Le soleil est au rendez-vous, l’air est doux, je profite du temps pour me mettre sur ma terrasse et ouvrir le carton. Et là… C’est petit, c’est nouveau, c’est beau. La forme semi-jumbo de couleur vintage sunburst rappelle les Gibson LG01 des années 50-60, les bars clandestins, les vapeurs des cigares et les joueurs de blues. Bon j’arrête de la dévorer des yeux, place au plaisir des mains.
Présentation
La prise en main est assez agréable, les frettes ne sont pas trop épaisses et favorisent grandement le placage des accords. Le manche en Nato d’aspect faded est soyeux à souhait.
Il est fin et rond, mais sans ressembler à une bûche pour autant, ce qui ne va pas déplaire à la gent féminine ainsi qu’aux petites mimines. Il est monté avec des cordes premium Yamaha anti-rust, idéal lorsque que l’on a des problèmes de transpiration. La touche en palissandre est ornée de tout petits dots nacrés qui soulignent la délicatesse du manche. Pour le diapason on reste sur du standard : 650 mm.
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Les mécaniques sont à bain d’huile, rien d’exceptionnel, mais elles tiennent bien l’accord.
Le corps small body permet de s’adapter facilement à différents styles de jeu. Le poids de l’instrument est relativement faible et ses courbes se posent naturellement sur la cuisse. Le vernis est soigné, les filets, la rosace habillée d’un léger cerclage d’abalone et sa petite plaque de protection en écaille de tortue lui donnent un certain cachet. Cet ensemble esthétique la place entre deux époques, vintage par son corps et moderne par son manche satiné, ce qui n’est pas déplaisant.
La lutherie
La table en épicéa massif armée de son barrage en X, initialement développé pour la série « L », ainsi que son dos et ses éclisses en érable flammé apportent un son cristallin dans les aigus, une certaine robustesse dans les médiums et une excellente définition des notes ; l’équilibre est tout simplement parfait. Ça respire. Le son est imposant au médiator, puissant, tout en restant net sur tout le spectre sonore. Aux doigts c’est un pur bonheur de précision. C’est, à mon avis, dans ce genre de jeu que cette guitare prend toute sa valeur, ce qui va ravir nos joueurs de picking. On notera un très léger manque de basses, mais cela s’impute aux choix des bois utilisés et n’interfère en aucun cas dans son équilibre. De plus, comme nous le savons, l’épicéa a tendance à prendre son temps avant de donner à la guitare toutes ses facultés et continue à évoluer tout au long de sa vie.
Le temps est venu d’enregistrer la belle. Comme matos un simple micro Audio-Technica positionné devant la rosace et branché à la carte son de l’ordinateur. Dans un premier temps quelques rythmiques au médiator pour se rendre compte de l’attaque et puis des arpèges aux doigts pour la fluidité.
- Rythm00:36
- Finger00:43
Et debout ça donne quoi ?
Étant adepte d’acoustiques ayant de grosses caisses, je joue plutôt assis, mais en l’occurrence, vu le petit gabarit, je lui mets une sangle et me redresse. Eh bien ce n’est pas si mal, c’est léger, ça ne prend pas de place, j’ai presque l’impression d’avoir une électrique dans les pattes. On peut bouger, se dandiner sans avoir peur de la taper un peu partout. Et d’un coup quelque chose me tracasse et me rend triste : je ne peux pas la brancher à mon ampli. Bien entendu ce n’est pas un réel problème, car elle possède une certaine puissance et puis rien n’empêche de monter un micro piezo pour ceux que cela intéresse.
Pour conclure, je dirais que c’est une très bonne acoustique, les finitions sont là, la lutherie tient la route et ça sonne. Elle est déclinée en 3 teintes : natural, vintage cherry sunburst et vintage sunburst. Vendue au prix public conseillé d’environ 550 euros, on regrettera tout de même qu’elle soit livrée sans housse. Elle conviendra aussi bien aux amateurs qu’aux personnes un peu plus expérimentées. Son confort de jeu et sa puissance sonore permettent un jeu polyvalent et c’est ce que l’on cherche après tout avec une acoustique, non ? Pouvoir la jouer n’importe quand, pour trouver une composition ou bien passer le temps.