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Yamaha MOX6
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Test du Yamaha MOX6

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Tout d’un grand !

Présenté à Francfort au printemps, le MOX6 reprend l’essentiel des fonctionnalités du Motif XS. Va-t-il redéfinir le standard des workstations d’entrée de gamme ?

 

Yamaha MOX6

Mises à mal par l’offre logi­cielle plétho­rique en matière de banques d’échan­tillons, les works­ta­tions doivent aujour­d’hui trou­ver une nouvelle jeunesse. Jusqu’à main­te­nant, essen­tiel­le­ment deux logiques s’af­frontent en la matière : d’un côté, la ratio­na­li­sa­tion de la gamme, de l’autre, l’offre en rupture. Yamaha a jusqu’à présent choisi la première, en se concen­trant sur le son, délais­sant au fur et à mesure les synthèses embarquées autres que la lecture d’échan­tillons (cartes plug-in PLG). Résul­tat, le Motif XF, gonflé à bloc de samples, d’ef­fets et de séquences, est devenu fin 2010 la works­ta­tion haut de gamme jugée la plus musi­cale du marché. C’est donc fort logique­ment qu’un nouveau modèle d’en­trée de gamme appa­raît quelques mois plus tard. La série MOX succède ainsi aux séries MM et MO. Elle repose sans surprise sur le modèle haut de gamme précé­dent, le Motif XS, déjà bien pourvu en la matière. Voyons si les compro­mis consen­tis pour main­te­nir un tarif démo­cra­tique vont permettre au petit nouveau de s’im­po­ser sur ce segment de marché assez actif.

Music…

Inté­gra­tion assu­rée

En mode Master, le MOX6 peut se trans­for­mer en clavier maître 4 zones, afin de pilo­ter des géné­ra­teurs sonores internes (programmes) ou externes (modules Midi, synthés virtuels…). On défi­nit, pour chaque zone, la source sonore (interne et/ou externe), le canal Midi, la tessi­ture, la trans­po­si­tion (par demi-ton et octave), la réponse aux chan­ge­ments de programme, l’as­si­gna­tion des commandes temps réel, le filtrage Midi, le volume et le pano­ra­mique. Ce mode peut utili­ser indif­fé­rem­ment les programmes Voice, Perfor­mance, Pattern et Song. 128 mémoires Master peuvent ainsi être utili­sées.

Le mode Remote permet quant à lui de pilo­ter diffé­rentes DAW, telles que Cubase, Logic, Sonar et Digi­tal Perfor­mer. Cela se fait avec les 12 touches de fonc­tion et les enco­deurs (3 lignes x 4 para­mètres, 6 lignes x 4 pour Cubase). En mémoire interne, 50 modèles de contrôle de VSTi sont dispo­nibles pour ne pas partir de zéro, mais un éditeur est livré avec le MOX6, afin de créer ses propres modèles. L’in­té­gra­tion est encore plus pous­sée grâce à l’in­ter­face USB, capable de géné­rer des signaux audio (4 entrées / 2 sorties) et le Midi, trans­for­mant le MOX6 en carte son indé­pen­dante sur Mac ou PC. Les entrées A/D ainsi que le géné­ra­teur de sons interne peuvent ainsi être routées sur 2 pistes stéréo indé­pen­dantes via USB vers n’im­porte quelle DAW. En retour, le MOX6 récu­père alors 2 pistes audio de la DAW via USB et les renvoie sur ses propres sorties stéréo.

La première chose qui frappe à la prise en main du MOX6 est sa très grande légè­reté (7 kg, à compa­rer aux 15 kg d’un Motif XS6). La construc­tion est inté­gra­le­ment en plas­tique fin, le dessous étant même évidé entre le clavier et le boîtier pour allé­ger la machine. Les flancs obliques ont un peu tendance à plier sous la contrainte, ce qui ne veut pas dire qu’ils cassent. Facile à trim­ba­ler donc, mais néces­si­tant une certaine atten­tion et une bonne housse de trans­port ! En revanche, les nombreuses commandes en façade inspirent confiance : les boutons sont francs, les enco­deurs bien ancrés et les faders agréa­ble­ment résis­tants. La façade repré­sente une nette amélio­ra­tion par rapport aux précé­dentes moutures. La première section à gauche est dédiée à l’au­dio : faders de volume interne et de contrôle d’une DAW (voir enca­dré), ainsi que potard d’ajus­te­ment de gain et touche mute pour une source audio externe. La satu­ra­tion étant l’en­nemi absolu de l’au­dio­nu­mé­rique, Yamaha a eu l’ex­cel­lente idée de doter le MOX d’une rangée de 8 diodes (vertes, oranges et rouges) permet­tant un moni­to­ring de contrôle des diffé­rentes sources audio (internes et/ou externes), bien vu !

