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Yamaha MGP16X
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Test de la console Yamaha MGP16X

Test écrit
32 réactions
Yamaha passe à table
9/10
Award Valeur sûre 2013
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Les consoles analogiques offrant 8 entrées micro et quelques tranches stéréo sont nombreuses sur le marché. C'est en effet le format idéal de console compacte (ça tient dans un rack 19") tout en offrant suffisamment d'entrées pour couvrir énormément de besoins de petite sonorisation.

La série de consoles MG de Yamaha est instal­lée de longue date sur ce marché des petites consoles rackables. Elle est connue pour faire « propre­ment le job », guère plus. Les plus gentils les quali­fient de « neutres », les plus sévères de « froides » ou « sans carac­tère ». Effi­cace, that’s all. La MGP en est-elle un nouvel avatar ? Nous allons voir que non. Au-delà des nombreuses fonc­tions qu’elle propose, la MGP repose sur un esprit diffé­rent et une qualité sonore sans commune mesure.

Prise de contact

Au débal­lage, un certain nombre d’élé­ments posi­tifs sautent aux yeux. D’abord, le poids très raison­nable malgré la carcasse en métal. Yamaha annonce 9 kg, mais la console en paraît moins. Notam­ment parce que sa prise en main est parti­cu­liè­re­ment faci­li­tée par sa forme avec des creux très marqués sur le côté. Ceux qui ne la mettront pas en rack appré­cie­ront.

Yamaha MGP16X

Ensuite, l’as­pect géné­ral est plutôt plai­sant. Ça fait pro, aussi bien par les choix esthé­tiques (tout noir) que par les fini­tions, plutôt propres. Encore heureux sur une console vendue autour de 800€ « street price ». Au niveau orga­ni­sa­tion et séri­gra­phie, la console est claire et facile à comprendre et à prendre en main pour toute personne qui a un peu d’ha­bi­tude. Pour les autres, la lecture des 30 pages du manuel très clair et bien fait (imprimé en plusieurs langues, dont le français) éclair­cira tout. Un coup d’oeil sur le manuel est d’ailleurs souhai­table pour utili­ser au mieux certaines fonc­tions spéciales.

Enfin, les cornières de rackage sont four­nies puisqu’elles sont même inté­grées en toute discré­tion sur les flancs. Il suffit de les démon­ter et de les retour­ner pour n’avoir plus qu’à les fixer au rack.

Bref, cette première approche est tout au béné­fice de la bête. Le seul (tout petit) point que certains pour­ront déplo­rer est que le panneau arrière qui reçoit les connexions n’est pas bascu­lant pour pouvoir le mettre dans l’ali­gne­ment de la façade, ce qui simpli­fie souvent la vie en cas de montage en rack. À ce sujet, atten­tion tout de même à la longueur de la console pour un montage sur le dessus d’un rack. La console elle-même fait 11 U et Yahama recom­mande un espace de 13U en comp­tant les prises des câbles. Si ça peut aller en instal­la­tion, ça me semble un peu juste s’il faut bran­cher à chaque fois et 2U supplé­men­taires ne seront vrai­ment pas de trop pour passer les mains. Prévoyez donc large (ou plutôt profond) ou un rack à cornières bascu­lantes permet­tant de lever l’ar­rière de la console.

Fonc­tions à gogo

Yamaha MGP16X

Un des points forts de cette console est la profu­sion de ses fonc­tions, pas si courante sur des consoles analo­giques de ce format. Commençons par celle qui inté­res­sera parti­cu­liè­re­ment les posses­seurs d’iPod, d’iPad ou d’iPhone (je dirai désor­mais « iTruc » pour ne pas avoir à répé­ter les trois à chaque fois). La console dispose d’une prise USB dédiée, laquelle permet à la fois de char­ger l’iTruc et d’en­trer le son dans la console. Celui-ci passant par les conver­tis­seurs N/A de la console et non ceux de l’ap­pa­reil, on obtient au passage un gain de qualité sonore non négli­geable.

