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Xfer Records Serum
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Test du Xfer Records Serum

Synthé virtuel à tables d'ondes de la marque Xfer Records

Prix public US : $129 incl. VAT
Test écrit
69 réactions
Traitement de choc
8/10
Award Valeur sûre 2015
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À peine sorti, Serum, synthé à tables d’ondes créé par un petit éditeur, Xfer Records, a tout de suite bénéficié de rumeurs très favorables. À l’heure où la concurrence en ce domaine est assez fournie, Audiofanzine se devait de comprendre pourquoi. Revue de détails.

L’ac­tua­lité dans le domaine de la luthe­rie virtuelle présente assez souvent des moments synchrones, calés ou non sur une mode sonore ou esthé­tique. Un des derniers exemples est la sortie à quelques semaines de déca­lage de deux synthés à tables d’ondes, le Xfer Records Serum et le Waves Codex, tous deux reven­diquant dans leur commu­ni­ca­tion une place de paran­gon dans la caté­go­rie. Bien entendu, il n’est pas ques­tion de dire que l’un a copié l’autre ou inver­se­ment, un mois d’écart ne suffit pas pour déve­lop­per un tel synthé. Disons qu’il s’agit proba­ble­ment d’une consé­quence de l’air du temps…

Le Codex, dernier sorti, a été le premier testé chez AF, non en raison d’une quel­conque préséance, simple­ment parce que le Serum nous était encore inconnu à l’époque de la demande auprès de Waves. Voici donc le test de ce dernier, qui est donc le premier, alors qu’il n’ar­rive ici qu’après le second. Reli­sez cette phrase, et passez à autre chose…

Machine de test

MacPro Xeon 3,2 GHz
OS 10.10.1
Xfer Records Serum 1.03
Logic Pro X 10.0.7

Xfer Records est ce que l’on peut appe­ler un petit éditeur. Pour­tant son créa­teur, Steve Duda, est tout sauf un inconnu : d’au­cuns auront remarqué sa présence en tant que musi­cien, program­meur ou déve­lop­peur chez diffé­rents artistes (Nine Inch Nails, par exemple), derrière le BFD première manière, ou encore en tant que moitié de l’en­tité Devine Machine, hélas dispa­rue, créa­trice des magni­fiques Devine Machine, Luci­fer et autres Guru. Il se produit depuis quelques années en duo avec le produc­teur Dead­mau5, avec une utili­sa­tion remarquée des Lemur et Monome sous le nom de BSOD (eh oui…), et nous propose sa vision du « dream synthe­si­zer  », sous le nom de Serum.

Intro­du­cing Xfer Records Serum

Le synthé est dispo­nible sur le site de l’édi­teur, pour la somme de 189 dollars (à peu près 155 euros au moment de ce test). Le logi­ciel est compa­tible Windows (XP, Vista, 7, 8) et Mac (à partir d’OS 10.6), et fonc­tionne en 32 et 64 bits. On dispose des formats de plug-ins VST, AU et AAX, mais, premier regret, il manque une version auto­nome.

On appré­cie en revanche le système d’au­to­ri­sa­tion via numéro de série, et l’ab­sence de limites dans le nombre de machines sur lesquelles on peut instal­ler le synthé : tant qu’elles sont à vous, vous pouvez en auto­ri­ser autant que vous en possé­dez.

Vu la proxi­mité de sortie commer­ciale et le type de synthèse, on fera inévi­ta­ble­ment des compa­rai­sons avec Codex lors de ce test.

Place magique

Xfer Records Serum

Indé­nia­ble­ment, les deux synthés présentent des ressem­blances mais ils montrent autant de diffé­rences. Au chapitre des premières, la concep­tion à deux oscil­la­teurs, un Sub, un Noise, un filtre multi­mode/multi­pente, quatre LFO, trois enve­loppes, des effets, une matrice de modu­la­tion. Quant aux secondes, elles sont très nombreuses, car même au sein d’un même élément commun, le design, la topo­lo­gie sont très diffé­rents. Notons aussi que Codex béné­fi­cie d’un arpé­gia­teur, alors que Serum, non. Serum est conçu autour de quatre fenêtres, Osc, FX, Matrix et Global, la partie infé­rieure de l’ins­tru­ment ne chan­geant pas.

