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Elektron Analog Drive
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Test de la pédale de saturation Elektron Analog Drive

Distorsion Guitare de la marque Elektron

Prix public : 399 € TTC
Test écrit
69 réactions
Octomom
8/10
Award Innovation 2017
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Bien connu des amateurs de synthétiseurs et de boîtes à rythmes, le fabricant suédois Elektron s’attaque pour la première fois au monde de la guitare. En effet, la marque propose depuis novembre dernier l’Analog Drive, une pédale de saturation intégrant 8 circuits analogiques différents ainsi que des presets et une connectivité MIDI. Coup d’essai, coup de maître ? Nous vous livrons notre verdict.

L’Ana­log Drive d’Elek­tron se veut être un outil extrê­me­ment poly­va­lent puisqu’il intègre litté­ra­le­ment 8 pédales en une. Il n’est donc pas éton­nant, lors du débal­lage, de décou­vrir un châs­sis en alumi­nium rela­ti­ve­ment impo­sant de 171 × 177 × 62 milli­mètres. Notons d’ailleurs que la bête est livrée dans une fort jolie boîte, et qu’une alimen­ta­tion de 12 volts est four­nie. 

La machine est assez laide, mais parfai­te­ment fonc­tion­nelle grâce à de nombreux boutons bien espa­cés, la présence de trois foots­witchs et d’un petit écran sommaire (double affi­cheur de 7 segments à LED). Les circuits embarqués ont beau être analo­giques, un contrôle numé­rique permet d’en­re­gis­trer 100 réglages diffé­rents par l’in­ter­mé­diaire de presets. De plus, l’en­semble des réglages et des fonc­tions de l’Ana­log Drive sont pilo­tables en MIDI. Penchons-nous dans un premier temps sur les multiples para­mètres de notre machine. 

Premier regard

Elektron Analog Drive : Elektron Analog Drive (92023)

L’Ana­log Drive est dotée de huit potards, dont un gros bouton cranté qui permet de choi­sir le circuit désiré. La sélec­tion du mode est déter­mi­nante, puisqu’il est impos­sible de les mélan­ger. Voici la liste des choix dispo­nibles : 

  • Clean Boost
  • Mid Drive
  • Dirty Drive
  • Big Dist
  • Focu­sed Dist
  • Harmo­nic Fuzz
  • High Gain
  • Thick Gain

Bien évidem­ment, deux boutons sont dédiés au gain et au volume. Si la course du gain est irré­pro­chable, il n’en va pas de même pour le volume. En effet, ce réglage n’est pas très progres­sif dans le premier tiers de la course du potard, ce qui complique l’ajus­te­ment du niveau à faible volume. Quant à l’EQ, il se compose de potards dédiés aux graves, aux médiums, et aux aigus, mais égale­ment d’un bouton Mid Freq ajus­tant la fréquence des médiums. C’est un énorme plus qui modi­fie complè­te­ment le carac­tère sonore de la pédale, et les potards Low Mid et High sont terri­ble­ment effi­caces et exploi­tables sur la quasi-tota­lité de la course. Bref, l’éga­li­seur est une réus­site.

Un dernier bouton rota­tif cranté est dédié aux presets. Il permet de navi­guer entre ceux-ci, mais aussi de les enre­gis­trer puisqu’il est cliquable. La gestion des presets est très aisée, puisqu’il suffit de régler la pédale comme on le souhaite, puis d’ac­tion­ner notre bouton, de choi­sir entre les 100 empla­ce­ments, et d’ac­tion­ner à nouveau pour sauve­gar­der les para­mètres. Il est d’ailleurs facile de retrou­ver les réglages d’un preset, car deux petites LED situées l’une à côté de l’autre indiquent s’il faut tour­ner un bouton à droite ou à gauche pour atteindre le réglage sauve­gardé. Ajou­tons qu’il est néces­saire de passer par cette opéra­tion pour modi­fier un réglage après l’en­clen­che­ment d’un preset puisque le bouton doit se caler sur le para­mètre initial sans quoi il n’agira pas. 

