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Hologram Electronics Infinite Jets Resynthesizer
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Test de la pédale pour guitares Hologram Electronics Infinite Jets Resynthesizer

Test écrit
34 réactions
Une beauté imparfaite
8/10
Award Innovation 2018
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Du matos, on en voit passer un paquet sur Audiofanzine. Le nombre de news quotidiennes le démontre : nous sommes constamment abreuvé par une industrie qui, trop souvent, privilégie la quantité à la qualité. Pour être tout à fait honnête, peu de produits suscitent un réel enthousiasme au sein de l’équipe éditorial d’AF, en particulier dans le monde de la guitare. C’est l’habitude diront certains. Mais c’est surtout au conformisme ambiant que l’on doit imputer cet état de fait. Heureusement, il arrive que nous nous laissions séduire. Nos oreilles s’ouvrent alors, nos yeux s’écarquillent, et un sourire béat pointe le bout de son nez. Ces cas sont rares, mais précieux. C’est exactement ce que nous avons ressenti lors de notre premier contact avec l’Infinite Jets d’Hologram Electronics.

Test de la pédale pour guitares Hologram Electronics Infinite Jets Resynthesizer : Une beauté imparfaite

Holo­gram Elec­tro­nics est un petit fabri­cant né en 2015 de l’ini­tia­tive de Jason Camp­bell et Ryan Schae­fer, deux musi­ciens. Instal­lés dans le Tennes­see, aux Etats-Unis, les deux compères conçoivent des pédales d’ef­fets mêlant des tech­no­lo­gies numé­riques et analo­giques. Dès la sortie de son premier modèle, la Dream Sequence, Holo­gram suscite une exci­ta­tion certaine chez les amateurs de pédales pour guitares. La machine permet de créer des « séquences » à partir du jeu de l’ins­tru­men­tiste, que l’on peut modi­fier à l’aide d’en­ve­loppes et d’ef­fets de pitch. Cette approche origi­nale permet à la Dream Sequence de connaître un succès d’es­time, et la joyeuse bande d’Ho­lo­gram se remet direc­te­ment au travail et s’at­tèle à la concep­tion d’un second modèle : l’In­fi­nite Jets.

Depuis quelques mois, l’In­fi­nite Jets est dispo­nible et fait le buzz. La pédale s’ap­puie sur les fonda­tions de la Dream Sequence, mais se concentre sur l’échan­tillon­nage afin de créer des nappes et des sons d’am­biances origi­naux. Pour être plus précis, l’In­fi­nite Jets détecte votre jeu et notam­ment la dyna­mique, quel que soit l’ins­tru­ment, pour « sampler » des notes indi­vi­duelles et des accords. L’échan­tillon est alors traité par la pédale qui délivre des couches sonores réso­nantes par dessus lesquelles l’on peut conti­nuer de jouer. Deux canaux d’échan­tillon­nage sont même dispo­nibles et l’on peut donc créer diffé­rents effets de sustain se super­po­sant ou non. Ce n’est pas très clair ? Lisez donc la suite de ce test.

Elégante complexité

Hologram Electronics Infinite Jets Resynthesizer : Hologram Infinite Jets 4

L’In­fi­nite Jets prend la forme d’une jolie pédale rectan­gu­laire aux dimen­sions de 18,5 × 11,5 × 3,5 cm. Le châs­sis blanc cassé est parsemé de six potards, d’un sélec­teur, de trois foots­witchs – un pour l’ac­ti­va­tion et deux pour enclen­cher les canaux – et de plusieurs indi­ca­teurs à LED. Quelques rares élégantes inscrip­tions à l’es­thé­tique très « eigh­ties » renseignent le nom du produit et les fonc­tions des diffé­rents boutons. Enfin, l’on trouve une entrée et une sortie mono, ainsi qu’un port jack pour pédale d’ex­pres­sion. Ah oui, l’In­fi­nite Jets fonc­tionne avec une alimen­ta­tion 9 volts tout ce qu’il y a de plus clas­sique. Voilà. Le tout est sobre et plutôt mini­ma­liste, à tel point que l’on se demande comment il sera possible de contrô­ler la bête pour­tant annon­cée comme capable de toutes les folies.

