Sujet Commentaires sur la news : Les compos inspirées, saison 26
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Je reviens un moment sur ton interrogation sur la "manipulation sans fin de nos petits boutons"...
Evidemment, je n'ai aucunement l'intention de répondre ! Je veux dire : définitivement.
Je serais déjà assez heureux si je peux répondre pour moi-même...
Donc. Nous vivons une époque formidable - et j'aurais bien aimé disposer de tout ce matériel il y a cinquante ans... Et je l'utilise, pour ce qui me concerne, sans réticence ni états d'âme. Mais je l'utilise - pour autant qu'il me soit utile.
Je comprends que l'on soit fasciné par tout le "possible", et rien que par le "possible", surtout quand celui-ci paraît sans limites - du moins sans limites humainement concevables, spontanément. Je la comprends, cette fascination, par empathie personnelle - et pas seulement intellectuellement.
Cependant (est-ce parce je me suis fait assez longtemps les doigts, et les oreilles, sur des instruments en bois et boyaux ?), l'activité "j'explore ce tout du possible" se trouve assez parfaitement séparée, dans ma petite tête, de l'activité "je compose un morceau, celui-là et pas un autre".
Donc, je me trouve, devant ma bécane, quand mes petits doigts tripotent les petits boutons, d'abord guidé par ce que je veux entendre, plutôt que par ce que je pourrais entendre.
...
(Pour le dire plus crûment : la mécanique m'emmerde.)
Soyons, tout de même, un peu technique.
Que tu aies ressenti comme du "mono" vient sans doute de ce truc dans mon dispositif pour ce morceau : des éléments à l'unisson produits par deux instruments identiques (par exemple par deux pianos), placés symétriquement par rapport à l'axe du 'panoramique'.
Avoir un à gauche et un à droite (à l'unisson), ce n'est pas le même effet que un seul placé au milieu.
En fait, compte tenu de la façon dont l'écriture s'est déroulée, le "piano" (comme entité) ne s'est pas trouvé seulement dédoublé (gauche / droite) sur certains mélismes qui lui sont particulièrement dévolus, mais il a été complètement éclaté (parfois) pour doubler les parties de cordes qui, elles se trouvaient disposées académiquement en deux quatuors (2 violons, alto, violoncelle) un à gauche et un à droite, avec une contrebasse et un violon solo dans l'axe.
En quelque sorte, le "piano" est partout, c'est-à-dire nulle part.
Je ne détaille pas plus pour les apports ponctuels de la clarinette, du cor, et du vibraphone.
Pour, enfin, répondre à ce qui t'intrigue (?) aux environs de 1m17 : un timbalier asthmatique ?
Je dirais plutôt l'effet d'une "registration" (comme on dirait pour l'orgue, je crois), qui colle des ponctuations des timbales sur les accents, dans l'extrême grave, de la contre basse et du piano.
*
Une espèce de vision m'est venue rétrospectivement, après que j'ai rédigé ma dite 'fiche technique' : je disais que ça part du bruit du vent. Je disais des vents "indigènes". Curieuse formule... En fait, j'ai la sensation d'un vent qui ne vient pas d'un ailleurs lointain, en effet, mais qui, en quelque sorte, sort de terre ! Le vent qui sort de la terre à cet endroit même.
C'est peut-être pour ça que j'ai, intuitivement, produit ces sons tout emmêlés comme s'ils jaillissaient du "centre", et non pas d'un "espace"...
Ce n'est pas très clair...
Si, si!
J'en retiens cette ruse des panoramiques qui produit "la patine acoustique" dont je parlais et que d'autres évoquaient par comparaison au temps du cinéma muet...
Il aura toujours, et heureusement peut-être, une nette différence entre les intentions et la réception...
Super ! Et Thomas est un bien agréable compagnon de route ici !
En effet : ah ! les trajectoires non-calculées des projets...
Mais, il ne s'agit pas d'interdire à notre 'vouloir' de faire des zigs et des zags !
Et l'on peut parfois se laisser surprendre avec ravissement...
Se laisser captiver par l'inattendu, ce n'est pas la même chose que de se laisser tenter d'arpenter tout le possible.
C'est presque tout le contraire, en un certain sens.
D'un côté, on consent par avance à l'imprévu.
De l'autre, on pense ne pas pouvoir agir avant d'avoir tout pré-vu.
