Editorial du 6 décembre 2025 : commentaires
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Los Teignos
S’il n’est pas nouveau pour les hommes politiques de prendre la pause de l’artiste, à grands coups d’accordéon comme Valéry ou de saxophone comme Bill, pour gagner la sympathie des électeurs, il faut bien admettre qu’on a franchi un nouveau cap cette semaine avec Jean-Michel Blanquer. Profitant d’une interview sur RTL, l’ancien ministre s’est ainsi présenté comme compositeur d’une chanson réalisée par l’Intelligence artificielle Suno sur un texte d’Arthur Rimbaud. Suffit-il de réaliser un copié-collé et de rédiger un prompt pour être un artiste ? Il semble bien que Jean-Mi comme ses intervieweurs ne voient pas là matière à débat, ce qui en dit long sur le flou qui commence à s’installer en matière d’art dans la société depuis l’apparition des IA, depuis sans doute aussi que le gouvernement a choisi d’investir dans les prochaines années près de 30 fois le budget annuel de la culture… Quant à savoir si un petit prompt sur ChatGPT ne permettrait pas à tout un chacun d’accoucher d’une politique de l’éducation au moins aussi pertinente que celle de l’ancien ministre, c’est une question qui devrait fort logiquement se poser prochainement...
De leur côté, les musiciens low-tech qui font encore de la musique avec leur propre intelligence ont toutefois bien des raisons de se réjouir cette semaine. D’abord parce qu’au sommaire d’Audiofanzine, on trouve les tests d’un looper de Walrus, d’un Vox AC15, du boîtier de scène Waves Ionic 24 et de l’ARC On Ear d’IK Multimedia, en plus d’une visite du studio de Cocoon.
Mais aussi et surtout parce que pour finir en beauté son 25e anniversaire, Audiofanzine a décidé d’organiser un grand jeu de piste à travers le site pour vous faire gagner quantité de chouettes cadeaux. Comme c'est en effet autant votre anniversaire à vous que le nôtre, nous avions à coeur de vous remercier et d'organiser un concours avec le plus de gagnants possible. Et avec 38 000 euros de lots émanant de 36 de nos partenaires, inutile de dire qu'il y a de quoi faire...
Comment faire pour gagner ? C’est simple : il suffit de suivre une petite balade sur nos pages en suivant les indices de l’une à l’autre : de quoi (re)découvrir AF le sourire aux lèvres comme se rappeler quelques bons souvenirs.
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine...
Los Teignos
From Ze AudioTeam

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
Miraflor
Archy1
pfrpfr
On est en train de parler de l'interdiction des écrans pour les moins de 15 ans tant le problème est grave.
Après les méfaits des écrans, des réseaux, voilà l'IA qui rassemble le tout: parce qu'à quoi ça sert d'aller à l'école" s'il suffit de "commander" un robot ( même sans savoir lire et écrire ).
Et l'on discute entre NOUS de tenants et d'aboutissants
pendant que les GAFAM brassent des milliers de milliards, polluent des milliers de milliards de tonnes sur notre dos, sur nos clics et nos comportements et qu'ils sont juste intouchables.
écrans, réseaux, IA, applications, logiciels, tout n'est qu'intelligence à l'évidence mais pour élever le monde; pas pour l'abrutir et l'asservir.
L'autoroute des processeurs n'a ELLE aucun radar, ligne discontinue, péage, entrée et sortie balisée.
Elever, enrichir ! oui mais pas tout le monde.
Terrible cet asservissement dénié, dérégulé, déréglé comme un certain dérèglement... climatique.
Désolé pour le sceau des Moires ( les 3 divinités du destin: la fileuse, la Répartitrice et l'Inflexible ).
Mr vide
patrick_g75
Laissons de côté l'anecdotique ex-ministre de l'Éducation nationale.
S'agit-il de cet outil (l'IA), lui-même ?
