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Pédago
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Comment déterminer la tonalité d’un morceau de musique ?

Les bases de l’harmonie - 3e partie

Comme nous l’avons vu précédemment, la construction d’une gamme nécessite le respect de certains intervalles bien précis entre les notes. Pour cela, en fonction de la tonique choisie, il faudra employer un certain nombre de dièses ou de bémols – des altérations, représentées en début de chaque ligne de la partition à côté de la clef – pour pouvoir coller au mode (majeur ou mineur) voulu.

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Par effet de miroir, on peut utili­ser cette carac­té­ris­tique pour déduire la tona­lité d’un morceau.

L’ar­mure

Une gamme donnée compren­dra donc toujours les mêmes alté­ra­tions. Ainsi, Sol majeur ne comporte que l’unique alté­ra­tion Fa#, alors que Ré b majeur en comporte cinq (les versions « bémo­li­sées » de Si, Mi, La, Ré et Sol). Ces alté­ra­tions sont inscrites en tout début de chaque portée, à côté de la clé. On dit d’ailleurs qu’elles sont « à la clé ». Elles corres­pondent en quelque sorte à la signa­ture d’une gamme donnée – terme d’ailleurs employé par les Anglo-saxons. En France, nous utili­sons le terme d’ « armure », qui découle du concept d’ « armoi­ries » ou blason. Bref, dans les deux cas, nous avons l’idée de quelque chose qui carac­té­rise la tona­lité.

La tona­lité à partir de l’ar­mure

Toute­fois, l’ar­mure ne rend que partiel­le­ment compte de la tona­lité d’une œuvre. Mais avant de pour­suivre, il faut savoir que les alté­ra­tions de l’ar­mure se suivent toujours dans le même ordre :

FA-DO-SOL-RE-LA-MI-SI pour les dièses.

Les bases de l'harmonie musicale

SI-MI-LA-RE-SOL-DO-FA pour les bémols.

Les bases de l'harmonie musicale

Pour commen­cer à cerner la tona­lité d’un morceau à partir de son armure, il faut procé­der de la manière suivante. Si l’on a des dièses, on prend le dernier dièse (de gauche à droite), et on l’aug­mente d’un demi-ton.

Exemple : avec 2 dièses à la clé, FA et DO, on obtient RE majeur. Si l’on a des bémols, on prend l’avant-dernier bémol, et … on n’y touche pas ! Exemple, avec 3 bémols à la clé, SI, MI et LA, on obtient MI bémol majeur. S’il n’y a qu’un seul bémol à la clé, on obtient FA majeur. Oui, mais… Rappe­lons-nous une chose : un même ensemble de notes peut aussi bien corres­pondre à une gamme majeure qu’à sa rela­tive mineure ! C’est pourquoi la simple lecture de l’ar­mure d’un morceau ne permet en fait pas de défi­nir avec certi­tude si l’on est en présence d’une tona­lité majeure, ou bien de sa rela­tive mineure. Dans l’exemple précé­dent concer­nant les dièses, on pour­rait donc tout aussi bien être en Ré majeur qu’en Si mineur.

Les bases de l'harmonie musicale

La même chose vaut pour l’exemple des bémols : il n’est pas possible de défi­nir, à la simple lecture de l’ar­mure, si l’on est bien en Mi bémol majeur ou alors en Do mineur, sa rela­tive.

Les bases de l'harmonie musicale

C’est là qu’in­ter­vient un élément impor­tant: la dernière note du morceau ! En fait, dans un très grand nombre de cas, le morceau se termi­nera par la tonique de la gamme employée, ce qui permet­tra la plupart du temps de confir­mer défi­ni­ti­ve­ment la tona­lité du morceau.

Le cycle des quintes

Et puisque nous parlons de tona­lité et d’ar­mure, il est un outil très puis­sant qui permet de repé­rer d’un seul coup d’œil à la fois les alté­ra­tions d’une gamme donnée, sa rela­tive majeure ou mineure, et les rela­tions entre toutes les notes de la gamme chro­ma­tique.

Les bases de l'harmonie musicale

Cet outil s’ap­pelle le « cycle des quintes ». A l’ex­té­rieur de ce cycle, nous avons les noms des gammes majeures. Leurs gammes mineures rela­tives sont quant à elles inscrites à l’in­té­rieur du cycle des quintes.

D’ailleurs, s’il est convenu de l’ap­pe­ler comme cela, c’est un nom qui ne lui corres­pond que partiel­le­ment. En effet, en consul­tant le cycle des quintes dans le sens horaire, on découvre les tona­li­tés géné­rées par l’ajout de dièses, et l’on progresse effec­ti­ve­ment par quintes. Par contre, dans le sens anti­ho­raire, ce sont les tona­li­tés géné­rées par l’ajout progres­sif de bémols à la clé que l’on découvre, et là, on progres­se… par quartes !  Dans un sens comme dans l’autre, on fait le tour de l’en­semble des tona­li­tés corres­pon­dant aux 12 degrés de l’échelle chro­ma­tique.

Les tons voisins

Pour conclure cet article, un petit mot sur les « tons voisins ». Tout d’abord, il ne faut pas les confondre avec les « tons » comme unités de mesure des inter­valles (cf article 1). Les tons voisins d’une gamme donnée sont tout d’abord sa rela­tive, et les tona­li­tés situées immé­dia­te­ment à gauche (une quarte au-dessus) et à droite (une quinte au-dessus) sur le cycle des quintes. Enfin, on y ajoute les rela­tives respec­tives de ces deux dernières gammes.

Chaque gamme dispose donc de cinq tons voisins. Par exemple, pour Sol majeur, les tons voisins seront :

  • Mi mineur (sa rela­tive)
  • Do majeur (sa quarte supé­rieure)
  • Ré majeur (sa quinte supé­rieure)
  • La mineur (rela­tive de Do majeur)
  • Si mineur (rela­tive de Ré majeur)

Ce sont des tona­li­tés qui ont donc, soit la même armure (pour la gamme rela­tive), soit une alté­ra­tion de diffé­rence avec la gamme de départ. À noter que lors d’un travail de compo­si­tion ou d’im­pro­vi­sa­tion, il est inté­res­sant d’en­chaî­ner les tona­li­tés voisines pour obte­nir rapi­de­ment des résul­tats. Je dis ça, je ne dis rien…

Mais avant de nous occu­per de compo­si­tion – et plus préci­sé­ment d’har­mo­ni­sa­tion – nous allons, dans le prochain article, nous pencher sur la géné­ra­tion d’ac­cords.

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