Elektron Analog Drive : Elektron Analog Drive (35300)

Il est aussi possible de navi­guer parmi les presets par l’in­ter­mé­diaire des trois foots­witchs. Ils sont d’ailleurs placés sur une excrois­sance légè­re­ment suréle­vée et incli­née du châs­sis de l’Ana­log Drive, ce qui les rend faci­le­ment acces­sibles. Les deux sélec­teurs au pied sur les côtés permettent d’al­ler à gauche ou à droite, et le sélec­teur central offre la possi­bi­lité de sélec­tion­ner un preset ou de « bypas­ser » le signal tout en gardant le buffer inté­gré actif. ll est donc possible de choi­sir les presets même lorsque l’ef­fet n’est pas enclen­ché. On aurait d’ailleurs aimé un petit inter­rup­teur supplé­men­taire sur le côté pour allu­mer et éteindre la pédale, puisqu’il faut la débran­cher à chaque fois.

Enfin, un sélec­teur à deux posi­tions est dédié au mode Manual. En l’ac­ti­vant, l’écran s’éteint et les para­mètres s’adaptent direc­te­ment aux diffé­rents réglages des potards. Exit donc les presets et le contrôle numé­rique, la pédale se simpli­fie et fait la part belle à l’in­tui­ti­vité. 

Bibe­rons et couches

Plusieurs entrées et sorties sont dispo­nibles sur l’Ana­log Drive. L’en­trée prin­ci­pale est dédiée aux instru­ments, dont la guitare, mais égale­ment les synthé­ti­seurs ou les boîtes à rythmes. L’on trouve aussi une sortie, deux entrées pour contrô­ler le gain et la fréquence des médiums avec une pédale d’ex­pres­sion ou une tension de contrôle, et des ports MIDI In et MIDI Out. Elek­tron a même pensé à ajou­ter une encoche de sécu­rité Kensing­ton pour éviter les vols. 

Elektron Analog Drive : Elektron Analog Drive (94957)

La connexion MIDI fonc­tionne à merveille… lorsqu’on maîtrise le MIDI ! Nous avons piloté la pédale depuis Studio One, et nous n’avons rencon­tré aucun souci. Les messages MIDI sont réfé­ren­cés dans le manuel, mais il est dommage qu’Elek­tron ne propose pas de logi­ciel permet­tant de faci­li­ter le pilo­tage de la pédale, ou même un éditeur pour les presets. Pire, pour mettre la pédale à jour, il faut télé­char­ger un logi­ciel libre de droits (SysEx), télé­char­ger le fichier de mise à jour, puis uploa­der ce fichier par l’in­ter­mé­diaire du logi­ciel dans la pédale. Ce n’est pas très pratique, et le fabri­cant suédois réduit sa cible avec une machine certes perfor­mante, mais néces­si­tant des efforts et des connais­sances. 

Il en va d’ailleurs de même avec les para­mètres de la pédale. Ils sont acces­sibles via l’écran en appuyant sur les deux foots­witchs en même temps, mais les indi­ca­tions sont sommaires et peu parlantes. Il est notam­ment possible de choi­sir entre le contrôle CV ou les pédales d’ex­pres­sion, ou encore de confi­gu­rer le MIDI, mais il faut obli­ga­toi­re­ment se réfé­rer au manuel pour comprendre le fonc­tion­ne­ment de l’Ana­log Drive.

Babille­ments 

Voici des extraits sonores dédiés à chacun des huit circuits. Afin d’illus­trer la poly­va­lence de la pédale, nous jouons à chaque fois avec l’EQ et le gain. Les six premiers sons ont été enre­gis­trés avec les micros magné­tiques d’une guitare Variax Stan­dard de Line 6, et les deux autres avec une Ibanez FR2620 Pres­tige. L’Ana­log Drive est connec­tée à un ampli Fender '65 Twin Reverb combiné à un simu­la­teur de HP Two Notes Torpedo VB-101 et une carte son Stein­berg UR22

