eminent2000 « Beatle mais pas que »
Publié le 12/06/23 à 21:48
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Tout public
John : "Why don't you use your Rickenbacker ? It sounds better"
Paul : "Yeah, but I like this one, it's lighter".
(dans "Get Back" de P. Jackson)
Nous voilà donc devant une copie chinoise des années 2010, de la fameuse basse violon Hofner de Qui-Vous-Savez. J'avais envie d'essayer ce type de basse, sans y mettre une fortune.
Modèle plus rare que les Hofner ou Epiphone, mais Tokai jouit d'une excellente réputation. En tous cas elle est très belle, la finition excellente. Pas déçu à ce niveau.
Avec les cordes à filets ronds qu'elle portait à l'arrivée chez moi, sensation de jeu et son assez décevants. Je me suis empressé d'y mettre des cordes La Bella Black Nylon que j'utilise aussi sur ma basse fretless, toutes douces, son magnifique, et inusables. Attention à repérer la place du chevalet flottant avant de détendre les cordes !
Les débuts ont été laborieux parce que le panneau de contrôle Hofner, reproduit fidèlement, est tout sauf intuitif et ne fonctionne pas du tout comme les configurations classiques. Donc peut-être serait-il utile de réexpliquer le rôle des trois sélecteurs :
- il s'agit d'une basse passive, d'une conception vieille de 60 ans ou plus... bizarre mais finalement pas complètement idiote. Il faut en fait la penser un peu comme une basse active, ce qui n'existait pas à l'époque.
- une position SOLO (en haut) normale, et une position RHYTHM, en bas, qui atténue le son. Sans grand intérêt.
- un sélecteur "BASS ON" qui lorsqu'il est en haut (à l'opposé de la sérigraphie, donc) coupe le micro chevalet, et engage un filtre qui coupe les hautes fréquences du micro basse. On a donc une sensation de basses renforcées, à la fois en volume et égalisation, en fait c'est juste qu'il y a moins d'aigus.
- un sélecteur "TREBLE ON" qui lorsqu'il est en haut (à l'opposé de la sérigraphie toujours) coupe le micro manche et engage un filtre qui coupe les basses du micro chevalet. On a donc plus d'aigus et moins de basses.
- de ce fait, si les deux curseurs sont en haut, les basses comme les aigus sont coupés... plus de son ! C'est normal mais ça surprend au début.
- deux potentiomètres, un pour chaque micro, du côté du micro qu'ils contrôlent. Enfin un peu de logique.
Une fois que l'on a compris ça, c'est tout simple, et même assez pratique. Vous lirez partout que Macca utilise uniquement la position "Bass on" sur sa Hofner et que c'est donc comme cela que l'on "doit" utiliser une basse violon.
Mais c'est un peu réducteur car les trois combinaisons possibles (boost basse - neutre - boost aigus) sont bien différentes et complémentaires. On passe de l'une à l'autre d'un coup de doigt ou de médiator. On peut affiner la position neutre (les deux micros, sans filtres) avec les réglages de volume. Donc on a quand même une palette sonore intéressante et accessible très rapidement - moins cependant qu'avec un switch trois positions, mais encore une fois cela ne fait pas exactement la même chose.
Le manche : c'est une short scale qui plaira sans doute aux guitaristes ; ce manche court est un peu frustrant pour un bassiste. À noter qu'avec un manche plus long, il faudrait aussi un corps plus gros pour conserver l'équilibre. Mais cette petite taille est bien agréable pour jouer sur le canapé. Oubliez en revanche l'idée de jouer sans ampli, la caisse de résonance n'est d'aucun secours dans ce cas.
Si le manche rappelle la guitare, le son est bien celui d'une basse. Avec les filets plats, rond, généreux, on sent la présence du bois et de la construction creuse. La Hofner originale était censée imiter la contrebasse ; on ne peut pas vraiment parler d'imitation mais il y a quelque chose de ça quand même. Le son a quelque chose de plus acoustique que celui d'une solid body. Et dans ce sens, c'est une basse très inspirante : je me suis surpris à partir dans des improvisations sans aucun rapport avec ce que je joue habituellement sur mes autres basses. À vous le jazz, les musiques du monde : ce serait dommage de la cantonner au répertoire des Beatles.
En conclusion : je ne sais pas comment cette copie se compare aux autres copies Hofner, ni à l'originale allemande. Mais c'est une très jolie basse, agréable à jouer comme à regarder, et entendre, si vous ne tenez pas au logo de la marque originale. On doit évidemment à Sir Paul la longévité du concept qui sans lui serait peut-être tombé aux oubliettes de la lutherie basse. Pour autant, c'est une basse qu'il serait dommage de croire réservée aux tribute bands à moumoutes et costumes sixties.