Vient ensuite une section de commandes en temps réel, dotée de 2 rangées de 4 enco­deurs cran­tés (dont 2 assi­gnables), 2 boutons assi­gnables (pour les modu­la­tions en temps réel, tel le contrôle des arti­cu­la­tions de sons, permet­tant notam­ment d’amé­lio­rer le réalisme du jeu d’ins­tru­ments acous­tiques), 2 boutons de trans­po­si­tion par demi-ton (bien joué !) et 2 boutons de trans­po­si­tion d’oc­tave. Chaque rangée d’en­co­deurs offre 6 lignes de commandes (3 en mode normal et 3 en mode Remote, voir enca­dré). La première rangée est orien­tée synthèse (filtre, enve­loppes, mixa­ge…) et la seconde orien­tée effets / arpèges (EQ, chorus, réverbe, gate, octave, tempo…). Ensuite, on dispose d’une section liée aux choix des effets (inser­tion, système, maître) et aux commandes de trans­port (permet­tant de pilo­ter le séquen­ceur interne ou des DAW externes, nous y revien­drons).

…and lights

Yamaha MOX6

Au centre de la façade trône un LCD rétro éclairé mono­chrome 240 × 64 points, surmon­tant 2 rangées de 6 touches. La navi­ga­tion est iden­tique à l’en­semble de la série Motif : la première rangée sélec­tionne une page menu, la seconde les sous-pages rela­tives. La navi­ga­tion se fait de manière clas­sique avec la section située à droite de l’écran (4 touches de direc­tion, gros enco­deur…).  Vient ensuite la section rela­tive aux modes de jeu, à l’édi­tion et à la gestion des fichiers, sans oublier la touche Job sans lequel le MOX6 ne serait pas un Yamaha, on ne le dira jamais assez ! Le MOX6 opère selon diffé­rents modes : Voice (programmes), Perfor­mance (combi­nai­sons de 4 programmes), Master (arran­ge­ments de sons ou séquences), Song (morceaux complets), Pattern (motifs ryth­miques) et Mixing (mixage des Songs / Patterns). S’y ajoutent les fonc­tions File (gestion des fichiers), Utility (para­mètres géné­raux de la machine) et Quick Setup (créa­tion de confi­gu­ra­tions du séquen­ceur pour rappels rapides). Des touches dédiées bien pratiques permettent de créer immé­dia­te­ment des splits, layers ou d’as­si­gner un drum­kit à un programme. Enfin, tout à droite, un ensemble de boutons permet de sélec­tion­ner les très nombreux programmes internes, clas­sés par banque et par caté­go­rie ; ces boutons peuvent égale­ment permettre de sélec­tion­ner / acti­ver / muter des parties, des canaux et des arpèges en temps réel, idéal pour le jeu live.

Yamaha MOX6

Globa­le­ment, l’er­go­no­mie est bien pensée et les commandes judi­cieuses, ce qui signi­fie une prise en main assez rapide vis-à-vis de la profon­deur de la machine. Nous avons testé la version 61 touches semi-lestées, la gamme compre­nant égale­ment une version 88 touches lourdes. Le clavier est unique­ment sensible à la vélo­cité ; les touches se prolongent sous la coque par une lamelle en plas­tique souple qui relie plusieurs d’entre elles ; la réponse est bien meilleure que les précé­dentes produc­tions de la marque dans cette gamme. Les 2 molettes sont larges et rainu­rées (tradi­tion Motif), permet­tant un bon contrôle des modu­la­tions. Le panneau arrière comprend l’en­semble de la connec­tique, plutôt complète pour cette gamme : sorties au format jack 6,35 stéréo, prise casque, entrées A/D jack stéréo, 3 prises pédales, un trio Midi, 2 prises USB (vers hôte et vers mémoire de masse, nous y revien­drons), un inter­rup­teur et une borne pour alimen­ta­tion externe (il ne faut pas rêver non plus !).

