Sujet Commentaires sur le dossier : Le film du dimanche : 8 bits - Bricoleur du son

Citation :

Oui c'est dommage que le docu n'ait pas un peu plus poussé l'aspect technique de la chose et ait préféré se concentrer sur le "phénomène" social (au demeurant plus que confidentiel)

Pour être tout à fait honnête, quand tu fais un docu, tu espères pouvoir le vendre ensuite à des chaînes télé, qui parfois coproduisent d'ailleurs en amont. Or, cela implique que tu fasses quelque chose qui soit recevable par un public assez large. De fait, si un jour vous voyez, même sur Arte à 2 h du mat, un docu technique sur le mixage en studio, c'est soit qu'un milliardaire a payé Arte pour le diffuser, soit que le directeur des programmes couche avec le réalisateur ou la réalisatrice, soit que le mec qui fait la grille des programmes a un gros problème d'alcoolisme. Dans tous les cas, la télé ne diffuse jamais de documentaires techniques car c'est à coup sûr un moyen de plomber l'audience, et les consignes données aux réalisateurs sont donc claires : trouver un angle qui permette à tout le monde de s'y intéresser et ne pas s'embourber dans un truc de spécialiste. C'est vrai pour la musique, mais ça l'est aussi pour tous les domaines qui peuvent être techniques, comme la littérature : Depuis 35 ans que je regarde la télé, je n'y ai encore jamais vu une vraie émission littéraire, juste du chit chat grand public autour de bouquins, entre promos, lectures et interviews sur le temps qu'il fait, très très loin du métier d'écrire. Le jour où l'on parlera à la télé de l'emploi de la phrase nominale chez Malraux, de la structure du récit Célinien ou des théories de Ricoeur et Genette n'est pas près d'arriver.