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Steinberg Cubase Pro 10
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On refait le patch #81 : Test de Steinberg Cubase Pro 10

Séquenceur généraliste de la marque Steinberg appartenant à la série Cubase Pro

Prix public : 559 € TTC
Test écrit
50 réactions
Cubase passe à dix
8/10
Award Valeur sûre 2018
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Un pompon blanc sur son logo rouge, le Cubase nouveau débarque comme chaque année à quelques jours de Noël. Reste à voir ce que Papa Charlie a mis dans sa hotte pour cette symbolique version 10...

Comp­tant parmi les séquen­ceurs les plus utili­sés du marché, Cubase arrive enfin en version 10. Même si ce chiffre est un rien trom­peur (depuis la sortie du tour premier Cubase, on compte en réalité une quin­zaine de mises à jour payantes), il ne s’en dégage pas moins une aura symbo­lique qui crée un peu plus d’at­tente encore qu’à l’ac­cou­tu­mée. De fait, on espère non seule­ment que le logi­ciel va combler ses vieilles lacunes, mais aussi qu’il nous surprenne avec des nouvelles fonc­tion­na­li­tés, Stein­berg figu­rant au nombre des rares éditeurs capables d’ac­cou­cher de fonc­tions origi­nales. Sans même parler des révo­lu­tions que furent VST, ASIO ou encore le Drum Edit en leur temps, on se souvien­dra ainsi de VST Expres­sion / Note Expres­sion, de la Control Room, de l’édi­teur logique ou encore du récent métro­nome qui sont autant de très bonnes idées que l’on doit à Cubase et qui n’ont pas d’équi­valent chez les concur­rents pour la plupart.

On attend donc du neuf pour cette version dix, à commen­cer par le petit coup de pein­ture de rigueur au niveau de l’in­ter­face ou de l’er­go­no­mie. Vous pouvez décou­vrir tout cela en vidéo ou dans le texte qui suit :

Cubase 9.6 ?

paletteMême si on est très loin d’une vraie refonte de cette dernière, on notera tout d’abord que les couleurs ont évolué vers le plus sombre pour les icônes et fenêtres comme vers le plus acidulé pour les pistes. Stein­berg nous informe que le moteur d’af­fi­chage est désor­mais compa­tible avec le 4K, ce que les posses­seurs de grands moni­teurs appré­cie­ront, même s’il n’est toujours pas possible de passer le logi­ciel en plein écran sur Mac. C’est d’au­tant plus regret­table qu’on grap­pille­rait bien quelques pixels sur un Macbook où la longueur de certains  menus et la densité des contrôles récla­me­rait plus d’es­pace. L’édi­teur profite aussi de cette version 10 pour revoir la façon dont Cubase gère la colo­ra­tion des pistes et des tranches, et nous propose pour ce faire une fenêtre dédiée offrant plus de souplesse que l’an­cien système sans pour autant être réel­le­ment plus pratique vu qu’avec ses menus bavards et ses sous-fenêtres, elle semble obéir au vieil adage : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué. En marge de cet outil qui ne semblait forcé­ment primor­dial, on déplo­rera surtout que la colo­ra­tion de la tranche entière ne soit toujours pas possible dans la console, ce qui est pour­tant bien plus pratique en mixage que les minus­cules vignettes qu’on aperçoit en bas de chaque tranche.

thumbRefu­sant toujours de céder à cette demande, Stein­berg se rattrape toute­fois en permet­tant (enfin!) de géné­rer une vignette d’aperçu pour tous les plug-ins de tierce partie. Cette possi­bi­lité qui aurait dû être là dès la 9.5 se voit rejointe par une autre demie-nouveauté : on peut désor­mais rempla­cer un instru­ment virtuel par un autre via un cliquer-glis­ser d’un VSTi sur une piste instru­ment. Tout cela va dans le bon sens évidem­ment, rendant l’er­go­no­mie de Cubase un brin plus moderne, mais on ne peut s’em­pê­cher de penser qu’il s’agit là de l’achè­ve­ment de choses qui n’avaient été déve­lop­pées qu’à moitié lors de la précé­dente mise à jour. Souli­gnons-le d’ailleurs : si l’on peut glis­ser des effets sur une piste pour les y insé­rer, cela ne marche pas sur les faders de la table et on se demande bien pourquoi.