Pour comprendre la rela­tive faible quan­tité de boutons, il faut s’at­tar­der sur les séri­gra­phies. L’on remarque ainsi rapi­de­ment que la plupart des potards semblent avoir deux fonc­tions. Un bref tour de l’im­po­sant et joli manuel en couleur confirme fina­le­ment cela. La lecture de ce dernier est d’ailleurs obli­ga­toire pour tirer plei­ne­ment parti de la machine d’Ho­lo­gram Elec­tro­nics. L’on apprend, par exemple, que l’In­fi­nite Jets doit être cali­brée au premier usage pour s’adap­ter au niveau de sortie de l’ins­tru­ment utilisé. En effet, l’ef­fet repose sur la dyna­mique de la guitare, et l’in­ten­sité mise par l’ins­tru­men­tiste a une influence directe sur les sono­ri­tés produites par la pédale. A l’image de nombreuses fonc­tions, la pres­sion de deux foots­witchs est néces­saire pour enclen­cher le cali­brage. Le système est inté­res­sant, puisqu’il permet aussi de para­mé­trer la sensi­bi­lité de la machine en fonc­tion de la force du jeu lors de la phase de cali­brage.

Une fois cette étape fran­chie, il convient de choi­sir son mode par l’in­ter­mé­diaire d’un potard cranté rota­tif nommé Voice. L’In­fi­nite Jets propose quatre modes décli­nés sous la forme de 10 presets. Le mode Blur « freeze » les fréquences et élimine l’at­taque et le decay du signal origi­nal pour créer des nappes. Quatre presets sont dispo­nibles avec des octaves diffé­rentes : 0, +1, –1 et +1/-1. Le mode Synth, lui, trans­forme le sample échan­tillonné en un son de synthé­ti­seur grâce à des algo­rithmes déve­lop­pés par Holo­gram. L’on trouve cette fois deux presets : le premier offre des sono­ri­tés de synthés puis­sants et inci­sifs (Synth A) alors que le second s’ins­pire des synthés 80’s plus planants avec un effet chorus (Synth B). En mode Glitch, la pédale récu­père le signal pour le frag­men­ter en diverses petites boucles qu’elle rassemble ensuite. Le preset Glitch A divise le signal en quatre boucles constantes, alors que le Glitch B agit sur six frag­ments audio appa­rais­sant de manière aléa­toire ou contrô­lée. Enfin, le mode Swell propose des chan­ge­ments de volume dras­tiques cumu­lés à un delay. Le preset Swell A utilise la dyna­mique de votre jeu pour action­ner une enve­loppe de volume alors que le preset Swell B ajoute une forme d’onde qui permet de créer des effets de « violo­ning » fuzzy et autres joyeu­se­tés. Pour termi­ner sur les modes, ajou­tons que deux presets « User » sont dispo­nibles. Il est donc possibles d’en­re­gis­trer deux réglages uniques et person­na­li­sés de l’In­fi­nite Jets et de les rappe­ler.

Une fois la guitare cali­brée et le mode choisi, l’on peut d’ores et déjà s’amu­ser avec l’In­fi­nite Jets. Comme nous l’avons dit, le prin­cipe de la pédale repose sur ses deux canaux : on peut créer deux échan­tillons indé­pen­dants qui seront ensuite trai­ter par la machine pour créer des sono­ri­tés origi­nales. Chaque canal à son propre foots­witch et il est possible de les contrô­ler indé­pen­dam­ment. Prenons un exemple !

Si vous égre­nez un accord de Mi mineur et que vous appuyez sur le foots­witch du canal A, une nappe se basant sur un échan­tillon de votre Mi va être créée et réson­ner pendant un certain temps (il est possible de confi­gu­rer la durée, mais nous y revien­drons). Vous pouvez alors libre­ment jouer par dessus la couche sonore créée. Vous pouvez aussi jouer un autre accord, comme un Mi à l’oc­tave ou un Sol pour super­po­ser une seconde nappe via le canal B. Il suffit de « sampler » à la volée votre second accord en appuyant sur le foots­witch B après avoir gratté les notes. On se retrouve alors avec deux « nappes » en plus du signal dry de la guitare. Vous avez compris le prin­cipe ? Si ce n’est pas le cas, peut-être que l’ex­trait qui suit vous aidera.