Le son peut alors être routé sur une des tranches stéréo et/ou vers l’en­trée enre­gis­treur (2TK in). S’il est envoyé vers la tranche stéréo 15/16, celle-ci dispose d’un ducking réagis­sant à la tranche 8. Cette fonc­tion dispo­nible sur les deux dernières tranches stéréo est d’ailleurs valable avec tout appa­reil, y compris un autre lecteur qu’un Apple, mais celui-ci devrait alors être bran­ché en analo­gique et non en USB. Notez que ce son en USB est unidi­rec­tion­nel. Unique­ment de l’iTruc vers la console et non l’in­verse. On ne pourra donc pas enre­gis­trer direc­te­ment en USB sur l’iTruc. Nous verrons aussi plus bas que la connexion d’un iMachin (je change un peu) permet de contrô­ler les effets internes de façon plus détaillée.

Le système de ducking est simple. Avec un bouton (muni d’une LED témoin) enclen­ché sur la tranche, tout son arri­vant sur la tranche mono 8 va atté­nuer le son de la tranche stéréo. Ceci est parti­cu­liè­re­ment pratique lorsqu’on diffuse une musique d’am­biance ou un set de DJ et qu’on veut parler par dessus. Cette fonc­tion, si elle ne présente pas a priori d’in­té­rêt flagrant pour un groupe, sera parti­cu­liè­re­ment appré­ciée pour la sono­ri­sa­tion de fêtes, foires et salons ou en instal­la­tion dans tout lieu où l’on veut diffu­ser de la musique et pouvoir faire des annonces micro. Aucun réglage détaillé n’existe, mais ça fonc­tionne très bien comme ça. Et la tranche du micro peut rester ouverte : il faut vrai­ment parler dans le micro pour enclen­cher l’at­té­nua­tion des tranches stéréo.

Les deux tranches stéréo (13/14 et 15/16) munies du ducking disposent aussi d’un « leve­ler » qui s’avère très effi­cace pour avoir un volume continu même avec des fichiers audio ayant des niveaux très diffé­rents. Très bien vu.

Yamaha MGP16X

Elles comportent enfin une autre fonc­tion rare sur les consoles de ce format : elles disposent d’un commu­ta­teur permet­tant de les trans­for­mer en tranches mono (mais pas micro puisque pas de préam­pli), en deux sources mono mélan­gées ou en stéréo pure. Ces tranches disposent d’ailleurs chacune d’une entrée XLR et de deux entrées jack (mono L et R). Cette possi­bi­lité risque de se montrer très pratique pour ceux qui ont beau­coup de synthés et machines à connec­ter, même si ceux-ci sont désor­mais le plus souvent stéréo.

Côté tranches mono/micro (au nombre de 8), on trouve du très clas­sique, avec toute­fois la présence d’un compres­seur sur chaque tranche. Faisons le tour des contrôles, de haut en bas :

  • Trois boutons pous­soirs : un atté­nua­teur –26dB, un coupe-bas à 100Hz et une alimen­ta­tion 48V. On note donc que celle-ci s’en­clenche par tranche et non en global. Appré­ciable.
  • Le gain du préam­pli micro
  • Le compres­seur. Il ne dispose que d’un unique bouton de réglage qui en gère l’in­ten­sité. Le seuil et le knee sont fixes et le bouton règle à la fois le taux de compres­sion et la compen­sa­tion de gain.
  • Un clas­sique égali­seur 3 bandes : aigus et graves en shelf avec chacun un bouton de gain et le médium en semi-para­mé­trique avec un bouton de fréquence et un bouton de gain
  • Deux envois d’auxi­liaire, le premier étant préfa­der, le second dispo­sant d’un bouton pre/post fader
  • Les envois FX1 et FX2 qui contrôlent l’en­voi aux effets inté­grés. Ces envois sont post fader.
  • Un pano­ra­mique
  • Un bouton d’al­lu­mage de la piste (il faut qu’il soit sur ON pour que la piste soit active et envoyée dans les bus). Celui-ci s’éclaire vive­ment lorsqu’il est enclen­ché.
  • Le fader volume de piste
  • Deux LEDs d’in­di­ca­tion de présence de signal et de peak (crêtes)
  • Trois boutons d’en­vois aux bus : 1&2, 3&4 et « ST » (la sortie prin­ci­pale) accom­pa­gnés de LEDs témoin 
  • Un bouton PFL (prefa­der listen) et sa LED témoin, permet­tant d’af­fi­cher le niveau de signal pré-fader sur le bargraph à 2×12 LEDs et d’écou­ter la tranche sur la prise casque