Bref, on se doute qu’il faudra attendre Cubase 10.5 ou 11 pour que le cliqué-glissé de plug-in soit parfai­te­ment implé­menté. Ce  déve­lop­pe­ment témoigne en tout cas du fait que Stein­berg lève la tête pour voir ce qui se fait ailleurs, ce qui est une très bonne chose.

Bonne tranche

stripC’est sans doute en levant la tête encore que l’édi­teur s’est aperçu de la mode du format 500 virtuel qui fait le succès du Slate VTM ou des récentes tranches signées Waves. Du coup, on a le droit à une refonte graphique et fonc­tion­nelle du chan­nel strip sur ce modèle : on peut désor­mais y combi­ner 13 modules via 6 empla­ce­ments (Gate, Comp, EQ, Tools, Sat & Limit), avec la possi­bi­lité de chan­ger le chaî­nage de tout ce petit monde via un simple cliquer-glis­ser. Notez que les plug-ins utili­sés n’ont rien de nouveau et qu’il ne s’agit là que d’une évolu­tion ergo­no­mique, mais elle est bien­ve­nue dans la mesure où elle permet de dispo­ser dans un mini­mum de place d’une super­tranche où tous les contrôles sont aisé­ment acces­sibles sans avoir à ouvrir chaque plug-in un par un.

On notera juste deux défauts au système : le premier, c’est qu’on n’a pas la totale liberté sur le choix des trai­te­ments utili­sés dans le rack, de sorte qu’on ne peut pas mettre deux compres­seurs ou deux EQ à la suite et qu’il faudra, par exemple, choi­sir entre dées­seur ou proces­seur de tran­si­toires, comme si l’usage de l’un devait exclure l’usage de l’autre. Bien entendu, on peut parfai­te­ment utili­ser le stack d’in­serts tradi­tion­nel en complé­ment, mais ce n’est pas forcé­ment idéal pour s’y retrou­ver ensuite d’avoir et des trai­te­ments dans ce chan­nel strip et des trai­te­ments au niveau des inserts. Quant au second défaut, il tient au fait que ce système est fermé aux effets Stein­berg : vous ne pour­rez pas y mettre les plug-ins d’édi­teurs de tierce partie, et il y a fort à parier que, pour cette raison, la plupart des utili­sa­teurs ne s’en servent jamais.

On n’en dira pas autant des trois grosses nouveau­tés qui accom­pagne cette v10, à commen­cer par la gestion de Snap­shots dans la table de mixage.

Mixage 2.0

mixsnapshotLà encore, Stein­berg n’in­vente rien, se conten­tant de répliquer une fonc­tion que l’on trouve chez de nombreux concur­rents, mais on est ravi tout de même qu’il le fasse. L’idée de cette dernière, c’est de pouvoir enre­gis­trer diffé­rents états de la console appe­lés Instan­ta­nés pour un même projet, ce qui permet­tra de faire d’un simple clic un recall de tous les faders, panpots, envois et para­mètres de plug-ins. L’in­té­rêt de la chose est évident : lorsqu’on hésite entre plusieurs options au moment du mixage, on peut ainsi suivre ces dernières sans avoir peur de détruire le travail accom­pli. C’est une chose que l’on pouvait certes faire en sauvant une nouvelle occur­rence du projet, mais le fait que le logi­ciel le gère désor­mais de la sorte s’avère bien plus confor­table et rapide pour passer d’un état de mix à l’autre et faire des écoutes compa­ra­tives (on n’a pas notam­ment à rechar­ger tous les VSTi). Bref, c’est un excellent ajout qui, dans le sillage de l’his­to­rique de console, saura se rendre utile au quoti­dien, même si l’on regret­tera que les auto­ma­tions ne soient pas prises en compte par le système et qu’elles puissent du coup être écra­sées en passant d’un snap­shot à l’au­tre…