XS inside

Yamaha MOX6

Le MOX6 est un lecteur d’échan­tillons repre­nant inté­gra­le­ment la Rom et les programmes du motif XS, à savoir 355 Mo de formes d’ondes (en équi­valent 16 bits linéaires), ce qui repré­sente un total de 2670 multi­samples et 1270 programmes. La poly­pho­nie est toute­fois limi­tée à 64 voix, contre 128 pour le Motif XS. Dès les premiers programmes, la qualité sonore saute aux oreilles. Les niveaux audio semblent toute­fois un peu moins élevés que  sur le Motif XF que nous avions testé il y a peu, qui lui était très chaud ! Rensei­gne­ments pris, le MOX6 emprunte les mêmes conver­tis­seurs que les Motif XS/XF, mais le cali­brage est diffé­rent, car l’ali­men­ta­tion externe four­nit moins de patate. On perd donc quelque 3 dB de niveau de sortie, mais le rapport signal / bruit reste compa­rable. Quoi qu’il en soit, on est plusieurs crans au-dessus des précé­dentes machines d’en­trée de gamme, c’est du très bon ! Le piano acous­tique prin­ci­pal est un multi­sample du piano de concert 9 pieds Yamaha CFIIIS, ample et poly­va­lent. Un beau CP70 est égale­ment de la partie, bien défini et chaleu­reux à souhait. La pano­plie de pianos élec­triques est vaste, allant des varia­tions de Fender aux Wurlit­zer, en passant par les DX. La section effets est bien évidem­ment mise à contri­bu­tion (satu­ra­tion d’am­pli, wah-wah, flan­ger, pano­ra­mique…), comme les exemples audio le démontrent. Les guitares acous­tiques et élec­triques consti­tuent un véri­table point fort : une très belle expres­si­vité (arti­cu­la­tions « XA » d’échan­tillons multi­couches captu­rés dans diffé­rentes tech­niques de jeu, bruits, harmo­niques…) et une utili­sa­tion conju­guée intel­li­gente des arpèges. Idem pour les basses, rondes et punchy. En revanche, les orgues ne nous ont pas parti­cu­liè­re­ment impres­sion­nés ; ils font le job, mais sans plus… diffi­cile pour de simples échan­tillons de lutter face aux tech­niques de modé­li­sa­tion ; c’est pourquoi Yamaha livre le MOX6 avec un nouveau plug-in VSTi modé­li­sant les orgues à tirettes harmo­niques (voir enca­dré).

 

Yamaha MOX6

Piano CP
00:0000:16
  • Piano CP00:16
  • Piano Clas­sic02:04
  • Piano Jazz01:04
  • Piano E01:22
  • Clavi­net00:26
  • Harpsi00:25
  • Wurly01:08
  • Strings01:29
  • Brass01:00

 

Suite logi­cielle

Outre les driver audio / Midi, le MOX6 est livré avec une suite logi­cielle compa­tible PC (XP / Vista / Seven, en versions 32 et 64 bits) et Mac OSX : à commen­cer par Cubase AI, version 48 pistes du séquen­ceur signé Stein­berg (propriété de Yamaha) ; il y a aussi Prologue, un synthé VA à 128 voix et 3 oscil­la­teurs par voix signé Stein­berg et propulsé par un moteur Virsyn ; enfin YC-3B, une modé­li­sa­tion VSTi d’orgues à roues phoniques et tirettes harmo­niques type Hammond B3. On peut consi­dé­rer ces 2 logi­ciels comme une réponse de Yamaha adres­sée à ceux qui lui reprochent d’avoir délaissé les cartes plug-in PLG sur les premiers Motif.

Le MOX6 vient égale­ment avec un éditeur stand alone et VSTi ; dans ce dernier cas, il s’in­tègre parfai­te­ment comme un simple VSTi (sans latence addi­tion­nelle ni mobi­li­sa­tion de ressources au niveau de l’hôte). Cet éditeur est graphique­ment bien réussi, ce qui ne gâche rien. Avec l’ap­pli­ca­tion Media­bay de Cubase, on peut même ajou­ter les programmes du MOX6 dans la biblio­thèque globale VST et tout gérer indif­fé­rem­ment, maté­riel comme logi­ciel.

