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Pédago
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Les gammes synthétiques

Les bases de l'harmonie : 64e partie

Je vous ai promis la dernière fois de vous faire découvrir des gammes un peu particulières : les gammes majeure harmonique et double harmonique. Mais voilà, ces deux gammes appartiennent à un ensemble plus important que l'on appelle les gammes synthétiques et dont il me faut impérativement vous parler ici au préalable.

Les gammes synthétiques : Les bases de l'harmonie : 64e partie
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Premier aperçu des gammes synthé­tiques

Pour bien saisir la nature des gammes synthé­tiques, il est impor­tant de comprendre qu’il s’agit de gammes qui ne sont pas issues direc­te­ment du cycle des quintes (article 3) comme le sont les gammes majeures tradi­tion­nelles, leurs rela­tives mineures et les modes natu­rels qui en découlent. En effet les gammes synthé­tiques doivent leur déno­mi­na­tion au fait qu’elles sont issues soit de l’hy­bri­da­tion de diffé­rents modes entre eux, soit de la modi­fi­ca­tion spéci­fique de certaines notes au sein de modes donnés. Deux cas de modi­fi­ca­tions de notes nous sont d’ailleurs déjà bien connus : il s’agit des modes modes mineurs « non natu­rels » que sont le mineur harmo­nique et le mineur mélo­dique. En effet, ils résultent notam­ment de l’aug­men­ta­tion « arti­fi­cielle » de leur septième mineure en septième majeure. Mais ne préci­pi­tons pas les choses. C’est déjà bien assez confus comme cela, n’est-ce pas ? Je sens que j’en perds déjà quelques-uns au fond de la classe ! C’est normal, ne vous inquié­tez pas, nous allons tâcher d’ap­por­ter de la lumière à tout cela.

Le grand retour des tétra­cordes

Pour trai­ter de l’hy­bri­da­tion des modes, il nous faut comprendre en premier lieu les règles selon lesquelles elle s’éta­blit. Je me permets tout d’abord de rappe­ler à toutes fins utiles que l’hy­bri­da­tion est un terme issu de la biolo­gie qui désigne le fait de mélan­ger des espèces entre elles. Oui, ça ne rigole pas, je ne vous propose rien moins que de nous aven­tu­rer dans L’Ile du docteur Moreau de la musique ! Mais ne nous égarons pas.

Cette hybri­da­tion s’ef­fec­tue en divi­sant en deux les deux modes que l’on souhaite faire fusion­ner, pour ensuite les ré-assem­bler entre eux. Cette divi­sion par deux d’un mode ne vous rappelle rien ? Eh bien, il s’agit tout simple­ment de la divi­sion par tétra­cordes que nous avions commencé à étudier dans l’ar­ticle 49, de manière très succincte il est vrai.

Pour rappel, nous avons quatre types de tétra­cordes dans les modes natu­rels et qui doivent leur nom aux carac­té­ris­tiques prin­ci­pales des modes dont ils sont tirés. Chacun comporte d’ailleurs la note carac­té­ris­tique du mode concerné. Le tableau suivant vous permet­tra de vous retrou­ver aisé­ment dans la déno­mi­na­tion et la construc­tion des tétra­cordes. Cette dernière est défi­nie par les inter­valles qui séparent les notes du tétra­corde entre elles. Exemple pour le tétra­corde majeur Do-Ré-Mi-Fa : les inter­valles sont de 2 demi-tons entre Do et Ré, de 2 demi-tons entre Ré et Mi et enfin de 1 demi-ton entre Mi et Fa, ce qui nous donne donc la succes­sion : 2–2–1.

tétracordes naturels

Dans les prochains articles, nous étudie­rons comment et pourquoi asso­cier les diffé­rents tétra­cordes entre eux, comment sont consti­tués les tétra­cordes issus des modes alté­rés, et enfin comment se construisent les gammes synthé­tiques non plus par hybri­da­tion mais par modi­fi­ca­tions de notes. 

 

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