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Sujet Musicien : déclaré ou pas ?

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1 Musicien : déclaré ou pas ?
Nouvel article très instructif de Will Zégal sur indeson.com :


    "C’est un secret de polichinelle : beaucoup de musiciens amateurs (et parfois pros) de DJ, d’animateurs, de techniciens, brefs, de gens remplissant un rôle "d’intermittent du spectacle" acceptent souvent de jouer non déclarés.

    Non déclarés, ça veut dire payés au noir. On dit "au black" pour éviter les mots qui fâchent. ça ne reste qu’une esquive pour ne pas dire qu’on travaille au noir et qu’on fraude."


Suite de l'article ici : http://www.indeson.com/article.php?id_article=118

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Bon article. Il est évident que le fait de jouer non déclaré comporte des risques (casse ou de vol de matos, accidents).

Et pourtant, amateurs ou non, comment refuser des plans payés au black (je ne connais personne qui ne l'ait jamais fait) ? Je vais me faire ici l'avocat du diable. Concernant les casses de matos, il existe des assurances, pas très chères, qui prennent en charge le remboursement intégral du matos hors domicile en cas de vol, perte ou casse. Par ailleurs, un accident dans le troquet implique la responsabilité civile du tôlier...

Reste l'accident sur le trajet, non pris en compte ; la non reconnaîssance de l'accident de travail avec les indemnités qui vont avec... et bien sûr, en corollaire du travail au black, la concurrence déloyale et le fait que cette pratique dévoye le système.

Je ne suis pas "pour" un travail au black, bien sûr, mais les charges sociales qui pèsent sur les employeurs représentent près de 90% du montant total, sans compter la sacem (faut pas l'oublier celle-là) qui reste à la charge du tôlier. On comprend le pb quand, lorsqu'on demande, par exemple, 100 € par tête de pipe pour un concert, l'employeur doit verser près de 200€. Lorsque le musicien vient chanter tout seul avec sa gratte, c'est encore supportable. Quand c'est un quintet...

Quelle solution au pb ? Je n'en vois pas tant que ce pays n'apportera pas son soutien aux artistes et aux producteurs de spectacles privés. Après tout, il existe des associations qui reçoivent de très grosses subventions pour le "spectacle vivant" (festivals, salles de concerts...). Pourquoi ne pas étendre ces subventions sous forme d'exonérations de charges (par exemple) pour tous les tôliers qui organisent des spectacles ? Parce qu'ils font du bénéfice ? Et alors ? heureusement qu'ils en font car alors, comment pourraient-ils continuer à faire venir des artistes ?

J'ai été un temps président d'une assoce de musicos. Nous avions un projet d'organiser des concerts dans un troquet (le tôlier était d'accord) de la ville où je vis (Ajaccio pour ne pas la nommer). Une partie du cachet (y c. la régie) devait être payée par le troquet, une autre par des subventions. Le projet prévoyait un rapport 50/50. Un rapide calcul a montré que le montant des subventions demandées pour 2 concerts par mois sur 9 mois (le projet prévoyait des spectacles hors période estivale) avec des musicos de bon niveau était très inférieur à celui demandé pour un festival de 3 jours (mais avec des vedettes internationales). Devinez ce que nous ont répondu les pouvoirs publics ? "On ne peut pas accepter votre projet parce qu'il implique un particulier et donc on va financer le festival qui, de plus, va avoir un impact médiatique très important pour la ville (ou la région) et patati et patata". Et donc, nous sommes allés nous faire voir chez Plumeau. Vous connaissez Plumeau ? Et la haine en plus, bien sûr :furieux: .

Edit : Concernant le projet, à noter qd même que la sacem nous avait accordé des subventions... pour le montant des charges de sacem :mdr: (mais c'était déjà ça).
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Citation : mais les charges sociales qui pèsent sur les employeurs représentent près de 90% du montant total


Inexact. Enfin, plutôt, erreur de formulation puisque tu donnes des chiffres plus juste. ta tournure ferait penser que pour un salaire net de 100 euros, le coût pour l'employeur serait de 1000 euros.
Disons que le salaire net ne représente qu'un peu plus de 50 % du coût salarial total.

Citation : sans compter la sacem (faut pas l'oublier celle-là) qui reste à la charge du tôlier


Et alors ? Là, j'en ai marre qu'on râle sur les côtisations sacem. Il faut bien payer les auteurs. S'il y a des reprises, il est normal que leurs auteurs soient payés. S'il n'y a que des compositions originales du groupe, il est aussi normal que leur auteur soit payé. Enfin, s'il n'y a que des traditionnels (du domaine public) et des morceaux non déposés, on peut ne pas payer le ticket sacem.

La remise en cause du système sacem est un autre débat. Mais dans la mesure ou c'est celui-ci qui existe, ça me foute toujours en boule cette récrimination et volonté de toujours y échapper (moi je n'y suis pas inscrit).

Un patron serait sidéré qu'on lui suggère de ne pas payer ses fûts de bière. Il foutrait à la porte des gens qui viendraient dans son bar écouter la musique et squater ses tables sans consommer. Par contre, il trouve anormal de payer les auteurs et compositeurs. N'importe quoi. En plus, pour un petit bar, le ticket sacem, ça représente quelques demis vendus. Pour un qui ferait des concerts régulièrement, c'est négocié à l'année.

Sinon, tout à fait d'accord sur le reste de propos. Et à propos d'aide aux petits lieux privés et à l'affectation des subventions, c'est un des points les plus problématiques du système. Et c'est pas d'hier.
La soi-disant réforme du statut des intermittents n'a d'ailleurs pas arrangé les choses en doublant les côtisations chômage. Ce qui fait que, au lieu d'encourager à travailler légalement en allégeant les charges, on encourage le travail au noir puisque les côtisations chômages sont désormais deux fois plus élevées que pour un salarié Lambda.

D'où aussi le laissé-faire des autorités. Tout le monde sait bien qu'une bonne partie des concerts dans les bars se font au noir, mais on laisse faire parce que ça évite de se creuser la tête pour proposer de véritables solutions alternatives.
Personnellement, je ne serai d'ailleurs pas pour une exonération totale de charges. Mais il y aurait des solutions à mettre en place. Clair.

En ce qui concerne la question du nombre de musiciens, je défends personnellement la position selon laquelle le prix d'un spectacle pour un organisateur ne doit pas être dépendant du nombre de musiciens, mais du niveau du spectacle.

Il est vrai que ça rend les choses plus dures pour les groupes conséquents. Mais c'est la qualité et la profusion du spectacle qui doit servir d'argument à son prix et non le nombre de musiciens.
Personnellement, je préfère payer plus cher pour aller voir un bon duo de guitaristes (par exemple) ou un bon piano-voix que pour aller écouter une chorale amateure de 30 personnes.
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Citation : ta tournure ferait penser que pour un salaire net de 100 euros, le coût pour l'employeur serait de 1000 euros.



Effectivement, ma formulation était incorrecte :oops: . Il faut simplement se souvenir qu'en moyenne, les frais généraux (dont les charges sociales) représentent près de 90% du cachet (et non du montant total), soit, pour un cachet de 100, des charges de 90.

Citation : Et alors ? Là, j'en ai marre qu'on râle sur les côtisations sacem. Il faut bien payer les auteurs. S'il y a des reprises, il est normal que leurs auteurs soient payés. S'il n'y a que des compositions originales du groupe, il est aussi normal que leur auteur soit payé



Je ne dis pas le contraire ; je dis simplement que c'est une charge pour le tôlier et que cette charge s'ajoute aux autres ; le tout faisant un argument supplémentaire en faveur du travail au black. Je ne conteste absolument pas (et généralement les tôliers ne le font pas) le fait que les auteurs compositeurs soient rémunérés sur le produit de leurs créations (après tout, c'est de leurs propriétés intellectuelles qu'il s'agit) comme je ne conteste pas le fait qu'il faut bien payer les charges sociales pour assurer l'employé (là, en revanche, le tôlier considère que l'artiste n'est pas son employé mais une sorte de "prestataire de service" ).

Lorsqu'il s'agit d'un petit troquet, les côtisations de sacem sont généralement forfaitaires ; par conséquent, le tôlier les paye, concerts ou pas. Mais lorsqu'il s'agit d'une organisation ponctuelle, les frais peuvent être parfois très élevés (organise un concert de musique contemporaine et tu risques d'être *très* surpris du montant des frais sacem ; bon, il est vrai que la plupart des musicos dont nous discutons ici ne jouent pas du xénakis :P: ).


Citation : En ce qui concerne la question du nombre de musiciens, je défends personnellement la position selon laquelle le prix d'un spectacle pour un organisateur ne doit pas être dépendant du nombre de musiciens, mais du niveau du spectacle.



Ca ne change rien au principe. Le prix du spectacle, qd il ne s'agit pas de musiciens bénévoles, tient compte, entre autres choses, des salaires individuels des artistes et intermittents, charges comprises. Evidemment, une fanfare de 30 musicos bénévoles, ça ne coûte pas beaucoup en dehors des frais éventuels de voyage et d'hébergements.
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D'un côté, les majors, leurs budgets délirants aux services d'artistes qui ciblent la ménagère de moins de cinquante ans. D'un autre l'état qui traque les abus du statut d'intermitants du spectacle. Au milieu Nous.

les saltimbanques

On aura jamais les beaux budgets ni les gros cachets. Tout au plus les réformes.

Je ne me plains pas. Je ne fais pas d'indignation. Je me rigole un peu, c'est mon plaisir.