Nous avons beau­coup appré­cié les ensembles de cordes du MOX6, décli­nées en petites, moyennes et grandes sections. Expres­si­vité, musi­ca­lité et ampleur sont au rendez-vous. Les instru­ments à vent (cuivres et bois) sonnent égale­ment de manière tout à fait satis­fai­sante, en section comme en solo. Là encore, des échan­tillons multi­couches reprennent diffé­rentes tech­niques de jeu pour un réalisme accru. Les kits de percus­sions sont très complets et géné­reu­se­ment multi­sam­plés. De très belles caisses claires acous­tiques ont ainsi retenu notre atten­tion, mais le volet élec­tro­nique n’est pas en reste. Enfin, les sons synthé­tiques d’hier et d’aujour­d’hui sont légion, que ce soit au niveau basses, solos et poly­synths. Les exemples audio de diffé­rentes Perfor­mances (écou­ter plus bas) démontrent ce que le MOX6 est capable de produire en la matière, sur unique­ment 4 pistes. Au final, une belle brochette de sons sans point véri­ta­ble­ment rédhi­bi­toire.

Ménage à 8

Yamaha MOX6

Le MOX6 hérite de la synthèse sonore du Motif XS, basée unique­ment sur la lecture d’échan­tillons. Le mode Voice comprend 2 types de programmes, normal et drum. En mode normal, on peut empi­ler jusqu’à 8 couches de multi-échan­tillons mono ou stéréo indé­pen­dantes : les éléments. Chaque élément est consti­tué d’une chaîne clas­sique pitch / filtre / ampli. On commence par régler une tessi­ture et une fenêtre de vélo­cité. Les voix peuvent être jouées legato, en cycle (rota­tion des éléments), aléa­toi­re­ment, ou encore avec un certain retard (en tempo). Le pitch peut être modulé par le suivi de clavier et une enve­loppe 5 temps / 5 niveaux ; temps et niveaux sont eux-mêmes modu­lables par la vélo­cité ; un suivi de clavier peut égale­ment agir sur les temps. On arrive ensuite dans la section filtre de l’élé­ment ; on y trouve les 18 algo­rithmes deve­nus clas­siques sur la série Motif : LPF24D, LPF24A, LPF18, LPF18s, LPF12, LPF6, HPF24D, HPF12, BPF12D, BPFw, BPF6, BEF12, BEF6, Dual LPF, Dual HPF, Dual BPF, Dual BEF, LPF12+BPF6. On peut devi­ner les modes de réponse (Low Pass, High Pass, Band Pass, Band Elimi­na­tion), les pentes (24, 18, 12, 6 dB/octave), les modèles (« A » pour analo­gique, « D » pour numé­rique, « s » pour doux » et « w » pour « large ») et les combi­nai­sons (« Dual » en paral­lèle et « + » en série).

Yamaha MOX6

Incon­tes­ta­ble­ment, les modé­li­sa­tions analo­giques sont plus chaudes et plus douces, avec une réso­nance musi­cale, alors que les modèles numé­riques sont plus agres­sifs et sifflants. Côté modu­la­tions, la vélo­cité peut agir sur la fréquence de coupure et la réso­nance ; s’ajoute un bien utile suivi de clavier sur la fréquence de coupure (permet­tant par exemple d’ou­vrir le filtre au fur et à mesure que l’on gravit le clavier), une enve­loppe 5 temps / 5 niveaux iden­tique à celle du pitch, ainsi qu’un géné­ra­teur de tracking à 4 points (permet­tant de faire varier la réponse en fréquence suivant une fonc­tion affine par morceaux). Vient enfin la section ampli, dotée de sa propre enve­loppe 4 temps / 4 niveaux, d’un géné­ra­teur de tracking à 4 points (analogue à celui du filtre) et d’un géné­ra­teur de pano­ra­mique (réglages de valeur fixe, de suivi de clavier, mode aléa­toi­re…). Pour chaque élément, un LFO à 3 formes d’ondes clas­siques permet d’agir sur le pitch, le filtre et le volume avec des inten­si­tés indé­pen­dantes. Vient enfin un EQ élémen­taire pour parache­ver le tout (2 bandes semi-para­mé­triques, 1 bande para­mé­trique ou boost global de +6 / +12 / +18 dB). Rappe­lons que tout cela, c’est pour l’un des 8 éléments d’un programme !

