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Schecter Diamond P-Custom
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Test de la Schecter Diamond P Custom IV

Basse électrique 4 cordes de la marque Schecter appartenant à la série Diamond-P Custom

Test écrit
4 réactions
Schecter voit double

Après le test de la Schecter Ultra, publié au beau milieu de l’été, voici celui d’une petite nouvelle de la marque.

Venue tout droit de Corée du Sud (Lire la bio schec­ter dans le test précé­dent), la Diamond P custom IV donne sa version de la Preci­sion Bass, avec deux micros doubles s’il vous plaît. Après s’être risqué sur le bizarre, nous allons donc appré­cier le “tout-venant” du cata­logue de cette compa­gnie.

 

 

Grand clas­sique

 

Schecter Diamond P Custom IV

Beau­coup de fabri­cants reprennent l’œuvre de Léo Fender au sein de leur cata­logue. Bon nombre de copies de Jazz­Bass et de Preci­sion Bass, sur le marché contem­po­rain, peuvent en témoi­gner. Je ne cher­che­rai pas à justi­fier ce fait avéré, les clas­siques sont ce qu’ils sont. Il serait un peu déplacé de repro­cher aux fabri­cants de violons d’aujour­d’hui, comme d’hier, d’être et d’avoir été, de vulgaires faus­saires de l’œuvre de Giovan Giacobo della Corna ou de Zanetto Micheli. J’évi­te­rai donc la paral­lèle sur le marché qui nous concerne. Le génie se partage dans l’art, comme dans ses manu­fac­tures. Ce qui inté­resse les gens comme moi, musi­ciens passion­nés par leur outil de créa­tion, sont les degrés de lecture de ce qui fait un stan­dard de la guitare basse. Car en soit, les concep­teurs qui usent de cet emprunt se permettent assi­dû­ment une petite touche person­nelle : un petit coup de ciseau, une fantai­sie magné­tique, un je-ne-sais-quoi qui tente à faire la diffé­rence avec l’icône d’ori­gine. Pourquoi ? Parce que le génie s’in­ter­prète. Parfois avec brio, parfois comme on peut.

 

Schecter Diamond P Custom IV

Alors qu’en est-il de cette Diamond P, qui comme son initiale l’in­dique, rentre plei­ne­ment dans cette caté­go­rie ? De prime abord, la marque n’in­vente rien et mélange tout. Rien de péjo­ra­tif en soit, puisqu’une bonne synthèse vaut mieux qu’une piètre inven­tion ! Mais il est impor­tant de dire les choses telles qu’elles sont : La Diamond P emprunte le manche comme le corps d’une Preci­sion stan­dard. Tandis que sa confi­gu­ra­tion de micros repro­duit celle de l’an­cienne Preci­sion Deluxe US (équi­pée d’un pavé double Jazz­Bass conçu à l’ori­gine pour la Roscoe Beck Signa­ture). C’est juste­ment la présence de ce type d’hum­bu­cker en aigu qui m’a donné envie de tester cette quatre cordes. Puisqu’il équipe la Preci­sion sur laquelle je joue depuis 11 ans. J’aime ce micro, sa perti­nence dans mon signal et l’as­sise qu’il offre quand je joue aux doigts. Je suis donc curieux de revoir cette solu­tion (double Preci­sion et double Jazz­Bass) à moindre coût et pourquoi pas chez un autre fabri­cant.

 

Fender avait déjà fait la moitié du chemin avec la Big Block mexi­caine, en posant ce double en posi­tion médiane. Mais il manquait l’équi­va­lant dans les graves. Avec du double au nord comme au sud, la confi­gu­ra­tion de la Diamond P devrait donner le change.

 

Schecter Diamond P Custom IV

Le manche fixé par quatre vis, propose des mensu­ra­tions à peu près égales au stan­dard : 42 mm au sillet, 57 mm à la douzième case pour un diapa­son de 34 pouces. Même longueur et même largeur de touche ; un profil moderne en C et une case de plus (soit vingt et une frettes) que sur la PB Stan­dard améri­caine. Facile à jouer, sans être tout à fait confor­table pour les petites paluches, il est surmonté d’une touche en palis­sandre indien. Son sillet blanc a tout du synthé­tique, ce qui rime avec plas­tique et n’a rien de fantas­tique. Bien au contraire.

 

La basse a beau être neuve ; on aperçoit déjà, sous le passage de la corde de sol, quelques rognures blanches carac­té­ris­tiques d’une matière trop molle. Un premier mauvais point, vous en convien­drez certai­ne­ment. Les méca­niques sont de solides Grovers, aussi rassu­rantes que tradi­tion­nelles sur ce type d’ins­tru­ment.