...
Enfin, c'est un peu comme ça que je vois les choses, depuis ma petite planète !
Zecat
737
Posteur·euse AFfolé·e
Zecat
737
Posteur·euse AFfolé·e
Zecat
737
Posteur·euse AFfolé·e
Doc Sticko
1414
AFicionado·a
Chers coreligionnaires, ne considérez plus mon dub "Oublié sur une plage" comme une composition éligible: elle restera comme ces grains de sables qui glissent au gré des vents...
Excusez mon excès de zèle...
Excusez mon excès de zèle...
patrick_g75
7998
Je poste, donc je suis
Mais, tu n'as aucunement à t'excuser, Doc.
Moi, je trouve ça très bien que ce morceau reste audible - sans qu'il soit besoin qu'il soit éligible, donc...
Moi, je trouve ça très bien que ce morceau reste audible - sans qu'il soit besoin qu'il soit éligible, donc...
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
patrick_g75
7998
Je poste, donc je suis
Citation de Doc :
@patrick_g75
.................
L'absence de mixage confessé m'interroge beaucoup sur ce qu'apporte finalement la manipulation sans fin de tous nos petits boutons et faders de nos STAN.
Je reviens un moment sur ton interrogation sur la "manipulation sans fin de nos petits boutons"...
Evidemment, je n'ai aucunement l'intention de répondre ! Je veux dire : définitivement.
Je serais déjà assez heureux si je peux répondre pour moi-même...
Donc. Nous vivons une époque formidable - et j'aurais bien aimé disposer de tout ce matériel il y a cinquante ans... Et je l'utilise, pour ce qui me concerne, sans réticence ni états d'âme. Mais je l'utilise - pour autant qu'il me soit utile.
Je comprends que l'on soit fasciné par tout le "possible", et rien que par le "possible", surtout quand celui-ci paraît sans limites - du moins sans limites humainement concevables, spontanément. Je la comprends, cette fascination, par empathie personnelle - et pas seulement intellectuellement.
Cependant (est-ce parce je me suis fait assez longtemps les doigts, et les oreilles, sur des instruments en bois et boyaux ?), l'activité "j'explore ce tout du possible" se trouve assez parfaitement séparée, dans ma petite tête, de l'activité "je compose un morceau, celui-là et pas un autre".
Donc, je me trouve, devant ma bécane, quand mes petits doigts tripotent les petits boutons, d'abord guidé par ce que je veux entendre, plutôt que par ce que je pourrais entendre.
...
(Pour le dire plus crûment : la mécanique m'emmerde.)
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
patrick_g75
7998
Je poste, donc je suis
Citation de Doc :
.............au début, j'ai été persuadé qu'il s'agissait d'un mix mono, ensuite, après d'autres écoutes, le phénomène d’entremêlement de certains sons produit un effet qu'on pourrait qualifier de "patine acoustique", ainsi j'ai mis du temps à être sûr, par exemple, d'entendre le vibraphone. Le hautbois et le cor sont assez discrets pourtant très importants dans la narration sonore.(si on accepte cette bizarre idée)
Il reste une sorte d'artefact que je n'explique pas dans les environs de 1mn17, que s'est-il passé? Timbale asthmatique?
Soyons, tout de même, un peu technique.
Que tu aies ressenti comme du "mono" vient sans doute de ce truc dans mon dispositif pour ce morceau : des éléments à l'unisson produits par deux instruments identiques (par exemple par deux pianos), placés symétriquement par rapport à l'axe du 'panoramique'.
Avoir un à gauche et un à droite (à l'unisson), ce n'est pas le même effet que un seul placé au milieu.
En fait, compte tenu de la façon dont l'écriture s'est déroulée, le "piano" (comme entité) ne s'est pas trouvé seulement dédoublé (gauche / droite) sur certains mélismes qui lui sont particulièrement dévolus, mais il a été complètement éclaté (parfois) pour doubler les parties de cordes qui, elles se trouvaient disposées académiquement en deux quatuors (2 violons, alto, violoncelle) un à gauche et un à droite, avec une contrebasse et un violon solo dans l'axe.
En quelque sorte, le "piano" est partout, c'est-à-dire nulle part.
Je ne détaille pas plus pour les apports ponctuels de la clarinette, du cor, et du vibraphone.
