fait aucune réfé­rence à la version Tribute, si ce n’est le logo sur la pers­pec­tive de la machine en 1re de couver­ture.

Moog Sub 37

Autant le Sub Phatty était trapu et ramassé, autant le Sub 37 est très bien propor­tionné avec son octave supplé­men­taire. Le profil spéci­fique à la ligne Phatty est bien évidem­ment toujours là, avec un angle parfait pour la mani­pu­la­tion des commandes, mais un encom­bre­ment consé­quent. La présen­ta­tion et la construc­tion sont de haut niveau, comme toujours chez Moog : bois, alu et acier sont parfai­te­ment usinés et assem­blés. La face avant est recou­verte d’un Lexan struc­turé imprimé du plus bel effet. La machine est inti­mi­dante, avec pas moins de 35 potards, 5 sélec­teurs rota­tifs, 74 pous­soirs avec rétro-éclai­rage ambre et 35 diodes. Tour­ner un potard est un vrai régal, avec un ancrage nickel propre et une résis­tance parfaite.

L’es­pa­ce­ment des commandes est suffi­sant pour mani­pu­ler sans se plan­ter et leur dispo­si­tion limpide. À gauche, la section Program­ming repré­sente une très nette amélio­ra­tion par rapport au Sub Phatty : on y trouve en effet un tout petit — mais très utile — écran rétro-éclairé de 128 × 64 points permet­tant de visua­li­ser le nom des programmes et les diffé­rentes pages de menus, mais pas (encore ?) la valeur des para­mètres édités depuis la façade ; on trouve égale­ment des touches de sauve­garde, compa­rai­son, initia­li­sa­tion, mode manuel (Panel), si pratiques pour celui qui aime program­mer ou modi­fier le son en live. Viennent ensuite les sections Arpé­gia­teur, Glide, Modu­la­tions (x2 bus), Oscil­la­teurs (x2), Filtre, Enve­loppes (x2) et Volume final. À noter que les sorties audio et casque ont chacune leur potard dédié, qu’il y a une touche Mute et une sortie casque vissée en façade (jack 6,35). Sur le bas du panneau avant, on trouve 2 touches de trans­po­si­tion (+/ – 2 octaves) et une rangée de 16 touches lumi­neuses, servant à appe­ler 16 banques de 16 programmes ; la séri­gra­phie comprend une commande Step encore inac­tive, qui permet­tra d’ac­ti­ver/éditer les pas du séquen­ceur dans un futur OS (version 1.0.3 testée), à suivre… 

À gauche rien de nouveau

Moog Sub 37

Non seule­ment le Sub 37 béné­fi­cie d’un panneau avant étendu, mais il propose un clavier 37 touches semi-lestées, sensibles à la vélo­cité et à la pres­sion. La taille est stan­dard (14 cm x 51 cm pour 3 octaves), mais la course est un peu plus courte et l’en­fon­ce­ment plus dur qu’à l’ac­cou­tu­mée, une affaire de goût. Les 2 molettes de pitch et modu­la­tion sont rétro-éclai­rées ambre, en parfaite harmo­nie avec le design global. Comme sur la gamme de claviers Phatty, la connec­tique est essen­tiel­le­ment regrou­pée dans une découpe du panneau gauche : prise secteur 3 broches (alimen­ta­tion interne univer­selle) avec inter­rup­teur, sortie audio mono, entrée audio mono (pour injec­ter un signal externe dans le mixeur, sous réserve de déclen­cher les enve­loppes), 4 entrées CV-Gate (vers pitch/filtre/volume — clavier), entrée/sortie MIDI et prise USB (MIDI over USB unique­ment, « Class Compliant » comme ils disent aux Zétats-Zunis, ce qui veut dire pas besoin d’ins­tal­ler de driver sur l’ordi). Toutes les prises audio/CV-Gate sont au format jack 6,35. Dommage que Moog n’ait toujours pas prévu des sorties CV/Gate ni de prises pour pédale, la concur­rence fait main­te­nant nette­ment mieux à ce niveau ! 

Moog Sub 37

Un mot sur l’er­go­no­mie : le Sub Phatty était bien plus géné­reux que le Little Phatty en termes de commandes directes ; seul hic, certaines fonc­tions (et pas toujours des moindres) étaient cachées et unique­ment acces­sibles par combi­nai­son de touches, parfois ésoté­riques. Sur le Sub 37, tout cela est bien fini : non seule­ment il y a beau­coup plus de commandes directes (près de l’in­té­gra­lité des para­mètres de synthèse), mais en plus les fonc­tions complé­men­taires (plus nombreuses égale­ment) sont acces­sibles via des menus : MIDI (canaux, filtrage, dump, réso­lu­tion des CC/NRPN…), Preset (arpèges, volume program­mable, prio­rité de note…), Global (tempé­ra­ment clavier parmi 32 choix program­mables, mode de réponse des potards saut/seuil/rela­tif, prio­rité de note globale, cali­brage des contrô­leurs, contraste, spec­tacle lumi­neux — eh oui !), et Control­lers (modu­la­tions addi­tion­nelles). Tout cela est acces­sible avec quelques touches, les flèches et le potard Fine Tune, bien vu ! 

On dirait le Sub

Le Sub 37 est annoncé stable en moins de 60 secondes, parfait pour un synthé à VCO ! La machine est livrée avec 256 programmes réins­crip­tibles et direc­te­ment sélec­tion­nables en façade, une nette amélio­ra­tion par rapport au Sub Phatty. Notons qu’on peut aussi clas­ser les sons par caté­go­rie et les faire défi­ler avec les 2 flèches d’édi­tion ou le potard Fine Tune. L’édi­tion peut se faire en repar­tant d’un son en mémoire, en partant de la posi­tion physique des potards ou en initia­li­sant tous les para­mètres. Cela devrait satis­faire tout le monde ! La réso­lu­tion est telle qu’on n’en­tend aucun effet de quan­ti­fi­ca­tion, que ce soit dans l’ac­cor­dage du pitch, le balayage des formes d’onde ou le filtrage. Travailler – s’amu­ser devrait-on dire – avec les Sub 37 est un vrai régal : tout tombe sous la main, les commandes sont agréables à manier, peu de para­mètres sont planqués, aucune combi­nai­son de touches n’est néces­saire comme on l’a vu, si bien qu’on arrive très rapi­de­ment à se faire une petite série de programmes bien trem­pés sans trans­pi­rer.

Moog Sub 37

Passons main­te­nant au test d’écoute. Les programmes d’usine, très orien­tés séquences/arpèges et sons satu­rés, ne nous ont pas spécia­le­ment fait sauter par terre ni assis en l’air, ques­tion de goût là encore. Mais l’ins­tru­ment est fait pour tripo­ter, donc ça tombe bien !

D’em­blée, on appré­cie le gras et la présence. Les VCO sont hyper stables, voire bien droits ; avec un LFO, on peut simu­ler un drift, mais cela consomme l’un des 2 bus de modu­la­tion ; il se dit que Moog Music pour­rait un jour propo­ser une fonc­tion drift simu­lée, un comble sur un synthé à VCO ! Les basses sont le domaine de prédi­lec­tion des instru­ments signés Moog et le Sub 37 ne déroge pas à la règle. Avec son filtre à nombre de pôles variable, la pano­plie va bien au-delà des clas­siques, avec ici un peu d’aci­dité, là une pointe d’agres­si­vité. La nouvelle boucle de feed­back dans le mixeur permet de sursa­tu­rer le son en entrée de filtre, histoire d’ar­ra­cher les gamelles des HP. C’est d’ailleurs l’une des petites addi­tions que nous décou­vri­rons au fur et à mesure du test, permet­tant une pano­plie sonore élar­gie par rapport au Sub Phatty.