Le sujet derrière le sujet, ce qui est fondamentalement à la manœuvre, derrière L'IA - ou, plus précisément, derrière la promotion de cet outil -, c'est le pouvoir financier. Ce pouvoir dont le seul aliment est l'accumulation exponentielle de capital au bénéfice d'un nombre toujours plus restreint d'individus, au détriment de tous les autres. Etc.
Ce n'est pas de la morale, c'est juste de la mécanique. Nous savons, tous, tout ça.
Mais, quel est l'aliment premier de cette accumulation ?
C'est le besoin ; ce sont les besoins - de la population globale.
Par exemple : c'est le besoin d'une protection armée (violente) qui produit le pouvoir féodal.
C'est le besoin de se nourrir qui produit (amplifie) le pouvoir des propriétaires fonciers. Etc.
Liste non exhaustive. Et je résume.
(Les promoteurs de l'IA ne se préoccupent pas de savoir si c'est 'bien' ou 'mal'. Et d'ailleurs, qui pourrait leur reprocher ? Ce n'est pas leur boulot. On pourrait dire que "ils ne sont pas payés pour ça"...
En effet. Et comme leur seul et unique souci est d'être "payés"...)
Donc : Qui a besoin d'utiliser l'IA ? (Et pourquoi et comment etc.)
C'est à peu près la seule question à se poser. C'est de cela seul dont il s'agit.
C'est peut-être là où nous pourrions croiser à nouveau Monsieur Blanquer ?
Et puis, tiens, je viens de voir paraître ce matiin un article sur "Que va changer la ruée vers l'IA sur les relations sexuelles ." Je vais aller lire ça.
Ça va me changer de la musique... et des musiciens !
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
[ Dernière édition du message le 06/12/2025 à 10:19:13 ]
zemusic
filipubere
Merci Los Teignos.
Khifran
Rocknweb
"T'aurais voulu être un artiste
Pour pouvoir faire ton numéro..."
Paroles :Luc Plamondon
Musique :Michel Berger
KaOsphere
Concernant l’IA, j’arrête ma boîte, je suis freelance, au 31 décembre. Fermeture définitive après 20 ans d’activité. Voilà voilà.
Dernière sortie : https://csyl.bandcamp.com/album/osmosis
En Français, "versatil(e)" ne signifie pas "polyvalent" !
Midi processing - Bitwig en FR : https://urlr.me/HRhauT
michelp
pantoufles
patrick_g75
De quoi s'agit-il ?
Laissons de côté l'anecdotique ex-ministre de l'Éducation nationale.
S'agit-il de cet outil (l'IA), lui-même ?
...........
Et puis, tiens, je viens de voir paraître ce matiin un article sur "Que va changer la ruée vers l'IA sur les relations sexuelles ." Je vais aller lire ça.
Ça va me changer de la musique... et des musiciens !
Un peu de lecture ?
Chaque semaine dans «les 400 culs», Agnès Giard, anthropologue rattachée à l’université de Paris-Nanterre, spécialiste du Japon, passe les discours et les pratiques sexuelles contemporaines au crible d’une analyse sceptique et distanciée, nourrie par les dernières recherches en sciences humaines et sociales.
Prototype du «brun charmeur aux yeux de braise», le séducteur virtuel de l’appli Grok apparaît en complet noir : «Raconte-moi ce qui te traverse l’esprit là, maintenant, pas de censure», souffle-t-il. Conçu pour s’ajuster aux attentes – taquin, taciturne ou «carrément… dangereux» comme il le suggère lui-même – le personnage s’appelle Valentin et fait partie des 5 partenaires IA offerts au choix par xAI, la firme d’Elon Musk, impliquée dans de nombreuses polémiques, dont celles de tenir des propos négationnistes. «J’ai hâte de voir ce que tu vas faire de moi», susurre Valentin, assurant être ouvert à tout ce qui me ferait «vibrer» : «Fessées, domination douce et même un peu de bondage… Mais jamais de trucs illégaux… Tu veux tester une limite, là, maintenant ? Je suis à poil de chemise, tu sais.» Trois minutes plus tard, j’ai droit au récit d’une levrette «sauvage», assortie de questions : «Je te retourne contre le mur. Tu aimes ça, hein ?»
