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Test écrit
Blues comme un Orange

Les constructeurs ont enfin compris que la panacée, pour nous autres guitaristes home studistes d’appartement, n’est en aucun cas la tête de 100 watts branchée sur un 4*12 ! C’est fort de ce constat qu’Orange a développé la ‘Tiny Terror’, tête toute lampe 15 Watts au physique somme toute peu terrorisante, mais dont on nous promet un caractère de brute épaisse du rock and roll. Voyons ça !

Les construc­teurs ont enfin compris que la pana­cée, pour nous autres guita­ristes home studistes d’ap­par­te­ment, n’est en aucun cas la tête de 100 watts bran­chée sur un 4*12 ! C’est fort de ce constat qu’Orange a déve­loppé la ‘Tiny Terror’, tête toute lampe 15 Watts au physique somme toute peu terro­ri­sante, mais dont on nous promet un carac­tère de brute épaisse du rock and roll. Voyons ça !

Il n’est donc pas ques­tion ici de monstre de puis­sance, mais bel et bien d’une petite tête de 15 Watts, qui on le verra, est large­ment suffi­sante dans bien des situa­tions. Quand on sait que même un petit combo de 30 watts tout lampe pour vous atti­rer des regards haineux de vos voisins pour peu que vous dépas­siez le ‘2’ (sur 11 bien entendu) au master…

De plus, nombre d’al­bums sont en fait enre­gis­trés avec des amplis de faible puis­sance pous­sés à fond (Jimmy Page et son Supro Coro­nado de 5 watts par exemple), on peut bien se deman­der en effet si la course aux watts enta­mée il y a quelques années à un inté­rêt autre que celui d’avoir de quoi couvrir un stade non sono­risé.

Débal­lage

Tiny Terror

De taille minus­cule pour une tête d’am­pli, le Tiny Terror est conçu pour être trans­porté. D’ailleurs, il est livré avec une sacoche de trans­port molle­ton­née du plus bel effet, histoire de pouvoir le bala­der en toute quié­tude du studio à la salle de répète, et de la salle de répète au gig du soir. Cette sacoche étant suffi­sante pour conte­nir la tête, le câble secteur et un câble HP, il vous suffira d’avoir un baffle à dispo­si­tion pour être auto­nome. Côté construc­tion, ici point de châs­sis en bois ou de fini­tion orange que l’on retrouve habi­tuel­le­ment sur les autres modèles de la marque. La tête est recou­verte d’un capot en Zintec d’un blanc sobre, le tout pesant 5 kilos envi­ron. Pas de quoi risquer une scia­tique donc.

Côté réglages, on est dans le simplis­sime : un volume géné­ral, un réglage de tona­lité, et un de niveau de gain. Pas de prises de têtes, le trajet du signal entre la guitare et le baffle est réduit à sa plus simple expres­sion. À l’ar­rière, on a 2 sorties HP de 8 ohms et une de 16 ohms, dépen­dant donc du baffle utilisé. On l’aura bien compris, c’est le mini­ma­lisme qui est de rigueur sur cette tête, pas de 2e canal, pas d’éga­li­sa­tion 3 bandes, pas de boucle d’ef­fet, pas de réver­bé­ra­tion.

Côté élec­tro­nique, le Tiny Terror utilise 2 12AX7A en préam­pli­fi­ca­tion (pas besoin de plus avec si peu de réglages et de fonc­tion­na­li­tés), et 2 EL84 en ampli­fi­ca­tion. Ces pentodes permettent une puis­sance limi­tée : 15 watts en fonc­tion­ne­ment en classe A/B, et 7 watts en classe A.

Chérie, j’ai rétréci l’Orange !

Boutons

Bon autant le dire tout de suite, si vous cher­chez de la poly­va­lence, passez votre chemin. Même puni­tion pour ceux qui appré­cient les sons modernes, creu­sés et à très haut gain. Le Tiny Terror est taillé pour le Rock & Roll servi à l’an­glaise !

Le son clair d’abord. Ici donc, pas de canal clair. Dépen­dant du niveau de sortie de vos micros, il vous faudra descendre le gain assez bas et monter le volume presque au maxi­mum pour entendre quelque chose. Le son clair n’est d’ailleurs pas le point fort de la petite terreur. Même s’il est très correct et utili­sable il reste plutôt plat et ne montre pas le carac­tère riche en dyna­mique de l’am­pli. C’est d’ailleurs toute la philo­so­phie vintage de cet ampli. Pour un avoir un son clair inté­res­sant, on met le gain à un niveau raison­nable en crunch, et ensuite on joue avec les doigts et le volume de la guitare pour aller du clair au crunch ! Bran­ché dans un baffle Marshall 1×12 équipé en Celes­tion V30 pour l’oc­ca­sion, Le Tiny terror nous montre bien que la puis­sance RMS affi­chée n’a pas grand-chose à voir avec le volume sonore ! Même en mode 7 watts, le volume maxi­mum en haut gain est plus que suffi­sant pour vous brouiller avec vos voisins ! Concrè­te­ment, cet ampli sera très à l’aise en club pour couvrir une batte­rie à partir du moment où l’on reste à un niveau de gain consé­quent.

Passons aux choses sérieu­ses…

Arrière

Lorsqu’on le pousse dans ses retran­che­ments (volume et gain au ¾) le Tiny terror nous montre ce qu’il a dans le ventre. On se retrouve très vite à jouer tous les riffs anglais connus, des Stones à Led Zep en passant par Oasis ou Paul Weller. Hyper à l’aise dans ce registre, cet ampli est vrai­ment taillé pour le gros rock. Le grain très serré et riche en médium ressort parfai­te­ment, et ‘per­ce’ faci­le­ment.

La diffé­rence sonore entre le mode 7 watts et le mode 15 watts reste pour le moins subtile. Hormis une montée du volume en mode 15 watts (mais on est loin du double du volume du 7 watts), le son est un peu plus clair qu’en mode 7 watts. La faible puis­sance de la bête a tout de même un gros avan­tage : on peut la pous­ser dans ses retran­che­ments sans deve­nir sourd, même si le volume géné­ral reste ‘rai­son­na­ble’. Essayez de pous­ser ne serait-ce qu’un 50 watts au ¾ dans votre appar­te­ment. Résul­tats sur le voisi­nage garan­tis !

Ques­tion réglages, c’est vite fait. Pas besoin de lire un manuel pour se servir correc­te­ment du potard de tona­lité : On le tourne jusqu’à ce que le son convienne. Il est très effi­cace, et permet de passer d’un son ‘dark’ à un son très claquant en un tour.

Simpli­cité et qualité du circuit obligent, cet ampli est très à l’aise lorsqu’il est attaqué par une pédale d’over­drive type Tube Screa­mer, ou un boost. L’uti­li­sa­tion de ce type de pédale  permet d’ac­croitre un peu sa poly­va­lence, afin par exemple de faci­le­ment se faire entendre en solo lors d’un concert.

Pour les extraits audio, le Tiny terror est bran­ché dans un Cab Marshall équipé d’un celes­tion V30 en 8 ohms. Il est repris par un SM57 et rentre dans une carte son EDIROL  M16-DX.

 

Conclu­sion

Prise de son

Cet ampli n’a déci­dé­ment pas tout pour lui, jugez plutôt : il n’est abso­lu­ment pas poly­va­lent, peu puis­sant, n’a qu’un canal, n’a ni boucle d’ef­fet ni réverbe, et n’a même pas d’éga­li­sa­tion ! On croit rêver ! Il n’em­pêche que j’ai très rare­ment testé d’am­pli aussi atta­chant et aussi peu ‘prise de tête’. On branche, on joue, ça sonne. Certes il n’a qu’un son, mais quel son ! Crémeux et punchy, il s’adresse direc­te­ment aux tripes du guita­riste élevé au rock qui sommeille en chacun de nous. Comme je l’ai déjà dit, accros aux grosses satu­ra­tions modernes ou aux cleans jazzy, cet ampli n’est pas fait pour vous.

À l’aise en studio comme sur de petites scènes, peu encom­brant et faci­le­ment trans­por­table, cet ampli peut être soit l’am­pli prin­ci­pal d’un guita­riste de rock, soit une addi­tion de qualité à un rig compre­nant un ampli un peu plus poly­va­lent. A 590 € tarif public, ou 500 € tarif géné­ra­le­ment constaté en maga­sin, le Tiny Terror peu sembler rela­ti­ve­ment onéreux au vu du peu de fonc­tions qu’il propose, surtout qu’il reste encore à lui adjoindre un baffle du même stan­ding. Toute­fois, Orange joue ici sur une très bonne qualité de fabri­ca­tion et sur un son très person­nel, de légende, ce qui rend cet ampli assez atypique, voire unique sur le marché.

[+] LE son rock à l’an­glaise
[+] Faci­le­ment trans­por­table
[+] Pas de prise de tête : On branche, on joue

[-] Pas poly­va­lent, mais ça n’est pas ce qu’on lui demande
[-] Un peu cher

Points forts
  • LE son rock à l’anglaise
  • Facilement transportable
  • Pas de prise de tête : On branche, on joue
Points faibles
  • Pas polyvalent, mais ça n’est pas ce qu’on lui demande
  • Un peu cher
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