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Pédago
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Se fixer des limites

Le guide du mixage — 135e partie

Après toutes ces péripéties, je ne pouvais décemment pas vous quitter comme ça, même si concrètement, notre voyage au cœur du mixage est bel et bien arrivé à son terme. Ainsi, au cours des semaines à venir, je vous propose d’aborder certains sujets connexes que je n’ai pas pu insérer ailleurs de façon cohérente au regard de la chronologie de cette série d’articles. Bien que moins axés sur le côté pratique au sens strict du terme, il me semble que ces points sont à prendre très sérieusement en considération par tout apprenti ingénieur du son désireux de progresser. Dans l’épisode d’aujourd’hui, nous allons nous intéresser à une notion relativement contre-intuitive de prime abord : l’importance de se fixer des limites.

Se fixer des limites : Le guide du mixage — 135e partie
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Oumixpo

Afin de démon­trer l’in­té­rêt qu’il y a à se fixer des limites en matière de mixage, envi­sa­geons la chose au travers d’un raison­ne­ment par l’ab­surde.

Que se passe-t-il lorsque nous mixons sans contrainte d’au­cune sorte ? Nous tritu­rons un fader par-ci, un potard par-là, nous utili­sons notre armada de plug-ins sans réel­le­ment réflé­chir à l’uti­lité de la chose et avec le secret espoir que, si tel effet n’ap­porte rien, tel autre sera sûre­ment le remède à tous nos maux, etc. Au bout de quelques heures de cette panto­mime tragi-comique, nous avons l’im­pres­sion d’avoir mixé, mais en réalité, nous n’avons fait que tuer le temps… Certes, c’est amusant et il n’y a aucun mal à cela. Cepen­dant, si notre but est d’ob­te­nir des résul­tats concrets, cette expé­rience nous lais­sera immanqua­ble­ment un goût amer en bouche tant elle s’avère infé­conde la plupart du temps.

Cette petite histoire vous rappelle des souve­nirs, n’est-ce pas ? Alors, qu’est-il possible de faire pour se prému­nir de ce curieux phéno­mène ? La réponse est simple : se fixer des limites.

Comme je l’ai déjà écrit au début de cette série, un véri­table mix commence par un plan d’ac­tion, la fameuse vision de votre mix. Il s’agit là des premières limites que vous vous devez de fixer afin d’avan­cer. 

Mixage 135 Too many plugins

Diffi­cile d’al­ler quelque part lorsqu’on ne sait ni où l’on est, ni où l’on va, n’est-ce pas ? Alors analy­sez bien vos pistes sources et choi­sis­sez préci­sé­ment ce que vous souhai­tez en faire et dans quel but vous dési­rez le faire. Une fois cela clai­re­ment établi, vous pour­rez alors passer serei­ne­ment à l’ac­tion… Enfin, les choses peuvent tout de même encore se gâter si vous n’y prenez garde…

Le monde de la M.A.O. étant ce qu’il est, il y a de fortes chances pour que vous ayez à dispo­si­tion une ribam­belle de plug-ins en tout genre. Si cela peut vous sembler jouis­sif, ce n’est pour­tant abso­lu­ment pas une bonne chose, croyez-moi sur parole. Face à cette orgie virtuelle, il est courant de passer plus de temps à choi­sir l’ou­til plutôt qu’à réel­le­ment l’uti­li­ser. Et ce n’est bien évidem­ment pas ainsi que l’on obtient des résul­tats.

Mora­lité, je vous invite une fois de plus à vous fixer des limites. Optez pour un ou deux plug-ins d’éga­li­sa­tion, de compres­sion, de réver­bé­ra­tion et de delay, ainsi qu’un petit gate, mais pas plus. N’uti­li­sez alors plus que ces derniers pour travailler. Vous verrez qu’ainsi, vous passe­rez plus de temps à réel­le­ment trai­ter votre mix. En effet, votre esprit sera alors libre de penser à comment les choses sonnent réel­le­ment et surtout à ce qu’il faut faire pour amélio­rer cela, ce qui est beau­coup plus profi­table que de perdre son temps à cher­cher quel outil utili­ser. En bref, limi­ter votre palette d’ou­tils dispo­nibles vous évitera de gaspiller votre atten­tion sur des choix inutiles et vous forcera à travailler concrè­te­ment sur le son recher­ché. C’est là l’es­sen­tiel, me semble-t-il.

Je vous laisse réflé­chir à cela et vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour de nouvelles aven­tures !

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