 

Le corps en aulne est ici d’un noir uni, avec un vernis brillant en guise de fini­tion. Il se propose aussi en blanc (Vintage White) et en bleu métal­lisé (Dark Meta­lic Blue). Black is beau­ti­full, mais atten­tion aux traces de doigts, surtout quand on mange gras, ça ne pardonne pas ! Une plaque de protec­tion de couleur unie vient surplom­ber la table. Le bloc cheva­let-cordier assure un double montage de cordes : il laisse le choix entre passage traver­sant et montage sur la table. On favo­ri­sera donc le sustain ou l’at­taque en fonc­tion de ses envies et besoins. La qualité de ce dernier est irré­pro­chable, il est massif, bien usiné et m’a l’air meilleur que ce qui est monté sur les stan­dards US origi­naux. Les cordes d’ori­gine sont des D’ad­da­rio de tirant moyen, proba­ble­ment du 45–105.

 

Une élec­tro­nique passive commande les deux micros, consti­tuée de deux volumes et d’une tona­lité. Ce dernier potard embarque un système push-pull qui permet de passer le micro aigu en simple bobi­nage. Les micros sont présen­tés comme étant de la marque Schec­ter : un double Preci­sion et un double Jazz­Bass à aimants céra­miques. De manière géné­rale, la fini­tion de ce modèle semble correcte.

 

Le test sera réalisé avec la basse direc­te­ment bran­chée dans mon inter­face Nova­tion. Je vous prie de bien vouloir excu­ser mon jeu un peu trem­blant, je me suis foulé le poignet durant les fêtes. Peut-être à force de lever le coude…

 

Passive, mais pas lascive

 

Schecter Diamond P Custom IV

Avec du double, on s’at­tend à un résul­tat assez massif. C’est effec­ti­ve­ment le cas, la basse est puis­sante sans emprun­ter le raccourci d’un préam­pli embarqué. Mais parlons un peu de l’er­go­no­mie géné­rale, cela pren­dra très peu de temps, à peine une phrase : c’est une Preci­sion Bass. Voilà, cela résume assez faci­le­ment la chose, que l’on soit debout ou assis.

 

Retour main­te­nant au chapitre du son, que j’ex­po­se­rai en six exemples, profi­tant de ce qui s’offre à moi en matière de confi­gu­ra­tions magné­tiques. Chose appré­ciable sur cette basse passive à trois contrôles : Il y a large­ment de quoi faire, entre le double bien gras des graves et  celui placé dans les aigus. Et il est fort agréable de rester sur un grain passif, qui permet un signal à la fois sobre et natu­rel. La seconde chose appré­ciable ici, surtout pour les bassistes qui passent du temps en studio derrière une table de mixage, concerne le bon isole­ment de ce système passif. Les deux humbu­ckers remplissent parfai­te­ment leur office sur ce point, ô combien impor­tant pour un musi­cien et l’in­gé­nieur du son qui s’ac­tive dans son ombre.

 

De manière géné­rale, j’en atten­dais un peu plus des micros employés : ils ont du gain, mais manquent un peu de carac­tère. Aux aimants céra­miques, j’au­rai certai­ne­ment préféré l’Al­nico. Une ques­tion de goûts et de couleurs, vous connais­sez le refrain. Et puis il faut avouer que de nombreux concep­teurs de micros savent user de cet alliage magné­tique, même si je suis peu enclin à l’ap­pré­cier. Cepen­dant, à l’écoute de ce que j’ai enre­gis­tré, l’im­pi­toyable et subjec­tif testeur que je suis doit recon­naître que le grain n’est pas dénué de perti­nence.

 

Schecter Diamond P Custom IV

Le rendu du micro Preci­sion est convain­cant, en haut et en bas de sa tona­lité. Assez profond dans les graves et élevé dans les médiums, il sera l’al­lié fidèle du gros son stan­dard. Le micro aigu est tout à fait complé­men­taire et ouvre la voie vers des ambiances plurielles. La possi­bi­lité de passer en simple bobi­nage souligne cette poly­va­lence, il suffit de tirer sur le potard de tona­lité pour chan­ger la donne. On passe alors d’un son plein à un grain plus brillant, assez proche d’un micro Jazz­Bass. Ce complé­ment permet­tra de jouer sur la confi­gu­ra­tion établie, qui asso­cie le micro Preci­sion à son homo­logue en simple.

 

La couleur du micro aigu affiche une bonne tendance pour les bas médiums ; assez mordant dans ses inten­tions, il manque un peu de brillance quand on l’em­ploie en double bobi­nage. Cette carence se corrige quand on le passe en simple, ce qui en soi reste une bonne alter­na­tive. Mais ce recours porte un léger préju­dice au corps et à la puis­sance du son, il faudra donc tran­cher. Je trouve ce micro très inté­res­sant dans sa caté­go­rie, il est presque aussi inci­sif qu’un pavé Music Man et demeure bien plus souple que ce dernier.