1 Clean Boost Micros manche+in­ter­mé­diaire (gain à fond)
00:0002:38
  • 1 Clean Boost Micros manche+in­ter­mé­diaire (gain à fond) 02:38
  • 2 Mid Drive Micros manche+in­ter­mé­diaire 02:18
  • 3 Dirty Drive Micro cheva­let 02:32
  • 4 Big Dist Micros cheva­let+in­ter­mé­diaire 02:18
  • 5 Focu­sed Dist Micro cheva­let 02:32
  • 6 Harmo­nic Fuzz Micro cheva­let 03:14
  • 7 High Gain Micro cheva­let Ibanez 04:02
  • 8 Thick Gain Micro cheva­let Ibanez 04:34

Une fois bran­chée, la pédale d’Elek­tron tient toutes ses promesses. Ainsi, le Clean Boost est d’une grande clarté, même lorsque l’on pousse le gain. Le mode Mid Drive, lui, est clai­re­ment dans l’es­prit Tube Screa­mer, et riva­lise avec l’ef­fet d’Iba­nez tout en étant plus para­mé­trable. L’on regrette toute­fois que la satu­ra­tion soit rela­ti­ve­ment pronon­cée même avec le gain au mini­mum, ce qui est déce­vant pour un circuit d’over­drive.  

La Dirty Drive propose une satu­ra­tion vintage évoquant un baffle lacéré. La rédac­tion d’Au­dio­fan­zine ne raffole pas de ce type d’ef­fet habi­tuel­le­ment, mais en l’oc­cur­rence c’est plutôt réussi. Le son est effec­ti­ve­ment « sale » sans être trop agres­sif, et l’EQ permet juste­ment d’ap­por­ter encore plus de douceur ou, inver­se­ment, de rendre l’ef­fet plus méchant. 

Le mode Big Dist est l’un de nos favo­ris. Il offre une belle réserve de gain, mais il est aussi possible d’ob­te­nir un son clean qui crunche légè­re­ment. Ajou­tons qu’il y a plus d’ai­gus qu’avec le circuit Mid Drive.

Elektron Analog Drive : Elektron Analog Drive (24354)

La Focu­sed Disto s’avère très poly­va­lente. Elek­tron indique que ce mode se rapproche des sono­ri­tés d’une Klon Centaur, mais cela ne nous a pas marqués dans les faits. C’est un effet assez passe-partout, mais effi­cace, qui débute comme une petite distor­sion idéale pour du clas­sic rock puis lorgne vers des sons plus heavy et tran­chants lorsque le gain est poussé à fond. Atten­tion tout de même au souffle, parti­cu­liè­re­ment présent.  

L’Har­mo­nic Fuzz est l’autre grande réus­site de notre pédale. Elle se carac­té­rise par un son épais, et un gate présent mais sans être trop prononcé. Le gain est assez poussé même avec le réglage au mini­mum, mais l’on peut jouer avec le volume de la guitare. L’on peut très bien s’adon­ner à du rock façon Hendrix ou à des sons plus modernes avec le gain à fond, et en jouant avec l’EQ pour obte­nir un rendu plus synthé­tique et gonflé. Encore une fois, l’on entend pas mal de souffle lorsque le gain est au maxi­mum.

Enfin, les modes High Gain et Thick Gain offrent les plus grosses satu­ra­tions dont est capable l’Ana­log Drive. Dans les deux cas, le souffle est très impor­tant. C’est un phéno­mène natu­rel qui nous avions déjà décelé avec certains modes, mais il devient plus contrai­gnant avec ces deux circuits. L’High Gain est très inté­res­sante lorsque le bouton de gain est poussé jusqu’à 12 h, puis devient un peu plus diffi­cile à domp­ter. Le son est ample, et reste bien défini. La satu­ra­tion du Thick Gain est assez simi­laire à la précé­dente, mais avec plus d’épais­seur. On perd un peu en défi­ni­tion, surtout au-delà de 12 h. La pédale commence alors à gron­der mécham­ment, et il n’est pas évident de la domp­ter. 

Enfin, comme nous l’in­diquions précé­dem­ment, il est possible d’uti­li­ser une pédale d’ex­pres­sion pour contrô­ler la fréquence des médiums. Nous avons donc bran­ché notre Boss FV-500H et enre­gis­tré une petite série d’ex­traits avec les modes Harmo­nic Fuzz, Clean Boost, et Big Dist. Pour bien entendre l’in­fluence du chan­ge­ment de fréquences, le bouton Mid est à fond. Voici ce que cela donne.