Pour, enfin, répondre à ce qui t'intrigue (?) aux environs de 1m17 : un timbalier asthmatique ?
Je dirais plutôt l'effet d'une "registration" (comme on dirait pour l'orgue, je crois), qui colle des ponctuations des timbales sur les accents, dans l'extrême grave, de la contre basse et du piano.
*
Une espèce de vision m'est venue rétrospectivement, après que j'ai rédigé ma dite 'fiche technique' : je disais que ça part du bruit du vent. Je disais des vents "indigènes". Curieuse formule... En fait, j'ai la sensation d'un vent qui ne vient pas d'un ailleurs lointain, en effet, mais qui, en quelque sorte, sort de terre ! Le vent qui sort de la terre à cet endroit même.
C'est peut-être pour ça que j'ai, intuitivement, produit ces sons tout emmêlés comme s'ils jaillissaient du "centre", et non pas d'un "espace"...
Ce n'est pas très clair...
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
Doc Sticko
1414
AFicionado·a
Yes, je n'y vois aucune sanction! C'est une question de fair-play et de respect du règlement!
Cela étant dit, peut-être qu'un jour vous entendrez "Sticko & The Thomas LN77's Kicks"!
Ah oui! C'est bien là le drame... les projets ont parfois des trajectoires non-calculées, ça m'arrive souvent, parce que, sans doute, j'ai les yeux plus gros que le ventre!
Les limitations purement musicales sont par ailleurs bien plus invalidantes que les problèmes techniques!
Mais au final, la confrontation aux oreilles d'autrui permet justement de se surpasser dans les deux domaines, car il ne s'agit plus tout à fait de "ce que mes oreilles veulent entendre".
Bénis sont les artistes ayant pu convaincre leurs contemporains!
Cela étant dit, peut-être qu'un jour vous entendrez "Sticko & The Thomas LN77's Kicks"!
Citation :
"je compose un morceau, celui-là et pas un autre"
Citation :
d'abord guidé par ce que je veux entendre, plutôt que par ce que je pourrais entendre.
Ah oui! C'est bien là le drame... les projets ont parfois des trajectoires non-calculées, ça m'arrive souvent, parce que, sans doute, j'ai les yeux plus gros que le ventre!
Les limitations purement musicales sont par ailleurs bien plus invalidantes que les problèmes techniques!
Mais au final, la confrontation aux oreilles d'autrui permet justement de se surpasser dans les deux domaines, car il ne s'agit plus tout à fait de "ce que mes oreilles veulent entendre".
Bénis sont les artistes ayant pu convaincre leurs contemporains!
Doc Sticko
1414
AFicionado·a
Citation :
Ce n'est pas très clair...
Si, si!
J'en retiens cette ruse des panoramiques qui produit "la patine acoustique" dont je parlais et que d'autres évoquaient par comparaison au temps du cinéma muet...
Il aura toujours, et heureusement peut-être, une nette différence entre les intentions et la réception...
patrick_g75
7998
Je poste, donc je suis
Citation de Doc :
Yes, je n'y vois aucune sanction! C'est une question de fair-play et de respect du règlement!
Cela étant dit, peut-être qu'un jour vous entendrez "Sticko & The Thomas LN77's Kicks"!
Super ! Et Thomas est un bien agréable compagnon de route ici !
Citation :
d'abord guidé par ce que je veux entendre, plutôt que par ce que je pourrais entendre.
Citation :
Ah oui! C'est bien là le drame... les projets ont parfois des trajectoires non-calculées, ça m'arrive souvent, parce que, sans doute, j'ai les yeux plus gros que le ventre!
Les limitations purement musicales sont par ailleurs bien plus invalidantes que les problèmes techniques!
...............
En effet : ah ! les trajectoires non-calculées des projets...
Mais, il ne s'agit pas d'interdire à notre 'vouloir' de faire des zigs et des zags !
Et l'on peut parfois se laisser surprendre avec ravissement...
Se laisser captiver par l'inattendu, ce n'est pas la même chose que de se laisser tenter d'arpenter tout le possible.
C'est presque tout le contraire, en un certain sens.
D'un côté, on consent par avance à l'imprévu.
De l'autre, on pense ne pas pouvoir agir avant d'avoir tout pré-vu.
...
Enfin, c'est un peu comme ça que je vois les choses, depuis ma petite planète !
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
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