 

Pour cet enre­gis­tre­ment, j’ai un petit peu peiné à accen­tuer le jeu, cette basse présen­tant des pics sonores (on peut parler de satu­ra­tion) à certains endroits du manche. Les micros étant réglés un poil trop haut. Je ne suis pas spécia­le­ment bourru de la main droite, je n’en appré­cie pas moins de pouvoir lais­ser mon jeu s’ex­pri­mer avec aisance. J’ai donc usé d’un tour­ne­vis pour résoudre la chose. Je suis presque arrivé à mes fins, sans parve­nir à condam­ner tout à fait le mal. Je préco­ni­se­rai donc de passer sur un jeu de cordes plus costaud et de chan­ger les vis des micros, pour pouvoir les enfon­cer un peu plus sans faus­ser leurs têtes. Elles sont un peu longues à mon goût.

 

Cet essai abou­tit sur un constat assez posi­tif. La Diamond P Custom IV, profite d’une réali­sa­tion correcte et d’une palette sonore variée. Le grain est effi­cace, dans bien des domaines, sans toute­fois m’em­bal­ler. Du fait d’un manque certain de tempé­ra­ment que j’avais (peut-être trop) espéré. Il faut croire qu’avec le temps, je deviens diffi­cile.

 

 

Micro grave, tona­lite milieu
00:0000:28
  • Micro grave, tona­lite milieu00:28
  • Micro aigu, tona­lite milieu00:34
  • Micro aigu, tona­lite milieu, switch simple00:34
  • Slap, 2 micros, tona­lite max00:22
  • Slap, 2 micros, tona­lite max, switch simple00:22
  • Media­tor, 2 micros, tona­lite max00:26

 

La doulou­reuse

Néan­moins, j’au­rais du mal à rela­ti­vi­ser mon juge­ment sur le tarif de cet instru­ment (930€, prix public conseillé). Clai­re­ment prohi­bi­tive à mes yeux, l’ad­di­tion est lourde pour cette passive au manche vissé, fabriquée en Corée et vendue en carton. Encore une fois je n’ai rien contre les produc­tions d’In­cheon, on y travaille bien. Mais un prix se justi­fie, au regard du client et surtout vis-à-vis de la concur­rence. C’est dommage, à quelques centaines d’eu­ros près, cette Schec­ter devien­drait vrai­ment inté­res­sante pour un large public.

 

Points forts
  • Bon équilibre, debout comme assis
  • Le micro double JazzBass
  • Qualité de réalisation correcte
  • Chevalet cordier massif et traversant
  • Existe en cinq cordes
  • Existe en Gaucher
  • Switch simple/Double
  • Palette sonore variée et sons efficaces
  • Puissance
Points faibles
  • Mauvais réglage des micros
  • Sillet trop mou
  • Manque un peu de caractère
  • Vendue en carton
  • Prix
  • Fortunate Son 444 posts au compteur
    Fortunate Son
    Posteur·euse AFfamé·e
    Posté le 25/02/2011 à 19:45:52

    Citation de David Lo-Pat :

    le tarif de cet instrument (930€, prix public conseillé). Clairement prohibitive à mes yeux, l’addition est lourde pour cette passive au manche vissé, fabriquée en Corée et vendue en carton

    Distributeur : High Tech Distribution

     

  • linn134 14845 posts au compteur
    linn134
    Drogué·e à l’AFéine
    Posté le 26/02/2011 à 01:50:38

    Test fort sympathique. Merci.

    Hors sujet :

    +1 avec Fortunate Son, HTD est a contourner autant que possible, malheureusement pour nos revendeurs locaux.

     

  • J-Luc Fabre 649 posts au compteur
    J-Luc Fabre
    Posteur·euse AFfolé·e
    Posté le 26/02/2011 à 10:08:46

    Le test concerne le modèle 4 cordes. Mais sur la page d'accueil du site, on a l'image du modèle 5 cordes. Pas grave...

    Ce qui est plus grave, c'est qu'en regardant de près, les plots du micro precision de la 5 cordes ne sont pas en face...en regardant de plus près encore, il s'avère que les 2 bobines n'ont pas été montées dans le bon sens par rapport à la cavité qui était creusée: la bobine pour 2 cordes doit être montée en haut côté cordes graves, celle pour 3 cordes en bas, côté cordes aigües. Ce n'est pas grand chose à faire pour que tout rentre dans l'ordre, mais il faut le savoir...C'est fabriqué où, déjà?

     

     

  • archtop 67 posts au compteur
    archtop
    Posteur·euse AFfranchi·e
    Posté le 25/12/2015 à 09:19:02
    C'est pour moi la conf micro.
    Fender ne l'a jamais faite je me demande bien pourquoi.
    La Precision DeLuxe pré 2010 en active aurait mérité une déclinaison passive, la blacktop avait deux double Jazz.
    Il reste alors soit cette Schecter, soit bitzer une precision. J'ai vu une blacktop avec plaque et micro Precision, sinon des Precisions creusées coté chevalet, en partant d'une PJ une partie du boulot est déjà fait et exit le Jazz faiblard qui ne va pas du tout avec le P caverneux, sur ma Squier en tout cas.
    Dans tout les cas la note augmente et donne raison quoi qu'on puisse lui reprocher a cette machine. Un bel essai en video et en Français est dispo sur le net.

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