Sujet The grey album : le 24 février et c'est tout

Citation : Quatre garçons dans le web
Un mix du "White Album" des Beatles s'arrache sur le Net


Au départ, il y a le fameux White Album des Beatles, paru en 1968. Puis un certain nombre de disques « clins d'oeil » reprenant ou déformant le titre de ce chef-d'oeuvre pop, jusqu'au Black Album du rappeur américain Jay-Z paru l'an dernier. Aujourd'hui, un petit malin de 26 ans, Brian Burton (alias DJ Danger Mouse) va encore plus loin : son Grey Album est un mélange, concocté sur ordinateur, du White Album et du Black Album. Soit un collage de boucles rythmiques assez banalement rap sur lesquelles ce champion du copier-coller a greffé, par endroits, des segments de parties musicales des Beatles (quelques notes de guitare, une intro de batterie, des chorus de voix...). Au-delà de la performance technique, ce Grey Album épate surtout par l'audace avec laquelle il s'est engouffré dans la brèche qui sépare désormais l'industrie du disque - lourde, inquiète, procédurière - d'une certaine avant-garde musicale. Evidemment, ce Grey Album est illégal (1), et EMI, qui détient les droits des Beatles, veut en interdire la diffusion. Dommage, car cette oeuvre sauvage, relevant plus de l'hommage que du piratage, ne lèse personne, et n'enrichira personne - elle figure en accès gratuit sur plusieurs sites Internet. « Si j'avais demandé l'autorisation à EMI, explique Brian Burton, elle m'aurait été refusé. Alors j'ai décidé de le faire quand même, pour voir ! Sans jamais vouloir gagner d'argent avec ça... » On aimerait maintenant que sir Paul McCartney sorte de sa réserve et prenne la défense de cet admirateur impétueux : après tout, les Beatles ne devraient-ils pas se sentir honorés ?