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Comme vous pouvez l’en­tendre, nous avons actionné l’échan­tillon­nage des canaux A et B à diffé­rents moments, ce qui nous a permis de créer des couches sonores à la volée, en plus de la guitare. Les sono­ri­tés géné­rées par la pédale changent évidem­ment en fonc­tion des modes que nous avons déjà évoqués.

A présent que vous avez compris le prin­cipe de l’In­fi­nite Jets, nous pouvons rentrer un peu plus en profon­deur dans les réglages de cette éton­nante pédale.

L’ef­fet Kiss cool

Outre le réglage Voice, le sélec­teur Trig­ger Mode est essen­tiel pour appré­hen­der l’In­fi­nite Jets. Il permet en effet de déter­mi­ner la manière dont les deux canaux s’en­clenchent et inter­agissent. Il existe trois possi­bi­li­tés ! Le mode Manual permet de déclen­cher indi­vi­duel­le­ment et selon la volonté de l’ins­tru­men­tiste les canaux : il faut action­ner les foots­witchs.

Le mode Mono est plus auto­ma­tisé, puisque le « sampling » s’ef­fec­tue dès que le guita­riste plaque un accord ou joue une note. Finis donc les foots­witchs A et B ! A chaque nouvelle attaque, un canal prend la suite de l’autre, mais les deux ne sont jamais actifs en même temps. Il faut en effet passer en mode Poly pour que les deux canaux se super­posent briè­ve­ment à chaque nouvelle attaque, et donc à chaque nouvel échan­tillon­nage.

Un réglage Drive permet de faire satu­rer à la fois le son dry de la guitare et le son produit par la pédale. La section est pilo­tée numé­rique­ment mais est entiè­re­ment analo­gique. En restant appuyé sur le foots­witch A tout en bougeant le potard Drive, l’on active un réglage de tona­lité, lui aussi entiè­re­ment analo­gique. Juste à côté de ce bouton, on trouve un réglage Dry. Il s’agit en fait d’un « blend » puisqu’il permet de doser le ratio entre les signaux dry et wet. A 12h, le son de la guitare et celui des nappes ont un volume un équi­valent. En allant vers la gauche, le signal dry baisse petit à petit alors que le signal wet augmente, jusqu’à obte­nir unique­ment le signal wet. C’est exac­te­ment l’in­verse vers la droite, et la guitare est donc parti­cu­liè­re­ment mise en avant. Le potard Dry dispose aussi d’une fonc­tion secon­daire, puisqu’il peut faire office de Master Volume égale­ment analo­gique.

Trois dernier potards permettent de façon­ner le son des nappes géné­rées par l’In­fi­nite Jets. Il y a tout d’abord Enve­lope Shape qui modi­fie la forme d’onde. La nappe évoluera de manière diffé­rentes en fonc­tion des 5 formes dispo­nibles, une 6e options permet­tant même d’al­ter­ner de manière aléa­toire entre les formes d’ondes précé­dentes. Le potard Enve­lope Time, lui, gère la longueur de la nappe. Plus l’on pousse le potard, plus le sustain sera long. En bout de course, l’on trouve un réglage « infini » pour que le son ne cesse jamais, et un réglage simi­laire où cette fois c’est la forme d’onde qui se répète à l’in­fini. Enfin, le bouton Dimen­sion modi­fie des para­mètres propres à chaque mode :

  • Blur – Modi­fie le temps de delay, un filtre et le feed­back
  • Synth – Modi­fie la fréquence du filtre passe-bas
  • Glitch A – Modi­fie la longueur du sample répété
  • Glitch B – Permet de navi­guer entre les 6 petits samples échan­tillon­nés
  • Swell – Modi­fie le temps de delay, un filtre et le feed­back

Nos trois boutons ont égale­ment tous une seconde fonc­tion. L’In­fi­nite Jets embarque un LFO qui permet de modu­ler les para­mètres du boutons Dimen­sion. Le potard Env Shape devient alors LFO Shape, Env Time devient LFO Freq, et Dimen­sion devient LFO Depth. On peut donc régler fine­ment le LFO. Un mode caché permet même de rempla­cer le LFO par un géné­ra­teur d’en­ve­loppe qui, lui, n’agit pas en conti­nue mais unique­ment lorsqu’une note est jouée.

