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Hit'n'Mix DeepRemix
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Test d’HitnMix RipX Deepaudio

Editeur audionumérique de la marque Hit'n'Mix

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Test écrit
28 réactions
Don’t fear the RipX
9/10
Award Innovation 2021
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À mi-chemin entre Melodyne et le Music Rebalance d’un Izotope, RipX entend bien se faire une place sur le marché très sélect des logiciels de démixage, en proposant une solution un peu moins pensée pour les ingés son et un peu plus pour les musiciens… L’arme fatale ?

Test d’HitnMix RipX Deepaudio : Don’t fear the RipX

Exit Infi­nity, bonjour RipX : en renom­mant son produit phare dédié au démixage et en le décli­nant en deux versions plus ou moins avan­cées Deep Remix et Deep Audio, Hitn­Mix nous invite à profi­ter des tech­nos de démixage dans un contexte plus musi­cien que ce qu’on voit habi­tuel­le­ment : il ne s’agit pas seule­ment de dispo­ser de la détec­tion de notes comme dans Melo­dyne, mais de partie d’ins­tru­ments, et il ne s’agit pas seule­ment d’iso­ler des STEM comme dans Izotope RX mais de pouvoir mani­pu­ler les parties produites. Voyons cela en détail, une fois passée l’ins­tal­la­tion de l’ap­pli­ca­tion et du plug-in RipLink qui permet d’op­ti­mi­ser la commu­ni­ca­tion entre le logi­ciel et STAN : on aurait préféré une véri­table inté­gra­tion comme le fait Cele­mony dans plusieurs logi­ciels mais c’est déjà une bonne idée de l’avoir proposé, à l’heure où Izotope est extrê­me­ment à la bourre sur le sujet.

Get a rip

processTout commence évidem­ment par l’ou­ver­ture d’un fichier. Un assis­tant vous propose dès lors de para­mé­trer la détec­tion avec possi­bi­lité notam­ment de sélec­tion­ner toute ou partie des prin­ci­paux instru­ments (basse, batte­rie, voix, etc.), de défi­nir le niveau de qualité du trai­te­ment et d’au­to­ma­ti­ser la sauve­garde des STEM. La première surprise vient du temps assez consé­quent réclamé par le logi­ciel pour trai­ter le fichier en mode haut qualité : 7 minutes pour les 2:38 de At The Mercy de Paul Mc Cart­ney, c’est nette­ment plus que ce que réclame l’algo de démixage d’Izo­tope ou celui de Cele­mony. Si la qualité est au rendez-vous, on ne s’en plain­dra pas toute­fois…

ripxSitôt la tâche ache­vée, on se retrouve face à l’édi­teur où s’af­fichent les traî­nées colo­rées des parties détec­tées, et si l’aus­té­rité de l’in­ter­face comme les myriades de fonc­tions qu’on y trouve impres­sionnent de prime abord, la première bonne surprise vient de tout ce que le logi­ciel est parvenu à comprendre de la chan­son. Dans le coin infé­rieur droit de l’in­ter­face, on dispose en effet de la liste des « pistes » trou­vées par le logi­ciel, chacune corres­pon­dant à une couleur et chacune dotée de sa petite tranche de console permet­tant de Muter la piste, de la jouer en Solo, de modi­fier son volume, mais aussi son pano­ra­mique et son équi­libre spec­tral via un EQ graphique 3 bandes. Rien qu’avec cela, il y a déjà de quoi remixer, d’au­tant que le logi­ciel s’avère plus doué que les outils d’Izo­tope pour distin­guer les sources : rien que pour la batte­rie, on se retrouve la plupart du temps avec une piste Bass Drum pour la grosse caisse, Drums pour la caisse claire et Percus­sion pour les cymbales. Sans aucune inter­ven­tion, RipX est égale­ment parvenu à détec­ter les violons de Walk on the Wild Side, même s’il n’est évidem­ment pas toujours à son aise pour distin­guer les timbres proches, comme tous les algos du genre : on se retrouve ainsi avec un piano détecté comme guitare sur At the Mercy de Paul Mc Cart­ney et le soft ne saura pas non plus distin­guer deux instru­ments jouant à l’uni­son la même note. Il n’en reste pas moins qu’on est déjà sur un outil plus puis­sant que ce que propose Izotope parce qu’on dispose de plus de parties, et plus utili­sable que ce que propose Melo­dyne parce qu’on n’est pas jeté au beau milieu d’un conglo­mé­rat de notes : grâce aux couleurs, on retrouve en effet faci­le­ment ses petits.