Enfin, il y a deux autres tranches stéréo (9/10 et 11/12). Elles peuvent aussi être utili­sées comme tranches mono et entrées micro (prise XLR présente). On y retrouve les mêmes fonc­tions que sur les tranches mono à l’ex­cep­tion notable du compres­seur et de la perte du semi-para­mé­trique pour les médiums, remplacé par un simple gain centré sur la fréquence de 2,5 kHz. Pourquoi cette mesqui­ne­rie ?

Comme on le voit, cette console offre beau­coup de fonc­tions et est très complète. Tout au plus pourra-t-on regret­ter de ne pas avoir plus d’auxi­liaires, mais rares sont les consoles de cette taille à en propo­ser plus et le multief­fet inté­gré limite l’em­ploi de hard­ware externe. C’est plutôt le nombre de lignes de retours qui sera un peu limite. Signa­lons au passage, même si ça tombe sous le sens, que chaque tranche mono dispose d’un insert. Par ailleurs, les FX1 et 2 peuvent être aussi utili­sés comme Aux puisqu’on dispose de sorties physiques équi­pées de jacks à coupure. Bran­chez-les et le multief­fet est shunté au profit de la sortie physique désor­mais dry.

Voyons le panneau géné­ral. Ici aussi, on va voir que la console en donne beau­coup pour sa taille. Passons rapi­de­ment sur les clas­siques potards de retours d’auxi­liaires 1 et 2, les envois/retour d’en­re­gis­treur, la prise casque et son bouton de volume qui contrôle aussi le volume d’une sortie « moni­tors out » permet­tant de connec­ter ampli casque ou enceintes. Tout ceci est assez clas­sique et si vous voulez des détails, je vous invite à vous pencher sur le manuel (PDF en français).

Gestion des effets internes

Yamaha MGP16X

On dispose de deux proces­seurs d’ef­fets. L’un est dédié aux réver­bé­ra­tions avec 8 programmes courants (3 hall, 2 plates et 3 room). L’autre propose des 16 effets parmi lesquels 5 réverbes (ce qui permet de dispo­ser de deux réverbes diffé­rentes), des délais et échos, chorus, phaser, flan­ger, « sympho­nic » (épais­sis­seur sonore), doubleur (pitch) et radio voice (filtre coupe-bas). Chaque proces­seur a un poten­tio­mètre rota­tif sans fin qui permet de choi­sir le n° d’ef­fet (lequel s’af­fiche dans un affi­cheur à LEDs) avec fonc­tion pous­soir pour vali­der. Un autre poten­tio­mètre permet de régler le para­mètre prin­ci­pal de l’ef­fet. Celui-ci sera par exemple le temps de réver­bé­ra­tion sur une réverbe, la fréquence de LFO sur les effets de modu­la­tion ou le temps de retard sur les délais / échos.

Par ailleurs, on dispose d’un bouton « tap » pour régler le tempo des délais. Bien vu ! On peut regret­ter de ne pas avoir de réglages plus détaillés des effets, mais au moins, on gagne large­ment en simpli­cité et en rapi­dité de balance. Par contre, il est vrai­ment dommage que, lorsqu’on utilise un délai réagis­sant au tap-tempo, le potard n’ait pas été affecté au feed­back (les répé­ti­tions). Il conserve sa fonc­tion de réglage de vitesse dont on n’a que faire puisque le tap est bien plus pratique.

Rappe­lons qu’on peut shun­ter ces effets internes et utili­ser les FX1 et FX2 comme des auxi­liaires post-fader. Il faudra dans ce cas utili­ser une tranche ou une entrée quel­conque pour le retour d’ef­fet à la console.