 

Tronc commun

Yamaha MOX6

Un programme offre aussi un certain nombre de para­mètres communs : choix de la caté­go­rie (prin­ci­pale et secon­daire), volume, pano­ra­mique, pitch, poly­pho­nie, réponse au Pitch­bend, porta­mento, tempé­ra­ment (13 Presets), para­mé­trage des 2 enco­deurs assi­gnables et réponse des 2 touches assi­gnables. Une page complète est dédiée à la matrice de modu­la­tions, permet­tant de relier 6 sources à 6 desti­na­tions avec une quan­tité de modu­la­tion bipo­laire. Les sources reprennent l’en­semble des contrô­leurs physiques : les molettes de modu­la­tion, les pédales, les boutons assi­gna­bles… rappe­lons que les enve­loppes, le LFO et la vélo­cité sont assi­gnés par ailleurs dans les pages spéci­fiques à chaque élément. Il y a 101 desti­na­tions, parmi lesquelles tous les para­mètres d’ef­fets d’in­ser­tion, les départs effets, les enve­loppes, les LFO, le pitch, la coupure du filtre, la réso­nance, le volume, le pano­ra­mique, le porta­mento, le délai de départ de lecture des sons… avec comme toujours, sur les Motif récents, la possi­bi­lité d’em­brayer / débrayer chaque élément pour chaque point de modu­la­tion.

Yamaha MOX6

On conti­nue ce mode commun à chaque programme avec un LFO global plus costaud que les LFO élémen­taires : 12 formes d’onde parmi lesquelles des S&H et une onde program­mable à 16 segments ; on peut aussi en régler le délai, la durée de modu­la­tion, les fondus de début et de fin, le mode One Shot, le reset, la phase, la synchro Midi… ce LFO offre une modu­la­tion matri­cielle, avec 3 desti­na­tions parmi 70 para­mètres, dont tous les para­mètres d’ef­fets d’in­ser­tion, le pitch, la coupure du filtre, la réso­nance, le pano­ra­mique et la vitesse des LFO des éléments. Pour chacun des 8 éléments, on peut régler l’in­ten­sité de modu­la­tion et le déca­lage de phase de ce LFO… C’est aussi dans ce mode commun que se règlent l’ar­pé­gia­teur et les effets d’in­ser­tion, dont nous repar­le­rons plus tard… ce qu’il manque, ce sont des possi­bi­li­tés d’in­ter­ac­tion entre diffé­rents éléments, genre synchro, modu­la­tion en anneau, AM, FM… bref, tout ce qui permet de créer de nouvelles harmo­niques plutôt que filtrer celles exis­tantes dans les samples de base…

Mode drum

Yamaha MOX6

Ce second mode du mode Voice permet d’as­sem­bler diffé­rents échan­tillons sur chaque touche du clavier et de les trai­ter indé­pen­dam­ment, afin de créer des kits de percus­sions. Tout comme le mode normal, on a un éditeur séparé par touche (et non plus par couche) et un mode commun. Le gros problème que Yamaha ne traite toujours pas, c’est qu’il n’y a qu’une seule couche par touche, donc en dehors des samples de percus­sions en Rom déjà trai­tés en multi­couche, on ne peut pas créer des effets de vélo­cité multiple en piquant des samples çà et là. Et comme le MOX6 n’échan­tillonne pas…

Pour chaque touche, on peut défi­nir le choix du sample, son pitch (modu­lable par la vélo­cité), le mode de déclen­che­ment (exclu­sif, note off, tenue), l’as­si­gna­tion aux effets d’in­ser­tion, les niveaux de départ vers les 2 effets maîtres (chorus / réverbe), la coupure du filtre passe-bas (modu­lable par la vélo­cité), la réso­nance, la coupure du filtre passe-haut, le volume (modu­lable par la vélo­cité et une enve­loppe 3 temps / 2 niveaux), le pano­ra­mique (fixe, balayage auto­ma­tique, aléa­toire) et l’EQ (iden­tique au mode normal). Quant aux para­mètres communs, il s’agit de versions logique­ment très simpli­fiées du mode normal. En tout et pour tout, le MOX6 renferme pas moins de 1664 programmes (dont 384 utili­sa­teur) et 97 drum­kits (dont 32 utili­sa­teur), ce qui est très confor­table !

Pack de 4

Yamaha MOX6

Le mode Perfor­mance permet de regrou­per 4 programmes indé­pen­dants, tout comme sur les précé­dents Motif. Là encore, pas d’évo­lu­tion… Dans ce mode, chaque partie émet et reçoit sur son propre canal Midi. On peut faci­le­ment modi­fier en live certains para­mètres de mixage et de synthèse pour chaque canal, en isoler ou en couper certains, déclen­cher des arpè­ges… L’édi­tion concerne les caté­go­ries de recherche, les effets maîtres et les canaux : mixage, para­mètres de synthèse (offsets), pano­ra­mique, accord, fenêtre de vélo­cité, porta­mento, assi­gna­tion / départs effets, réponse des contrô­leurs physiques, arpè­ges…

On peut aussi para­mé­trer l’en­trée audio externe, qui vient s’ajou­ter aux 4 parties. Une astu­cieuse fonc­tion permet d’ex­por­ter les réglages de ces 4 canaux vers un Pattern ou une Song, tout comme enre­gis­trer direc­te­ment le jeu issu d’une Perfor­mance. Au total, la mémoire interne renferme 256 Perfor­mances utili­sa­teur, préchar­gées d’usine. Quelques exemples audio permettent de voir ce que l’on peut en tirer, en synchro­ni­sant diffé­rents motifs ryth­miques et arpèges simul­ta­né­ment.

 

Perf1
00:0001:25
  • Perf101:25
  • Perf201:36
  • Perf301:05
  • Perf402:05

Arpèges musclées

Yamaha MOX6

Le MOX6 reprend les arpé­gia­teurs du Motif XS, avec pas moins de 6 720 motifs complexes, certains poly­pho­niques, clas­sés en 18 caté­go­ries. On est très loin des sempi­ter­nels up&down des premiers arpé­gia­teurs. Certains utilisent les Mega­Voices internes, multi-échan­tillons multi-couches permet­tant d’amé­lio­rer le réalisme de jeu de d’ins­tru­ments acous­tiques tels les guitares et les basses (exemples audio à la clé). Au-delà du déclen­che­ment des notes, un tas d’évé­ne­ments Midi est pris en compte, tels certains para­mètres de synthèse et de mixage, les zones de jeu, la vélo­cité, les accords, le swing, tout cela en temps réel, un peu comme sur un arran­geur.

Bass FetS
00:0000:50
  • Bass FetS00:50
  • Bass AetE00:50
  • Guitar A01:05
  • Guitar A arp01:35
  • Guitar E01:00
  • Guitar E cocotte01:21

Les arpèges en Rom sont diffé­rents selon que le programme est de type normal ou drum. Il y a égale­ment 256 empla­ce­ments pour les motifs utili­sa­teur. Ces derniers se créent sur 4 pistes de 16 notes, à partir de l’un des séquen­ceurs (Pattern ou Song). Chaque programme offre 6 varia­tions d’ar­pèges, que l’on peut appe­ler et enchaî­ner parfai­te­ment à partir des touches de fonc­tion situées sous l’écran. En mode Perfor­mance, Pattern ou Song, on peut utili­ser un maxi­mum de 4 arpèges poly­pho­niques simul­ta­nés ; si cela convient parfai­te­ment en mode Perfor­mance, un arbi­trage est toute­fois néces­saire en modes Pattern ou Song, qui tournent sur 16 pistes comme nous allons le voir très bien­tôt. Il convien­dra simple­ment de choi­sir les 4 canaux auxquels assi­gner les arpèges, pour pouvoir les repro­duire indif­fé­rem­ment en jeu ou en enre­gis­tre­ment.

