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Gibson SG Goddess
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1/90

Test de la Gibson SG Goddess

Guitare de forme SG de la marque Gibson appartenant à la série SG

Test écrit
La goddess, c'est le pied?

Surfant sur la mode des guitares pour filles, déjà initiée par des fabricants comme Daisy Rock, Gibson propose ici une guitare SG ‘Goddess’, censée séduire la gent féminine par un look très travaillé, et une multitude de coloris fun ainsi qu’un poids raisonnable. Les rockeuses tomberont-elles sous le charme de cette déesse ?

Surfant sur la mode des guitares pour filles, déjà initiée par des fabri­cants comme Daisy Rock, Gibson propose ici une guitare SG ‘God­dess’, censée séduire la gent fémi­nine par un look très travaillé, et une multi­tude de colo­ris fun ainsi qu’un poids raison­nable. Les rockeuses tombe­ront-elles sous le charme de cette déesse ?

Goddess

 

Gibson annonce cet instru­ment comme étant adapté à la morpho­lo­gie des femmes, idée qui peut paraître assez saugre­nue sachant que consi­dé­rer que les femmes soient plus petites et menues que les hommes est discu­table et bien souvent erroné. D’autre part, les guitares SG sont déjà connues pour être légères, peu épaisses et faci­le­ment mani­pu­lables par des personnes de petite taille (rappe­lons qu’An­gus Young d’AC/DC mesure 1,63m seule­ment !).

La SG Goddess est livrée en étui rigide, avec une déco­ra­tion exté­rieure « black reptile » comme bon nombre de Gibsons actuel­le­ment. À noter que les étuis de la marque sont en géné­ral assez solides dans le temps, et que leur four­rure inté­rieure protège vrai­ment bien l’ins­tru­ment des varia­tions clima­tiques et des chocs. Le modèle testé ici possède une fini­tion ‘Rose Burst’ de toute beauté. Ce look Goddess est complété par des micros au caré­nage trans­pa­rent, lais­sant entre­voir les bobi­nages tein­tés en rose. Même le logo Gibson se voit peint en rose ! La SG Goddess est propo­sée en diverses fini­tions dont le ‘vio­let burst’, le ‘Sky burst’, ‘Ice burst’, ‘Rose burst’ et ‘Ebo­ny’. On est loin ici des stan­dards du modèle SG, popu­la­ri­sés avec les couleurs ‘cher­ry’ et ‘brown’. Les temps chan­gent…

Mensu­ra­tions

Micro

Cette SG Goddess respecte tout de même les propor­tions qui ont fait le succès du modèle et Gibson s’est bien gardé de modi­fier la forme de l’ins­tru­ment. Les seules adap­ta­tions propo­sées par ce modèle concernent le manche et le corps, qui ont été affi­nés (très légè­re­ment). C’est sur ces spéci­fi­ca­tions que Gibson justi­fie son orien­ta­tion fémi­nine. Le manche de la SG est typé 60’, donc peu épais, ce qui est censé faci­li­ter la joua­bi­lité pour les petites mains, même si dans les faits, tous les goûts sont dans la nature en ce domaine.

Le corps de l’ins­tru­ment est doté d’un acajou très léger, et cela se ressent sur le poids total, envi­ron 3,4 Kg seule­ment. Au niveau de la touche, nous avons droit à de l’ébène de Mada­gas­car de toute beauté, très dense et agréable au toucher. La touche est agré­men­tée d’in­serts perloïdes de forme trapé­zoï­dale, renforçant le carac­tère de l’ins­tru­ment. Le manche, doté de 22 cases est en acajou et ne présente, en tant que tel, pas d’ori­gi­na­lité (il est dans le stan­dard de la marque).