Si on utilise les effets internes, ceux-ci disposent de tranches de retour avec bouton de mise en marche, fader, bouton PFL et affec­ta­tion de bus. On a même un envoi sur les auxi­liaires 1 et 2 pour ces tranches de retour d’ef­fets. Complet ! Dommage de ne pas avoir inté­gré d’en­trée à coupure pour utili­ser les tranches dédiées comme retour d’ef­fets externes, mais il n’y a de toute façon plus la moindre place sur le panneau arrière !

Comment ça sonne ?

Toutes ces fonc­tions, c’est bien joli, mais encore faut-il que ça sonne bien. Comme on l’a dit, cette console n’a rien à voir avec la série MG. Le chef produit de Yamaha France m’a d’ailleurs affirmé qu’il avait souhaité que la console ne s’ap­pelle pas MG, mais les Améri­cains souhai­taient capi­ta­li­ser sur l’image de marque de cette série si bien instal­lée sur le marché.

Effec­ti­ve­ment, pour moi, il y autant à voir côté son entre la MGP et une MG qu’entre un vrai restau­rant japo­nais et des sushis sous vide.

Yamaha MGP16X

Il y a des raisons tech­niques, évidem­ment. D’abord, côté préam­plis, Yamaha a implé­menté les D-PRE initia­le­ment déve­lop­pés pour leurs consoles haut de gamme. Côté EQ, Yamaha parle de modèles X-pres­sive. S’ils ne commu­niquent pas offi­ciel­le­ment sur la ques­tion, se conten­tant de parler « d’ému­la­tion d’éga­li­seurs vintage », ils se seraient atta­chés à repro­duire le son des Neve 1073. N’en ayant pas sous la main, je n’ai pas pu compa­rer. Mais je pense que Yamaha tendrait des bâtons pour se faire battre à en parler offi­ciel­le­ment. L’im­por­tant reste que ça sonne et les extraits audio vous le montre­ront : c’est plutôt réussi. Comme toujours lorsqu’on veut soigner le son, un grand soin aurait été porté à l’ali­men­ta­tion (univer­selle, merci) large­ment dimen­sion­née.

Le résul­tat s’en­tend d’abord côté souffle. Il est inau­dible en situa­tion courante. J’ai fait un petit test. Rien n’était bran­ché sur la console. J’ai ouvert toutes les tranches, réglé tous les gains à 3 heures, les envois FX1 et 2 à midi, mis tous les faders à 0 et regardé ce que ça donnait sur une entrée de ma carte son RME Multi­face. L’ana­ly­seur de RME (Digi­check) affiche un signal autour de –100dB RMS et –90dB peak sur une entrée de la carte son lais­sée libre tandis qu’on obtient –80dB RMS et –70dB peak sur l’en­trée rece­vant la console. Assez remarquable vu qu’on est dans une situa­tion de réglage assez extrême, même si ici les compres­seurs ont évidem­ment été lais­sés à 0.

Vous pour­rez écou­ter aussi ce test micro avec des SM58. Ils ont été placés côte à côte, à une tren­taine de centi­mètres de ma bouche. L’un est bran­ché dans un préam­pli RME Quad­Mic, l’autre passe par la console (égali­seurs à plat, compres­seur coupé) où il ressort sur le bus géné­ral.

Les deux fichiers ont été norma­li­sés pour obte­nir exac­te­ment le même niveau (impos­sible à obte­nir au dB près en réglant les gains à la main). Sur la console, le préam­pli était réglé pour taper dans les +4dB en crête. Plutôt sage, donc.

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Par ailleurs, j’ai testé cette console en live. Le test s’est déroulé dans un bar à concert, avec un groupe de 5 musi­ciens pros : les BBB (Brit­tany Blues Band). Hélas, il a fallu s’en tenir à une batte­rie élec­tro­nique, situa­tion de plus en plus courante dans les petits lieux.

