Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Pédago
38 réactions

Les notes réelles et les notes étrangères

Les bases de l’harmonie - 8e partie

Nous avons commencé à voir succinctement dans les articles précédents ce que sont une gamme, les modes majeurs et mineurs et comment une gamme pouvait être harmonisée dans ces différents modes grâce aux accords.

Accéder à un autre article de la série...

Nous avons égale­ment commencé à explo­rer les mouve­ments harmo­niques que l’on peut trou­ver en musique au travers des cadences, elles-mêmes basées sur les fonc­tions des diffé­rents degrés des gammes repé­rables dans la mélo­die du morceau.

« Bon, ça va la théo­rie, là, on est parés, quand est-ce qu’on commence à harmo­ni­ser pour de vrai ? »

Encore un peu de patience, les amis ! Au sein d’une mesure, saurez-vous par exemple quelles notes harmo­ni­ser, et à quel empla­ce­ment ryth­mique ? Hein ? Non ? Alors, c’est ce que nous allons décor­tiquer dans les prochains articles avec les concepts de « notes réelles », « notes étran­gères » et « rythme harmo­nique ».

Tout d’abord, il faut savoir que certaines notes cachent bien leur jeu : elles n’ont pas forcé­ment la fonc­tion qu’on leur accor­de­rait au premier regard ! Et pour leur accor­der leur juste fonc­tion, il est primor­dial de se souve­nir de quels accords ces notes font partie, et de diffé­ren­cier celles qui appar­tiennent à un accord donné et celles qui ne le font pas. On parle alors de notes réelles et de notes étran­gères.

Les notes réelles

Les notes réelles sont les notes qui appar­tiennent à une tona­lité ou à un accord. Exemple : Sol est une note réelle entre autres de l’ac­cord de Do majeur et de la gamme du même nom. Et main­te­nant, roule­ments de tambours, une profonde vérité sur l’art de l’har­mo­ni­sa­tion : ce n’est pas parce qu’une note parti­cu­lière de la mélo­die n’est pas porteuse d’une fonc­tion donnée qu’elle ne peut pas faire partie d’un accord qui, lui, sera porteur de cette fonc­tion.

Dans l’exemple suivant, le Ré de la mélo­die n’est pas la domi­nante de Do. Pour­tant, on peut l’har­mo­ni­ser avec l’ac­cord de domi­nante Sol majeur, car Ré est une note réelle de cet accord. Et là, l’en­chaî­ne­ment Ré-Do de la fin du morceau se trans­forme d’un coup, d’un seul, en un enchaî­ne­ment V-I, donc une cadence parfaite, qui peut éven­tuel­le­ment clôtu­rer un morceau.

L'harmonie musicale
00:0000:00


Les notes étran­gères

Les notes étran­gères, quant à elles, sont en toute logique celles qui… n’ap­par­tiennent pas à une tona­lité ou un accord donnés. Dans l’exemple suivant, La est une note étran­gère à l’ac­cord de Sol mineur qui accom­pagne la ligne mélo­dique. On remarquera égale­ment que celle-ci ne dure que l’es­pace d’un temps, car elle appelle forte­ment à être réso­lue rapi­de­ment sur le Si bémol, note réelle de l’ac­cord de Sol mineur.

L'harmonie musicale

Comme je vous l’ai indiqué dans le précé­dent article, nul besoin d’har­mo­ni­ser toutes les notes d’une mélo­die. Pour l’ins­tant, il vous suffit de savoir que lorsque l’on a harmo­nisé une note dans une mesure grâce à un accord, on se retrouve souvent avec des notes étran­gères à cet accord dans cette même mesure. Dans de nombreux cas, ces notes ne néces­sitent pas d’être elles-mêmes harmo­ni­sées, et sont dites « notes de passage ». Ces dernières se recon­naissent de la manière suivante. Elles se situent entre deux autres notes, à un inter­valle d’une seconde majeure ou mineure, et forment un mouve­ment continu ascen­dant ou descen­dant.

Ainsi, dans l’exemple suivant, La, note étran­gère à l’ac­cord de Sol mineur, est une note de passage entre Sol et Sib, respec­ti­ve­ment notes réelles (et acces­soi­re­ment fonda­men­tales) des accords de Sol mineur (première mesure) et Sib majeur (seconde mesure).

L'harmonie musicale
00:0000:00

Quand le mouve­ment n’est plus uniforme, mais qu’il produit un aller-retour, la note inter­mé­diaire est alors appe­lée « brode­rie ».

L'harmonie musicale
00:0000:00


Enfin, une dernière caté­go­rie de notes qui n’a pas besoin d’être harmo­ni­sée spéci­fique­ment est repré­sen­tée par les anacrouses. Sous ce nom pour le moins inso­lite se cache ce que l’on appelle plus commu­né­ment une « levée », c’est-à-dire une note ou un ensemble de notes qui servent d’in­tro­duc­tion à une phrase musi­cale. 

On remarque que l’ana­crouse de l’exemple suivant n’est pas consti­tuée de notes réelles de l’ac­cord de Do mineur qui suit, et que compte tenu des faibles inter­valles qui les séparent, celles-ci seraient diffi­ci­le­ment harmo­ni­sables par un seul et même accord.

L'harmonie musicale
00:0000:00


Dans d’autres cas de figure, l’ana­crouse pour­rait être harmo­ni­sée faci­le­ment, mais on préfé­rera conser­ver la légè­reté de la note seule pour ne pas char­ger l’har­mo­ni­sa­tion.

L'harmonie musicale
00:0000:00

Bon, mais ceux qui voudront harmo­ni­ser pour­ront toujours le faire, hein, chacun reste libre de faire comme il l’en­tend (c’est le cas de le dire…) !

Dans les prochains articles, nous parle­rons de la stabi­lité des accords.

← Article précédent dans la série :
La cadence parfaite… et quelques autres
Article suivant dans la série :
Les accords stables et les accords instables →

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre