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Nous sommes le 13 septembre 2011. La chaude journée de cette fin d'été touche arrive à son terme. Après avoir préparé le déménagement à venir avec ma compagne, j'ai décidé de chercher un peu de calme dans le nouvel appartement, un joli 3 pièces, situé dans un quartier calme de la région lausannoise. Vidé de ses meubles, cet édifice anciens, aux hauts plafonds légèrement voûtés, dégage une impression d'espace et de sérénité monacal.

J'avais dans l'idée de profiter de la sérénité du lieu en installant une petite chaise ancienne, fort confortable, sur la terrasse recouverte d'un carrelage roux peu orthodoxe. Mais je n'étais pas préparé à ce qui allait suivre.

Le lac Léman, étendue d'eau majestueuse, flanquée de montagnes verdoyantes, baignait dans la lumière diaphane d'un soleil cuivré. Une faible brise, aux odeurs du large caressait mes cheveux. Le bruit des voitures, ne parvenait en ce lieu, que sous la forme d'un murmure incessant, que le vent n'avait d'ailleurs aucun mal à étouffer. Je n'avais aucun souvenir d'une telle vue, lors de mes premières visites en ce lieu. Et peut-être étais-ce normal, vu la pluie dense, qui balayait alors la ville.

Et c'est là, dans ce cadre idyllique, que l'envie irrésistible me pris d'empoigner une guitare. Je n'avais alors avec moi, que la vielle Framus défraichie, aux cordes et mécaniques détraquées, sur laquelle est gravée, à même la chaire de son bois, le nom des villes dont elle a foulé le sol. Un vieil instrument, légué jadis par un vieux portugais qui m'en avait appris l'usage, et qui m'accompagne depuis lors.

Et je me mis à jouer. Et je fus surpris. Consterné même. Je jouais un blues. Style musical pour lequel je n'ai pas d'affinité particulière, et dont je suis incapable de citer 10 auteurs à la suite. J'en ai, au mieux, appris les bases lors de mon apprentissage de l'instrument, et ai, jadis, tenté quelques improvisations, fort maladroites d'ailleurs. Je voulais jouer autre chose, mais mes doigts, toute mon âme même, me projetaient dans ce morceau. J'étais abandonné à ma guitare, à cet instant, en ce lieu. Des plans qui me paraissent complexes, voir injouables et pour lesquels je jalousais Clapton au plus haut point ; coulaient naturellement, inarrêtables, le long de ce manche vieux d'un demi-siècle.

Ce moment dura... et dura. J'étais incapable de mesurer le temps. Plus rien n'existait. Je sais juste, qu'à la fin de cette aventure, le soleil était alors quasiment couché. Laissant alors derrière lui un crépuscule chaleureux. Je fus, tout d'un coup, submergé par une émotion énorme, qui me fit éclater en larmes. J'étais bouleversé. J'essayais de reprendre pied et il me fallut plus d 'un quart d'heure pour me ressaisir. Je tentai alors de rejouer ce que je venais de faire. Et tout était parti. Seul le souvenir, probablement impérissable pour moi, de ce moment magique restera à jamais gravé en moi. Et en ces quelques lignes sur un tableau de forum de musicien.

https://fr.audiofanzine.com/guitare/forums/t.469067,encore-un-moment-magnifique-avec-une-guitare.html

 ben wé, il est large le Léman....

Bah vi, quand même un peu....

Citation :

Le "lac de G'nève"

De G'nèèèève !

Si c'est d'annecy, j'y vais aussi

Oui je suis déjà loin ! 

Hors sujet :

 

Le lac du Bourget m'a toujours foutu le bourdon, j'y peux rien...

Citation :

jouer du blues en pleurant sur le manche

Ce serait à Dieppe encore, il pleurerait sur la Manche, mais à Lausanne...

Pas mal!

JxB

Vraiment génial!

JxB