9 EXP Medium Fuzz
00:0000:58
  • 9 EXP Medium Fuzz 00:58
  • 10 EXP Medium = Clean Boost (manche + inter) 01:06
  • 11 EXP Medium Over­drive Big Dist (manche + inter) 01:08

Conclu­sion

Cette première intru­sion d’Elek­tron dans le monde de la guitare est impres­sion­nante. L’Ana­log Drive n’est pas origi­nale dans ses sono­ri­tés, mais l’in­té­gra­tion de 8 circuits analo­giques complè­te­ment diffé­rents contrô­lés numé­rique­ment en fait un produit rare et inno­vant. Nous avons certes été moins séduits par les grosses satu­ra­tions, mais le clean boost, les over­drives et la fuzz sont tout simple­ment excel­lents. L’EQ est redou­table, et nous avons adoré la possi­bi­lité de modi­fier la fréquence des médiums, que ce soit avec le bouton ou la pédale d’ex­pres­sion.

À l’in­verse de Stry­mon qui souhai­tait avec la River­side simpli­fier au maxi­mum le travail du guita­riste en ajus­tant en perma­nence des para­mètres à mesure que le gain augmente, l’Ana­log Drive offre la possi­bi­lité de cher­cher son son. Ces deux pédales ont donc des approches complè­te­ment diffé­rentes. L’Elek­tron est plus clas­sique, car elle embarque des circuits assez tradi­tion­nels. C’est l’EQ, les presets, et la possi­bi­lité de pilo­ter en MIDI qui en font un outil incroyable. Elle demande plus d’in­ves­tis­se­ment que la River­side, ne fait pas préam­pli, mais c’est une boîte à outil regor­geant de solu­tions utiles. Elle rempla­cera sans pâlir la plupart des pédales de satu­ra­tion de votre pedal­board, et vous fera ainsi gagner beau­coup de place et peut-être même de l’ar­gent malgré le tarif de 399 €.

Les guita­ristes appré­ciant cumu­ler les satu­ra­tions regret­te­ront toute­fois l’im­pos­si­bi­lité de mêler les circuits. C’est le grand défaut de l’Ana­log Drive, auquel il faut ajou­ter le très ennuyeux manque de progres­si­vité du potard de volume en début de course et la grande austé­rité esthé­tique et ergo­no­mique de la machine. L’on sent qu’Elek­tron vient du monde des synthés, et que la marque s’adresse à une niche de spécia­listes. Nos amis clavié­ristes et autres amateurs de machines devraient d’ailleurs eux aussi se pencher sur l’Ana­log Drive, ils pour­raient avoir une bonne surprise.

 

  • Elektron Analog Drive : Elektron Analog Drive (92023)
  • Elektron Analog Drive : Elektron Analog Drive (24354)
  • Elektron Analog Drive : Elektron Analog Drive (94957)
  • Elektron Analog Drive : Elektron Analog Drive (35300)

 

8/10
Award Innovation 2017
Points forts
  • 8 circuits analogiques tous très différents
  • Qualité sonore (mention spéciale pour les modes Mid Drive, Big Disto, et Harmonic Fuzz)
  • 100 presets facilement configurables
  • Le réglage de la fréquence des médiums et plus généralement l’EQ très efficace
  • Implémentation MIDI très complète
  • Les deux entrées pour pédales d’expression/CV
  • Le mode Manual
  • Destinée aux guitaristes, mais aussi utilisable avec des synthés, des boîtes à rythmes, etc.
  • Alimentation de 12 volts fournie
  • Bon rapport qualité/prix au vu des possibilités
  • Grosses réserves de gain et de volume, mais…
Points faibles
  • … ça souffle beaucoup
  • Impossible de mélanger plusieurs circuits
  • Moins à l’aise sur les grosses saturations
  • Bouton de volume peu progressif sur le premier tiers de la course
  • Interface de configuration sur la pédale peu ergonomique
  • On aurait aimé un logiciel facilitant l’édition, l’utilisation du MIDI, ou les mises à jour
  • Un peu grosse (et accessoirement pas très jolie)

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