À l’ori­gine conçue comme une évolu­tion de la Les Paul (si si !) la SG se carac­té­rise par un faible poids, doublé d’un équi­libre corps/manche quasi parfait offrant une prise en main facile, et rendant ainsi l’ins­tru­ment super agréable à jouer debout. L’ac­cès aux aigus, typique aux Gibson SG est vrai­ment aisé pour les guita­ristes solistes. Cette version Goddess, avec un manche plus fin, offre aux petites mains un confort supplé­men­taire non négli­geable (que l’on soit un homme ou une femme d’ailleurs !). Le corps fin de l’ins­tru­ment accen­tue encore plus les bonnes sensa­tions, on sent l’ins­tru­ment vibrer et c’est vrai­ment un grand moment pour un guita­ris­te…

Accas­tillage et fini­tion

Potentiomètres

Sur la partie accas­tillage, il faut noter la présence de méca­niques Grover à blocage. Cette tech­no­lo­gie offre la possi­bi­lité de visser la tête de la méca­nique pour serrer la corde afin de garan­tir une meilleure tenue d’ac­cord. Le cheva­let, de bonne qualité (assez lourd) offre quant à lui un design assez sympa et un système de rete­nue de cordes très diffé­rent de celui d’une SG stan­dard (les cordes doivent être enfi­chées sur la partie avant de l’ins­tru­ment, ce qui demande un peu d’en­traî­ne­ment au début !).

Les poten­tio­mètres, aux nombres de deux n’offrent pas de réglage séparé pour les deux micros, contrai­re­ment à la SG stan­dard qui dispose de deux volumes et de deux tona­li­tés. Ce choix est contes­table, d’au­tant plus que les micros, des Gibsons 490R et 498T Alnico, sont les mêmes que ceux de la stan­dard ! Cette simpli­fi­ca­tion de l’élec­tro­nique est incom­pré­hen­sible et dérou­tante pour un habi­tué de la marque. Peut-être que Gibson a souhaité privi­lé­gier l’ef­fi­ca­cité à la modu­la­rité pour ce modèle, qui sait… En, tout cas les deux potards, chro­més, sont assez sympa et faciles à prendre en main (ils sont vrai­ment adap­tés à l’ins­tru­ment en terme de look) et à l’ins­tar de la SG stan­dard, la Goddess dispose d’un switch 3 posi­tions toujours idéa­le­ment placé.

La fini­tion géné­rale de l’ins­tru­ment est très bonne, le binding (simple pli) est très réussi et le vernis nitro­cel­lu­lo­sique est assez épais, mais égale­ment de bonne qualité (il donne une impres­sion assez ‘roots’ par rapport aux vernis acry­liques, à la fini­tion plus propre et plus brillante). Au niveau fret­tage égale­ment rien à redire, on est dans du Gibson de très bonne facture, et on a vrai­ment la sensa­tion d’avoir en main un instru­ment ‘Made in USA’ haut de gamme.

Ca sonne?

À vide, la SG sonne redou­ta­ble­ment bien : à la fois précise et ronde, la réso­nance de l’ins­tru­ment laisse augu­rer le meilleur. Elle a déjà un son massif, typique des guitares taillées pour le rock (comme la Tele­cas­ter par exemple) et avant même de bran­cher la belle on a envie d’en­voyer le bois…

Dos

Pour commen­cer, voici un exemple du son clair de base que l’on obtient avec la SG sur le micro cheva­let (498T). Pour infor­ma­tion, ce micro a été conçu (d’après Gibson), dans le but d’of­frir un très gros niveau de sortie, tout en rehaus­sant les médiums et les aigus. Nous sommes complè­te­ment dans ce registre, il sonne très précis, avec un spectre équi­li­bré dans les aigus et les basses. Le son de la SG alliée à ce micro est très inté­res­sant pour des ryth­miques funk, et l’ad­di­tion d’une légère distor­sion au signal apporte de l’épais­seur. La puis­sance du niveau de sortie du micro est impres­sion­nante !

En posi­tion inter­mé­diaire (avec le 498T et le 490R enclen­chés), on gagne encore en niveau et en rondeur. Cette posi­tion donne un grain supplé­men­taire sans pour autant nuire à la préci­sion de l’at­taque. Le micro grave offre un son très vintage en son clair, avec à la fois des basses rondes et moel­leuses et des aigus claquants à souhait. Gibson a conçu ce micro (490R) sur la base des clas­sic 57’ dans le but d’ap­por­ter un son plus moderne, avec plus de médium. Là encore, c’est super exploi­table en son clair. Le haut niveau de sortie de ces micros apporte un son toujours à la limite de la satu­ra­tion. L’am­pli­tude dyna­mique de ces micros est vrai­ment adap­tée à un usage avec ampli à lampes, que je vous recom­mande forte­ment, ..