Moog Sub 37

Côté leads, on retrouve cette belle musi­ca­lité des premiers Moog, avec beau­coup plus de brillance que sur le Voya­ger du studio. Coté punch, le Sub 37 se pose bien là, il n’y a qu’à mettre les temps d’en­ve­loppes à zéro pour entendre un beau clic. Les percus­sions analo­giques ont une patate incroyable. L’ajout d’un arpé­gia­teur/séquen­ceur permet de créer des… arpèges et séquences (tiens donc !), on appré­cie. Ce tableau idyl­lique est toute­fois enta­ché par quelques points d’in­ter­ro­ga­tion côté VCO : à commen­cer par un buzz vers 80 Hz qui appa­rait lorsque la forme d’onde des VCO est comprise entre le triangle (à gauche) et le trapèze (à MIDI) ; bruit qui dispa­rait dès que le potard passe sur la partie droite de sa course. Moog Music est au courant grâce à l’achar­ne­ment de notre ami et membre Gencom (bravo à lui !) et vient de nous annon­cer la sortie immi­nente de l’OS 1.0.4 où le buzz sera ramené au niveau du bruit de fond rési­duel (donc visible sur une analyse FFT, mais inau­dible). Par contre, il ne semble pas prévu de régler le bruit para­site qui appa­rait quand on modi­fie la forme d’onde des VCO, soi-disant lié au carac­tère plus brillant des VCO, demandé par les musi­ciens. Là, c’est plus gênant… 

Sub37 Bass acid12db
00:0000:17
  • Sub37 Bass acid12db 00:17
  • Sub37 Bass feed­mix 00:17
  • Sub37 Bass funk 00:20
  • Sub37 Bass pulse 00:41
  • Sub37 Bass rez 00:21
  • Sub37 Bass seq 00:41
  • Sub37 Brass sub 00:18
  • Sub37 Duo arp 00:19
  • Sub37 Duo disto 00:33
  • Sub37 Lead saw 00:28
  • Sub37 Mod filter poles 00:40
  • Sub37 Synched 00:32
  • Sub37 Terem­voice 00:31
  • Sub37 Zebu­zand­ze­noise 00:20

Dans le lard

Para­pho­nie en Duo

Contrai­re­ment aux précé­dents Phatty, le Sub 37 est capable de jouer ses 2 oscil­la­teurs en mode para­pho­nique. Dans ce mode Duo, chaque VCO a un pitch indé­pen­dant, ce qui permet des mélo­dies ou des accords à 2 notes, à l’ins­tar du Pro 2 de DSI. Qui dit para­pho­nie dit aussi mise en commun : dans le Sub 37, les 2 notes distinctes partagent le reste des modules (filtre, enve­loppes, modu­la­tions), contrai­re­ment au Pro 2 qui conserve des enve­loppes indé­pen­dantes pour ses 4 oscil­la­teurs (dommage, car les enve­loppes du Sub 37 sont numé­riques tout comme celles du Pro 2,donc faciles à cloner d’un coup de DSP magique). On peut déci­der quelle note suit le VCO2 : la plus basse ou la plus haute ; ou encore fixer la fréquence du VCO2 sur +/ – 3 octaves, avec le potard Frequency dont la plage d’ac­tion est pour l’oc­ca­sion consi­dé­ra­ble­ment éten­due. Bonjour les drones !

La section oscil­la­teurs du Sub 37 a un petit peu évolué par rapport à celle de son prédé­ces­seur. Déjà les commandes directes sont plus nombreuses. On retrouve les 2 VCO (2 à 16 pieds avec une cali­bra­tion parfaite entre 22 Hz et 6,8 kHz) à formes d’onde conti­nuel­le­ment variables, passant par les étapes dent de scie, carré, impul­sion à diffé­rentes largeurs. La posi­tion d’onde est évidem­ment modu­lable. Le VCO2 peut être désac­cordé du VCO1, soit en fréquence rela­tive (Detune tradi­tion­nel sur +/- 7 demi-tons), soit en fréquence fixe (Beat sur +/- 3,5 Hz qui conserve l’écart entre les 2 VCO quel que soit le pitch). Une fonc­tion Reset force les VCO à redé­mar­rer leur phase à chaque nouvel enfon­ce­ment de touche, ce qui renforce leur impact (effet clic). Nouveauté par rapport au Sub Phatty, les 2 VCO peuvent être joués en para­pho­nie, suivant diffé­rents modes (voir enca­dré).