sidechainToujours au rayon des outils qui vont chan­ger le mixage, on se féli­ci­tera de voir que l’édi­teur a simpli­fié la gestion des entrées laté­rales (side chain en anglais) sur certains plug-ins, abou­tis­sant enfin à un système simple. Sur le compres­seur par exemple, on active ainsi le Side Chain d’un simple clic sur l’icône dédiée, ce qui offre la possi­bi­lité de sélec­tion­ner depuis le plug-in même la piste qui va servir de déclen­cheur. Cubase ajou­tera auto­ma­tique­ment un envoi vers l’en­trée laté­rale du compres­seur sur la tranche de cette dernière, avec la possi­bi­lité de préci­ser si le prélè­ve­ment du signal se fait avant ou après le fader. Bravo et merci pour cela : ceux qui se souviennent du pensum qu’était la gestion du side chain à l’époque de Cubase SX doivent pleu­rer de joie.

Ils feraient bien d’ailleurs de garder leur mouchoir à portée de main car cette version 10 apporte une autre fonc­tion qui devrait chan­ger la vie de certains : la synchro­ni­sa­tion de piste vocale.

Saint Kro, priez pour nous…

S’ins­pi­rant de ce que propose Synchro Arts avec ses fameux VocA­lign et ReVoice, Cubase permet désor­mais de caler le place­ment ryth­mique d’une piste vocale sur une autre, ce qui néces­si­tait jusqu’ici de se prendre genti­ment la tête avec Audio­warp. Désor­mais, il suffit de défi­nir la piste qui sert de réfé­rence pour le place­ment et celles que l’on veut synchro­ni­ser puis de lancer le trai­te­ment qui est quasi immé­diat. Et c’est très effi­cace comme vous pouvez l’en­tendre ici :

OLIVIA
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  • OLIVIA00:26
  • OLIVIAa­lign00:26

Que ce soit pour doubler une ligne de chant ou pour faire des choeurs au milli­mètre, l’ou­til n’a pas à rougir face à la tech­no­lo­gie de Synchro Arts, d’au­tant qu’il est bien plus simple à mettre en œuvre puisque mieux inté­gré. Certes,   la solu­tion de Stein­berg n’est pas aussi complète sur le plan fonc­tion­nel (notam­ment sur la préser­va­tion du timing des vibra­tos) et elle n’est pas exempte de bugs qu’on espère bien­tôt corri­gés, mais c’est un vrai bond en avant dans Cubase qui va en ravir plus d’un. Préci­sons-le cepen­dant : c’est un outil dédié au calage de voix qui s’est avéré inef­fi­cace lorsque j’ai essayé de synchro­ni­ser une contre­basse et un piano. Le bon vieux Warp assorti de la quan­ti­fi­ca­tion groove a donc encore de beaux jours devant lui.

Souli­gnons-le égale­ment : la synchro ne se mêle pas de la hauteur tonale qui reste toujours le privi­lège de VariAu­dio. Ça tombe bien, puisque ce dernier déboule en version 3 dans ce nouveau Cubase.

Volet Pitch

variaudioLe « Melo­dyne  » de Stein­berg s’offre en effet une refonte qui ajoute plusieurs nouvelles fonc­tions et contrôles, permet­tant une édition plus précise. De nouvelles poignées font ainsi leur appa­ri­tion grâce auxquelles vous pour­rez préser­ver le pitch prin­ci­pal d’une note tout en éditant ses tran­si­tions, ou encore modi­fier le volume de ces dernières. Tout cela s’avère très bien conçu si ce n’est qu’un retour visuel manque cruel­le­ment lorsqu’on édite le volume : affi­cher une valeur en dB sans aucune réper­cus­sion sur la forme d’onde qui se trouve en fond d’écran n’a ainsi rien de très intui­tif.

Quant à savoir ce que ce VariAu­dio vaut face à Melo­dyne, disons qu’il s’en sort aussi bien sur les correc­tions raison­nables pour lesquelles on l’uti­li­sera la plupart du temps, tout en jouis­sant d’une meilleure inté­gra­tion dans Cubase. Rappe­lons malgré tout que l’édi­tion poly­pho­nique n’est toujours pas à l’ordre du jour, ce qui nous amène à une autre grande nouvelle : comme Studio One, Cake­walk, Reaper, Logic, Track­tion ou encore Sampli­tude, Cubase supporte ARA 2, la plate­forme mise au point par Cele­mony et dont la sortie offi­cielle aura très certai­ne­ment lieu en même temps que le très attendu Melo­dyne 5. Il est encore dur de savoir ce que cela nous promet du point de vue fonc­tion­nel, mais on est ravi de voir Stein­berg s’ou­vrir à des tech­no­lo­gies exté­rieures, ce qui n’est pas une habi­tude chez l’édi­teur alle­mand.

