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Pédago
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Les conseils à appliquer lors de l’égalisation

Le guide du mixage — 23e partie

Suite et fin de notre pot-pourri de trucs et astuces en ce qui concerne l'égalisation en situation de mix…

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Unagi 

Au risque de paraître lourd, je vais me répé­ter. Si vous ne deviez rete­nir qu’un seul et unique conseil de ce chapitre consa­cré à l’éga­li­sa­tion, ce serait celui-là : égali­sez en mono et en contexte ! Si vous ne vous souve­nez pas du pourquoi du comment, rendez-vous ici et là.

D’autre part, comme vous avez dû le remarquer, il est préfé­rable de privi­lé­gier une approche sous­trac­tive, c’est-à-dire qu’avant de boos­ter à tout va, il est plus sain d’at­té­nuer. Par exemple, le raison­ne­ment ne doit pas être « ici, il manque des basses donc je vais les ampli­fier », mais plutôt « ici, l’équi­libre ne joue pas en faveur des basses donc je vais dimi­nuer le reste du spectre afin d’ob­te­nir une balance plus adéquate ». N’ou­bliez jamais le fameux adage dans la langue de Shakes­peare : « less is more ». Cette façon de faire est, à terme, beau­coup plus construc­tive car elle préserve, voire augmente votre réserve de gain dispo­nible, et surtout cela crée de la « place » pour les autres instru­ments. Une fois les atté­nua­tions effec­tuées, rien ne vous empêche alors de faire quelques boosts de-ci de-là afin d’ac­cen­tuer encore plus l’ef­fet recher­ché. Bref, en un mot comme en cent, en atté­nuant plus qu’en ampli­fiant, vous attein­drez plus faci­le­ment vos objec­tifs.

À ce propos, afin que l’éga­li­sa­tion soit la plus musi­cale et natu­relle possible, il convient d’uti­li­ser une largeur de bande rela­ti­ve­ment étroite (facteur Q élevé) lorsque l’on retire quelques dB et, inver­se­ment, une largeur de bande impor­tante (facteur Q petit) lorsque l’on en ajoute.

Pour rester dans l’op­tique « less is more », je vous encou­rage à utili­ser le moins de bandes possible. Je sais que cela peut paraître incon­gru comme réflexion suite à la lecture des articles précé­dents, mais le fait est que moins vous utili­se­rez de bandes d’éga­li­sa­tion, plus le résul­tat sera trans­pa­rent. À mon sens, l’uti­li­sa­tion de 5 bandes est un grand maxi­mum. S’il y a besoin de plus, c’est que la prise n’est tout simple­ment pas bonne par rapport à mes objec­tifs et donc, dans la mesure du possible, autant régler le problème à la source et refaire l’en­re­gis­tre­ment.

Une autre astuce qui vaut son pesant de caca­huètes, utili­sez des morceaux de réfé­rence ! Comme je vous l’ai déjà expliqué, j’ai toujours un – voire deux – morceau(x) de réfé­rence à portée de main dans un esprit proche de celui que j’es­saye d’at­teindre afin de véri­fier que je ne suis pas en train de me four­voyer. En situa­tion d’éga­li­sa­tion, cela me permet de confron­ter l’EQ que j’ap­plique à tel ou tel instru­ment avec le son dont j’es­saye de m’ap­pro­cher. De plus, bascu­ler de l’écoute de votre morceau à celle d’une réfé­rence permet égale­ment de lutter contre le phéno­mène d’ac­cou­tu­mance audi­tive dont je vous parlais dans l’ar­ticle précé­dent. C’est une excel­lente façon de remettre les choses en pers­pec­tive.

Pour finir, voici une tech­nique très peu utili­sée lorsque l’on débute et qui peut pour­tant faci­li­ter gran­de­ment les choses. Pour vous l’ex­pliquer, faisons un petit détour par l’une de mes séries préfé­rées : Kaame­lott. Dans l’épi­sode « Unagi III », le roi Arthur essaye tant bien que mal d’en­sei­gner à Perce­val et Kara­doc une tech­nique de combat consis­tant à ne pas regar­der son assaillant direc­te­ment en face mais plutôt à main­te­nir son regard à 30 degrés afin de mieux perce­voir le moment où il va attaquer. Ne voyez ici aucun rapport avec la tempé­ra­ture, même si cette astuce est un peu chaude à mettre en place… 

Mais quel est le rapport avec la musique me direz-vous ? Eh bien lorsque l’on mixe c’est un peu pareil d’une certaine façon. Lorsque vous travaillez sur un instru­ment en parti­cu­lier, plutôt que de foca­li­ser votre atten­tion sur cet instru­ment, il peut être utile de se concen­trer sur le reste du morceau afin de juger du bien-fondé du trai­te­ment à appliquer. Pour prendre un exemple, plus parlant, quand vous égali­sez le bas du spectre d’une guitare, écou­tez l’ef­fet que cela produit sur la basse et la grosse caisse. Vous devriez vous rendre compte à un certain point que le coupe-bas que vous appliquez sur cette gratte permet de « révé­ler » le grave du couple basse/grosse caisse, ce qui indique que vous êtes dans le vrai. Je ne prétends pas que cette tech­nique est néces­saire et suffi­sante, mais elle a le mérite de mettre au centre de vos préoc­cu­pa­tions les ques­tions d’ar­ti­cu­la­tions entre les instru­ments. Et la beauté de la chose, c’est que cette approche ne se limite pas à la seule ques­tion de l’éga­li­sa­tion ! Comme vous le consta­te­rez, il m’ar­ri­vera bien souvent d’y faire réfé­rence dans la suite de cette série sur le mixage.

La semaine prochaine, je vous donne­rai une liste non exhaus­tive de plug-ins aptes à remplir cette lourde tâche qu’est l’éga­li­sa­tion en situa­tion de mixage.

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