Les 2 VCO passent ensuite par la section mixeur, où ils rejoignent un sub-oscil­la­teur, un géné­ra­teur de bruit et un signal audio externe. Chaque source dispose d’un potard de volume et un inter­rup­teur marche/arrêt, bien pratique sur scène. Le sub-oscil­la­teur est toujours aussi simpliste, puisqu’il se contente de géné­rer une onde carrée à l’oc­tave sous le VCO1. Le géné­ra­teur de bruit est peint en rose, on ne peut en chan­ger la couleur. Au-delà d’un niveau de 5 sur 10, on dépasse le gain unitaire, ce qui permet de satu­rer le filtre de manière très musi­cale, ce avec chaque source. Si aucune source n’est reliée à l’en­trée audio, une inser­tion permet de créer une boucle de feed­back entre la sortie et l’en­trée du mixeur ; les déve­lop­peurs de chez Moog ont en fait inté­gré l’as­tuce employée par les utili­sa­teurs de Voya­ger, consis­tant à réinjec­ter la sortie de mixeur (insert avant filtre) dans l’en­trée audio externe au moyen d’un petit cordon spécial (jack stéréo – câble stéréo – jack mono avec TR pontés). Cela apporte du gain et du grain avant le filtre, sachant qu’il ne s’agit pas d’un feed­back après VCA final, mais bien d’une boucle dans le mixeur avant filtrage.

Échelle tradi­tion­nelle

Le signal mixé attaque ensuite un VCF iden­tique à celui du Sub Phatty. Il s’agit d’une échelle de tran­sis­tors passe-bas 4 pôles, LE grand clas­sique Moog depuis des décen­nies, qui a tout de même connu quelques variantes à travers le temps. Le nombre de pôles est commu­table de 1 à 4, permet­tant une atté­nua­tion des hautes fréquences plus ou moins douce (6 à 24 dB/octave) ; cette fonc­tion est modu­lable. La fréquence de coupure travaille sur l’en­semble du spectre audio (20 Hz où rien ne passe à 20 kHz où tout passe). La réso­nance exagère les fréquences proches de la fréquence de coupure et pousse le filtre à l’auto-oscil­la­tion au-delà de 7/10. 

Moog Sub 37

Ce filtre est en grande partie respon­sable du son Moog, lassant pour certains, insur­passé pour d’autres. C’est pour les premiers que les concep­teurs du Sub Phatty avaient intro­duit le Multi­drive, un circuit audio permet­tant de satu­rer le filtre et d’ap­por­ter de la couleur et des harmo­niques, en char­geant plus ou moins fort des OTA et des FET. En début de course, on a une satu­ra­tion asymé­trique et chaude, proche de ce qu’on peut obte­nir à partir de lampes ; en bout de course, le signal sature de manière agres­sive. Un potard dédié en façade permet de passer progres­si­ve­ment d’un extrême à l’autre. Le résul­tat dépend des formes d’ondes choi­sies, de leur niveau de mixage et des réglages du filtre. En tout cas de quoi satis­faire les musi­ciens de diffé­rentes époques. La fréquence du filtre peur être direc­te­ment modu­lée par une enve­loppe dédiée (avec action bipo­laire) et le suivi de clavier (0 à 200 %). Au fur et à mesure que le temps passe, on se demande tout de même quand le construc­teur va se déci­der à propo­ser d’autres filtrages addi­tion­nels, même si ce n’est pas une spécia­lité maison, à l’ins­tar de DSI qui a complè­te­ment revu ses filtres sur le Pro 2. 

Paire d’en­ve­loppes

Moog Sub 37

Le Sub 37 dispose d’un certain nombre de modules analo­giques bien pensés pour modu­ler le son. C’est même le mieux fourni des Phatty. La section Glide permet de créer un porta­mento entre 2 notes ; une section complète lui est dédiée en façade, avec bouton d’ac­ti­va­tion, potard de temps, assi­gna­tion (VCO1, VCO2, 1+2), type (linéaire à temps constant, linéaire à vitesse constante ou expo­nen­tielle), mode Gate et mode Legato. On aurait appré­cié un mode glis­sando (avec des marches plutôt qu’une liai­son conti­nue), ça se perd un peu de nos jours ce genre de modu­la­tion…

