Test de la Gibson J-150 Noel Gallagher

La J-150 est en fait une version moins luxueuse de la très célèbre J-200, le modèle acous­tique Jumbo phare de Gibson. Elle peut paraître moins luxueuse dans le sens où elle ne possède pas de « stripe » sur le dos ni ne filet au bord du manche et de la tête. Noel Galla­gher est apparu pour la première fois avec sa J-150 dans la vidéo promo du morceau « Little By Little » d’Oa­sis sorti en 2002. Depuis ce jour, la guitare ne l’a jamais quitté, et il l’a jouée partout, que ce soit en studio ou en tour­née. Elle est donc très célèbre au sein des fans du musi­cien. Faisons le tour en détail de cette belle J-150 Vintage Sunburst. Le dos et les éclisses de la guitare sont confec­tion­nés en érable flammé AA, la table est en épicéa de Sitka. Le manche est un assem­blage de deux pièces d’érable et d’une bande centrale en noyer. Il est sculpté selon le profil Slim J-150 qui assure un excellent confort de jeu et une bonne prise en main. La touche en palis­sandre est sertie de 20 frettes pour un diapa­son de 25,5 pouces. On retrouve les repères nacrés en forme de couronnes qui rythment la touche. Si le manche ne dispose pas de filet, en revanche le corps est entouré d’un filet à cinq plis sur la table et trois plis sur le dos. L’in­té­gra­lité de l’ins­tru­ment est recou­verte d’un vernis Histo­ric Thin appliqué à la main.

L’ac­cas­tillage est assez clas­sique et regroupe un cheva­let en palis­sandre type J-200 (le célèbre « Mous­tache »), des méca­niques dorées Gotoh avec clés en forme de tulipes vert pâle et un sillet de tête en nylon d’une largeur de 42,85 mm. Cette réédi­tion de la J-150 de Noel Galla­gher dispose d’un système élec­tro­nique estam­pillé LR Baggs. Ce dernier, le modèle Anthem, se compose d’un capteur situé sous le sillet de cheva­let, d’un micro TRU·­MIC situé sous le cheva­let et d’un préam­pli monté dans la rosace. Ce dernier possède un réglage de volume, un réglage de mix, un bouton pour véri­fier l’état de la pile et un switch pour inver­ser la phase. Bien qu’il s’agisse d’un système Piezo assez tradi­tion­nel, la sono­rité qu’il dégage est assez natu­relle dans la mesure où on peut mélan­ger les sons du Piezo, du capteur Element, et du micro TRU·­MIC ; on retrouve bien entendu le ressenti procuré par ce genre de systèmes, mais le son est globa­le­ment assez plai­sant. De plus, pouvoir bran­cher la guitare faci­lite son ampli­fi­ca­tion en situa­tion de live. Le réglage Mix permet d’ob­te­nir unique­ment le son du capteur Piezo auquel on peut ajou­ter le son plus riche du micro TRU·­MIC.

Galla­gher – Fingers DI Mix 50%

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Code

• Galla­gher – Fingers DI Mix 50%01:42
• Galla­gher – Fingers NT1 + DI mix 50%00:44
• Galla­gher – Fingers NT101:42
• Galla­gher – Gipsy DI mix 50%01:09
• Galla­gher – Gipsy NT101:09
• Galla­gher – Strum­ming DI Mix 50%01:10
• Galla­gher – Strum­ming NT101:10
• Galla­gher – Strum­ming Oasis NT101:56

Pour ce test, j’ai posi­tionné mon fidèle Røde NT-1 devant la guitare, en face de la 12e case à 20 cm de l’ins­tru­ment et ai récu­péré la sortie de la guitare direc­te­ment bran­chée dans mon inter­face audio (en l’oc­cur­rence, un Zoom H4). Enre­gis­tre­ments effec­tués avec Logic Pro X, légère réverbe (Abbey Road Cham­bers) ajou­tée.