Or, ce n’est pas le seul point sur lequel Cubase a décidé de s’ou­vrir.

La grande ouver­ture

En effet, le logi­ciel profite de cette dixième mouture pour se rendre compa­tible avec certaines normes et formats récla­més depuis belle lurette par les utili­sa­teurs. C’est ainsi que Cubase gère désor­mais le format MPE cher à Roli et récem­ment validé par la MMA (pas l’as­su­rance de Prin­cesse Erika, hein, mais la MIDI Manu­fac­tu­rers Asso­cia­tion). MPE ? C’est l’acro­nyme de MIDI Poly­pho­nic Expres­sion, soit une tech­no­lo­gie qui permet de gérer le pitch bend de manière poly­pho­nique, ce qui ouvre quan­tité d’ap­pli­ca­tions inté­res­santes pour peu que vous l’uti­li­siez avec un contrô­leur et un instru­ment compa­tible (de nouveaux Presets pour Padshop et Retro­logue sont d’ailleurs prévus pour cela). Serait-ce là l’in­dice que Yamaha, proprié­taire de Stein­berg, s’ap­prête à sortir des claviers compa­tibles ? Cela reste à voir, mais on peut toujours rêver de voir les tech­no­lo­gies de Roli/Touch­keys se démo­cra­ti­ser.

ambiToujours dans cette démarche d’ou­ver­ture, on appré­cie de voir Stein­berg enfin suppor­ter le format AAF à l’im­port comme à l’ex­port, tout comme il dote Cubase d’ou­tils qu’on aurait pensé réser­vés à Nuendo : un déco­deur Ambi­so­nique ainsi que la suite Stein­berg Virtual Reality qui rassemble des outils pensés pour travailler sur les conte­nus VR.  À l’heure où cette tech­no­lo­gie se démo­cra­tise vrai­ment, que ce soit sur Youtube ou dans le jeu vidéo, c’est plutôt bien pensé.

Bref, tout cela fait plai­sir à voir, d’au­tant que ces nouveaux plug-ins ne sont pas les seuls à gros­sir votre effec­tif VST

Quoi de neuf dans les gref­fons ?

distroyerCôté effets, on mention­nera l’ad­di­tion de Distroyer, un plug-in qui, comme son nom l’in­dique, n’est pas là pour faire dans la petite colo­ra­tion façon tube ou bande, mais pour produire des satu­ra­tions radi­cales. Repre­nant dans ses grandes lignes l’er­go­no­mie du plug-in Distor­sion, c’est un effet qui complète parfai­te­ment les géné­ra­teurs de distor­sion présente dans le bundle, tout comme de nouvelles IR de réverbes vintage viennent complé­ter la biblio­thèque de Reve­rence.

grooveagent5La plus grosse bouchée de cette version 10, c’est toute­fois du côté des instru­ments virtuels qu’il faut aller la cher­cher avec la mise à jour de Groove Agent SE en version 5. Quoi de neuf ? Le nombre de couches de vélo­ci­tés par pads passe de 8 à 32 et le nombre de sorties stéréo passe de 16 à 32, mais c’est surtout l’in­ter­face qui se déve­loppe puisqu’elle est désor­mais redi­men­sion­nable et qu’elle dispose de son propre navi­ga­teur de sons et de presets, permet­tant de trou­ver rapi­de­ment le kit ou le groove qu’il vous faut. Parmi les petits détails appré­ciables, on notera la possi­bi­lité d’im­por­ter les effets et réglages de la table de mixage interne de Groove Agent dans la table de mixage de Cubase, ce qui s’avère bien pratique. Et parmi les gros détails appré­ciables, souhai­tons la bien­ve­nue à The Kit SE, une batte­rie acous­tique autre­ment plus détaillée que ce qu’on trou­vait jusqu’alors dans la banque de son livré avec le soft, ainsi que 20 nouveaux agents Groove. Bref, même s’il s’agit toujours d’une version allé­gée de la batte­rie virtuelle de Stein­berg, Groove Agent SE n’a rien d’un gadget. Et comme c’est offert de bon coeur et que c’est complété par 5 Go de nouvelles boucles, on ne va pas s’en plaindre.