Les 2 enve­loppes dispo­nibles sont de type DAHDSR, pré-assi­gnées au VCF et au VCA. Les temps varient de 1 ms à 10 secondes. Les attaques peuvent être linéaires ou expo­nen­tielles. Certains para­mètres (tels que Delay, Hold, réponse en vélo­cité et suivi de clavier) sont acces­sibles via les potards ADSR en main­te­nant la touche Shift, évitant de passer par le menu. Lorsqu’on joue legato, on peut déci­der de lais­ser la courbe d’en­ve­loppe se pour­suivre, comme sur le Mini­moog, ou de la redé­clen­cher à chaque note (mode Multi Trig). On peut aussi forcer le segment d’at­taque à repar­tir de zéro, même si le niveau en cours est au-dessus (mode Reset). Enfin, on peut boucler les enve­loppes et les faire battre en synchro­ni­sa­tion de l’hor­loge interne/MIDI. Les enve­loppes sont extrê­me­ment rapides, ce qui permet au Sub 37 de géné­rer des sons parti­cu­liè­re­ment percu­tants, nous l’avons déjà dit. 

Paire de bus

Enfin, on trouve 2 bus de modu­la­tion indé­pen­dants, le premier étant lié à la molette de modu­la­tion. Dans chaque section, on choi­sit la source parmi 5 formes d’onde de LFO (triangle, carrée, dent de scie, rampe, Sample & Hold) et une sixième source program­mable : enve­loppe de filtre par défaut ou para­mètre à défi­nir via le menu Control­lers (9 sources addi­tion­nelles telles qu’en­ve­loppe de volume, LFO sinus, LFO noise, pitch des VCO, notes/vélo­cité/molette des pas du séquen­ceur…).

Moog Sub 37

La fréquence des LFO varie de 0,1 à 100 Hz ou 1 à 1.000 Hz via la touche HI qui multi­plie la fréquence par 10 (ce qui signi­fie­rait que l’on a perdu la posi­tion 0,01 à 10 Hz du Sub Phatty). Elle peut aussi être synchro­ni­sée à l’hor­loge interne/MIDI. Le cycle peut oscil­ler libre­ment ou être recom­mencé à chaque note enfon­cée.

Direc­te­ment à partir du panneau, on peut régler fine­ment l’ef­fet de la source de modu­la­tion sur le pitch (VCO1, VCO2 ou 1+2) et le filtre. Un appui sur la touche Control­lers permet de régler l’ef­fet de la molette de modu­la­tion, la vélo­cité, l’af­ter­touch et un 4e contrô­leur assi­gnable (CC) sur la desti­na­tion. Enfin, on peut assi­gner au bus une desti­na­tion supplé­men­taire avec quan­tité de modu­la­tion bipo­laire, telle que la vitesse de l’autre LFO, le VCA, la forme d’onde du VCO1, la forme d’onde du VCO2, la forme d’onde des 2 VCO, le niveau de bruit, les temps des enve­loppes et plus de 80 desti­na­tions assi­gnables via le menu Control­lers. Bref, une section boos­tée par rapport au Sub Phatty qui pêchait un peu dans ce domaine !

Arpège ou séquence

Moog Sub 37

Il manquait au Sub Phatty un arpé­gia­teur, brèche dans laquelle la concur­rence récente s’est vite engouf­frée. Le Sub 37 comble cet écueil de plutôt belle manière, avec un arpé­gia­teur/séquen­ceur program­mable à pas. La façade possède une section dédiée avec toutes les commandes utiles directes : tempo (de 2 à 280 BPM) ou synchro (interne/MIDI) par divi­sion tempo­relle, touche TAP, mode LATCH avec possi­bi­lité d’ajou­ter des notes à l’ar­pège en cours, éten­due des arpèges sur + ou – 2 octaves, motif de lecture (haut, bas, ordre joué, ordre aléa­toire, SEQ, REC), sens de lecture (direct ou alterné) et répé­ti­tion de note avec trans­po­si­tion d’oc­tave(s) suivant l’éten­due choi­sie (fonc­tion INVERT). Dans le menu, on peut même déci­der de répé­ter ou non la dernière note d’un motif dont la lecture est alter­née.