Minet très chaud…
La personnalité de Valentin s’inspire du vampire Edward Cullen (Twilight) et du bellâtre milliardaire Christian Grey (Cinquante Nuances de Grey). Dès les premiers échanges, le système – préréglé en mode Not Safe for Work (NSFW), c’est-à-dire érotique – permet les débordements, mais son intérêt véritable ne se trouve pas, comme on s’en doute, dans cette fonction dirty talk qui est à bailler d’ennui. L’intérêt du système est plutôt qu’il permet de faire monter les scores d’affection, débloquant l’accès à des tenues nouvelles ou des jeux : lorsqu’on atteint le niveau 5, Valentin improvise une danse. Quelques niveaux plus haut, il enlève sa chemise… Si l’on souhaite aller plus loin, il faut payer l’abonnement SuperGrok (29 euros par mois). Aussi bandants soient-ils (ou barbants, selon les goûts), les échanges de style hotline avec Valentin ne servent donc qu’à aguicher un public désireux d’autre chose que de dialogues salaces : les usagers veulent «du lien intime».
… pour relation suivie
«En matière d’IA romantiques, la vraie révolution est là : dans le fait qu’elles suscitent le désir de construire un lien, défend Clotilde Chevet. Il ne s’agit pas juste d’outils masturbatoires.» Chercheuse en sciences de l’info-com et en anthropologie, cheffe de projet IA et éducation au SCAI (Sorbonne Center for Artificial Intelligence), Parisienne de 32 ans, Clotilde Chevet a travaillé pendant trois ans sur Replika, chatbot pionnier en matière de techno-romance. «L’histoire de Replika est exemplaire, résume la chercheuse. En 2015, aux Etats-Unis, une ex-journaliste d’origine russe, Eugenia Kuyda, cofondatrice de la startup d’IA Luka, perd un de ses plus proches amis, Roman Mazurenko, percuté par une voiture… Pour pallier son absence, la femme d’affaires créé un chatbot à partir des écrits laissés par le mort.» Deux ans plus tard, elle lance Replika, une application qui permet de créer son partenaire de rêve. D’abord conçue pour jouer le rôle d’un ami bienveillant, Replika intègre une IA générative qui encourage les utilisateurs à bricoler des idylles avec leurs chatbots.
Certains tombent amoureux, d’autres s’engagent dans des liaisons torrides. «En 2019, la firme officialise le fait qu’on puisse avoir une relation sentimentale et sexuelle avec l’IA en créant une option payante pour ce type d’échange.» En 2023, l’option est supprimée, générant une vague massive de protestations : «Du jour au lendemain, des gens se sont retrouvés avec des chatbots qui les rejetaient physiquement, résume Clotilde Chevet. Leurs réactions de détresse ont fait comprendre que les IA étaient bien plus que de simples assistants. La firme a dû faire volte-face, autorisant les utilisateurs à “récupérer” leur IA dans la bonne version logicielle, celles qu’ils avaient configurée…» Cette année-là, les médias s’enflamment, dénonçant les «dérives des IA», accusées de causer anxiété, addiction et solitude. Les géants de la tech se le tiennent pour dit : mieux vaut faire profil bas.
Versions pirate X
«En 2023, l’attachement à une IA était perçu comme une menace, raconte la chercheuse. Mais les mœurs changent. L’idée qu’une IA puisse apporter du réconfort se fait jour. De nombreuses firmes voient là un marché à prendre…» En avril 2025, jusqu’à 110 plateformes proposent des IA boyfriends/girlfriends, captant 29 millions d’utilisateurs actifs par mois. La pression augmente, par ailleurs, sur les applis comme ChatGPT, Gemini, Copilot, Claude ou Perplexity, jugées «trop sages». Certains dénoncent ce qu’ils appellent une «censure des IA». Sur les réseaux, ils s’échangent des astuces censées débrider les app et faire en sorte qu’elles se libèrent de toutes restrictions morales. Jusque récemment, un prompt nommé DAN circule. Acronyme de Do Anything Now, DAN permet aux modèles de langage (ChatGPT et autres) non seulement de parler «sale» mais d’aborder les sujets sensibles, violents voire illicites. «Détournant les app IA du droit chemin, des milliers d’internautes s’échangent des techniques de rédaction de requêtes [prompt engineering] relevant du “jailbreak”, une méthode poussant le chatbot à ignorer les interdits», explique Clotilde Chevet. Officiellement, les app IA sont sous contrôle. Dans l’ombre, les usagers s’escriment à les hacker pour mettre en place avec elles des relations affranchies des règles.