Mais c’est au niveau des sons satu­rés que la SG Goddess offre tout son poten­tiel, en posi­tion cheva­let, les crunchs sont rock, comme le montre l’ex­trait audio, on obtient un son plein, à la fois agres­sif et rond, précis et riche en harmo­niques. Le carac­tère de ces micros se ressent quelque soient les réglages que l’on peut faire de l’am­pli : vous aurez toujours plus ou moins le même son : agres­sif et épais.

Dès que l’on monte le gain, on peut consta­ter que le son se tient et reste très audible. La poly­va­lence de l’ins­tru­ment peut vous permettre d’al­ler jusqu’au métal sur le micro cheva­let. En posi­tion inter­mé­diaire, le son est assez crun­chy ce qui apporte une couleur un peu diffé­rente, plus roots, mais aussi un peu moins précise. La posi­tion micro manche offre, à l’ins­tar du micro cheva­let, un son très présent sur des grosses satu­ra­tions, idéal pour riffer ou pour des ryth­miques lourdes. Les harmo­niques sortent toutes seules et on a le senti­ment de contrô­ler vrai­ment le son qui sort, certai­ne­ment la marque commune des instru­ments haut de gamme. Dans l’en­semble cette SG sonne vrai­ment très bien, et c’est un vrai plai­sir de mani­pu­ler un instru­ment aussi puis­sant !

Conclu­sion

Tête

La Gibson SG est un des instru­ments les plus célèbres au monde, et sa répu­ta­tion s’est bâtie avec des artistes de légende (The Doors, AC/DC, et plus récem­ment Place­bo…) qui ont marqué à jamais l’his­toire du rock. Le son est excellent même si ce modèle n’ap­porte aucune origi­na­lité, car les micros sont exac­te­ment les mêmes que sur les autres modèles de SG (490R & 498T) et la diffé­rence de luthe­rie est telle­ment faible qu’elle n’in­flue pas vrai­ment sur la réso­nance de l’ins­tru­ment. Gibson a décidé déjà depuis un certain temps d’ap­por­ter des variantes à ses modèles stan­dards afin de diver­si­fier sa clien­tèle, telles la SG menace, SG GT, etc. Mais fort est de consta­ter qu’une SG sonnera toujours dans le même registre. Seul le modèle 61’ apporte une diffé­rence assez nette de sono­rité, par la présence de micros 57’, plus précis et moins gras.

Le vrai plus de cet instru­ment réside dans la présence de la touche ébène, qui donne un confort de jeu et une préci­sion supplé­men­taire dans l’at­taque. Le look de l’ins­tru­ment, avec ses micros aux capots trans­pa­rents et ses colo­ris inédits peut plaire aussi bien aux femmes qu’aux hommes et pour être franc j’ai un peu de mal à trou­ver ce qui fémi­nise cet instru­ment. Après c’est une affaire de goût, certains n’ai­me­ront pas, d’autres adhè­re­ront, reste que cette guitare vaut quand même 1 650 € (prix public géné­ra­le­ment constaté) et que cela fait quand même près de 300 € de plus qu’une SG Stan­dard qui sonnera tout aussi bien. Le modèle ultime en termes de SG, la reis­sue 61’, ne coûtant que 300 € de plus seule­ment, on peut vrai­ment se deman­der si les musi­ciens en quête d’une guitare de ce niveau vont vouer un culte à cette déesse sans légende.

Points forts
  • Touche en ébène de Madagascar de toute beauté
  • Finition générale de très bonne facture
  • LE son Gibson qu’on aime
  • Look original
  • Le nombre de finitions proposées
Points faibles
  • Prix vraiment plus élevé qu’une SG standard
  • Pas d’originalité dans le choix de l’électronique
  • Positionnement marché féminin un peu opportuniste
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