Commu­ni­ca­tions limpides

Comme son aîné, le Sub 37 possède des entrées/sorties MIDI et USB. Toutes les commandes en façade émettent des CC/NRPN MIDI, avec au choix un codage sur 7 ou 14 bits. Ceci permet une auto­ma­tion parfai­te­ment fluide des para­mètres de synthèse. Le contenu de la mémoire peut égale­ment être envoyé/reçu via MIDI (1 programme, tous les programmes, tous les réglages internes).

Placer le sélec­teur de motif sur REC permet d’en­re­gis­trer un motif utili­sa­teur de 64 pas (maxi­mum) pour le rejouer ensuite comme une séquence (posi­tion SEQ). On entre les notes en les jouant pas à pas, on peut même les lier (TIE) ou créer des pas silen­cieux (REST). La vélo­cité et la posi­tion de la molette de modu­la­tion sont enre­gis­trées ; c’est bien, mais pas aussi souple qu’un séquen­ceur à pistes de modu­la­tion. En relec­ture (posi­tion SEQ), la séquence est jouée et trans­po­sée à la volée, suivant l’écart entre la note jouée et la note de réfé­rence program­mée dans le Menu Global.

Comme le Sub 37 est para­pho­nique, on peut entrer 2 notes sur chaque pas en mode Duo. On a spéci­fié par ailleurs quelle note est prio­ri­taire pour le suivi de pitch (note basse ou note haute). En relec­ture, si on joue 1 note, les pas de 2 notes suivront la note prio­ri­taire ; si on joue 2 notes, les pas de 2 notes joue­ront comme programmé ; enfin, si on joue 2 notes sur les pas de 1 note, le pitch suivra chaque note. À la ving­tième réécri­ture de cette expli­ca­tion, on se rend compte que c’est plus simple à faire qu’à dire ! Bonne nouvelle, les notes séquen­cées et arpé­gées sont trans­mises via MIDI. Voilà un arpé­gia­teur/séquen­ceur bien utile à qui il ne manque que des pistes de modu­la­tion dédiées pour être complet… 

Conclu­sion

Le Sub 37 vient combler l’es­sen­tiel des reproches faits au Sub Phatty : plus de commandes directes, plus de modu­la­tions, plus de para­mètres globaux, plus de mémoires, syno­nyme d’er­go­no­mie parfaite et de puis­sance de feu accrue. La machine frise la perfec­tion, au-delà de quelques fonc­tions manquantes et une fois les VCO remis sur les rails. Mais aussi clas­sieuse soit-elle, elle aura fort à faire face à la concur­rence actuelle (Pro 2, Domi­nion 1), qui certes n’a pas le son Moog, mais offre un grain alter­na­tif tout aussi inté­res­sant et des possi­bi­li­tés de modu­la­tion qui sortent des sentiers battus. De très bons complé­ments d’ailleurs, pour les plus fortu­nés ! Que les proprié­taires de Sub Phatty ne mangent surtout pas leur chapeau, car à envi­ron 1400 €, le Sub 37 est au moins une fois et demie plus cher, ce qui le place dans une caté­go­rie supé­rieure. Un superbe instru­ment que les musi­ciens de studio ou de scène exigeants, amateurs de sensa­tions fortes aux commandes d’objets racés, pour­ront sans hési­ter ajou­ter à leur arse­nal.

  • Moog Sub 37
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8/10
Points forts
  • La qualité de construction irréprochable
  • Les commandes opulentes
  • Le son Moog revisité
  • Les oscillateurs à ondes continues
  • Le mode duo (paraphonique)
  • L’ajout d’un sub-oscillateur
  • La boucle de feedback dans le mixeur
  • Le filtre multipôles avec Multidrive
  • Les enveloppes très rapides
  • Les 2 bus de modulation
  • L’arpégiateur/séquenceur à pas
  • L’émission/réception de commandes MIDI
  • La section édition/mémorisation des programmes
  • Le clavier dynamique avec aftertouch
Points faibles
  • Les bruits de modulation et le buzz sur le VCO (OS 1.0.3)
  • Pas de modulation en anneau
  • Le sub-oscillateur trop basique
  • Un seul filtre limité au mode passe-bas
  • Pas de pistes de modulation dans le séquenceur
  • L’absence de prises pour pédales
  • L’absence de sorties CV/Gate
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.