Mention­nons-le pour finir : le moteur audio du logi­ciel a encore été amélioré, passant en 32 bits pour les entiers et en 64 bits pour les nombres à virgule flot­tante, ce qui vaut autant pour l’en­re­gis­tre­ment que pour l’im­port, l’ex­port ou la conver­sion de fichiers audio. Youpi ? Youpi ! Tant qu’à parler conver­sion, on sera ravi de voir que la conver­sion d’une piste Stéréo en double piste mono comme l’in­verse ne passe plus désor­mais par le Sound­pool mais peut-être gérée (et bien gérée) depuis la fenêtre d’ar­ran­ge­ment. Encore un petit détail qui change le quoti­dien…

Ce qui ne change pas en revanche, c’est la raideur de ce même moteur audio qui, malgré toutes ces amélio­ra­tions et ces bits, est toujours inca­pable de ne pas inter­rompre la lecture lorsqu’on ajoute un instru­ment virtuel. Or, ce n’est d’ailleurs pas la seule chose qu’on repro­chera à notre ami Cubase 10…

Parce qu’on n’est jamais content

Stein­berg n’a certes pas été avare en nouveau­tés avec cette version 10 et Cubase progresse sur quan­tité de points qui devraient chan­ger la vie de ses utili­sa­teurs au quoti­dien. De la synchro de piste au cliquer/glis­ser de plug-ins en passant par les Snap­shots de la table de mixage ou le nouveau VariAu­dio, il y a vrai­ment de quoi bosser mieux et plus effi­ca­ce­ment. Il faut bien l’ad­mettre toute­fois, Cubase a encore une très confor­table marge de progrès… Outre les bugs aperçus ça et là bien que le logi­ciel soit stable, on regret­tera comme souvent ce mauvais travers de livrer des outils qui auraient pu être plus abou­tis, comme si l’édi­teur en gardait sous le pied pour les prochaines mises à jour.

C’est vrai pour l’af­fi­chage des chan­ge­ments de volume dans ce VariAu­dio 3 comme pour la non-prise en compte des auto­ma­tions d’in­sert dans les Snap­shots de la table de mixage. La gestion même du drag&drop de plug-ins est perfec­tible : on peut glis­ser un effet dans la fenêtre d’ar­ran­ge­ment, sur un slot de la table de mixage, mais pas sur un fader. Et lorsqu’on le glisse dans la fenêtre d’ar­ran­ge­ment, il n’y a pas de moyen pour qu’il crée non pas une piste effet, mais une piste audio avec l’ef­fet en insert. Bref, il y a mille petites choses perfec­tibles dans les nouveau­tés qui nous sont propo­sées, comme il y en avait une multi­tude dans les nouveau­tés des versions précé­dentes que l’édi­teur n’a jamais cru bon de combler. Le full-screen sur mac ? Toujours pas là. Les courbes de Béziers sur la piste Tempo ou le Piano Roll ? Toujours pas là. La gestion géné­ra­li­sée du M/S ? Toujours pas là. La sauve­garde de l’his­to­rique avec le projet ? Toujours pas là. Et on ne peut toujours pas comme dans beau­coup de STAN réali­ser des multief­fets ou des multi-instru­ments dont le routing serait confi­gu­rable.