Quant à la qualité d’iso­la­tion/suppres­sion des parties, elle s’avère rela­ti­ve­ment bonne suivant les cas et les instru­ments, comme les parti-pris du mixage : sur basse, batte­rie et voix, RipX s’en sort très bien, avec des arte­facts bien sûr, mais offrant des choses souvent très exploi­tables pour remixer et se sortant même de situa­tions piégeu­ses… Éton­nam­ment, il est ainsi parvenu à détec­ter la contre­basse doublée à l’oc­tave de Walk on the Wild Side, tout comme il a su distin­guer le violon­celle de la basse sur la chan­son de Mc Cart­ney. En revanche, il perd les pédales lorsque pour des raisons de réverb (le début des choeurs de Walk on the Wild Side) ou d’ul­tra­com­pres­sion (Teenage Dream de Katie Perry), les attaques des notes sont floues : et c’est bien compré­hen­sible. Les instru­ments un peu en arrière dans le mix ou se parta­geant l’ani­ma­tion des médiums posent égale­ment certains problème, ici comme chez la concur­rence : où commence la guitare, où s’ar­rête le piano, sachant que les tran­si­toires de la batte­rie ont vite fait de se mêler avec celles d’un strum­ming.

Voyez ce que ça donne sur les extraits de deux titres :

at-the-mercy­crop
00:0000:29
  • at-the-mercy­crop00:29
  • at-the-mercy­crop_Voice00:31
  • at-the-mercy­crop_Percus­sion00:31
  • at-the-mercy­crop_Drums00:31
  • at-the-mercy­crop_Bass Drum00:31
  • at-the-mercy­crop_Violin00:31
  • at-the-mercy­crop_Bass00:31
  • at-the-mercy­crop_Guitar00:31
  • star­light00:22
  • star­lights­tems_Drums00:24
  • star­lights­tems_Vocals00:24
  • star­lights­tems_Bass00:24
  • star­lights­tems_Other00:24

Des choses carré­ment exploi­tables, d’autres moins, sachant que l’ag­glo­mé­ra­tion des layers déli­cats en stem permet souvent de recon­si­tuer un instru­ment un peu compliqué.

harmonicNotez qu’il est en outre possible d’ai­der le logi­ciel dans sa tâche, que ce soit en ajou­tant un instru­ment supplé­men­taire auquel on attri­buera des segments, en déplaçant certains frag­ments d’un layer vers l’autre, ou en éditant les notes détec­tées par le logi­ciel via un éditeur d’har­mo­niques où l’on peut peindre et gommer à même la fenêtre. On peut égale­ment filtrer les notes via un slider, histoire de simpli­fier une partie, et appliquer un réduc­teur de bruit…

Bref, tout cela est déjà rela­ti­ve­ment inté­res­sant dans la mesure où cela marche bien mais c’est sur d’autres fonc­tions que RipX fait vrai­ment la diffé­rence en s’aven­tu­rant plus fran­che­ment du côté de la musique et de la compo­si­tion.

MashUp

Contrai­re­ment à ce qu’il est possible de faire chez les concur­rents, on a d’abord en effet la possi­bi­lité de passer d’un fichier à l’autre pour expor­ter/impor­ter des parties. De fait, la basse que vous préle­vez dans un fichier A peut se retrou­ver avec la batte­rie d’un fichier B, de sorte qu’il est ultra simple de faire des Mashups. La chose est rendue d’au­tant plus aisée qu’on dispose de fonc­tions permet­tant de détec­ter la gamme d’un morceau, et d’ap­pliquer par consé­quent cette gamme à une piste impor­tée, tout comme évidem­ment il est possible de mettre les choses au même tempo.

effetsMais RipX va beau­coup plus loin puisqu’on nous propose dans le sillage des outils de trans­po­si­tion une gamme complète d’ef­fets et de trai­te­ments appli­cables à chaque note sépa­ré­ment ou à toute sélec­tion de notes. Si on ne sera pas étonné de dispo­ser d’ou­tils de base pour mani­pu­ler le volume, le pano­ra­mique ou de filtres passe haut / passe bas, tout comme on s’at­ten­dait à la pano­plie de trai­te­ments rela­tifs à la hauteur tonale et aux formants (Pitch to Scale, Quan­tize Pitch, Flat­ten Pitch, Vibrato, Slide Pitch, Shift Formant, Harmony), la vraie diffé­rence se fait sur la présence d’ef­fets comme la réverb et le delay ainsi qu’un mode reverse. On dispose même d’un bouton Rando­mize qui va vous propo­ser un effet au hasard.