Commençons par les oscil­los et ce qui s’y rapporte. D’abord, le géné­ra­teur de Sub, qui est très complet, offrant six formes d’ondes diffé­rentes, sur plus ou moins quatre octaves, avec niveau et Pan et l’as­si­gna­tion possible à une sortie directe (sans passer par filtre et effets). Le Noise n’a rien à lui envier, puisqu’il va bien au-delà des clas­siques bruits blanc, rose, etc. Ainsi, on dispose de six familles de bruits, allant de Analog, noises prove­nant de synthés (ARP, Juno 106, Micro­Korg, SH, etc.) à des attaques en tout genre, Attack Kicks (des kicks, bien sûr), Attack Miscs (des strum de guitares, des char­leys, etc.), en passant par diffé­rents spectres (FP Inharms), des sons Orga­nics (sprays, porteuse élec­trique, sac en papier (!), etc.) et autres brui­tages (SOR, de bulles dans l’eau à diffé­rentes machines). Si cela ne suffi­sait pas, le géné­ra­teur peut être placé en One Shot ou en boucle, peut dispo­ser d’un suivi de clavier, de modi­fi­ca­tions du point de lecture, fixée (Phase) et/ou pseudo-aléa­toire (Rand), de la hauteur d’ori­gine, du pan et du volume. Et, cerise sur legato, on peut ajou­ter au dossier dédié du synthé ses propres formes d’ondes de tran­si­toires, bruits, ambiances, etc. Très, très bien vu. On se rend déjà compte qu’avec simple­ment ces deux modules et le filtre, on peut produire des sons inté­res­sants…

Dessin ou maths ? Les deux !

Véri­table trésor au sein du synthé, l’édi­teur de tables d’ondes permet d’édi­ter (évidem­ment..), de créer ses propres formes ou de modi­fier celles impor­tées. On dispose à cet effet d’une grille de 64 × 64 et d’ou­tils graphiques (de la ligne à des portions de formes d’ondes simples en passant par le bruit, l’in­ter­po­la­tion, etc.) ou d’un éditeur par rang d’har­mo­niques et leur phase (sur 512 rangs), les chan­ge­ments appor­tés à l’un se réper­cu­tant dans l’autre, évidem­ment. Plusieurs menus offrent des raccour­cis de modi­fi­ca­tion, de créa­tion, dépla­ce­ment, inver­sion, etc. Le résul­tat est bien entendu immé­dia­te­ment audible.
Autre outil de créa­tion, un éditeur de formules mathé­ma­tiques (!). Toutes les personnes à l’aise avec la concep­tion géomé­trique pour­ront créer les formes d’ondes de leur choix. 
Bref, une inclu­sion offrant à Serum tout un monde de synthèse dont ne disposent que très peu de ses concur­rents, sauf à regar­der du côté de la synthèse addi­tive, mais qui du coup n’offrent pas forcé­ment les possi­bi­li­tés de la lecture de tables d’ondes. CQFD.

Passons aux oscil­los propre­ment dits : ils sont iden­tiques, offrent jusqu’à 256 tables d’ondes d’ori­gine et les habi­tuels réglages d’ac­cord (octave, demi-ton, fin et gros­sier). Il y a deux prin­ci­pales diffé­rences avec les oscil­los de Codex : la première est que les oscil­los ne disposent pas de leur moteur de lecture inté­gré avec point de départ, milieu et fin (voir le test de Codex ici). Il faudra donc passer par les LFO et enve­loppes, ce qui pour­rait sembler être un handi­cap, mais on y revien­dra. La seconde est que les oscil­los de Serum disposent d’un éditeur de forme d’onde extrê­me­ment complet, et là, la balance penche du côté du logi­ciel de Xfer Records (voir enca­dré). 

On trouve bien entendu un réglage de posi­tion de départ de lecture de la table d’onde (sur 256 pas, ou Sub-Tables). Moins commun, un superbe outil pour modi­fier la table avant même d’en­voyer le signal vers le filtre, nommé Warp, et consti­tué de nombreux proces­sus, de la Hard Sync à la FM (depuis l’Osc 2, le Noise, le Sub), en passant par un Ring Modu­la­tor, de la quan­ti­fi­ca­tion, de l’in­ver­sion, du mirro­ring, etc. Le proces­sus choisi sera appliqué selon un pour­cen­tage réglable via un rota­tif. Certaines des modi­fi­ca­tions (les Remap) ajoutent une loupe à ce dernier, ouvrant un écran d’édi­tion multi­point sur une grille 16 × 16 permet­tant de redes­si­ner préci­sé­ment les proces­sus, dont les chan­ge­ments sur les formes d’ondes sont tout de suite visibles dans l’écran affi­chant ces dernières (sous forme temps/ampli­tude clas­sique ou en repré­sen­tion Water­fall 3D, la première forme étant très précise, confir­mée via passage dans un oscil­lo­scope). Et nous ne sommes même pas encore dans l’édi­teur de table…