Vous pensez que notre décou­verte des capa­ci­tés de l’In­fi­nite Jets est termi­née ? Détrom­pez-vous, la pédale en a encore sous le capot…

De l’ex­pres­si­vité

Hologram Electronics Infinite Jets Resynthesizer : Hologram Infinite Jets 1

Vous l’au­rez compris, la pédale d’Ho­lo­gram Elec­tro­nics est une machine complexe aux multiples possi­bi­li­tés. Si nous avons vu l’es­sen­tiel des fonc­tions dispo­nibles, il reste quelques éléments desti­nés à offrir une plus grande expres­si­vité dont nous n’avons pas encore parlés.

Tout d’abord, l’In­fi­nite Jets possède une entrée pour pédale d’ex­pres­sion. Il est possible de contrô­ler les réglages Enve­lope Time, Enve­lope Shape et Dimen­sion, ainsi que le Drive et le Dry. Plus fort encore, vous pouvez enre­gis­trer des sortes d’au­to­ma­tions à la volée. Il vous suffit de tour­ner les potards Dimen­sion ou Drive tout en restant appuyé sur le foots­witch central pour enre­gis­trer et boucler le mouve­ment effec­tué. Atten­tion, seuls ces deux para­mètres disposent de cette fonc­tion. Enfin, la satu­ra­tion possède nati­ve­ment un système de compen­sa­tion du volume. Vous aurez beau augmen­ter le gain, le volume ne chan­gera pas. Il est aussi possible de débrayer cette compen­sa­tion pour avoir, en paral­lèle de l’aug­men­ta­tion de la satu­ra­tion, une augmen­ta­tion du volume.

Unique

A présent, vous devriez maîtri­ser l’in­fi­nite Jets sur le bout des doigts ! Il ne nous reste plus qu’à l’écou­ter. Vous trou­ve­rez ci-dessous une flopée d’ex­traits démon­trant les capa­ci­tés sonores de la machine. Mais tout d’abord, nous avons remarqué une colo­ra­tion assez impor­tante du son de la guitare lorsque la pédale est active. Ecou­tez :

00:0000:00

Holo­gram indique que le signal dry est entiè­re­ment traité de manière analo­gique. Certes, mais nous ne pouvons que consta­ter que la pédale colore clai­re­ment le son de la guitare. Le spectre de fréquences est un peu moins large, les haut-médiums creu­sés et les aigus un peu plus mis en avant. Ce n’est pas forcé­ment un défaut, puisque la pédale n’est pas forcé­ment utile pour des styles musi­caux misant sur le son pur de votre guitare, mais certains regret­te­ront cette « dété­rio­ra­tion ». Jetons à présent une oreille aux diffé­rents modes. 

3 Blur 0 Mono
00:0003:38
  • 3 Blur 0 Mono 03:38
  • 4 Blur +1 Mono 02:48
  • 5 Blur 1 Mono 02:44
  • 6 Blur+1 1 Poly 02:54
  • 7 Synth A Mono 02:36
  • 8 Synth B Manual + delay 02:22
  • 9 Glitch A1 Poly 01:34
  • 10 Glitch A2 Mono 03:28
  • 11 Glitch B Poly 02:16
  • 12 Swell A Poly 04:40
  • 14 Swell B Manual + Delay 03:06