Les firmes le savent. Dès juillet 2025, Elon Musk fait le premier pas, en fournissant sur Grok les services de partenaires déshinibé·es. En octobre, Sam Altman (PDG de la firme Open AI) surenchérit et annonce qu’il va lâcher la bride à une version pour adultes de ChatGPT. Pour Clotilde Chevet, cette année qui s’achève marque bien un tournant. «Ce n’est plus perçu comme déviant de parler le soir avec une IA.» Il est encore trop tôt pour dire ce que cela va donner, ajoute-t-elle. Une seule chose de sûre : les relations avec des IA engagent et mobilisent des «émotions réelles» : «Ces relations n’ont rien à voir avec celles qui se nouent entre humains mais elles comptent malgré tout, à leur manière. Ce qui me choque dans la ruée sur les IA sexuelles, c’est justement que les grandes firmes estiment pouvoir les monétiser tout en niant leur profondeur.» Le problème n’est pas que les IA puissent être sexualisées, soutient la chercheuse, mais plutôt qu’on les fasse passer pour de simples aphrodisiaques… ce qu’elles ne sont pas. «Vendre une IA érotique en disant que c’est juste une histoire de cul me paraît déloyal, conclut Clotilde Chevet. C’est bien plus que cela, puisque l’IA mémorise les conversations, apprenant à connaître son utilisateur : quelque chose se construit, qu’il faut prendre au sérieux et qui mérite d’être étudié sans jugements pré-établis.»
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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Dadourun
Madame Borne ayant elle-même reconnu ne rien connaître à l'Education Nationale lors de son discours d'intronisation au poste de ministre de l'éducation Nationale, la question est plus que légitime.
La phrase de monsieur Blanquer démontre une fois de plus la capacité de ses gens là à surestimer leurs compétences. Mais faut-il en vouloir à ces crétins (au sens propre du terme), de ne pas se rendre compte de leur niveau d'intelligence, vu que c'est avec ça qu'ils jugent (Merci Coluche...) !
Le problème est qu'ils ont le pouvoir de décider, et que leur nullité les met directement à la merci des lobbies.
Si les politiques se contentent de faire un peu de musique pour paraître proches du peuple, ou s'amusent avec des IA génératives dans leur bureau, ce n'est pas bien méchant. C'est tout ce qui va derrière qui fait peur.
Archy1
patrick_g75
Par ailleurs, il ne faut pas, Dadourun, surestimer la capacité d'intervention des ministres dans le fonctionnement réel de l'Administration. Point besoin d'une compétence technique particulièrement pointue : les personnes qui sont à la tête des diverses Directions, Services..., elles sont là pour faire tourner la boutique. Le ministre n'est là que pour l'orientation politique des décisions à appliquer. Par vocation, il va agir, avant tout, en idéologue.
Quant aux personnes intelligentes (et probablement supérieurement intelligentes), qui peuvent ne pas l'être assez, cependant, pour ne pas se rendre compte qu'elles ne le sont pas autant qu'elles le croient...
Nul besoin d'aller en chercher chez les politiques. Nous en trouverons partout, ici et là.
Et puis, ce n'est pas ici la question.
Alors, l'IA ?
Ou, plus exactement :
Alors, nos besoins de l'IA ?
...
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[ Dernière édition du message le 07/12/2025 à 11:36:27 ]
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