Les autres réglages sont un Unison, jusqu’à 16 voix (!), avec Detune et Blend (mixage avec le son d’ori­gine), et les Phase, Rand, Pan et Level déjà présents sur d’autres sections. On appré­cie la correc­tion auto­ma­tique du volume lors de l’aug­men­ta­tion de voix, évitant le clas­sique effet de « louder is better  ». Si l’on avait loué la qualité et l’er­go­no­mie des oscil­los de Codex, force est de recon­naître que ceux de Serum, malgré l’ab­sence de réglages (directs) de formants, mais avec leur nombre de tables, le Warp, la possi­bi­lité d’im­port (égale­ment présente sur Codex) et surtout l’édi­teur, les surpassent tota­le­ment.

Filtrage tout terrain

Xfer Records Serum

Voyons ce qu’il se passe du côté du filtrage, élément essen­tiel de tout synthé qui se respecte (sauf quand il n’en inclut pas direc­te­ment, à vos exemples dans les forum…). D’abord, le routing : Sub, Noise, Osc 1 et 2 peuvent être envoyés ou non dans le filtre, grâce à quatre boutons dédiés, complé­tés par celui du suivi de clavier. Puis les réglages : Cutoff, Reso, Pan, Drive, Var (Fat, qui devient Freq2 quand on utilise un filtre multiple, ou Formant, on y revient), et Mix (trans­for­mable en volume de sortie du filtre). Ensuite, et là aussi, l’édi­teur nous choie : le filtre est multi­mode, multi­pente, certes, mais avec bien plus d’op­tions que ce qu’on a l’ha­bi­tude de rencon­trer. Hors quelques plugs spécia­li­sés (du côté de Fabfil­ter ou Tone2 par exemple), il est rare de dispo­ser d’au­tant de types de filtrage au sein d’un même plug, qui plus est un synthé. Ainsi, Serum offre quatre familles : d’abord, Normal, regrou­pant les clas­siques filtres de type Ladder (Moog), SVF (filtre à variable d’état, Low et High), du premier au quatrième ordre, et les Band, Peak et Notch (12 ou 24 dB/oct. seule­ment). Ensuite la famille Multi présente des doubles SVF (le bouton Var devient Freq2), ainsi que des triples SVF (permet­tant un morphing entre les diffé­rents états, par exemple de low pass à notch à high pass et vice versa). Puis Flanges propose des filtres en peigne, des phasers et flan­gers, plus ou moins dotés de filtres (Low, High), extrê­me­ment effi­caces. Enfin, Misc regroupe EQ, Ring Mod, S & H, filtres passe-tout, forman­tique ainsi qu’un French LP (un double filtre avec feed­back mutuel, très chouette satu­ra­tion, en hommage à la french house…), un German LP, etc. Wow…

Xfer Records Serum

La place va manquer pour décrire tout ce que l’on trouve dans ce synthé, et il va être temps d’écou­ter un peu de son. Mais parlons quand même d’autres points (plus ou moins) remarquables : les trois enve­loppes sont toutes sur le modèle AHDSR, avec des temps maxi­mum de 32 secondes. Point fort ? Elles sont libre­ment assi­gnables, sans routing pré-établi ; du coup, on peut assi­gner une même enve­loppe à autant de para­mètres qu’on le souhaite, très simple­ment : on clique-main­tient le nom de l’en­ve­loppe, on le dépose sur le para­mètre visé, et voilà ! Notons que toutes les assi­gna­tions de modu­la­tion s’ef­fec­tuent de la même façon, bravo. Les LFO sont bien plus flexibles, en ce sens que l’on peut tota­le­ment les éditer, suivant une grille 16 × 16, qu’ils disposent de présets, qu’ils peuvent être synchrones ou non, en mode Trig, one shot (Env, avec point de bouclage et loop), ou libres, qu’ils offrent un retard, une montée progres­sive et un réglage Smooth, ainsi qu’un fonc­tion­ne­ment forcé en ternaire ou note poin­tée. Bien para­mé­tré, on peut en tirer bien plus de choses qu’un simple arpé­gia­teur…

Xfer Records Serum

Au niveau des effets, l’édi­teur fait aussi fort : dix sont dispo­nibles dans la page dédiée, routing (cliqué-glissé), acti­va­tion, modu­la­tion étant tota­le­ment libres. Filtre, Disto, Flan­ger, Phaser, Reverb, Delay, etc. sont tous au menu, avec suffi­sam­ment de réglages pour être utili­sés de façon créa­tive (l’ef­fet Filter reprend tous les types du filtre du synthé, par exemple), sachant qu’il faut les consi­dé­rer comme des effets en fin de chaîne audio. On utili­sera notam­ment la matrice de modu­la­tion pour les… modu­ler, matrice qui présente dans sa page dédiée 32 lignes d’as­si­gna­tion, dans lesquelles on règlera Source, courbe de réponse, taux (bipo­laire), desti­na­tion, direc­tion (uni, ou bi), deuxième source, action des deux (multi­pli­ca­tion, inver­sion, sans inter­ac­tion), courbe de réponse encore, et taux d’ac­tion final. Eh bé…

Il faut mention­ner encore les deux Chaos, sortes de LFO aux réglages « simpli­fiés », que l’on ne peut assi­gner que dans la matrice, tout comme l’af­ter­touch, le pitch bend, une fonc­tion Fixed, une géné­ra­tion pseudo-aléa­toire de note ou la sortie du géné­ra­teur de bruit (si…). Ou encore la puis­sance et les options de l’im­port de formes d’ondes, ou les Macros. 

Après ce débal­lage impres­sion­nant, et avant d’écou­ter quelques sono­ri­tés du synthé, le résul­tat du test effec­tué concer­nant la latence propre du synthé (voir test de Codex, et les résul­tats pour ce dernier et le Waves­ta­tion) : si l’on prend un son sans aucun effet (respect du proto­cole), on obtient à peine huit samples de déca­la­ge…

Du son main­te­nant ; d’abord, quelques basses.

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Puis des synthés et autres claviers.

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Des sons donnant l’im­pres­sion de séquences, en rappe­lant qu’il n’y pas de séquen­ceur ou d’ar­pé­gia­teur, merci aux LFO et enve­loppes.

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Ensuite des Leads.

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Et pour finir, des Pads.

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Serum sert au logis 

On l’a maintes fois dit en ces lieux, si la produc­tion de logi­ciels, plugs d’ins­tru­ment ou d’ef­fet est assez constante en termes de qualité, elle est parfois tout autant constante dans son ronron­ne­ment, ne remue pas grand-chose, ou n’ap­porte rien d’in­no­vant. Diffi­cile, me direz-vous, d’in­ven­ter à chaque fois. Certes, mais il n’y a qu’à éviter de sortir tout et n’im­porte quoi, certains déve­lop­peurs montrant très bien l’exemple en n’ayant que très peu de choses à leur cata­logue, chacune d’elles en revanche inno­vant ou présen­tant de manière diffé­rente un concept depuis long­temps connu et pratiqué. Sans comp­ter les fous furieux qui repoussent les limites du trai­te­ment audio ou de la synthèse via des voies jusque-là inex­plo­rées, ou peu connues du grand public. Bref.

Xfer Records n’a pas grand-chose à son cata­logue, étant rela­ti­ve­ment récent. En revanche son approche et sa mise en œuvre de la synthèse à tables d’ondes place indé­nia­ble­ment Serum parmi les meilleures réali­sa­tions dans cette famille d’ins­tru­ments, d’au­tant que le son est à la hauteur des possi­bi­li­tés, ce qui n’est pas toujours le cas. Bien sûr, il y a encore quelques bugs ici et là, mais l’édi­teur réagit très vite, et les mises à jour sont régu­lières ; je n’ai aucun problème quant à lui décer­ner un Award Valeur Sûre, pas plus qu’à conti­nuer à tripa­touiller le synthé en expé­ri­men­tant toutes sortes de repré­sen­ta­tion graphique du son avec des modu­la­tions (elles aussi parfois conçues graphique­ment) aussi farfe­lues que riches…

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8/10
Award Valeur sûre 2015
Points forts
  • Tout, ce qui en fait LE synthé virtuel à tables d’ondes, sauf...
Points faibles
  • ... pas de version autonome
  • Clavier intégré ne transmettant pas la vélocité
  • Temps de chargement des présets parfois un peu long
  • Quelques bugs ou fonctions ne réagissant pas comme prévu
  • Il faut surveiller la polyphonie, et donc la charge CPU

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