« Pas mal. »

C'est une Coréenne de grande qualité que nous avons là.
22 cases d'un manche en érable vissé assez plat et large, sans tomber dans aucun des deux excès. Le frettage est on ne peut plus agréable, d'une perfection assez rare, agrémenté d'une touche en palissandre (rosewood) douce et trés bien finie.
Le corps en frêne est dit "sélectionné" sur la brochure de Parker, et je veux bien les croire : le bois est superbe. Le corps est en deux parties assemblées de façon symétrique (les veinures forment un V au niveau du collage), travaillé de sorte qu'il soit à la fois fin sous le bras droit (pour les droitiers) et plus large à la cuisse.



Question électronique on est parés à tout : deux simple à partir du manche et un double au chevalet. Les trois sont estampillés "Parker", sont-ils fait maison ou bien rebadgés ?
Peu importe, ils s'accordent parfaitement avec la lutherie.

Comme souvent sur les Parker on a droit à une dose de piezo, la P-38 ne déroge pas à la règle avec un chevalet FISHMAN comportant 5 capteurs. Ledit FISHMAN est en fait un WILKINSON de bon cru enrichi des piézos et passe alors sous la coupe du Maître ès capteurs.
Pour continuer quelques instants sur le chevalet, il s'avère que ce tremolo façon vintage (stratocaster-like) est un dérivé du Wilkinson/Gotoh 510T, enrichi des 5 capteurs piézo : vous savez tout !



Le débattement du tremolo est assez étroit : ça n'est en aucune façon un floyd-rose !
Ne tentez pas de délires comme l'on peut se le permettre sur un vibrato flottant sinon ... clang ! adieu les cordes.



Dans la section potentiomètres je voudrais la famille au grand complet : volume général, tonalité générale, volume piézo, sélecteur 5 positions et un petit (mais costaud) toggle-switch 3 positions pour la sélection des micros seuls/micros+piézo/piézo seul.
Mon seul grief se portera contre les tristres capuchons de potards en plastique mou gris/noir ... pas la mer à boire mais quand même, ça fait tache.

Quel type de manche ?
Mais je l'ai déja dit, jeune homme (ou jeune femme) ... vissé en 4 points avec réglage du truss-rod à la base du manche.

Pour ce qui en est des caractéristiques soyons ferme : 9/10
Avec de beaux capuchons de potards c'était le 10/10

UTILISATION

Le manche est assez proche de ce que l'on observe sur les Parker USA.
J'aurais tendance à dire que je préfère celui de ma P-38 à la poutre d'une LesPaul, mais les deux sont sympathiques et l'usage n'est pas le même. On est en terrain ami : assez plat, un peu large, pas trop raide ... c'est comme les caleçons, s'il est à votre taille il est pour vous.

Accès aux aigus assez simple, il suffira de descendre votre main en bas du manche : comme vous ne rencontrerez aucun obstacle infranchissable vous en viendrez à la même conclusion que moi.
Ah ... vous attendez ma conclusion sur le manche ? OK, alors oui, on descend tout en bas sans pépin.


Ergonomie signée Parker : fin, lèger et maniable.
Forme Parker, typiquement. Ca tient bien en main, se laisse parcourir bien vite et ne tuera pas vos frèles épaules de guitariste famélique. C'est une guitare qui devrait plaire aux femmes, cela étant dit sans aucun sexisme : je n'en suis pas une (à ma connaissance) et je me sens à l'aise. Par contre ça ne fait pas viril comme une grosse LesPaul avec des EMG dessus. Mais c'est une guitare pour bouger les doigts, si c'est juste pour faire des palm-mute c'est dommage. M'enfin, faut pas donner un tutu de danseuse étoile à un haltérophile soviétique. ( quoi je m'égare ?? )

Utilisation exemplaire : 10/10

SONORITÉS

Dans mon élan de "retour au sources", j'ai commencé par faire l'acquisition d'un Epiphone Valve Junior. Je vous vois venir avec vos remarques " qu'est-ce qu'il nous cause de son ampli nain ce guignol? " Hola, patience mes amis ... Or donc ce petit combo modeste de 5 ouattes zalampes m'a donné envie de tâter d'autrechose que du bourrin. Qui dit autrechose ne dit pas forcément bal-musette et variétoches, le blues-rock et le rock couillu sont aussi des possibilités. Non, les reprises de Dick Rivers ne sont pas encore à l'ordre du jour, mais sait-on jamais ? De toute évidence cette petite P-38 saura s'y adapter.

C'est donc une grattoune de rock. Du rock gentil façon Oasis (nan, je blague, c'est de la Paupe ça) du rock gentil donc à des variantes un peu plus sauvages, elle fait montre d'une belle polyvlance, sans pour autant sacrifier son tempérament sur l'autel de la diversité. C'est pas beau ça ???

Bref : deux kilos de rock claquant téléstratoïde, quelques grammes de punch avec le puissant micro chevalet et un fond d'acoustique avec le piézo. Jazz, rock, blues, fusion, feunque, etc ...

J'avoue avoir craqué pour le claquant de ses micros simples mais je ne cache pas mon plaisir d'avoir une touche de rondeur avec le double bob'.

Dix sur dix en toutes lettres pour un bon instrument.

AVIS GLOBAL

Depuis quand l'utilisez-vous ?
Depuis pas assez longtemps malheureusement pour moi.

J'ai eu entre les mimines quelques belles pièces de lutheries (des plus moches aussi). La P-38 est un bel animal, pas trop sauvage, pas trop fougueux mais doté d'une certaine personnalité.

Ce que j'aime : ergonomie, design et son claquant qui met une gentille grosse claquasse aux quelques Fender USA que j'ai pû essayer. Ca n'engage que moi, mais j'avoue franchement que je préfère m'offrir trois exemplaires de cette Parker qu'une seule Strat US. Question de goût et d'intérêt financier, aussi bon (et même mieux) pour moins cher, le calcul est vite fait.

Rapport qualité prix ? é-norme !

Avec l'expérience ... je sais pas, ce que je sais c'est que j'aurais aimé l'avoir bien avant!