Dans l’en­semble, tout sonne ! Le tracking est excellent et la pédale réagit vrai­ment à la dyna­mique. La promesse est donc tenue. Les modes Blur sont peut-être un peu moins réus­sis que les effets Synth et Glitch, mais c’est avant tout une ques­tion de goût. En effet, les presets offrant une octave supé­rieure pour un effet « shim­mer » nous ont parus un peu en retrait. Mais il faut bien avouer que nous ne sommes pas parti­cu­liè­re­ment sensibles à ce type de sono­ri­tés en géné­ral. A l’in­verse, les presets Glitch A et Swell A nous ont réga­lés. Le premier permet de créer des ambiances planantes avec des notes qui émergent de nulle part, et l’on peut accen­tuer l’as­pect « glitch » en créant des auto­ma­tions avec l’en­ve­loppe ou le potard Dimen­sion. Le second est aussi génial, avec des effets de volume qui apportent une inten­sité drama­tique. Le son prend de l’am­pleur lorsqu’on le laisse trai­ner, c’est puis­sant.

Hologram Electronics Infinite Jets Resynthesizer : Hologram Infinite Jets 9

Les fonc­tion­ne­ments Poly, Mono est Manual modi­fient complè­te­ment l’ap­proche que l’on doit avoir de l’in­fi­nite Jets, et, par la même occa­sion, les sono­ri­tés. Le côté très person­na­li­sable du mode Manuel permet de faire la part belle aux ambiances subtiles et aux réso­nances brèves et fulgu­rantes, là ou les modes Poly et Mono offrent des sons plus auto­ma­ti­sés, voire aléa­toires. Le mode Poly est d’ailleurs plus diffi­cile à maîtri­ser, surtout avec des temps d’en­ve­loppe longs ou infi­nis, car les couches se super­posent. Il faut doser le rythme et l’in­ten­sité du jeu pour créer des harmo­nies fines, sous peine d’être submergé par la pédale. Notons d’ailleurs que bon nombre de modes offrent des graves puis­sants et très présents qu’il ne faudra pas hési­ter à calmer en passant par le réglage de tona­lité, ou le dosage des signaux (potard Dry).

Nous avons aussi essayé la pédale avec un son saturé sur notre Kemper. Le résul­tat n’était pas toujours probant, mais les amateurs de noise et autres styles brui­tistes se réga­le­ront. Il est tout de même préfé­rable d’uti­li­ser la satu­ra­tion inté­grée à l’In­fi­nite Jets par l’in­ter­mé­diaire du bouton Drive. Ecou­tons ce que cela donne, d’abord avec la guitare seule, puis avec les nappes dans diffé­rents modes.

15 Drive seul
00:0001:38
  • 15 Drive seul 01:38
  • 16 Drive avec diffé­rents modes 04:38

La section Drive est assez déce­vante, notam­ment car le gain n’est pas très progres­sif au début. Il n’est quasi­ment pas audible jusqu’au premier quart de la course, après quoi il appa­raît subi­te­ment avec une bonne hausse de volume et une grosse colo­ra­tion du son de la guitare (le bas dispa­rait au profit des aigus). La compen­sa­tion du volume est par contre très effi­cace ensuite, puisque le niveau de sortie reste constant même lorsqu’on pousse le gain au maxi­mum. Il y a égale­ment pas mal de souffle, et une forte compres­sion lorsque le gain fran­chit 12h. Fonda­men­ta­le­ment, nous avons trouvé cette section assez mauvaise, mais, éton­ne­ment, elle convient à l’In­fi­nite Jets : une fois noyée dans les nappes, elle apporte un côté plus « sale » au son. Holo­gram aurait toute­fois pu faire bien mieux.

Pour termi­ner, écou­tons trois extraits dans lesquels nous utili­sons respec­ti­ve­ment une « auto­ma­tion » sur le bouton Dimen­sion, puis les diffé­rents réglages du LFO, et enfin le géné­ra­teur d’en­ve­loppe en lieu et place du LFO. 