Patterns et Songs

Yamaha MOX6

Les premières décli­nai­sons des grosses works­ta­tions vers l’en­trée de gamme se tradui­saient souvent par la perte du séquen­ceur. Sur le MOX6, il n’en est rien, puisqu’il reprend l’in­té­gra­lité des carac­té­ris­tiques de celui du Motif XS (hors fonc­tions sampling). Il fonc­tionne donc selon 2 modes : Pattern et Song. Chacun offre 16 pistes Midi, tota­li­sant 226 000 événe­ments, avec une réso­lu­tion de 480 bpqn. La poly­pho­nie maxi­male est de 124 notes, on pourra donc pilo­ter des synthés ou logi­ciels externes à partir du MOX6. En mode Pattern, on travaille sur 256 blocs élémen­taires au maxi­mum, géné­rés à partir de 16 sections de 16 pistes Midi bouclées. Un Pattern est donc une sorte de matrice 16×16 dont toutes les cases ne sont pas forcé­ment remplies. En lecture, on peut créer des listes, avec pour chaque pas le numéro de section, le calage dans le temps, les pistes acti­vées / coupées. Le résul­tat peut être envoyé dans une Song pour un montage plus linéaire. En enre­gis­tre­ment, on travaille en pas-à-pas ou temps réel, avec punch in / punch out, mode bouclage, over­dub ou rempla­ce­ment, quan­ti­sa­tion. L’ar­pé­gia­teur peut entrer en action et être capturé à la volée. L’édi­tion peut se faire par liste dérou­lante, avec accès par événe­ment, inser­tion / suppres­sion, trans­po­si­tion, ajout de Glide ou de roule­ment, remixage, décou­page, édition des contrô­leurs Midi… 5 instan­ta­nés permettent de mémo­ri­ser les réglages prin­ci­paux d’un Pattern pour les rappe­ler à l’aide des touches de fonc­tion sous l’écran. On peut mémo­ri­ser 64 Patterns de 256 mesures en interne.

Yamaha MOX6

Complé­ment au mode Pattern, le mode Song permet une approche linéaire des séquences plutôt que sous forme de blocs élémen­taires. Cela n’em­pêche toute­fois pas de boucler les séquences, avec des durées diffé­rentes pour chaque canal. Mixages et chaî­nages sont égale­ment présents. L’en­re­gis­tre­ment se fait en temps réel ou pas-à-pas et l’édi­tion détaillée par liste d’évé­ne­ments, de manière simi­laire au mode Pattern. Chaque Song dispose de 6 scènes pour rappe­ler des réglages spéci­fiques (sons, arpè­ges…). La mémoire vive du MOX6 peut conte­nir 64 morceaux de type Song. Pour faci­li­ter les tâches de mixage des modes Pattern et Song, il suffit de passer en mode Mixing : c’est là que l’on para­mètre les 16 canaux à la volée : programmes, canal de récep­tion Midi, tessi­ture, vélo­cité, para­mètres de mixage et effets (assi­gna­tion aux effets d’in­ser­tion et départs vers les effets chorus / réver­bé­ra­tion). L’en­trée audio dispose aussi d’une confi­gu­ra­tion spéciale, un peu comme une piste supplé­men­taire. Toujours dans ce mode Mixing, on peut éditer les programmes dans leur contexte, ce qui est très appré­ciable. Il suffit d’ac­tion­ner la touche de fonc­tion corres­pon­dant au programme pour bascu­ler dans l’édi­teur Voice. Pour éviter d’écra­ser systé­ma­tique­ment les programmes d’ori­gine, le MOX6 peut mémo­ri­ser 256 programmes supplé­men­taires indé­pen­dants (appe­lés « voix de mixage ») et les assi­gner à n’im­porte quel canal de Mixing. Une voix de mixage peut ainsi être sauve­gar­dée avec chaque Pattern ou Song, sympa !

