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Pédago
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Comment apprendre à maîtriser les préamplis micro (3e partie)

Le guide de l’enregistrement - 133e partie

Maintenant que vos oreilles se sont familiarisées avec le caractère sonore de votre préampli micro tant sur le plan spectral que sur le plan de la dynamique, il est grand temps de passer à l'étape suivante qui n'est certainement pas celle que vous croyez…

Comment apprendre à maîtriser les préamplis micro (3e partie) : Le guide de l’enregistrement - 133e partie
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Bichro­mie

Pour comprendre ce qui va suivre, repre­nons l’ana­lo­gie avec le dessin. Lorsqu’un enfant finit par enfin savoir manier un premier crayon à peu près correc­te­ment, passe-t-il direc­te­ment à l’ap­pren­tis­sage du dégradé au seul moyen de ce même crayon ? La réponse est évidem­ment non. La suite logique est de prendre un crayon d’une autre couleur. De plus, s’il a par exemple commencé avec du rouge, il y a peu de chance pour que le second crayon choisi soit pourpre, rubis ou toute autre décli­nai­son de rouge qu’il a pour l’ins­tant proba­ble­ment du mal à discer­ner clai­re­ment de la teinte du premier crayon. Bref, le joyeux bambin s’orien­tera plutôt vers un crayon bleu, jaune, voire carré­ment vert histoire de pouvoir marquer la diffé­rence au coeur de son dessin plus faci­le­ment. Ce n’est que beau­coup plus tard, lorsque son oeil sera bien plus affuté, qu’il passera tranquille­ment aux nuances et autres dégra­dés gravi­tant autour d’une même teinte de base.

Comme vous devez vous en douter, trans­posé dans le monde de l’au­dio, et plus parti­cu­liè­re­ment dans le domaine des préam­plis micro, cela veut dire que main­te­nant que vous connais­sez dans les grandes lignes les carac­té­ris­tiques sonores de votre premier préam­pli micro, le meilleur moyen de conti­nuer l’édu­ca­tion de votre oreille consiste à bascu­ler sur l’étude d’un autre préam­pli d’une nature profon­dé­ment distincte de celle du premier. 

Enregistrement-133Pour sché­ma­ti­ser, les préam­plis micro se divisent en deux grandes familles : ceux à lampes et ceux à tran­sis­tors. Mora­lité, si vous venez d’ap­prendre sur un préam­pli à tran­sis­tors, il est à présent temps de passer à l’étude d’un modèle à lampes et vice versa. Dans un premier temps, je vous conseille de reprendre exac­te­ment les mêmes méthodes que nous avons vues dans les deux premières parties. Vous appren­drez ainsi à connaître ce nouveau préam­pli aussi bien que le premier.

Une fois cela fait, vous allez pouvoir une fois de plus reprendre tout depuis le début, mais cette fois-ci en utili­sant les deux préam­plis de façon à les appré­hen­der de façon rela­tive. Pour être plus clair, refaites des prises tests sans aucune consi­dé­ra­tion artis­tique en suivant la démarche présen­tée précé­dem­ment sur les mêmes sources avec les deux préam­plis. Le but ici est de repé­rer les diffé­rences de carac­tère sonore entre les deux joujoux. Vous devriez remarquer rela­ti­ve­ment faci­le­ment les détails suivants :

  • Même en restant dans les clous sans trop pous­ser le gain d’en­trée, vous devriez rele­ver que le son « neutre » de l’un est sensi­ble­ment diffé­rent du son « neutre » de l’autre. L’un sera peut-être plus précis sur les tran­si­toires alors que l’autre sera sensi­ble­ment plus rond, etc.
  • En tapant légè­re­ment dans le rouge, le préam­pli à tran­sis­tors sonnera certai­ne­ment un peu plus aéré alors que celui à lampes devrait être plus chaleu­reux.
  • Si vous pous­sez le gain d’en­trée beau­coup trop fort, les quali­tés précé­dem­ment rele­vées devraient bascu­ler du mauvais côté de la force avec le préam­pli à tran­sis­tors deve­nant criard et agres­sif alors que le préam­pli à lampes sonnera plus boueux et flou.

Fort de ces constats, il convient alors de passer à l’exer­cice du « contraste fort » avec cette fois-ci deux vecteurs de contraste au sein de votre compo­si­tion : un premier instru­ment mettant à profit les carac­té­ris­tiques sonores du préam­pli à tran­sis­tors et un autre employant judi­cieu­se­ment la pâte du préam­pli à lampes. Bien entendu, la dernière étape consiste à faire de même avec la méthode du « double contraste » de façon à affi­ner encore plus votre connais­sance audi­tive de vos deux bestiaux lorsqu’ils travaillent côte à côte.

Si vous prenez la peine d’al­louer le temps néces­saire à la maîtrise de chacune des étapes que nous venons de voir lors de ces trois dernières semaines, votre oreille sera alors à même de vous prému­nir des risques d’uti­li­sa­tion abusive de la colo­ra­tion des préam­plis micro externes. De plus, vous devriez égale­ment avoir déve­loppé vos propres goûts en matière d’ac­cord instru­ment / objec­tif / préam­pli à utili­ser. Enfin, vous devriez sans aucun doute avoir une confiance suffi­sante en vos esgourdes pour partir explo­rer des colo­ra­tions plus nuan­cées. Elle n’est pas belle la vie ?

Reste à voir l’épi­neuse ques­tion de l’ac­cou­ple­ment micro / préam­pli… C’est ce dont nous discu­te­rons dès la semaine prochaine !

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