Shaker­ma­ker

La J-150 Noel Galla­gher repose dans un étui Gibson marron dont l’in­té­rieur jaune dégage, comme d’ha­bi­tude, des vapeurs agréables de vernis nitro­cel­lu­lo­sique. L’ou­ver­ture de l’étui laisse donc appa­raître la jolie table en épicéa, la touche en palis­sandre, très belle, et la tête « Open Book » clas­sique avec le logo Gibson nacré. Le vernis Histo­ric Thin confère à la guitare un aspect vintage très agréable. Il s’agit d’un vernis assez fin appliqué en peu de couches, à la main. La guitare offre donc un toucher satiné très agréable. Dès le premier accord plaqué, le son est immé­dia­te­ment recon­nais­sable. Le mariage érable-épicéa génère des sono­ri­tés douces, presque velou­tées. Le sillet en nylon va dans ce sens égale­ment. C’est la sono­rité typique des modèles Jumbo de Gibson (du moins ceux qui sont construits en érable et épicéa). Le son est donc plutôt doux et équi­li­bré et la guitare génère beau­coup d’har­mo­niques, c’est un réel plai­sir. En plus de déve­lop­per, et c’est normal, la sono­rité typique de ce genre de modèle, la J-150 Noel Galla­gher sonne très « Oasis ». On recon­naît le timbre de l’ins­tru­ment origi­nal du musi­cien avec lequel il a enre­gis­tré de nombreux morceaux. Noel Galla­gher joue sa guitare depuis plus de 25 ans et en jouant à mon tour cette ré-édition, j’ai tout de suite compris pourquoi. Si la J-200 peut déga­ger un côté exclu­sif et luxueux, la J-150 donne envie de jouer, encore et encore et encore. Sa sono­rité très déli­cate est très inspi­rante et son gaba­rit, bien qu’as­sez impo­sant, ne gêne en aucun cas le jeu.

Je me suis évidem­ment laissé emme­ner là où la guitare voulait m’ac­com­pa­gner et me suis retrouvé presque par hasard à jouer des morceaux d’Oa­sis. Il s’agit d’un instru­ment de haute voltige dont la facture parfaite retrans­crit chaque inten­tion de jeu. Le confort apporté par le profil du manche et le vernis Histo­ric Thin fait qu’on peut tout inter­pré­ter sur cette J-150. Du strum­ming au blues en finger-picking en passant par de la pompe manouche, tout sonne et la guitare ne nous limite en aucun cas. Le choix de Noel Galla­gher pour la Gibson J-150 paraît évident dès lors qu’on plaque le premier accord. Sa sono­rité très inspi­rante en fait une excel­lente guitare pour tout song­wri­ter digne de ce nom. Les harmo­niques qui résonnent dans la caisse sont égale­ment une bonne source d’ins­pi­ra­tion et laissent appa­raître des mélo­dies au fil des accords qui se succèdent. N’étant habi­tuel­le­ment pas fan des « grosses » guitares (mon acous­tique de prédi­lec­tion reste et restera l’OM-28 de Martin & Co), j’ai été très agréa­ble­ment surpris par le confort de jeu procuré par cette J-150. On n’a pas du tout l’im­pres­sion de tenir une guitare de format Jumbo. Le volume sonore dégagé par l’ins­tru­ment nous rappelle qu’il s’agit d’une cousine de la J-200, évidem­ment.

Case Candies

Livrée dans son écrin Gibson marron, la J-150 Noel Galla­gher est accom­pa­gnée de nombreux petits goodies assez sympa pour tous les fans d’Oa­sis. Tout d’abord, l’étiquette collée au fond de la guitare porte la signa­ture du musi­cien. Un joli certi­fi­cat d’au­then­ti­cité est fourni avec la guitare, normal dans la mesure où il s’agit d’une édition limi­tée à 200 exem­plaires, ainsi qu’une photo de Noel avec un exem­plaire de sa J-150. À l’époque, le guita­riste avait collé un petit auto­col­lant Adidas sur la table des guitares. En hommage, Gibson s’est asso­cié à Adidas qui four­nit cet auto­col­lant dans une petite enve­loppe bleue (si jamais l’en­vie vous prenait de faire une réplique exacte de la J-150 de Galla­gher). Une large enve­loppe en Craft noir se découvre sous la guitare dans l’étui. Elle contient une impres­sion des paroles du morceau « Little By Little » d’Oa­sis, écrites de la main de Noel Galla­gher. C’est une déli­cate atten­tion qui apporte un côté exclu­sif à la guitare. Enfin, un petit sachet trans­pa­rent contient un chif­fon en micro­fibres Gibson et un porte-clefs en cuir, égale­ment aux couleurs de la marque, pour ranger vos média­tors.

Pour conclure, cette J-150 est une guitare excel­lente à de nombreux égards. À guitare excep­tion­nelle prix excep­tion­nel et il vous faudra débour­ser 3 500 € envi­ron pour l’ajou­ter à votre collec­tion. Qu’on soit fan de Noel Galla­gher ou non, c’est une guitare inspi­rante, agréable à jouer et avec un Mojo indé­niable. Elle confirme, s’il en était besoin, que Gibson traverse une très bonne période de son histoire.