Effets multiples

Yamaha MOX6

La section effets du MOX6 est décli­née du Motif XS. En mode Voice, elle offre 2 effets d’in­ser­tion, 2 effets système (chorus et réverbe), un effet maître et un EQ maître. On y retrouve, avec délec­ta­tion, les algo­rithmes à modé­li­sa­tion VCM issus des produits audio­nu­mé­riques de la marque. Les 2 effets d’in­ser­tion sont les plus puis­sants : chaque moteur (A et B) offre 54 algo­rithmes, chacun pouvant comp­ter jusqu’à 16 para­mètres modu­lables en temps réel, avec parfois des chaînes d’ef­fets en série. Leur combi­nai­son est modi­fiable : en série (A vers B ou B vers A) ou en paral­lèle. Parmi les algo­rithmes, on trouve des réverbes, des délais, des effets d’en­semble, des compres­seurs, des simu­la­teurs d’am­pli, des distor­sions, des EQ, diffé­rents effets tech­noï­des… Le mode voco­deur utilise les 2 blocs d’ef­fets A et B. Il s’agit d’un modèle 10 bandes, le signal d’ana­lyse étant véhi­culé par l’en­trée audio (micro ou boîte à rythmes, par exemple) et le signal de synthèse par le programme en cours (celui du canal 1 en mode multi­tim­bral). Il offre compres­sion / gate à l’en­trée, déca­lage de formants, géné­ra­teur de bruit, filtre passe-haut et accès aux gains des 10 bandes. Chaque élément d’un programme normal ou chaque note d’un programme drum peut être routé(e) vers l’un des 2 effets d’in­ser­tion.

Les 2 multief­fets globaux sont plutôt orien­tés chorus et réverbe. Le premier offre une ving­taine d’al­go­rithmes de chorus, flan­ger, phaser et réverbes simples, alors que le second offre une ving­taine de réver­bé­ra­tions et délais complexes, donc 2 algo­rithmes Rev-X de haute qualité, tirés du SPX2000. On peut régler l’en­voi du chorus vers la réver­bé­ra­tion, ainsi que les retours et les pano­ra­miques de ces derniers. L’ef­fet maître global peut être activé ou non pour tous les programmes. On y trouve 9 algo­rithmes, dont des délais, compres­seurs et diffé­rentes armes de destruc­tion massive du son. Enfin, l’EQ global est de type para­mé­trique 5 bandes, avec les modes Peaking / Shel­ving (bandes centrales) et Shel­ving (bandes extrêmes). En mode multi­tim­bral, on dispose de 3 blocs d’ef­fets d’in­ser­tion A/B (le Motif XS en possède 8), donc 6 multief­fets. On ne pourra donc pas trai­ter sépa­ré­ment les 4 canaux d’une Perfor­mance, encore moins les 16 pistes d’une séquence, mais dans cette gamme de prix c’est déjà très bien. S’ajoutent aux 3 blocs de 2 effets d’in­ser­tion les 2 effets système (chorus et réverbe avec départs sépa­rés par canal), l’ef­fet maître et l’EQ maître (mémo­ri­sables par Perfor­mance ou séquence). Sans oublier les EQ 3 bandes dispo­nibles par canal ou partie multi­tim­brale ! Assu­ré­ment une section bien dimen­sion­née.

Conclu­sion

Au final, le MOX6 offre des carac­té­ris­tiques tout à fait complètes, à savoir tous les sons, arpèges et séquences du Motif XS, avec globa­le­ment autant de mémoires internes, pour un tarif tout à fait abor­dable. Les compro­mis concernent la poly­pho­nie, une partie des proces­seurs d’ef­fets d’in­ser­tion en mode multi­tim­bral, le sampling, le grand écran, le clavier FSX avec after­touch, quelques commandes, la connec­tique évoluée et la construc­tion métal­lique. En revanche, on gagne une inter­face audio USB 4 entrées / 2 sorties, une taille plus compacte et un poids divisé par 2. Tout cela pour 2,5 fois moins cher ! C’est une véri­table works­ta­tion tout à fait complète, pleine de quali­tés et, non des moindres, qui sonne excel­lem­ment bien. Assu­ré­ment un nouveau stan­dard dans cette gamme de prix !

Points forts
  • La qualité sonore indéniable
  • La qualité audio (convertisseurs)
  • Les commandes, bien pensées
  • La section synthèse, profonde
  • Les effets de qualité, avec vocodeur
  • Les arpégiateurs très puissants
  • Le séquenceur bien conçu
  • La taille des mémoires
  • Les capacités de clavier maître
  • L’audio et le Midi over USB
  • La suite logicielle fournie
  • Le rapport qualité / prix
  • Le poids plume…
Points faibles
  • … et donc la construction un peu light
  • Pas d’interactions entre oscillateurs
  • Une seule couche par touche en drumkit
  • Les Performances limitées à 4 canaux
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.