Malgré la batte­rie élec­tro­nique, la sono­ri­sa­tion n’était pas si simple. Ne serait-ce qu’à cause des gros amplis du bassiste et du guita­riste. Sans comp­ter un clavier qui navi­guait entre sons de piano, de gros orgues façon Hammond, des nappes ou des sons de cuivres, le tout avec parfois des écarts de 12dB. Enfin, le lieu est séparé par de gros murs en diffé­rents espaces et même si les passages sont large­ment ouverts, on compte pratique­ment 4 zones, presque des pièces diffé­rentes : celle où joue le groupe, la terrasse atte­nante (large baie vitrée), la grande zone du bar et une dernière (ou une première), près de l’en­trée (ou de la sortie, au choix). 

Le test d’une telle console ne saurait être complet sans un test en situa­tion réelle. Mais pour un groupe, c’est déli­cat d’ac­cep­ter de se faire sono­ri­ser par un inconnu. Je tiens donc à remer­cier chaleu­reu­se­ment Yvan Guille­vic et les musi­ciens du Brit­tany Blues Band qui ont non seule­ment accepté de servir de cobayes, mais sont venus une grosse heure en avance pour prendre le temps de gérer tous les problèmes et retards que peut géné­rer une confi­gu­ra­tion inha­bi­tuelle. Merci aussi pour l’ex­cellent concert. Bien que pas spécia­le­ment fan de blues, je me suis régalé. Notez que ces musi­ciens sont aussi membres d’Empty Spaces, excellent groupe de tribute to Pink Floyd. Un très grand merci aussi à Mamm Kounifl (atten­tion au son), le lieu du concert. Merci pour leur gentillesse, leur dispo­ni­bi­lité et leur souplesse quant à l’ins­tal­la­tion. Sans comp­ter l’ex­cellent repas. Bosser dans ces condi­tions est un régal. Si vous passez dans le coin, n’hé­si­tez pas à y boire un coup ou y manger un morceau. Le lieu est sympa et la table est bonne. Encore merci à tous pour l’aide précieuse appor­tée à ce test.

La sono­ri­sa­tion était assu­rée par deux ensembles cais­sons + satel­lites Power­Works. Sur scène, il y avait deux lignes de retour avec mes QSC K12 en bain de pied à l’avant et un retour person­nel pour le batteur (avec un volume de batte­rie acous­tique) et un pour le clavier. On a d’ailleurs regretté de n’avoir que deux AUX, obli­geant à coupler les retours deux à deux. Il y a certes deux sous-groupes, mais l’uti­li­sa­tion de sous-groupes en retour est déli­cate et limi­tée.

Le résul­tat a été excellent. Dès la pause, plusieurs personnes sont venues me féli­ci­ter pour le son (ce qui est rare). Dont un certain Karim Kacel dont on peut penser qu’il sait ce qu’est un truc qui sonne. « Super le son ! Je m’at­ten­dais à avoir les oreilles qui saignent et à filer. Mais non. Et on entend tout bien, la guitare, la voix et tout ». Thank you mister.

Karim, qui était resté sage­ment au fond près de la sortie pour le premier set est venu s’as­soir près de la console pour le second.

À la fin de concert, c’est presque une dizaine de personnes diffé­rentes qui sont venues me féli­ci­ter pour le son ! Je ne me souviens pas, ni que ça me soit déjà arrivé, ni d’avoir souvent vu ça sur des concerts où l’ingé son est géné­ra­le­ment pour le public quan­tité négli­geable.

Ne croyez pas que ça tient à un talent parti­cu­lier de ma part. Il y a d’abord le talent du groupe, évidem­ment, car sono­ri­ser un groupe qui sonne, c’est quand même 80 % du boulot fait. Pour ma part, si j’ai tout de même un peu d’ex­pé­rience et d’oreille, je ne suis pas ingé son et ne sono­rise pas très souvent ce genre de concerts (à part les miens) et je suis persuadé que je n’au­rais pas pu faire du boulot aussi bon sans une bonne console. En tout cas, tout le monde était content, moi y compris puisque non seule­ment je n’ai pas galéré pour faire et gérer le son, mais je me suis amusé à gérer les effets en live, comme le délai quiva­bien sur la voix du chan­teur pendant une reprise de Run Like Hell des Floyd, ce qu’il a beau­coup appré­cié.

Contrôle par iTruc

Le concert a été aussi l’oc­ca­sion, à l’aide d’un iPad, de tester le logiel MGP Editor qui permet d’ac­cé­der à des contrôles plus pous­sés du multief­fet. Je dois dire que je suis plutôt réservé sur ce point. Bon, le MGP Editor est d’une simpli­cité enfan­tine à utili­ser et je n’ai constaté aucun dysfonc­tion­ne­ment. Au contraire : console et iTruc réagissent parfai­te­ment l’un à l’autre (une modi­fi­ca­tion sur la console appa­raît presque immé­dia­te­ment dans MGP Editor).

Yamaha MGP16X

Là où je suis plus réservé, c’est sur l’am­pleur des réglages acces­sibles et leur réelle utilité. Certes, on peut régler plus fine­ment la réver­bé­ra­tion (dont la taille de la pièce ou le damp), mais les réverbes inté­grées sont nombreuses et sonnent correc­te­ment, rendant ceci assez anec­do­tique, sauf sur de grosses sono­ri­sa­tions, ce qui n’est pas spécia­le­ment le domaine de cette console. Le réglage le plus précieux est le feed­back de délai auquel on n’a sinon pas accès. Côté compres­seur, le réglage se limite au seuil. Pas de knee ni de taux. Mais une fois de plus, ça n’est pas vrai­ment néces­saire. Alors j’ai un peu envie de dire « tout ça pour ça » ? À mes yeux, sur la seule ques­tion des effets, un bouton de contrôle supplé­men­taire sur la console aurait été préfé­rable. Main­te­nant, rela­ti­vi­sons. D’abord, je n’ai pas d’iTruc (j’ai choisi le monde Android), ce qui rend sans doute mon regard plus critique qu’un posses­seur de la marque à la pomme. Ensuite, dans la mesure où l’on a la fonc­tion d’en­voi direct du son, il est aussi bien d’avoir cette fonc­tion, même si elle n’est pas essen­tielle. Notez quand même qu’un iPad est bien grand pour cet usage. Préfé­rez un iPhone ou un iPod. Notez que la fonc­tion d’en­trée son marche aussi avec un iPod Nano, mais vous ne pren­drez pas le contrôle des effets.

Conclu­sion

Je pense qu’à la lecture de l’ar­ticle, vous savez déjà ce que je pense de cette console. Elle cumule profu­sion de fonc­tions, une appa­rente qualité de fabri­ca­tion (à voir sur la durée, mais du Yamaha, c’est géné­ra­le­ment fiable) et une qualité sonore à laquelle on ne peut rien repro­cher, surtout dans cette gamme de prix. Fidèle à la philo­so­phie Yamaha, cette console ne colore pas folle­ment, mais montre un certain carac­tère. Enfin une MG qui sonne !

Bien sûr, elle n’est pas exempte de petits défauts, lesquels sont souvent l’apa­nage des consoles de ce format. Le pire étant sans doute que deux auxi­liaires supplé­men­taires auraient été les bien­ve­nus. Person­nel­le­ment, j’au­rais aimé que les fonc­tions USB ne soient pas canton­nées aux produits Apple (lesquels sont tout de même large­ment majo­ri­taires chez les musi­ciens). Mais le fait de ne pas possé­der d’iTruc ne rend pas le choix de cette console caduc pour autant. D’ailleurs, moi-même qui dois m’équi­per prochai­ne­ment d’une console de ce format, je place clai­re­ment la MGP16X dans ma short list. En tous cas, c’est sans hési­ta­tion que je lui décerne un award de « valeur sûre ».

9/10
Award Valeur sûre 2013
Points forts
  • Nombreuses fonctions
  • Utilisation simple et claire
  • Tranches stéréo hybrides
  • Intégration iTruc intelligente
  • Ca sonne très bien
  • Rapport qualité / construction / fonctions / prix intéressant
Points faibles
  • Deux auxiliaires de plus, s'il vous plaît
  • Fonctions par USB réservées aux produits Apple
  • Un bouton de contrôle supplémentaire pour les effets eût été préférable
  • Pas de semi-paramétrique sur deux des tranches stéréo : mesquin
  • Seule la lecture est possible par USB. Pas l'enregistrement.

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