Pour moi, c'était un achat de curiosité, sans grosse attente et pas ruineux : au final j'aime beaucoup cette petite basse, je referais ce choix sans hésiter.
Paul : "Yeah, but I like this one, it's lighter".
(dans "Get Back" de P. Jackson)
Nous voilà donc devant une copie chinoise des années 2010, de la fameuse basse violon Hofner de Qui-Vous-Savez. J'avais envie d'essayer ce type de basse, sans y mettre une fortune.
Modèle plus rare que les Hofner ou Epiphone, mais Tokai jouit d'une excellente réputation. En tous cas elle est très belle, la finition excellente. Pas déçu à ce niveau.
Avec les cordes à filets ronds qu'elle portait à l'arrivée chez moi, sensation de jeu et son assez décevants. Je me suis empressé d'y mettre des cordes La Bella Black Nylon que j'utilise aussi sur ma basse fretless, toutes douces, son magnifique, et inusables. Attention à repérer la place du chevalet flottant avant de détendre les cordes !
Les débuts ont été laborieux parce que le panneau de contrôle Hofner, reproduit fidèlement, est tout sauf intuitif et ne fonctionne pas du tout comme les configurations classiques. Donc peut-être serait-il utile de réexpliquer le rôle des trois sélecteurs :
- il s'agit d'une basse passive, d'une conception vieille de 60 ans ou plus... bizarre mais finalement pas complètement idiote. Il faut en fait la penser un peu comme une basse active, ce qui n'existait pas à l'époque.
- une position SOLO (en haut) normale, et une position RHYTHM, en bas, qui atténue le son. Sans grand intérêt.
- un sélecteur "BASS ON" qui lorsqu'il est en haut (à l'opposé de la sérigraphie, donc) coupe le micro chevalet, et engage un filtre qui coupe les hautes fréquences du micro basse. On a donc une sensation de basses renforcées, à la fois en volume et égalisation, en fait c'est juste qu'il y a moins d'aigus.
- un sélecteur "TREBLE ON" qui lorsqu'il est en haut (à l'opposé de la sérigraphie toujours) coupe le micro manche et engage un filtre qui coupe les basses du micro chevalet. On a donc plus d'aigus et moins de basses.
- de ce fait, si les deux curseurs sont en haut, les basses comme les aigus sont coupés... plus de son ! C'est normal mais ça surprend au début.
- deux potentiomètres, un pour chaque micro, du côté du micro qu'ils contrôlent. Enfin un peu de logique.
Une fois que l'on a compris ça, c'est tout simple, et même assez pratique. Vous lirez partout que Macca utilise uniquement la position "Bass on" sur sa Hofner et que c'est donc comme cela que l'on "doit" utiliser une basse violon.
Mais c'est un peu réducteur car les trois combinaisons possibles (boost basse - neutre - boost aigus) sont bien différentes et complémentaires. On passe de l'une à l'autre d'un coup de doigt ou de médiator. On peut affiner la position neutre (les deux micros, sans filtres) avec les réglages de volume. Donc on a quand même une palette sonore intéressante et accessible très rapidement - moins cependant qu'avec un switch trois positions, mais encore une fois cela ne fait pas exactement la même chose.
Le manche : c'est une short scale qui plaira sans doute aux guitaristes ; ce manche court est un peu frustrant pour un bassiste. À noter qu'avec un manche plus long, il faudrait aussi un corps plus gros pour conserver l'équilibre. Mais cette petite taille est bien agréable pour jouer sur le canapé. Oubliez en revanche l'idée de jouer sans ampli, la caisse de résonance n'est d'aucun secours dans ce cas.
Si le manche rappelle la guitare, le son est bien celui d'une basse. Avec les filets plats, rond, généreux, on sent la présence du bois et de la construction creuse. La Hofner originale était censée imiter la contrebasse ; on ne peut pas vraiment parler d'imitation mais il y a quelque chose de ça quand même. Le son a quelque chose de plus acoustique que celui d'une solid body. Et dans ce sens, c'est une basse très inspirante : je me suis surpris à partir dans des improvisations sans aucun rapport avec ce que je joue habituellement sur mes autres basses. À vous le jazz, les musiques du monde : ce serait dommage de la cantonner au répertoire des Beatles.
En conclusion : je ne sais pas comment cette copie se compare aux autres copies Hofner, ni à l'originale allemande. Mais c'est une très jolie basse, agréable à jouer comme à regarder, et entendre, si vous ne tenez pas au logo de la marque originale. On doit évidemment à Sir Paul la longévité du concept qui sans lui serait peut-être tombé aux oubliettes de la lutherie basse. Pour autant, c'est une basse qu'il serait dommage de croire réservée aux tribute bands à moumoutes et costumes sixties.
Pour moi, c'était un achat de curiosité, sans grosse attente et pas ruineux : au final j'aime beaucoup cette petite basse, je referais ce choix sans hésiter.