17 Synth B Auto­ma­tion Dimen­sion
00:0000:54
  • 17 Synth B Auto­ma­tion Dimen­sion 00:54
  • 18 Blur 1 LFO 01:14
  • 19 Synth B Enve­lope Gene­ra­tor 01:44

Vous pouvez consta­ter que l’en­re­gis­tre­ment de mouve­ments de potard fonc­tionne à merveille et qu’il apporte un surplus de créa­ti­vité. C’est indu­bi­ta­ble­ment un gros point fort de l’In­fi­nite Jets. La gestion du LFO est dans la même veine, avec des capa­ci­tés sonores démul­ti­pliées par l’in­ter­mé­diaire de très jolies modu­la­tions. Enfin, passer du LFO au géné­ra­teur d’en­ve­loppe change radi­ca­le­ment la donne. Les sono­ri­tés sont moins planantes, plus vocales et dyna­miques. C’est une tout autre utili­sa­tion de l’In­fi­nite Jets parti­cu­liè­re­ment appré­ciable. Déci­dé­ment, malgré ses nombreux défauts, la pédale d’Ho­lo­gram Elec­tro­nics est terri­ble­ment sédui­sante.

Conclu­sion

L’In­fi­nite Jets a plein de défauts, c’est certain. Mais c’est une pédale unique de part ses sono­ri­tés et ses fonc­tions, ce qui la rend terri­ble­ment atta­chante. Surtout, la machine nous pousse à jouer, à expé­ri­men­ter, et c’est toujours au service de la musique. Un instru­men­tiste, même soli­taire, peut créer des progres­sions complexes et appor­ter de la vie à ses compo­si­tions. D’un point de vue stric­te­ment sonore, seule la section Drive nous aura vrai­ment déçu, et c’est un tour de force !

Toute­fois, on ne peut passer sous silence quelques choix préju­di­ciables à la qualité finale de la machine : le son de l’ins­tru­ment est forte­ment coloré, il n’y a que deux presets, pas de MIDI, et l’er­go­no­mie à base de double fonc­tions est une tannée. Il s’avère par exemple diffi­cile de retrou­ver le réglage initial de la longueur de l’en­ve­loppe lorsqu’on modi­fie la fréquence du LFO, puisque les deux para­mètres partagent un même bouton. On aurait aussi aimé pouvoir choi­sir des modes diffé­rents pour chacun des canaux. De même, des entrées et sorties stéréo auraient pu appor­ter un plus : « paner » les deux canaux ferait certai­ne­ment son petit effet. Si l’en­vie de faire la fine bouche nous prenait, l’on pour­rait même regret­ter l’ab­sence d’une fonc­tion Trail pour permettre à l’ef­fet de s’es­tom­per avec classe lorsqu’on le désac­tive. Enfin, le tarif extrê­me­ment élevé de la machine la met hors de portée de la plupart des bourses (495 €).

Malgré tous ces reproches, nous avons adoré l’In­fi­nite Jets. Elle fait partie des rares produits qui marquent le parcours d’un testeur. La pédale a trop de défaut pour repar­tir avec un 5/5 ou même un 4,5/5, mais elle mérite ample­ment un 4/5 et notre award « Inno­va­tion ». Holo­gram Elec­tro­nics est un jeune fabri­cant, alors féli­ci­tons les équipes de la marque et encou­ra­geons-les à rapi­de­ment nous propo­ser un nouveau produit encore plus abouti.

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Merci au maga­sin The Effect Factory pour le prêt de la pédale.

8/10
Award Innovation 2018
Points forts
  • Du packaging au look de la pédale en passant par le manuel, tout est de bon goût
  • Un paquet de sonorités à tomber !
  • Les deux canaux de sampling
  • Les modes Poly, Mono et Manual
  • Très bon tracking
  • Réaction à la dynamique fine et fiable
  • La calibration automatique
  • L’enregistrement des mouvements de potards
  • Les trois modes d’activation des footswitchs dédiés aux canaux
  • Le LFO et le générateur d’enveloppe
  • Le réglage Dry
  • L’entrée pour pédale d’expression
  • La compensation de volume avec la section Drive
Points faibles
  • Le signal original est clairement modifié
  • Tarif corsé, mais l’originalité se paie
  • Difficile à maitriser, et la double fonction des potards peu ergonomique en rajoute une couche
  • Pas de MIDI pour piloter plus facilement la machine et la synchroniser
  • Pas de Tap Tempo non plus
  • Drive peu convaincant avec beaucoup de souffle
  • Seulement 2 presets
  • On aurait aimé avoir la stéréo et une fonction Trail

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