Bref, il y a encore de quoi faire côté fonc­tion­na­li­tés tandis qu’il y a quan­tité de choses qu’on aime­rait voir amélio­rées en termes d’er­go­no­mie, notam­ment cette fameuse gestion des connexions audio qui est un vrai calvaire lorsqu’on ouvre un projet d’un ordi­na­teur à l’autre et qu’on ne dispose pas des mêmes inter­faces audio… Il y aurait sans doute un gros ménage à faire aussi dans les multiples menus du logi­ciel qui, à l’image de la nouvelle palette de colo­ra­tion de pistes, manquent souvent de bon sens ou d’in­tui­ti­vité. Bref, Cubase Pro 10 est perfec­tible et c’est tant mieux pour Cubase  Pro 10.5

Conclu­sion

Avec cette version 10, Stein­berg fait montre d’une géné­ro­sité qui ne lui est pas forcé­ment coutu­mière, propo­sant certaines petites choses atten­dues depuis des lustres comme des outils plus évolués qui pour­raient faire une grosse diffé­rence en matière de produc­ti­vité : entre les snap­shot de console, VariAu­dio 3, la synchro de pistes vocales ou encore la gestion du side chain, il y a vrai­ment de quoi gagner des dizaines d’heures à l’échelle d’un mois pour un profes­sion­nel. L’édi­teur alle­mand fait en outre montre d’une ouver­ture qui fait plai­sir à voir : entre l’in­té­gra­tion d’ARA 2, du MPE ou encore les outils dédiés à l’am­bi­so­nique ou à la VR, ce nouveau Cubase ouvre des portes promet­teuses pour le futur.

Reste que tout n’est évidem­ment pas parfait : outre des lour­deurs ergo­no­miques et un certain nombre de bugs ne gênant pas la stabi­lité du soft, on déplore toujours l’ab­sence de multis comme de choses toutes bêtes telles que la colo­ra­tion des tranches de la console. On s’aga­cera égale­ment de ce travers très Stein­ber­gien qui consiste à propo­ser des outils pas toujours finis et dont l’abou­tis­se­ment s’étale sur plusieurs versions : on nous a fait le coup avec la gestion du drag & drop des plug-ins et leur aperçu visuel, on nous le refait avec l’ab­sence de visua­li­sa­tion du volume dans VariAu­dio, l’ab­sence de plein écran sous Mac… Et on attend toujours que l’his­to­rique d’an­nu­la­tion soit sauve­gardé avec le projet, que les courbes de bézier soient utili­sées dans tout le logi­ciel, etc. Bref, on se demande parfois si Stein­berg n’en garde pas sciem­ment sous le pied pour vendre ses mises à jour…

Soyons beaux joueurs toute­fois : ce Cubase 10 est un excellent logi­ciel propo­sant quan­tité d’ex­cel­lentes choses, et on a déjà vu Stein­berg bien moins inspiré dans ses mises à jour passées. Bravo pour cela, donc, en espé­rant vite voir ce qu’ARA 2 appor­tera de nouveau avant que Cubase 10.5 ne pointe le bout du nez.

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8/10
Award Valeur sûre 2018
Points forts
  • Les snapshots de mix
  • VariAudio 3
  • La synchronisation de pistes vocales
  • Le sidechain plus pratique que jamais
  • Belle refonte de la tranche de console
  • Groove Agent 5 et le nouveau kit de batterie
  • Distroyer pour bousiller le son bien comme il faut
  • 5 Go de sons supplémentaires
  • Gestion du 4K
  • Le support du MPE
  • Intégration d'ARA 2
  • Les outils pour gérer la VR et l'ambisonique
  • Plein de petites choses améliorant l'ordinaire : gestion du drag&drop améliorée, vignettes de plug-ins
  • Tout ce qu'on adore dans Cubase : la piste accord, la Control Room, l'éditeur logique, le métronome malin, etc.
Points faibles
  • eLicencer, toujours pas logiciel comme son concurrent iLok
  • Pas mal de petits bugs
  • La fenêtre de gestion de couleurs mal foutue
  • Limitations de la tranche de console
  • Pas de visualisation du volume dans VariAudio
  • Toujours des lourdeurs ergonomiques (menus à rallonge, gestion des connexions audio, interface touffue qui s'accommode mal d'un petit écran...)
  • Toujours pas de sauvegarde de l’historique, de gestion globale du M/S, de multis, de plein écran sur Mac...
  • À l'image des vignette de plug-ins et du drag& drop, cette impression que Steinberg se garde bien de sortir des nouveautés complètement achevées pour les étaler sur plusieurs versions.
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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