À titre d’exemple Fran­ken­stein de tout ce qu’il est possible de faire, voyez la boucle suivante : La batte­rie vient du Feel Good Inc de Gorillaz, la ligne de basse a été large­ment modi­fiée par provient du Walk on the Wild Side de Lou Reed, les voix en début, trans­po­sées et éditées au niveau des formants puis envoyées dans le delay viennent du Billie Jean de Michael Jack­son, et les voix de fin sont des versions au pitch écrasé des choeurs de la chan­son de Lou Reed. Sachant que le logi­ciel a été d’un précieux secours pour remettre tout cela dans le même tempo et la même tona­lité :

gorillaz­fuck
00:0000:05

Bien évidem­ment, il y a mieux à faire, et on fera bien garde surtout d’uti­li­ser de vrais instru­ments ou de doubler les parties grâce à la possi­bi­lité d’ex­por­ter chaque Layer en MIDI pour obte­nir quelque chose de plus propre, mais avouez qu’il y a de quoi s’amu­ser !

Pour cet autre exemple realisé en 20 minutes chrono, je ne récu­père que les voix pour chan­ger le contexte et forcé­ment, le résul­tat est moins « fran­ken­stei­nesque » :

reorch
00:0000:13

Enfin, voyez sans parler d’ex­trac­tion ce qu’il est possible de faire en termes d’ar­ran­ge­ments depuis l’in­té­rieur de la chan­son : ici, j’ai modi­fier les notes de la ligne de basse à plusieurs endroits, rempla­cée cette dernière par un son de piano sur la fin et ajouté des harmo­nie vocales que j’en­voie dans un delay…

mess­kool
00:0000:16

Bref, les possi­bi­li­tés créa­tives sont énormes, même si l’on pourra regret­ter le parti pris simple voire simpliste de certains de ces effets : un unique slider servira à les régler chacun, ce qui n’est pas gênant sur un outil de trans­po­si­tion, mais s’avère plus frus­trant sur un delay ou une réverbe. Reste que l’idée est excel­lente, et qu’elle l’est d’au­tant plus qu’elle s’as­so­cie à un système de scripts qui vont être inté­res­sants pour des raisons aussi utili­taires (nettoyer les fréquences, gérer les problèmes de phase) que créa­tives comme ci-dessus :  on peut rempla­cer un son par un autre par exemple.

Conclu­sion

Malgré ses airs austères et son côté un peu usine à gaz de prime abord, RipX DeepAu­dio est une excel­lente surprise qui emmène les tech­no­lo­gies de démixage et d’édi­tion de pitch sur des terrains un peu plus créa­tifs qu’un Melo­dyne ou un RX qui demeurent très atta­chés aux tâches de correc­tions. Stable et effi­cient, il gagne­rait sans aucun doute à jouir d’une meilleure inté­gra­tion dans les STAN tout comme des contrôles plus détaillés dans ces effets, mais force est de consta­ter qu’il y a déjà de quoi s’amu­ser gran­de­ment avec ce qui nous est proposé ici : on espère que la concur­rence en pren­dra de la graine. A essayer donc, voire à ache­ter sachant que l’édi­teur propose jusqu’à 20% de réduc­tion à l’oc­ca­sion du Black Friday.

9/10
Award Innovation 2021
Points forts
  • Séparation des instruments performante
  • Plein d'outils d'édition
  • Un vrai potentiel créatif…
  • …que ce soit pour faire des mashups…
  • Ou ajouter des effets, changer les notes, remplacer des notes, etc.
  • Possibilité aussi de l’utiliser pour du traitement correctif
  • Possibilité de faire ses propres scripts en python
  • Intégration via un plug-in aux STAN
Points faibles
  • Paramétrage des effets trop rudimentaire
  • Intégration perfectible via Ara
  • Interface austère et un peu usine à gaz
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.